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Déclaration de la Commission exécutive de la Cgt

« ...pleinement solidaire des travailleurs des territoires occupés qui sont confrontés à la répression mais aussi à l’exploitation »

Mercredi, 26 mai 2010 - 15h20

mercredi 26 mai 2010

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La Cgt est aux côtés de toutes celles, tous ceux qui se mobilisent pour la paix et la justice ; elle est pleinement solidaire des travailleurs des territoires occupés qui sont confrontés à la répression mais aussi à l’exploitation.

Le Moyen orient n’en finit pas de s’enfoncer dans une spirale effroyable de violences et d’injustices, les secondes alimentant les premières. Ce processus meurtrier s’enracine dans l’occupation illégitime des territoires conquis par Israël et sa politique illégale de colonisation. Les premières victimes de cet acharnement colonial sont évidemment les peuples de la région : palestiniens, israéliens, inscrits de fait – et contre leur aspiration à la paix et à la sécurité – dans des logiques de haine et d’affrontement. En violant de façon répétitive et assumée le droit international, Israël tend à faire prévaloir partout une logique de fait accompli, déstabilisant ainsi la région et fragilisant les efforts internationaux pour la paix.

Dans ce contexte, la Cgt est aux côtés de toutes celles, tous ceux qui se mobilisent pour la paix et la justice ; elle est pleinement solidaire des travailleurs des territoires occupés qui sont confrontés à la répression mais aussi à l’exploitation. En effet, la puissance occupante utilise les territoires comme zone de production à moindres coûts de produits destinés à l’exportation. En violation patente des lois et accords internationaux, notamment ceux passés avec l’Union européenne, elle étiquette ces produits Made in Israël et rend opaque leur provenance pour pouvoir les exporter, notamment en Europe.

La Cgt a toujours défendu l’idée que la paix passe par le respect du droit international à savoir la création d’un état Palestinien aux cotés de l’Etat d’Israël. Pour la CGT, un tel objectif implique que les deux peuples en soient partis prenante et suppose l’arrêt immédiat de construction de colonies et la restitution de tous les territoires occupés, y compris Jérusalem- Est. Rien de durable n’est envisageable en dehors de ce processus.

Les campagnes actuelles de boycott ne s’inscrivent pas dans cette logique politique, ni dans leurs objectifs affirmés, ni dans leurs implications car
En pratiquant une « punition collective », elle assigne les citoyens israéliens au « camp » de leur gouvernement et contribue à délégitimer celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans sa politique.
En plaçant de fait sur un même plan les produits israéliens (frontières de 1967) et ceux fabriqués illégalement (dans les territoires occupés), on en vient à gommer la distinction entre les deux territoires.
En ignorant le camp de la paix israélien sous prétexte qu’il est faible, ces campagnes l’affaiblissent et l’isolent davantage. Au final, le boycott s’avère contre productif et c’est pourquoi la Cgt n’entend pas participer à ces campagnes.

La Cgt a toujours refusé de stigmatiser quelque peuple que ce soit, s’est toujours interdit de boycotter une nation. En revanche, il y a urgence à multiplier et à renforcer les pressions et les sanctions contre la politique israélienne, pour cela elle appelle ses organisations et les citoyens à se mobiliser pour le respect du droit international, contre l’exploitation de la main d’oeuvre dans les territoires occupés et à agir pour des mesures de solidarité, de justice et de paix.

• Forte de la décision de la Cour de justice européenne concernant l’obligation de transparence sur l’origine des produits israéliens destinés à l’exportation, la Cgt, entend créer les conditions d’une convergence d’expressions et d’actions de partenaires syndicaux et associatifs sur le respect de la légalité internationale, à l’exemple de ce qui s’est pratiqué dans le cas Brita.

• Confirme son engagement dans les campagnes concrètes de solidarité engagées autour du mur, du tramway, de Bi’lin.

• Entame une série d’initiatives et d’interventions auprès des élus, des autorités françaises et des institutions européennes pour obtenir le respect scrupuleux de la législation européenne.

• Amplifiera son action dans le cadre des relations de solidarité internationale qu’elle entretient au sein de la CES et de la CSI.

Montreuil, le 25 mai 2010

http://www.cgt.fr/spip.php?article37400