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AFRIQUE REDACTION | MANIFESTATION | FRANCE |

« Rendez-vous à partir de 14h devant le 56 ave d’Iéna Paris, métro Kléber »

dimanche 24 janvier 2010

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Pourquoi, dès l’annonce au début décembre, par le journal Haaretz de la construction de la barrière d’acier qui est en train de s’élever entre les territoires palestiniens de la bande de Gaza et les territoires égyptiens, n’y a-t-il pas eu une levée de bouclier du monde musulman et des citoyens libres du monde entier pour dénoncer ce que le directeur du Renseignement militaire français, le général de corps d’armée Benoît Puga, a qualifié lui-même, lors de son inspection du chantier, « de plus grande opération de l’Histoire » qui vise à couper des souterrains et qui pourrait servir de modèle dans d’autres régions du monde ?!

Pourquoi n’y a-t-il pas eu naissance immédiate d’un mouvement de protestations internationales si puissant qu’il aurait vraiment permis à l’Egypte de sentir la menace réelle d’un isolement sur la scène internationale ; l’obligeant de fait à choisir, une bonne fois pour toutes, son camp : ses amis criminels sionistes ou bien sa position historique au sein du monde arabe ?

Pourquoi la marche de la Liberté pour Gaza qui s’est retrouvée au Caire à la fin de l’année 2009 et dont l’objectif avoué était de se rendre à Gaza pour « briser » le siège un an après l’holocauste commis par les sionistes sur les Palestiniens, n’a telle pas transformé immédiatement son mot d’ordre dès qu’il fut évident pour les internationaux qu’il n’y aurait aucune autorisation de la part du gouvernement égyptien de rentrer à Gaza et consacré par la suite toute son énergie à dénoncer ce mur de la mort construit par l’Egypte, supervisé par les Américains, les Français et les sionistes eu égard à l’effroyable dangerosité qu’il représente pour le futur des Gazaouis ?!

Pourquoi les consciences du monde entier semblent-elles avoir oublié la Palestine ? Faudrait-il en venir à souhaiter un nouveau déluge de bombes pour que les regards osent enfin se retourner sur les Palestiniens et observer leur drame quotidien en face ?

Le réalisme face aux menaces créées par l’ennemi ! Voilà bien ce qui doit toujours déterminer notre action militante en ce qui concerne la tragédie palestinienne ; nous n’avons en effet pas le choix que de pointer du doigt au coup par coup les urgences du moment, créées au fur et à mesure que l’ennemi porte son insatiable appétit sur tel ou tel « morceau » de sa proie. Avant Plomb durci, c’était le blocus imposé par Israël et la communauté internationale qui semblait représenter le danger le plus pressant ; pendant le génocide de Gaza nous n’avions qu’un espoir en tête, celui de faire cesser cette pluie de bombes sataniques sur la tête de nos frères palestiniens ; durant l’année 2009, c’est une longue liste de chantiers sionistes machiavéliques que nous devions mettre en lumière : faire lever le blocus pour permettre aux Palestiniens de Gaza de reconstruire leurs toits et leur vie, rendre visible les innombrables menaces qui pèsent sur la sainte mosquée al Aqsa ; dénoncer la judaïsation de Jérusalem qui jettent à la rue des dizaines de Palestiniens expulsés de leur maisons détruites ou volées par le colonisateur jamais repu ; protester contre l’extension jamais égalée des colonies...

2010 semble bien être l’année de tous les dangers.

Il y a en effet une évidence qu’il nous faut rappeler... Si on connaît tous (ou presque...) l’effroyable réalité de ce qui s’est passé en Palestine depuis la création de l’entité sioniste en 1948 et à Gaza durant l’hiver dernier ; avons-nous bien conscience du futur dramatique qui pointe inévitablement en Palestine occupée ? Manifestement l’ampleur de la menace n’est pas effrayante pour grand monde puisque puisqu’en cette mi-janvier, ni la construction du mur de la mort, ni l’emprisonnement de Cheikh Raed Salah pour une durée de neuf mois n’ont suscité des vagues de protestations à la mesure de ce que ces évènements laissent présager comme catastrophes.

Au sujet du mur composé d’acier résistant à l’épreuve des bombes, impossible à dissocier ni à dissoudre, on ne cesse de se poser la question suivante : est-ce que le monde a déjà assisté au cours de son histoire à l’élévation d’une barrière physique qui n’a qu’un seul et unique but, celui de permettre l’asphyxie fatale d’un peuple ? Il paraît pourtant que le droit international considère Gaza comme une terre occupée et son blocus, comme un crime contre l’humanité et une extermination contre ses habitants !!!... Nous rappelons que ces faits sont supposément classés comme crime de guerre par la 4ème convention de Genève !!!... A quoi servent donc les tunnels si ce n’est à nourrir une population et à fournir les biens de premières nécessité à une population qui vit sous blocus depuis presque quatre ans et à cause duquel une quarantaine de produits seulement sont autorisés à entrer dans la bande par les sionistes ; le lait pour enfants fait partie des produits bannis... C’est la nécessité qui rend ces tunnels indispensables, sans blocus ils n’auraient aucun raison d’être ! Qui pourrait avoir envie de risquer sa vie à chaque instant dans ces boyaux de la mort ?...

