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PALESTINE OCCUPEE

Chronique quotidienne de l’occupation

Mardi, 19 janvier 2010 - 7h42 AM

mardi 19 janvier 2010

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Numéro : 177

nombre d’entrées : 5

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L’Ere des Murs

Si Eric Hobsbawm (*) ajoutait un cinquième volume à son étude historique en quatre volumes, L’Ere du capital, L’Ere des empires, L’Ere des extrêmes, et L’Ere des révolutions, et s’il consacrait son nouveau volume au 21ème siècle, probablement que pour lui, L’Ere des Murs serait un bon titre.

L’ère des murs ne s’est pas terminée avec la chute du Mur de Berlin

Il est vrai que la plupart des gens dans le monde pensaient que l’Ere des Murs s’était terminée avec la chute du Mur de Berlin, mais il apparaît que l’établissement sioniste est déterminé, par ses actions, à perpétuer une telle ère. L’établissement sioniste Israël achève actuellement un mur de béton dans les Territoires palestiniens occupés en 1967, un autre mur de fer est en construction le long de la frontière de l’Egypte avec la bande de Gaza, et il est sur le point d’entamer la construction d’un « mur technologique », ou d’une « barrière » comme il l’appelle, le long de sa frontière avec l’Egypte. Béton, fer, technologique, voilà les nouveaux murs en construction dans la région. Très vite, peut-être, allons-nous commencer à décerner des prix pour le meilleur projet de mur, en d’autres « matériaux ».

Le dernier épisode de « l’emmurage de la région » a surgi dimanche, 10 janvier 2010, quand le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, a approuvé le projet d’ériger la barrière en question. La première phase commencera par la construction de « barrières le long de sections sur la frontière au sud de la bande de Gaza et au nord d’Eilat ». En outre, « des mesures technologiques seront déployées tout le long de la frontière pour permettre de localiser, en temps opportun, les infiltrations et les risques. »

A propos de sa décision, Netanyahu indique : « J’ai décidé de fermer la frontière sud de l’établissement sioniste à cause de tous ceux qui s’infiltrent en zone sioniste et des terroristes, après en avoir discuté longuement avec les ministres de mon gouvernement et des professionnels. C’est une décision stratégique qui vise à assurer le caractère juif et démocratique de l’’établissement sioniste. II restera ouvert pour les réfugiés de guerre, mais nous ne pouvons permettre à des milliers de travailleurs illégaux de s’infiltrer en zone sioniste par la frontière sud et d’envahir notre pays. »

Les menaces dont cette barrière est censée protéger l’établissement sioniste : « les travailleurs illégaux, les infiltrés, les trafiquants, les terroristes, les Africains, les Gazaouis, les prostituées, la drogue et les armes. » C’est seulement en fermant la frontière et en sécurisant la zone sioniste contre ces « menaces », déclare en effet Netanyahu, que l’établissement sioniste restera « juif et démocratique ». Mais que signifie « fermer » une frontière qui s’étire sur plusieurs centaines de kilomètres ? Et en quoi exactement ces personnes et ces produits menacent-ils le caractère « juif et démocratique de l’établissement sioniste » ? De quelle façon les murs, ou les barrières, protègent-ils le caractère d’un Etat ? Et enfin, que nous apprend la prolifération de murs sur la psyché qui guide la politique sioniste ?

L’emploi du mot « fermer » pour décrire la façon dont la frontière avec l’Egypte sera surveillée est significatif. « Fermer la frontière » est une expression qui a été utilisée aux Etats-Unis à propos de leur frontière avec le Mexique. Dans l’établissement sioniste, le terme montre l’illusion qu’un peuple pourrait préserver sa pureté en se mettant à l’abri de son environnement (et des vies qu’il a chassées). Ce qui est en jeu ici n’est pas la peur des autres, mais un sentiment profond de supériorité à l’égard de ceux qui habitent les mêmes géographies ou à peu près, et un réel désir de se donner un mode de vie qui les élimine, les dissimule ou les déporte. « La Terre promise » après tout est loin d’être abstraite ; elle appartient à des géographies et des histoires concrètes. Sa sécularisation en tant qu’instrument de la formation de l’Etat-nation israélien au milieu de ces géographies et histoires transforme l’Etat devenu territoire en un moteur de racisme, de colonisation et d’exclusions.

Révélatrices de ce sentiment de supériorité sont les déclarations que Netanyahu a faites à propos de la barrière envisagée, en décembre dernier. Lors d’une réunion de la commission sur la Sécurité et les Affaires étrangères, il aurait déclaré que le sud d’Israël était le seul endroit au monde où l’on pouvait passer à pied du tiers-monde au monde industrialisé : « Le problème c’est qu’il est possible de passer de l’Afrique à Gush Dan (agglomération de Tel-Aviv). Ce qui est impossible pour Paris ou Madrid étant donné qu’il y a un océan à franchir. » Et d’ajouter encore, « Nous devrons entourer de murs tout le pays, nous n’avons pas d’autre option ».

