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PALESTINE OCCUPEE

Chronique quotidienne de l’occupation

Dimanche, 7 février 2010 - 10h30 AM

dimanche 7 février 2010

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Numéro : 195

nombre d’entrées : 5

001

3 Palestiniens blessés dans des heurts consécutifs à une manifestation aux environs de Hébron

Trois Palestiniens du village de Safa, au nord de Beït Ummer, près de Hébron, ont été blessés par les tirs à balles acier-caoutchouc des forces d’occupation à la suite d’affrontements qui ont eu lieu samedi 06/02/10 dans ce village entre les habitants et des manifestants, et les soldats ;

Le porte parole du Palestine Solidarity Project, Mohammad Ayyad Awad, a déclaré que les forces sionistes avaient déclaré Safa « zone militaire fermée » et empêchaient les fermiers et les manifestants de se rendre sur leurs terres.

« Une dispute a éclaté entre les manifestants et les soldats, qui ont employé des grenades assourdissantes, des grenades lacrymogènes, et des tirs à balles acier – caoutchouc pour les garder éloignés de la zone. Trois d’entre eux ont été blessés, » a-t-il déclaré ;

Awad a ajouté que « les soldats des forces d’occupation ont roué de coups un habitant handicapé, Ibrahim Mohammad Eliyan Ikhliel, 22 ans. Les autres habitants se sont interposés pour le sauver. »

Les blessés ont été soignés sur place, a déclaré Awad.

[ commentaires : ah, ça, c’est bien commode, le coup de déclarer un endroit dont on a envie, « zone militaire fermée » ! J’espère qu’on aura, le plus vite sera le mieux, l’occasion de leur rendre la pareille, d’une manière ou d’une autre. ]

Hébron – Ma’an – 06/02/2010 21:12

http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=259534

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002

10 blessés au cours de la manifestation non violente de Nabi Saleh

Plus de 150 militants pacifistes opposés au Mur d’Annexion se sont rassemblés, vendredi 05/02/10, à Nabi Saleh, parmi lesquels 20 israéliens et militants venus d’autres points de Cisjordanie pour appuyer les habitants du village qui s’opposent à la construction par le régime sioniste du Mur d’Annexion sur les terres du village.

La réponse de l’occupation à ce rassemblement a été un mélange de lacrymogène et de tirs à balles acier – caoutchouc ; Les sionistes ont blessé 10 des manifestants.

Le tracé du Mur d’Annexion , ainsi que le développement des colonies voisines, empêchent les villageois d’avoir accès aux sources locales, qui ont jusqu’ici alimenté la zone en eau fraîche.

Selon une déclaration des militants locaux, la manifestation de vendredi « est rapidement devenue un exercice de résistance organisée de la communauté, car les manifestants ont appris à dresser des barricades improvisées sur les routes, empêchant l’invasion du village par de simples jeeps. »

Des bennes agricoles, amenées par la route en direction des soldats, ont également servi d’abri contre les lacrymogènes, les tirs de calibre .22 et de balles acier – caoutchouc passant au dessus de leurs têtes. Plusieurs pneus ont été placés au milieu de la route et mis e, feu, la fumée noire ainsi produite se mélangeant avec celle des lacrymogènes parmi les manifestants. »

l’un des blessés, Omar Tamimi, 18 ans, a été touché à 5 reprises par les balles acier – caoutchouc, et un autre, Risat Tamimi, à deux reprises. Les blessés ont été évacués par des infirmiers du Croissant Rouge, déclaré un communiqué.

[ commentaires : attention ! Qu’ils ne rêvent pas et ne s’imaginent surtout pas que quelques pneus qui brûlent sur la route suffiront à décourager la colonisation sioniste. ]

Ramallah - Ma’an – 06/02/2010 21:22

http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=259428

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003

Le régime sioniste va modifier le tracé du Mur à Bil’in

L’avocat du Conseil Local de Bil’in, Michaël Sfard, a déclaré samedi 06/02/10 que les autorités sionistes l’avaient informé du nouveau tracé du Mur d’Annexion, modifié conformément à la décision de la « Cour Suprême » sioniste de juin 2007.

« Nous n’avons pas été convaincus qu’il était vital, pour des raisons de sécurité, de maintenir le tracé existant qui travers une zone topographiquement basse du territoire de Bil’in et qu’il n’y avait pas de solution de substitution sécuritaire appropriée au Mur permettant de protéger les habitants de Modi’in Illit, » avait écrit la présidente de la « Cour Suprême » Dorit Beinisch dans sa décision.

