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Source : Al Oufok

Les nouveaux chantiers à Jérusalem-Est suscitent un tollé

Mercredi, 10 novembre 2010 - 6h51 AM

mercredi 10 novembre 2010

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mercredi 10 novembre 2010, par La Rédaction

L’annonce du lancement de nouveaux chantiers immobiliers israéliens dans la partie arabe de Jérusalem a suscité mardi une vive réaction des Occidentaux, invités par les Palestiniens à y riposter en leur reconnaissant un Etat sur leurs territoires occupés en 1967.

« Ce genre d’activité n’est jamais salutaire » a déclaré en Indonésie le président américain Barack Obama en réclamant « un effort supplémentaire » aux parties pour parvenir à une reprise des discussions directes entre les parties".

Dès l’annonce, dans la soirée de lundi, de la construction de 1.300 nouveaux logements pour des familles juives à Beït Sahour, dans la partie orientale de la ville, le département d’Etat s’était déclaré « profondément déçu » de cette initiative.

Alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, séjourne à New York, où il verra jeudi la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, la presse israélienne s’est fait l’écho mardi d’un autre projet de 800 logements dans la grande colonie juive d’Ariel qu’Israël compte conserver même en cas de paix.

Catherine Ashton, représentante de la diplomatie européenne, est allée plus loin que Washington en réclamant d’Israël qu’il revienne sur des projets « qui contrarient les efforts de la communauté internationale pour reprendre des négociations directes ».

« Les colonies sont illégales au regard du droit international, elles constituent un obstacle à la paix et elles menacent de rendre impossible une solution à deux Etats », dit-elle dans un communiqué, « rappelant » que l’UE ne reconnaîtra « aucune modification des frontières d’avant 1967 autre que celles convenues par les parties, y compris à Jérusalem ».
Alors qu’Israël a proclamé l’ensemble de la ville sainte comme sa capitale réunifiée à jamais, Catherine Ashton souligne que toute paix véritable implique que toutes les questions nodales soient résolues par la négociation, « y compris le statut de Jérusalem en tant que future capitale des deux Etats ».

Jugeant que ces projets démontrent qu’Israël ne veut pas la paix, le négociateur palestinien Saëb Erekat a invité la communauté internationale à riposter de façon « résolue » en reconnaissant sans attendre un Etat palestinien sur les territoires occupés en 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

« L’unilatéralisme d’Israël est un appel à une reconnaissance internationale immédiate de l’Etat palestinien », déclare-t-il dans un communiqué. Le défunt Yasser Arafat avait proclamé cet Etat palestinien dès 1988, soit avant les accords d’autonomie conclus en 1993 à Oslo, alors qu’il était encore en exil.

Mais, si la communauté internationale avait largement ignoré cette initiative à l’époque, le vent a tourné et Israël s’inquiète sérieusement de la possibilité d’une reconnaissance de la Palestine, que le président palestinien Mahmoud Abbas a menacé de solliciter faute de solution négociée.

Les négociations de paix directes entre Netanyahu et Abbas ont été suspendues à la suite de l’expiration, le 26 septembre, d’un moratoire de dix mois sur la construction de nouvelles colonies juives en Cisjordanie, que le chef du gouvernement israélien s’est refusé à proroger.

Abbas refuse de reprendre le dialogue avec Netanyahu sans une nouvelle pause dans la colonisation et compte sur les Etats-Unis pour y contraindre Israël. Ce sujet sera au centre des entretiens entre le Premier ministre israélien et Clinton, qui dit oeuvrer sans relâche pour la reprise de leur dialogue.

« Israël ne voit pas de lien entre le processus de paix, d’une part et, de l’autre, la planification et la politique de construction à Jérusalem », a fait savoir dans la soirée de mardi Benjamin Netanyahu dans un communiqué. « Les différends avec les Etats-Unis sur la question de Jérusalem sont notoires. Nous espérons les surmonter et faire avancer les pourparlers diplomatiques », ajoute-t-il.

Le porte-parole du département d’Etat, Philip Crowley, avait émis auparavant l’hypothèse que l’annonce des nouveaux projets immobiliers à Jérusalem-Est durant la visite de Netanyahu à New York ait été conçue « par certains » en Israël pour « embarrasser le Premier ministre et torpiller le processus ».

En mars, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden à Jérusalem, le ministère de l’Intérieur avait annoncé un projet de construction de 1.600 logements pour Juifs dans la partie orientale de Jérusalem.

Cette initiative, dont Benjamin Netanyahu avait dit à l’époque ne pas avoir été préalablement informé, avait été considérée par les Etats-Unis comme une « gifle » et les relations entre les deux pays en avaient souffert durablement.

Mais, aux yeux de Saëb Erekat, « l’entreprise de colonisation d’Israël n’est rien d’autre qu’un processus prémédité pour tuer la possibilité d’un Etat palestinien indépendant ».

Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, qui s’efforce au jour le jour en Cisjordanie de jeter les bases du futur Etat indépendant avec le soutien des Occidentaux - et dont le travail est pris au sérieux par Israël -, s’est montré plus optimiste il y a quelques jours dans une interview à Reuters. Il s’est dit convaincu de l’avènement d’un Etat palestinien à l’horizon de la mi-2011, ajoutant : « Plus cela semble inévitable, plus il y a de chances que nous parvenions à un règlement. »

(Mercredi, 10 novembre 2010 - Avec les agences de presse)