Israël s’enferme dans un espace clos, avec toujours plus de violence

Effectivement, si le régime sioniste veut préserver le sentiment qu’il a de lui-même de puissance supérieure et avancée dans la région, il peut n’avoir d’autre choix que de s’emmurer lui-même. C’est-à-dire, qu’il peut n’avoir d’autre choix que de construire bel et bien cette supériorité qu’il revendique. Mais entretenir l’idée d’emmurer un pays tout entier dénote que la construction de tous ces murs n’est pas seulement un acte de souveraineté. Car les murs dans ce cas qui représentent la capacité d’inventer et de préserver la pureté d’un peuple, et d’un territoire, les maintiennent dans un état permanent de paranoïa. Dans ce sens, l’emmurage croise le mal. Alors que l’on tend à plus de pureté, les réponses aux usages qui portent atteinte à cette pureté ne feront que devenir de plus en plus sévères. L’effet de l’emmurage, par conséquent, n’est pas simplement de se prémunir contre les « Africains, les terroristes, les Palestiniens, les vendeurs de drogue et les vendeurs d’armes » qui « s’infiltrent » par la frontière sud. Non, l’effet qu’on obtiendra plus sûrement sera de créer un espace clos, qui va transformer les tentatives de le contester et de le re-contester en une violation qui légitime des réponses sanglantes. Plus de murs, c’est plus de campagnes militaires.

Certes, Netanyahu n’est pas cependant l’instigateur de ce nouveau projet. L’idée était en gestation depuis plusieurs années et semble remonter au moins à 2005, quand un projet appelé Sand-Clock (Sablier) a d’abord été préparé par le ministère de la Défense sioniste. Depuis, le centre de Recherches et d’Informations du parlement israélien a établi un certain nombre de rapports sur les « menaces » aux frontières avec la Jordanie et l’Egypte. De plus, plusieurs commissions au parlement ont débattu à propos de la frontière sud. Et, enfin, le gouvernement d’Ehud Olmert a examiné différents projets de bouclage de la frontière, notamment ce projet Sand-Clock. Il a fallu plusieurs années pour élaborer et faire approuver un projet définitif car il y avait plusieurs options à étudier, étant donné les conditions géologiques et topographiques de la frontière.

L’identité des politiciens responsables du nouveau projet de murage est importante. Mais le plus significatif est le discours, un discours qui encadre lesdites menaces et les relie au supposé « caractère juif et démocratique de l’établissement sioniste ». Le discours est à la fois mondial et régional. Par son aspect mondial, il se rapproche des pratiques d’autres Etats occidentaux contre les travailleurs étrangers et les immigrants indésirables (noirs, musulmans, arabes, asiatiques, etc.) ; il fait état de préoccupations contre la traite des femmes, le trafic de drogue et d’armes comme si la contrebande frontalière était leur principale cause ou origine ; il fait de l’Afrique une source de ténèbres éternelles, alimentant la conscience et les projets racistes occidentaux ; et pour finir, il emploie le vocabulaire de la guerre mondiale contre le terrorisme.

Mais à ce qui s’entend comme un discours typiquement occidental contemporain sur les frontières, il faut ajouter d’autres références, régionales. Les propos sur « l’infiltration » ont une histoire locale particulière. L’ « infiltré » dans la mémoire collective israélienne est le nom que les sionistes donnent au réfugié palestinien, celui qui tentait de revenir dans son foyer en Palestine après la guerre de 1948 et qu’ils ont expulsé une seconde fois en découvrant qu’il revenait. Le terme a également été utilisé pour décrire d’autres Palestiniens, ceux qui n’ont pas quitté la Palestine pendant la guerre mais qui ont été par la suite étiquetés comme infiltrés pour pouvoir mieux les expulser. L’infiltré était donc le Palestinien dont l’expulsion, la première et la seconde, était nécessaire pour construire un Etat juif pur.

S’il faut que l’établissement sioniste s’emmure lui-même pour préserver sa judaïté, n’est-ce pas là le signe qu’il n’a jamais été juif ?

Il s’ensuit que l’expansion du titre d’infiltrés permettant d’y inclure d’autres produits et personnes par la référence au discours mondial sur l’immigration et la sécurité, n’a pas réussi à dissimuler les deux faits suivants : d’abord, la persistance que le Palestinien en tant qu’individu est le premier à expulser ; puis, la mesure par laquelle le traitement de tous les autres non-juifs sera modelé sur celui des Palestiniens, en tant qu’infiltrés. Et c’est dans ce contexte que nous pouvons comprendre la référence de Netanyahu à l’Etat juif. Pour cet Etat, jusqu’à récemment, on recherchait principalement à expulser les Palestiniens. Aujourd’hui, la judaïté de l’Etat sert aussi à exclure les Africains et les autres « infiltrés ». L’œuvre de racisme et d’exclusions qui a donné naissance à l’Etat juif est la même qui se poursuit aujourd’hui en commandant ses opérations en lien avec les autres populations. Paradoxalement, Israël pourrait transformer tous les autres non-juifs du monde en Palestiniens.

