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Crimes de guerre - Source : Internationalnews

Les enfants de Gaza sont contaminés par des métaux cancérigènes et toxiques

Jeudi, 25 mars 2010 - 7h03 AM

jeudi 25 mars 2010

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Une étude italienne révèle que l’opération "Plomb durci" a entraîné un taux de contamination par les métaux alarmant chez de nombreux enfants de Gaza, et qu’il est impossible de les décontaminer tant que l’occupant israélien ne permet pas l’évacuation des structures métalliques en cause, et la reconstruction avec des matériaux propres

Des traces de métaux détectées dans les cheveux d’enfants palestiniens font supposer une contamination environnementale - Communiqué de presse, 17 mars 2010.

De nombreux enfants palestiniens qui continuent à vivre en situation précaire à même le sol de Gaza après les bombardements israéliens de l’opération « Plomb durci » présentent dans les cheveux des concentrations en métaux inhabituellement élevées, signe d’une contamination environnementale qui peut causer des dommages à la santé et à la croissance du fait d’une exposition chronique.

Tel est le résultat d’une étude pilote conduite par le Groupe de Recherche sur les Armes Nouvelles (Nwrg), un comité indépendant, de scientifiques et d’experts, basé en Italie, qui étudie l’emploi d’armes non conventionnelles et leurs effets à moyen terme sur la population des zones où une guerre a eu lieu. Cette recherche fait suite à la précédente, publiée par Nwrg le 17 décembre 2009, dans laquelle le groupe relatait la présence de métaux toxiques dans les zones environnant les cratères laissés par les bombardements.

Ces tests ont révélé des concentrations anormales de métaux dans les cratères, laissant supposer une possible contamination du sol, laquelle, combinée aux conditions de vie précaires, en particulier dans les camps de réfugiés, pourrait avoir pour conséquence une exposition aux métaux, par la peau, par inhalation ou par la nourriture. Avec la nouvelle étude, le groupe s’assigne l’objectif de vérifier si des personnes ont été effectivement contaminées.

Le résultat est alarmant : même si la quantité de métal en excès n’est en fait que 2 à 3 fois supérieure à ce qui est trouvé dans les cheveux d’individus-témoins, ces doses peuvent néanmoins être pathogènes dans des situations d’exposition chronique.

L’étude, qui s’est étendue sur plusieurs mois, a procédé à l’analyse des cheveux relativement à 33 métaux par le procédé ICP/MS (un type de spectométrie à haute sensibilité). Les cheveux constituent un bon indicateur de contamination et l’investigation de contaminations environnementales fondée sur ces analyses est préconisée par l’Agence de Protection Environnementale (APE) et par l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Le comité Nwrg a examiné des échantillons de cheveux de 95 personnes, des enfants en grande majorité, qui habitent dans des zones lourdement bombardées (ainsi que l’indique le Programme des Nations Unies sur l’Environnement, sur la base de cartes établies par des satellites). Parmi ces personnes se trouvaient également 6 femmes enceintes et 4 blessés. Les résultats ont établi que, dans les trois lieux – Beit Hanun, Gaza-Zeitun et Laly Beith – où les tests ont été effectués, la répartition de contaminants métalliques est plus élevée que la moyenne, et plus du double de celle-ci dans 60% des cas.

Dans plusieurs échantillons, ont été identifiés des métaux cancérigènes ou toxiques tels que le chrome, le cadmium, le cobalt, le tungstène et l’uranium, tandis que des niveaux exceptionnellement élevés de plomb ont été trouvés chez l’une des personnes blessées. Pour 39 des sujets examinés, la présence simultanée de métaux en surdose et/ou de métaux cancérigènes ont induit les chercheurs à préconiser pour eux des tests plus poussés.

Le problème, déclare le professeur Paola Manduca, est maintenant d’éliminer les sources de contamination. « L’identification de sujets présentant de façon confirmée et persistante un taux élevé de métaux exigerait que la personne soit soustraite à cette exposition. Telle est l’approche thérapeutique privilégiée, compte tenu de l’incertitude sur l’efficacité et la sécurité d’un traitement par chélation, en particulier pour les enfants.

Or une telle mesure soulève de sérieux problèmes dans la situation actuelle de Gaza, où l’évacuation des structures endommagées et la construction sont difficiles voire impossibles. Ce qui représente une responsabilité majeure pour ceux qui, selon la loi internationale, devraient remédier aux dommages causés à la population civile ».