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Assassinat de Rafic Hariri - Source : The Post

« L’Allemagne déclare clairement l’implication d’Israël »

Vendredi, 20 août 2010 - 8h45 AM

vendredi 20 août 2010

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Par dad4mi le 19/08/2010 à 21:44,

Une étude réalisée par le centre d’étude allemand Giga financé par le ministère allemand des affaires étrangères s’attend à ce que des membres du Hezbollah soient mis sur le banc des accusés par le Tribunal spécial pour le Liban.

Or constate-t-elle, la nature de l’attentat perpétré contre l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, ses procédés et ses motivations éventuelles, laissent planer bien de doutes sur ce nouveau processus.

Selon l’auteur de cette étude, le chercheur dans le programme « violence et sécurité » dans l’institut des études moyen orientales, Stéphan Rosini, cette accusation à l’origine est due à une thèse qui considère que l’attentat perpétré contre Hariri, vu sa grandeur, ne peut qu’avoir été commandité par des parties gouvernementales ou semi gouvernementales, à l’instar du Hezbollah.

Or l’étude allemande relève des bavures ayant entaché l’exécution de l’opération et qui montrent qu’elle est loin d’avoir été parfaite. Elle signale celles liées à l’utilisation des portables par les auteurs, sachant que le convoi de Hariri était équipé de système pouvant les mettre hors service, et de s’interroger toutefois comment se fait-il qu’ils aient fonctionné.

Autre défaillance constatée : la voiture piégée risquait for d’être repérée vu que son volant était à droite, contrairement aux voitures qui roulent au Liban.

Mais le point le plus faible signalée par l’étude allemande est l’utilisation d’un suicidaire pour l’exécuter, alors que sa présence n’était nullement nécessaire.

« Généralement les attentats recrutent des suicidaires pour s’approcher le plus possible de la cible » explique-t-elle. Ce qui n’était pas le cas avec le convoi de Hariri qui nécessitait uniquement que l’explosion soit télécommandée.

Ces lacunes sont la preuve selon Rosini, que ce n’est pas le Hezbollah qui est derrière l’attentat.

« Le Hezbollah est connu par la délicatesse de ses techniques, et ses actes bien réfléchis stratégiquement, surtout qu’il a infligé à Israël des pertes considérables au Liban sud, avant le retrait de l’an 2000, au moyen des charges explosives plantées au bord des routes » indique-t-elle.

L’étude relève à cet égard que « les attentats suicide perpétrés dans des rues bondées au cœur de Beyrouth et pouvant porter atteinte à des civils ne font pas partie de la façon d’agir du Hezbollah ». Signalant que toutes « ses opérations suicides ont frappé des cibles militaires, le recours au suicidaire étant motivé par la nécessité de s’approcher le plus de la cible convoitée ».

L’étude signale également que la doctrine de combat du Hezbollah, inspirée de la Wilayat El Faqih, dictée par le guide suprême Sayed Ali Khamenei, n’admet nullement la mort de personnes non impliquées dans les combats, ne recourt pas arbitrairement aux suicidaires, et exclut l’éventualité de faire tomber le régime.

Ce qui en revanche est contraire à la doctrine de ceux qu’elle qualifie « les Jihadistes sunnites » qui permet de tuer les « renégats » ainsi que les personnes non impliquées dans la bataille, en fonction d’une fatwa historique d’Ibn Taymiyya.

Dans la façon d’agir également, notamment l’utilisation de grandes quantités d’explosifs et celle des suicidaires de façon arbitraire, l’étude estime qu’elle s’apparente beaucoup plus à celle de ces « jihadistes », sachant qu’ils avaient aussi la motivation propice pour le faire : dès la fin des années 90, et en raison de ses prises de position contre ces jihadistes, le défunt Hariri était considéré comme un renégat à traquer.

Concernant la piste israélienne, l’auteur de l’étude allemande ne fait que réitérer les pièces à présomption présentées par le secrétaire général du Hezbollah, prévoyant qu’elles soient prises au sérieux par le TSL.