Une fois la route modifiée adoptée, les habitants de Bil’in peuvent s’attendre à récupérer presque la moitié des 2 300 dunums (230 ha) confisqués au cours de la construction du Mur selon le tracé originel.

Cependant, comme la portion du Mur déjà construite sera enlevée, les fermiers doivent s’attendre à des dégâts importants dans leurs oliveraies situées dans cette zone.

Le Comité Populaire Contre le Mur d’Annexion à Bil’in a déclaré que la décision de modifier le tracé du Mur intervenait beaucoup trop tardn et ne changerait pas le fait que le Mur était inacceptable, où qu’il se situe, ont déclaré ses membres.

Muhammad Al-Khateib, membre du Comité, récemment libéré sous caution des prisons sionistes, a déclaré que le régime sioniste n’avait pas respecté la décisions de sa « Cour Suprême », et que le régime sioniste ne respectait pas davantage les résolutions internationales condamnant le Mur.

Il a ajouté que des centaines de personnes avaient été emprisonnées ou blessées au cours des manifestation pacifiques contre le Mur, qui avaient été réprimées avec brutalité. L’an passé, Basim Abou Raham a été tué lors de l’une de ces manifestations.

Néanmoins, a déclaré Al-Khateib, la modification du tracé du Mur est un succès réalisé par le village, et il a souligné que les autorités sionistes n’avaient pas réussi à empêcher les groupes de soludarité internationaux et israéliens de soutenir les Palestiniens, ajoutant que la campagne populaire contre le Mur avait réussi à récupérer une partie des terres confisquées par le régime sioniste par la construction du Mur.

[ commentaires : elle ne manque pas d’aplomb, la « Cour Suprême » sioniste ! Ainsi, le tracé du Mur doit d’abord et avant tout assurer la sécurité des colons de la colonie illégale de Modi’in Illit ! Ils ne leur viendrait pas à l’esprit, aux sionistes, que la meilleure façon d’assurer leur sécurité, à ces gens, serait de ne pas les laisser s’installer sur une terre qui, en aucuns mesure, n’est la leur, si ce n’est par droit de rapine et de brigandage. Et le Comité populaire a mille fois raison : pour finir, peu importe que le tracé du Mur soit ou non modifié. La seule chose à en faire, du fichu Mur, c’est de le démolir. Ou alors, qu’ils commencent par obtenir une frontière au tracé conforme au droit international, et s’ils aiment tant les Murs, qu’ils le construisent à l’intérieur. Et s’ils persistent à ne pas comprendre qu’ils ne peuvent pas être acceptés en prétendant marcher sur la tête des légitimes propriétaires du pays de Palestine, qu’ils en déguerpissent une bonne fois pour toutes ! ]

Ramallah – Ma’an – 06/02/2010 21:06

http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=259487

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004

Des dizaines de manifestants intoxiqués par les gaz lacrimogènes lors de la manifestation de Bil’in - Mohammed Khatib libéré sous caution

Une délégation de l’Union Européenne d’examen des violations de l’armée d’occupation contre les manifestants, conduite par M. Thierry Vallat, ainsi que des activistes internationaux et israéliens, ont rejoint la manifestation de Bil’in hier vendredi. Les manifestants ont brandi des drapeaux Palestiniens et des pancartes demandant la fin de l’occupation et la libération de tous les prisonniers Palestiniens.

Ils ont parcouru les rues du village en scandant des slogans et en chantant des chants nationaux. Ils ont appelé à l’union nationale contre l’occupation, la libération de tous les prisonniers et celle du Coordinateur du Comité populaire de Bil’in, Abdallah Abu Ramah, ainsi que celle des habitants du village Adeeb Abu Rahmah et Ibrahim ‘Amera.

Lorsqu’ils sont arrivés au mur, une unité de l’armée d’occupation était positionnée derrière un bloc de béton. La grille qui mène à la terre confisquée était déjà fermée par des barbelés. L’armée d’occupation a immédiatement tiré des gaz lacrymogènes et des balles caoutchouc-acier lorsque les manifestants ont atteint la grille, intoxiquant des dizaines de manifestants.

Le chef du Bureau israélien de coordination de district a informé le conseil du village d’un nouveau tracé du Mur d’Annexion la semaine dernière.

Le Comité populaire de Bil’in condamne l’enlèvement par l’armée d’occupation des militants et des chefs des Comités populaires en Cisjordanie. La semaine dernière, le 3 février 2010, Ibrahim Burnat (27 ans) a été kidnappé chez lui à Bil’in.

