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N’en déplaise aux « cracheurs de feu » !

62e anniversaire de la Nakba : Le Fatah et le Hamas unis

Mardi, 18 mai 2010 - 8h13 AM

mardi 18 mai 2010

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Fares Chahine

C’est par une minute de silence et un arrêt total de la circulation que les Palestiniens ont lancé, partout dans leurs territoires, la commémoration officielle du 62e anniversaire de la Nakba qui a donné lieu à l’exode forcé de centaines de milliers d’entre eux en 1948, année qui a vu la naissance de l’Etat hébreu sur plus de la moitié de la Palestine historique [1].

A Ghaza où les réfugiés sont majoritaires et vivent toujours dans des camps où règnent la pauvreté, le chômage, les habitats précaires et une mauvaise situation sanitaire, les Palestiniens ont organisé une grande manifestation dans laquelle des responsables du Hamas et du Fatah ont marché côte à côte avec l’ensemble des factions palestiniennes. C’est la deuxième fois depuis le coup de force du mouvement Hamas du mois de juin 2007 que les deux principales forces palestiniennes se joignent aux autres factions pour exprimer des positions qui bénéficient d’un large consensus au niveau de la société palestinienne. La première fois, c’était au mois d’avril à l’occasion d’une manifestation de soutien aux prisonniers détenus dans les prisons et les centres de détention israéliens.

La manifestation a regroupé des milliers de personnes, portant seulement le drapeau palestinien, symbole de l’unité. Elle a pris le départ près du bâtiment détruit qui fut le siège du Conseil législatif palestinien, au centre-ville, bombardé par l’aviation israélienne au cours de la dernière guerre contre l’enclave palestinienne, et s’est dirigée vers le siège des Nations unies, distant de quelques centaines de mètres. Les manifestants scandaient des slogans réclamant l’application de la résolution 194 des nations unies, qui stipule que les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible.

Cette résolution a été adoptée le 11 décembre 1948, mais les gouvernements israéliens successifs refusent tout retour massif de réfugiés, prétextant qu’ils présentent une menace pour Israël en tant qu’Etat juif et de peur que les juifs deviennent une minorité. estimé à près de 800 000 en 1948, le nombre de réfugiés encore en vie et leurs descendants avoisine les 6 millions aujourd’hui. Une lettre a été présentée au vice-représentant de l’Onu dans la bande de Ghaza, qui, de son côté, a promis de la faire parvenir à Ban ki-moon, le secrétaire général de l’onu. Elle comportait un attachement des Palestiniens à leur droit au retour dans leurs foyers et leurs terres, ainsi qu’à leurs droits nationaux alors qu’ils sont encore éloignés de ces terres du fait de la Nakba qui les a frappés depuis 62 ans.

La lettre, présentée par les responsables des différentes factions palestiniennes, a fait porter la responsabilité aux nations unies qui agissent avec Israël comme un Etat au-dessus de la loi, soulignant que cette situation ne réalise pas la paix dans la région, et a appelé à œuvrer sérieusement pour une solution à la question palestinienne, conformément aux résolutions internationales et la garantie « des droits de notre peuple ». De son côté, Khaled El Batch, un des leaders du Djihad islamique, l’autre grand mouvement islamiste palestinien, a fait porter la responsabilité de la Nakba qui a frappé le peuple palestinien à la communauté internationale et à la grande-Bretagne qui occupait la Palestine à l’époque de la création de l’Etat hébreu, appelant à une action urgente et à mettre une pression sur Israël pour rétablir les droits du peuple palestinien.

Il a souligné aussi que « les Palestiniens s’unissent aujourd’hui pour le rétablissement de leurs droits et l’affirmation de leur attachement aux principes nationaux, estimant que la voie des négociations avec l’ennemi ne rétablit pas les droits et ne fait pas retourner les réfugiés dans leurs foyers, mais donne une légitimité à l’occupation et une couverture à ses pratiques arbitraires ». [2]

Publié par el Watan