Lettre d’infos à l’occasion de la rentrée.

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AGENDA >>>

Actualité Luxembourg

■Question parlementaire du député André Hoffmann concernant les missions économiques du gouvernement en Israël et réponse du Ministre de l’Economie et du Commerce Jeannot Krecké. Dans sa question André Hoffmann rappelle que la politique de colonisation israélienne constitue une violation du droit international et un obstacle majeur à toute perspective de paix au Proche-Orient. Il souhaite des informations de la part du ministre sur un éventuel commerce entre entreprises luxembourgeoises et entreprises israéliennes implantées dans les colonies ainsi que sur l’origine réelle des produits importés au Luxembourg sous l’étiquette « made in Israêl.

Dans sa réponse le Ministre de l’Economie et du Commerce, qui vient de participer à une mission économique en Israël (du 19 au 24 juin 2010), déclare que son ministère « ne procède pas à un contrôle systématique des sites d’implantation des entreprises avec lesquelles il entretient des relations ».
En d’autres termes Jeannot Krecké est disposé à faire du commerce avec des entreprises implantées dans les colonies, pourtant toutes illégales selon le droit international et régulièrement dénoncées par la communauté internationale, y compris par son propre gouvernement. Le ministre se réfère finalement aux colonies en tant que « régions du monde où la propriété du terrain est contestée ».

Ce faisant il adopte la rhétorique des adeptes du Grand Israël qui parlent de « territoires disputés » et non pas de territoires palestiniens occupés tels que définis par le Droit International et les Nations Unies. Plus encore, Jeannot Krecké explique que quand la Commission européenne aura institué une franchise complète sur les produits palestiniens, comme sur les produits israéliens, il n’y aura plus de désavantage pour les producteurs israéliens installés dans les territoires occupés. Ce qui semble signifier qu’il trouve parfaitement normal qu’une entreprise israélienne implantée illégalement en territoire palestinien bénéficie d’un accord commercial avec l’UE, pourtant censé être au bénéfice des entreprises palestiniennes. En gros, on confisque leur territoire et on fait même des bénéfices en profitant des avantages que l’UE leur accorde pour les aider.……..La question et la réponse

Actualité Proche-Orient

■Début septembre les « négociations de paix » ont recommencé aux Etats Unis entre un premier ministre israélien présidant un gouvernement d’extrême droite et un président de l’ Autorité palestinienne qui n’a plus de mandat démocratique après avoir reporté les dernières élections. Ce sont des négociations « sans conditions » ce qui implique que la colonisation pourra continuer tranquillement. De son côté Netanyahou fixe trois lignes rouges : Jérusalem indivisible, présence militaire dans la vallée du Jourdain et Palestiniens priés de reconnaître le caractère juif de l’Etat d’Israël. Dans ces conditions il vaut mieux parler d’un show de paix. Tant qu’il n’y aura pas de réelles pressions internationales sur l’occupant, tant que le statu quo est rentable pour l’économie israélienne, il n’existe pas de perspective pour une paix juste. Rappelons que la fameuse « Feuille de Route » prévoyait un Etat palestinien pour 2005. Moustapha Barghouti le résume ainsi : Deux hommes sont assis pour négocier sur un morceau de fromage et pendant qu’une personne parle l’autre est en train de dévorer le fromage.

■Abdallah Abu-Rahma traîné devant un tribunal militaire israélien. L’activiste des droits de l’Homme et leader de la lutte contre le mur construit sur les terres palestiniennes du village de Bil’in a été condamné par un tribunal militaire israélien. Pour Israël il s’agit de criminaliser toute forme de résistance et avant tout de briser la résistance non violente. Catherine Ashton, haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, dans un communiqué a dénoncé cette condamnation : Le CPJPO de son côté a adressé une lettre à Jean Asselborn. Certains de nos membres avaient rencontré personnellement Abdallah Abu-Rahma à Bil’in. Communiqué de Catherine Ashton / Vidéo sur Al Jazeera / La résistance populaire à Bil’in
Témoignage de Gaza

■Notre amie Anne Paq, photographe, a réussi à entrer dans la Bande de Gaza. Elle nous envoie un témoignage et une vidéo / Son témoignage écrit, en pied de page

BDS : campagne boycott, désinvestissement, sanctions

■Appel au boycott/ Arte TV : Pour isoler Israël et dénoncer sa politique d’occupation, certains groupes d’activistes emploient de nouveaux moyens très médiatiques. Ainsi Elvis Costello, Santana ou encore U2 ont récemment annulé leur concert en Israël. Ces artistes ont été sensibles au message du BDS pour « Boycott, Désinvestissements et Sanctions ». Il s’agit d’un mouvement citoyen présent dans de nombreux pays qui essaie d’être fidèle à la tradition du boycott chère au Mahatma Gandhi :