Les autorités d’occupation ont décidé de la libération de Mohammed Khatib, membre du Comité populaire contre le mur et les colonies, contre une caution de 10 000 shekels (2 000 €) et à condition qu’il se présente au poste de police le plus proche tous les vendredis entre 12h et 17h, pour l’empêcher de participer aux manifestations.

Ici le site du Popular Struggle Coordination Committee.

ISM et Popular Struggle Coordination Committee - Bilin - 06-02-2010

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13389&type=temoignage≤sujet=R%E9sistances

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005

Le vol de l’eau palestinienne par le régime sioniste

Régulièrement, des rapports mettent en lumière la grave pénurie d’eau que subissent les villes et villages palestiniens en Cisjordanie et à Bethléem en particulier, et font remarquer qu’un colon sioniste consomme en moyenne six fois plus d’eau qu’un Palestinien. Et ceci en dépit des droits de ce dernier aux sources, en tant que propriétaire originel de la terre, mais un propriétaire dont l’accès à son eau est interdit par l’occupation. Les colons utilisent l’eau pour remplir à ras bords leurs piscines, et pour arroser leurs jardins aux pelouses verdoyante

Lorsqu’on observe de près le processus de colonisation, on réalise que la confiscation des sources d’eau a toujours été une priorité pour les colonisateurs sionistes. Ce fut dans ce contexte qu’un document, écrit en 1941 par David Ben Gourion, le leader sioniste et premier Premier ministre de l’établissement sioniste, a dit que les eaux du Jourdain et Litani (au Liban) (*) devaient être intégrées, pour sa survie, dans les frontières du futur Etat juif.

A la suite de l’établissement de l’« Etat d’Israël » en mai 1948, les autorités ont cherché à prendre le contrôle des ressources d’eau de la Palestine. Des ingénieurs ont immédiatement commencé à mettre sur pied des projets hydrauliques, dont le plus important sur le « transporteur d’eau national », pour transférer l’eau du Lac de Tibériade au Désert du Néguev, qui constitue 50% de la superficie de la Palestine historique.

Avant 1948, le discours du mouvement sioniste a particulièrement insisté sur l’importance de l’eau pour la survie d’un futur Etat sioniste. Cela a été clairement indiqué dans les documents rendus public suite au premier Congrès sioniste, présidé en août 1897 par le père du sionisme politique, Théodore Herzl, à Bâle, en Suisse. Depuis 1948, les dirigeants sionistes ont fait de nombreuses déclarations insistant sur la nécessité de l’eau pour le projet sioniste.

Les planificateurs et les décideurs d’Israël ont constamment développé de nouveaux plans et mesures politiques permettant au régime sioniste de garder le contrôle sur les ressources d’eau, tant en Palestine que dans les pays voisins. L’eau a donc été un facteur décisif dans la détermination de la géographie de la zone sioniste et de sa politique expansionniste, de 1948 à la guerre de 1967, jusqu’à aujourd’hui. Cela explique en partie la construction du mur d’apartheid, le « mur de l’eau », comme certains l’ont appelé, qui, par ses tours et détours à travers la Cisjordanie occupée, intègre la plupart des principales ressources d’eau de la région. L’eau de ces sources – sous la terre agricole palestinienne – est détournée pour l’usage domestique des colons et à des fins agricoles et industrielles. Le résultat est que les Palestiniens, avec une croissance de population de plus de 3,5% par an, sont confrontés à de graves pénuries d’eau conduisant à un manque total d’eau potable et des quantités insuffisantes pour l’agriculture, transformant une terre jadis fertile en un désert. Privés ainsi de leurs moyens de subsistance traditionnels, il existe un risque réel que des milliers de Palestiniens soient « indirectement » expulsés de Cisjordanie. Une telle expulsion – « le transfert silencieux » selon la terminologie sioniste – n’est pas autre chose qu’un nettoyage ethnique.

Les ressources en eau des territoires palestiniens occupés en 1967 sont d’une importance vitale pour le régime sioniste, et c’est la raison pour laquelle les autorités sionistes ont publié des dizaines d’ordres illégaux permettant de maintenir leur hégémonie sur les ressources en eau de la Cisjordanie. Un ordre militaire israélien de première importance a été pris le 7 juin, pendant la guerre de 1967, octroyant au régime sioniste le contrôle total de toutes les ressources d’eau dans la Cisjordanie bientôt occupée, transférant la propriété au régime sioniste et à ses organes d’Etat.

