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Aux dictateurs........peu importe.....la rue !

Israël : 10 000 manifestants contre loi raciste

Mercredi, 27 octobre 2010 - 11h02 AM

mercredi 27 octobre 2010

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D’ici peu, les non-juifs désireux de s’installer en Israël vont devoir jurer fidélité à un « État d’Israël, juif et démocratique ». Une mesure du Premier ministre Netanyahou visant à contenter le leader d’extrême droite Lieberman.

Par Stéphane Lejoi

Voici quinze jours, le gouvernement israélien a apposé sa signature au bas d’une loi qui oblige les nouveaux citoyens à jurer fidélité à Israël en tant qu’« État juif et démocratique ». C’est surtout le mot « juif » qui a suscité la colère des parlementaires arabes. Ils parlent de racisme parce qu’avec cette loi, les droits des Arabes en prennent encore un coup. Alors que les citoyens arabes déjà résidents en Israël n’ont pas été obligés de prononcer de serment, les Arabes qui viendront dorénavant s’installer devront bel et bien le faire. Et cette loi ne concerne pas les candidats à la loi du retour, votée en 1950, garantissant à tout juif le droit d’émigrer en Israël.

Le ministre des Minorités, Avishai Braverman, du Parti travailliste, a qualifié la nouvelle loi d’« horrible faute ». Il s’interroge sur les raisons qui poussent le gouvernement à offenser la minorité palestinienne en Israël par une loi de ce genre. La raison est simple : le Premier ministre Benyamin Netanyahou doit satisfaire son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, leader du parti ultranationaliste Yisrael Beitenu. Toutefois, la loi doit encore être approuvée par la Knesset, le Parlement israélien.

Lieberman entend d’ailleurs aller encore plus loin. D’ici peu, il voudrait étendre la loi et obliger tous les Israéliens de plus de seize ans à prêter ce serment. Son parti entend aussi rendre punissable toute commémoration publique du « jour de la Nakba » ( commémoration du départ de centaines de milliers d’Arabes d’Israël, en 1948). De même, il est de plus en plus fréquemment question aussi de « transfert » - un euphémisme pour expulsion – de la minorité arabe hors des territoires israéliens.

« La voix de Lieberman, les mains de Netanyahu »
Pour contrer cela, un contre-mouvement progressiste s’est enclenché. Samedi 16 octobre, à Tel-Aviv, 10 000 manifestants ont défilé pour protester contre cetteloi du « serment d’allégeance » et contre la pléthore de mesures et lois racistes à venir.

Sous le mot d’ordre « Tous ensemble contre le racisme – Juifs et Arabes marchent pour la démocratie », la manifestation a pris la direction du ministère de la Défense. Parmi les manifestants, se trouvaient des membres et des militants du Parti communiste d’Israël, du Front démocratique pour la paix et la liberté (Hadash), de la Jeunesse communiste, du parti de gauche Meretz, de nombreuses ONG et associations d’activistes et des milliers de citoyens soucieux du respect de la démocratie.

Les manifestants brandissaient des banderoles portant des slogans comme « La voix de Lieberman, les mains de Netanyahu », « Le fascisme et le nettoyage ethnique relèvent la tête » et « Ensemble, nous défendons la démocratie ».

Les organisateurs de la manifestation distribuaient des tracts conviant le gouvernement israélien lui-même à jurer allégeance à la population de son pays : « Je promets de ne discriminer ni priver de ses droits quiconque en raison de ses origines, son sexe, sa nationalité, son accent, sa couleur de peau, sa culture, son statut économique ou tout autre facteur. »

Une parlementaire malade interdite de sortie
Khalida Jarrar, députée du Parlement palestinien, est gravement malade, mais les autorités israéliennes lui interdisent de quitter le pays pour suivre des examens médicaux urgents.

Khalida Jarrar, députée FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) du Parlement palestinien, munie d’une autorisation, se rend le 30 août au point de passage entre la Cisjordanie occupée et Israël. Elle doit aller se faire soigner en Jordanie. Mais il lui est interdit de quitter le pays, pour des « raisons de sécurité », selon le Shin Bet, le service de sécurité israélien.

Luisa Morgantini, ancienne vice-présidente du Parlement européen, a adressé l’appel suivant à tous les ministres européens des Affaires étrangères afin qu’ils mettent la pression sur Israël et que Khalida Jarrar puisse se faire soigner : « « Cela fait plus d’un mois et demi qu’il est interdit à Khalida Jarrar de se rendre à l’étranger parce que les services secrets israéliens ne la considèrent pas membre du Parlement palestinien, mais « membre d’une organisation terroriste ». (…) Face à ce qui témoigne indéniablement d’une profonde injustice et d’une déplorable inhumanité, je vous prie d’exercer la pression nécessaire afin que l’on interdise à Israël de nier le droit à la santé et à la vie de la population palestinienne et que cesse enfin l’occupation militaire des territoires palestiniens. »

Adressez l’appel que l’on trouve sur www.ptb.be à l’adresse du ministre de l’Intérieur, Steven Vanackere : kab.bz(at)diplobel.fed.be