■En France, à Mulhouse, cinq militants se voient assignés en correctionnelle pour avoir appelé au boycott des produits « made in Israël » devant un magasin Carrefour. Lire les communiqués de presse de la Campagne BDS France

■Le célèbre écrivain John Berger soutient les militants de Mulhouse et de Bordeaux : « Moi aussi, je boycotte ! »

A lire

■« Israël s’est glissé dans l’Union Européenne sans que personne ne s’en aperçoive » par Robert Fisk
■« Le Bébé de Rosemary » par Uri AVNERY. Les pièges de la solution d’un seul Etat démocratique propagée par des femmes et hommes de gauche…et par la droite dure israélienne.
■« Le PIB par Palestinien est inférieur de 30 % à ce qu’il était en 2000 » par Alain Faujas dans Le Monde : une occupation qui mine l’économie palestinienne ; une aide internationale qui profite en priorité…à Israël ; une Union européenne qui paye l’occupation.
■« Territoires occupés : assez des serments d’hypocrites ! » par Rony Brauman : S’il existe un consensus de fait en Israël, il concerne le statu quo sur l’occupation.
■« Un été chaud au Proche-Orient » par Alain Gresh, qui fait le point sur deux dossiers brûlants, Israël-Palestine et Liban.

Buchtipp

■Bereits in der 2. Auflage / Günter Schenk : Palestine on my mind – 26 Zeugnisse aus unserer Zeit
ISBN : 3981318978
EAN : 9783981318975
Libri : 4914457

zahlreiche s/w-Fotos und Zeichnungen auf 16 Seiten.

Illustriert von Naji El-Ali
Herausgegeben von Günter Schenk
Übersetzt von Günter Schenk, Sophia Deeg
Melzer Verlag – März 2010 – kartoniert – 215 Seiten

18 Euro, portofrei bei Amazon

■Günter Schenk hat einen wichtigen und aufschlussreichen Band herausgegeben. Jeweils von einem sehr persönlichen und nachdenklichen Blickpunkt aus werden die Tabuzonen der politischen Diskussion des Nahostkonflikts ausgeleuchtet. … weiter in LiteraturPlanetarier

Tourisme solidaire Proche-Orient

■Voyage organisé du 31 octobre au 11 novembre, une randonnée de 100km de Nazareth à Bethléem, des informations de première main sur la situation politique et humaine. Il s’agit d’un jeune projet de tourisme rural solidaire organisé en partenariat avec Alternative Tourism Group et Sens Inverse. Ce projet s’inscrit dans l’esprit du Code de Conduite pour un tourisme responsable en Palestine, un tourisme qui va à la rencontre des hommes et des femmes. - Pour plus d’informations, recontacter le CPJPO

Témoignage de Gaza

Bonjour a tous,

voila une semaine que je suis ici. le temps file si vite et je me rends compte que je n’ai encore rien écrit. Il faut dire que je travaille beaucoup. et que avec la chaleur étouffante je n’ai pas trop d’énergie le soir pour écrire, J’essaye aussi d’en profiter un maximum et de rencontrer des gens, d’essayer de comprendre ce que cela peut représenter d’être coincés dans cette petite bande de terre de 10 km sur 50 ou vivent 1 million et demi de personnes.

Depuis 4 ans la bande de gaza est en état de blocus…les conséquences sont terribles.

Un nouveau rapport des Nations Unies montrent que en dépit des accords d’Oslo et du droit international, non satisfaits d’avoir coupe la bande de Gaza du monde, les Israéliens ont rendu en fait inaccessibles 17 % du territoire minuscule aux Gazaouis, ces 17 % correspondent aux terres les plus fertiles, le long de la ligne verte. J’ai visite la « zone tampon » déclarée unilatéralement a 300 mètres par les Israéliens mais de fait il est dangereux de s’aventurer dans les 500 mètres, et voire au delà. Chaque semaine des personnes se font tuer dans cette zone, ou aux alentours. en ce moment il s’agit pour beaucoup des « collecteurs de ruines », souvent des jeunes qui collectent les pierres des maisons détruites par pendant l’opération Plomb durci. J’ai juste rencontré un fermier qui a perdu sa ferme et sa maison situés dans la zone tampon. en quelques minutes durant l’opération plomb durci tout a été réduit en ruine, ils n’ont eu lui et sa famille que 5 minutes pour sortir. maintenant il gagne 50 euros par mois en s’occupant de terrains d’amis. son père, déjà un refugié, n’a pas supporte de perdre une nouvelle fois sa maison et est mort quelques mois après. Mardi il y avait une manifestation non-violente contre la zone tampon, c’était très impressionnant de rentrer dans cette zone devenue désolée. les palestiniens ont été courageux, et ont fait face a leur occupants ici sans visages, caches dans des tours militaires d’ou ils peuvent tirer sans merci. avec les quelques internationaux présents, ils sont rentres dans la zone dite « interdite », et secoues les barbelés mis par les Israéliens. Des coups de feu ont sifflé mais personne n’a été blessé. J’étais assez étonnée de voir les jeunes Palestiniennes participer.