Le contrôle sioniste a été renforcé par le refus systématique de délivrer aux Palestiniens les permis de forage de nouveaux puits ou d’approfondir et de réparer les puits existants asséchés. En conséquence, le régime sioniste, occupant illégal de la terre, contrôle l’eau, pendant que les propriétaires de la terre, les Palestiniens vivant sous occupation, sont interdits d’accès à leurs propres ressources naturelles. Déjà, environ 60% des Palestiniens de Cisjordanie vivent dans une pauvreté extrême, un chiffre qui risque d’augmenter au fur et à mesure que l’impact du « mur de l’eau » s’aggravera. En l’absence de tout véritable projet contraire palestinien et arabe, la stratégie du régime sioniste reste celle de colonies prenant le contrôle de toujours plus de terre et d’eau, en la partageant avec le moins possible de Palestiniens.

Dans le cadre de ce processus, le régime sioniste dit que le forage de 300 puits par les Palestiniens au cours des dernières années a eu un effet négatif sur les projets d’irrigation des colonies, augmentant, dit-il, les niveaux de salinité. Les répercussions sur la productivité agricole ont touché l’économie sioniste toute entière. Encore une autre raison de maintenir le contrôle sioniste sur l’approvisionnement en eau, au mépris des conséquences pour les Palestiniens.

Après 1967, les secteurs touchés par la crise de l’eau se sont agrandis, le régime sioniste contrôlant les ressources en eau du bassin du Jourdain et de la rivière Hasbani en Jordanie, et les sources du Baniyas, sur le Jabal Al-Sheikh (Mont Hermon) en Syrie. Ce qu’il faut ajouter au contrôle sioniste sur plus de 81% de l’eau palestinienne entre 1967 et 2009. Des études démontrent que les Palestiniens ont les pleins droits légaux sur près de 750 millions de m3 d’eau, à Gaza et en Cisjordanie. Bien que le régime sioniste se soit engagé, par traité, à donner 80 millions de m3 d’eau par an aux Palestiniens, il continue à leur nier ce droit. Le régime sioniste vole l’eau qui appartient de droit aux Palestiniens, puis accepte, par traité, de donner 80 millions de m3 par an aux Palestiniens – qui sont propriétaires de 750 millions de m3, rappelez-vous – mais leur refuse même une fraction de leurs droits légitimes. Ce seul fait rend ridicule tout processus de paix.

Les Palestiniens de Cisjordanie ont besoin de 150 millions de m3 d’eau chaque année, mais n’ont accès qu’à la moitié de cette quantité, en dépit d’une demande en augmentation due à la croissance de la population. Il est clair que la crise de l’eau sera plus catastrophique dans la Bande de Gaza, étant donné la croissance de la population sur une superficie plus réduite. La population de Gaza a besoin de 120 millions de m3 d’eau par an mais n’en consomme que 45, venant principalement de l’eau de pluie et non pas de la nappe phréatique. La politique de l’eau adoptée par les autorités sionistes a conduit à la pollution des sources à cause des niveaux de pompage très importants qui ont provoqué le mélange des eaux usées avec l’eau de pluie.

Le régime sioniste continuera de maintenir son contrôle sur l’eau de la région. Il consomme déjà 90% des ressources hydrauliques renouvelables chaque année, et avec le nombre croissant d’immigrants juifs en zone sioniste et l’augmentation correspondante de la demande en eau, on estime que l’Etat devra faire face à une augmentation de son déficit en eau, qui pourrait atteindre 1 milliard de m3 par an. Ce qui l’obligera à envisager davantage d’options pour contrôler les ressources en eau, légalement mais théoriquement contrôlées par la population arabe, en Palestine et au-delà.

En conséquence de la politique sioniste, la faim et la soif deviennent donc une réelle possibilité pour les Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza. Ceci arrive à un moment où le régime sioniste continue de bafouer le droit et les conventions internationales, en toute impunité. Il faut rappeler qu’à moins que les Palestiniens aient le contrôle total de leurs ressources naturelles, il est inutile de parler d’un Etat palestinien véritablement indépendant et souverain.

Comme il n’y aura jamais de véritable paix tant que les sionistes poursuivront leurs projets coloniaux. La question de l’eau doit avoir une place prioritaire dans les négociations de paix dans la région. Sans cela, aucun Etat de Palestine digne de ce nom n’existera jamais.

(*) raison des incessantes attaques du sud-Liban par l’entité sioniste (ndt).

Source : Middle East Monitor Traduction : MR pour ISM

ISM et Nabil Sahli - Cisjordanie - 03-02-2010

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13373&type=analyse≤sujet=Nettoyage%20ethnique