Evoquer la préservation de l’Etat juif et démocratique de l’établissement sioniste conduit encore à d’autres conclusions. Cette évocation légitime avec efficacité le projet de l’Etat juif en l’associant à un discours mondial sur l’immigration et la sécurité. Pour le dire autrement, la préservation de l’Etat juif devient partie intégrante dudit discours mondial. Mais il y a un certain paradoxe dans cette nouvelle dimension de l’exclusion. L’établissement sioniste, une fois encore, indique lui-même qu’il n’est pas sûr de la réalité de sa judaïté. Ce manque d’assurance est évident quand Il exige que les Palestiniens le reconnaissent en tant qu’Etat juif. C’est également évident dans la construction obsessionnelle de ces murs contre tout ce qui est extérieur à la zone sur laquelle il revendique sa supériorité. Les Palestiniens, en fin de compte, ne sont pas les seuls à rappeler l’impossibilité de fait de la judaïté « pure » d’Israël. Et s’il faut que l’établissement sioniste s’emmure lui-même pour préserver sa judaïté, n’est-ce pas là le signe qu’il n’a jamais été juif ? Ces projets de murs ne nous apprennent-ils pas qu’un Etat juif est, soit une illusion, soit une aspiration qui nécessite beaucoup plus de destructions et d’expulsions encore, pour que cette aspiration soit, pour quelques temps, satisfaite ?

(*) - Eric John Hobsbawm est un historien britannique. Il a beaucoup travaillé sur la question des nations et des nationalismes en Europe au XIXe siècle et au XXe siècle ainsi que sur l’invention des traditions par les nations. (Wikipédia)

Samera Esmeir a reçu son doctorat en droit et société à l’université de New-York. Elle est aujourd’hui maître-assistante à l’université de Californie à Berkelay, USA. Ancienne avocate, elle a également été co-éditrice et co-fondatrice de la revue de l’association Adalah, un journal publié en arabe, en hébreu et en anglais qui met l’accent sur la minorité palestinienne en Israël.

Son mel : samera.esmeir@berkeley.edu

Du même auteur :
Les horreurs de la paix d’Israël
Sur le mur entre Gaza et l’Egypte, lire notamment :
Et voici le mur de fer... par Saleh Al-Naami - Al-Ahram Weekly.
Le mur égyptien et israélien par Abdallah Al-Achaal - Al-Ahram/hebdo.
Al-Ahram Weekly - édition du 14 au 20 janvier 2010 n° 981 - sous-titrage et traduction : JPP

[ commentaires : intéressant à plus d’un titre ce papier. Ainsi, Netanyahu et consorts ne seraient pour finir qu’une variété de malades de l’identité nationale. On se disait bien qu’il y avait quelque chose de parallèle avec certains courants de chez nous, qui semblent hisser le drapeau avec d’autant plus de frénésie qu’on n’est pas vraiment certain que ce soit le leur... ]

Info-Palestine et Samera Esmeir - Al-Ahram Weekly – lundi 18 janvier 2010

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8003

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002

Lettre à Catherine Ashton, représentante de l’UE pour la politique extérieure

A :

L’honorable baronne Catherine Ashton,

Haute représentante de l’Union Européenne pour la politique extérieure et de sécurité commune,
Vice-présidente de la Commission Européenne

Sujet : Détention de défenseurs Palestiniens des Droits Humains par Israël

Chère baronne Ashton,

Nous écrivons pour exprimer notre grave préoccupation à propos de la répression par Israël des mouvements populaires en Cisjordanie, en particulier l’arrestation et l’emprisonnement de défenseurs Palestiniens des droits humains, et pour vous presser de faire tout le possible dans le ressort de l’influence de l’UE pour aider à libérer trois défenseurs des droits humains que les autorités d’Israël détiennent comme prisonniers politiques.

Le 16 décembre 2009, un défenseur internationalement connu et respecté des droits humains, Jamal Juma’, a été arrêté par les autorités israéliennes. Avant son arrestation, M. Juma’ avait activement agit pour faire prendre conscience de la situation palestinienne des droits humains auprès de personnalités et de missions diplomatiques de l’EU en Israël/Palestine, et avait participé à de nombreuses conférences européennes et des Nations Unies sur la Palestine. M. Juma’, qui est coordinateur de la Campagne Populaire Palestinienne contre le Mur d’Apartheid (Stop the Wall), a été soumis au système judiciaire militaire, qui enfreint aux standards internationaux pour un jugement en bonne et due forme. Il s’est vu refuser l’accès à son avocat pendant neuf jours consécutifs après son arrestation. Le 7 janvier un juge militaire a autorisé une extension de six jours de la détention militaire de M. Juma’, soi-disant pour donner plus de temps à l’enquête, malgré que les autorités l’aient gardé en détention plus de trois semaines sans aucune charge et en ayant cessé de l’interroger le mois dernier.

L’arrestation de Jamal Juma’ s’inscrit dans une intense vague de répression contre les défenseurs des droits humains et militants anti-Mur qui protestent contre le Mur et son régime illégal associé, et qui au vu de la non-application par Israël de l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice de juillet 2004 sur les conséquences légales du Mur, ont été laissés seuls à défendre leurs droits humains. