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Fsciste jusqu’auboutiste le « Ministre » des Affaires étrangères ! (ndlr)

Israël-Syrie : la provocation de Lieberman

Samedi, 6 février 2010 - 8h32 AM

samedi 6 février 2010

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Plus connu pour sa rhétorique populiste que pour ses talents de diplomate, le ministre israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman a, une nouvelle fois été fidèle à sa réputation, jeudi, en mettant le premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense Ehoud Barak dans une situation difficile par rapport à la Syrie. Au cours d’une conférence à l’Université Bar Ilan, près de Tel Aviv, Lieberman a ouvertement menacé le chef de l’Etat syrien dans le cas où la Syrie entrerait en conflit avec Israël.

Répondant manifestement à un constat dressé la veille par Bachar al-Assad devant le ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos, dans lequel le président syrien estimait qu’Israël poussait le Moyen-Orient à la guerre », Lieberman a déclaré « Assad doit savoir que s’il attaque, il ne perdra pas seulement la guerre. Et que ni lui ni sa famille ne demeureront au pouvoir. Notre message doit être le suivant : si son père a pu perdre une guerre contre nous mais rester au pouvoir, il n’en ira pas de même pour le fils. Une attaque lui coûtera son régime ». Selon Lieberman, Bachar al-Assad avait franchi une « ligne rouge » en affirmant que tout conflit futur entre Israël et le Hezbollah « entrainerait la Syrie dans la guerre ».

La Syrie doit renoncer au Golan

Dans une allusion claire aux rumeurs de reprise des négociations entre la Syrie et Israël, qui pourraient soit se substituer aux négociations israélo-palestiniennes, toujours bloquées, soit les compléter, si elles sont renouées, Lieberman a ajouté : « quiconque pense que des concessions territoriales vont déconnecter la Syrie de l’axe du mal se trompe. La Syrie doit comprendre qu’elle doit abandonner ses revendications sur les hauteurs du Golan ».

Autant dire, quant on connait la place centrale de la récupération du plateau du Golan dans le discours et dans la stratégie diplomatique syrienne, qu’il n’y a rien à négocier sinon une paix aux conditions d’Israël.

La majorité des responsables militaires israéliens semblent aujourd’hui favorables à une négociation et à un accord de paix avec la Syrie, tandis que le premier ministre Netanyahou est plus réticent. La question est donc de savoir si les propos de Lieberman relèvent de la simple incontinence verbale populiste, de la volonté de saboter une ébauche d’approche ou si elle constitue un ballon d’essai, destiné à tester les « nerfs » de Damas.

Netanyahou joue avec le feu

Pour le ministre de la Défense, Ehoud Barak, les choses, aujourd’hui sont claires : il est « vital » de renouer les négociations de paix avec Damas, faute de quoi une « guerre pourrait éclater », comme il l’a affirmé, mardi devant un groupe d’officiers.

On comprend, dans ces conditions, qu’en découvrant les propos de Lieberman, de nombreux responsables politiques israéliens aient manifesté leur surprise, voire leur indignation. « Il n’est pas possible qu’à un poste aussi sensible nous ayons quelqu’un qui manque à ce point de réserve et de compréhension, qui ne comprend ni l’importance de la paix avec la Syrie, ni le risque d’une guerre avec elle », a déclaré le député travailliste Eitan Cabel avant d’affirmer qu’un « premier ministre raisonnable devrait se débarrasser d’un homme qui incite ouvertement à la guerre ». « Le gouvernement de Netanyahou joue avec le feu » a affirmé, de son côté, dans un communiqué le parti centriste Kadima.

Le Département d’Etat appelle au calme

Alors que les relations entre Damas et Washington sont en phase de réchauffement - au point que les deux pays ont repris les échanges d’informations, notamment sur le terrorisme, comme vient de le révéler Bachar al-Assad à Seymour Hersh, du New Yorker - la bavure de Lieberman a provoqué une réaction immédiate des Etats-Unis qui ont demandé aux deux capitales de tout faire pour réduire la tension « qui pourrait rendre plus difficile la reprise des conversations ». Le Département d’Etat a précisé qu’il était déterminé à voir Israël reprendre les négociations de paix à la fois avec la Syrie et avec les Palestiniens.

Quant au premier ministre israélien, il a demandé à son responsable de l’information, Nir Hefetz, de rappeler jeudi qu’ « Israël veut entamer des pourparlers qui doivent aboutir à un accord de paix permanent avec la Syrie, mais entend aussi réagir face à toute menace contre sa sécurité. « La politique du gouvernement est claire, a affirmé Nir Hefez, après un entretien entre Benjamin Netanyahou et Avigdor Lieberman. Israël désire la paix et veut ouvrir des pourparlers inconditionnels avec la Syrie ». Selon Haaretz, Ehoud Barak, de son côté, a fait parvenir, aux dirigeants syriens, un message destiné à apaiser le malaise.

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