Quelques centimètres de neige ces derniers jours, pas de camions d’approvisionnement qui alimentent les temples de la consommation et c’est la panique dans les supermarchés de France et de Navarre...

Nous rappelons aussi que selon ce même droit international, l’Egypte en sa qualité de seul pays qui a accès à l’autre côté de Gaza à des responsabilités et des devoirs comme celui en particulier de l’ouverture du point de passage de Rafah pour protéger les Palestiniens de Gaza des plans d’extermination israéliens ! Et comment la voit-on pourtant œuvrer diaboliquement depuis plus de trois ans ? En collaborant pleinement au projet sioniste ! L’Egypte a en effet renoncé à ses engagements juridiques internationaux en faveur des habitants de Gaza qui sont assiégés par air, par mer et par terre en coopérant avec l’entité sioniste et tous ses amis pour faire aboutir le crime final. L’ancien chef des services de renseignement israéliens, Shlomo Gazit, n’a-t-il pas grandement félicité l’Égypte pour « ses efforts déployés à construire le mur d’acier tout le long de la frontière avec la bande de Gaza, saluant au passage la fermeté du président égyptien Hosni Moubarak à bien mener à terme ce projet » et n’a-t-il pas cru bon d’ajouter « Une fois terminé la construction de ce mur, nous aurons un contrôle quasi-absolu sur tout qui rentre ou sort de Gaza » Voilà bien où nous en sommes et la seule question d’importance qui se pose est la suivante : une fois ce mur terminé et les vannes d’eau ouvertes noyant la frontière de Rafah côté palestinien quel va être l’avenir des Palestiniens de Gaza ?

Quelqu’un a-t-il la réponse aujourd’hui ?!...

Nous posons une autre question dimportance ; est-ce que la construction de ce mur de la mort va se retourner contre l’Égypte en renforçant les protestations des hommes du monde entier contre les agissements criminels sionistes et égyptiens ou bien va-t-il montrer que la Palestine est inéluctablement entre les mains de tous ses ennemis criminels ?

Voici venue l’heure de vérité !

Deuxième sujet d’importance qui motive notre manifestation ; sujet qui est pourtant passé pratiquement sous silence la semaine dernière... il s’agit de la condamnation de cheikh Raed Salah à 15 mois de prison, dont 9 mois ferme. Pourtant cette condamnation à elle seule traduit le danger de voir les sionistes s’emparer d’al Aqsa au plus vite. Ils éloignent en toute illégalité tous les symboles de la résistance dans al Qods occupée ; Raed Salah est en effet un de ceux qui par sa force, sa foi et sa détermination a toujours dénoncé l’occupation illégale de al Qods et a toujours appelé les Palestiniens de Cisjordanie à résister de toutes leurs forces contre les violations permanentes commises sur la sainte mosquée.

La lecture la plus juste de ces deux évènements d’importance est que les sionistes visent, en isolant entièrement la résistance palestinienne à Gaza, c’est son anéantissement total au moyen d’un nouveau « petit holocauste » sur Gaza comme l’a dit textuellement le chef d’Etat Major de l’armée sioniste Ashkenazi et en parallèle la destruction de la sainte mosquée pour construire en son lieu et place le troisième temple juif.

Les semaines à venir risquent d’être le théâtre d’évènements gravissimes. Pourrons-nous pleurer une énième fois des larmes de crocodiles et dire que nous ne savions pas ! Les sionistes ont testé de multiples fois ces derniers mois les réactions des dirigeants internationaux et de leur peuples ; mis à part les quelques chefs d’Etat qui se sont comportés dignement, ils ont compris que les autres mangeraient toujours dans leurs mains quelque soient les atrocités qu’ils commettent et pour ce qui est des peuples, ils ont eu tout le loisir de constater que les Palestiniens sont « exterminables » à volonté sans que cela ne les fassent bouger les masses anesthésiées. Il devait être bien plié de rire en son fort intérieur l’ancien chef des services de renseignement israéliens, Shlomo Gazit quand il a dit : « il y a un risque que les manifestations de protestation contre les mesures prises à l’encontre des Palestiniens ne dégénèrent et ne dépassent la zone de Rafah pour se répandre dans les capitales arabes et se transformer en une protestation anti-égyptienne et là peut-être que la protestation et la résistance trouveront écho en Egypte elle-même »

Qui pourrait croire un seul instant que cela soit encore possible quand depuis des semaines on a vu le monde entier sans réactions ou presque face à ce mur de la mort de Moubarak et face à l’emprisonnement illégal d’un homme d’honneur ?!...