Il n’y a pas de perspectives économiques a Gaza. pas d’exportation possible, pas de travail pour les jeunes diplômés. les gens ne travaillent que pour quelques euros et plus de 80% de la population dépend de l’aide humanitaire. ce matin j’ai parle des pêcheurs, ils ne peuvent aller au delà d’une zone de 4 km, la ou sont la plupart des poissons. la plupart des pêcheurs ont vu leurs revenus baisser d’une façon dramatique. celui que j’ai interroge pouvait gagner jusqu’à 80 euros par jour, maintenant il doit se contenter de dix fois moins.

Les cicatrices de la dernière opération massive israélienne- l’opération Plomb durci- sont encore béantes, même si beaucoup des décombres ont été nettoyés. des immeubles a moities debout, des maisons criblées de balles, des débris, des usines détruites, et puis les cicatrices encore plus béantes : des âmes perdues a tout jamais, des milliers de blesses, un sentiment d’insécurité, des traumatismes pour lesquels les personnes n’ont pas de mots.

Le siège est aussi sur toutes les lèvres- on vit en prison, on ne peut pas sortir, un professeur ici renomme qui explique qu’il n’ose même pas essayer de sortir de peur de ne pas revenir…actuellement certaines catégories ont plus de facilites- malades, étudiants (mais pas pour étudier en Cisjordanie), businessmen…mais la bouteille peut se refermer à tout moment.

Tant de choses à dire…mais je vais arrêter la après quelques mots sur la vie quotidienne. Tout d’abord Gaza j’ai été frappée par la beauté de Gaza, une grande partie liée a la mer. c’ ;est la, sur les plages, que les Gazaouis respirent un peu. je partage un appartement avec une amie ici qui enseigne l’anglais, nous sommes juste en face de la mer. Il y a des hôtels, et restaurants jusqu’à cote ou il est possible de s’asseoir, c est magnifique au coucher du soleil. mais bien sur juste les riches internationaux et palestiniens y vont.

Il est assez facile de circuler, avec des taxis peu onéreux (en fait n’importe quelle voiture qui fait » bip bip’ en passant a cote de vous se transforme en taxi). les rues sont très sures. on voit des policiers du gouvernement du Hamas assurer la sécurité et la circulation. ce n’est pas un problème pour marcher la nuit.

Les rues sont envahies par des carrioles, faute d’argent pour l’essence, et encore plus pour une voiture, beaucoup de gens s’en remettent aux ânes et chevaux !

Un des gros problèmes est l’eau. L’eau qui sort du robinet n’est pas potable, elle est en fait tellement polluée que j’ai décidé de me rincer après la douche avec de l’eau qu’on achète (pour quelques cents on peut faire remplir son bidon de 20l). l’eau vient de la mer, et les égouts se déchargent directement dedans, et les installations de traitements d’eau ont été bombardées par Israël. Celles qui restent ne peuvent faire face à la demande. le taux de nitrate dans l’eau est un vrai danger pour la sante, il est aussi fortement déconseillé de se baigner dans la mer.

Un autre problème est l’électricité. nous avons l’électricité qu’une partie de la journée. si on est chanceux l’immeuble est équipé d’un générateur. dans mon immeuble le générateur marche jusqu’a minuit. après on s’en passe, ce qui veut dire : pas de ventilateurs ! alors on a vraiment du mal à dormir. les générateurs se sont donc multipliés a gaza, causant une grande nuisance sonore mais aussi de la pollution.

J’ai beaucoup de choses à dire, mais je vais m’arrêter là pour cette fois.

J’ai bien sur mis quelques photos sur mon blog

Meilleures salutations de gaza !

anne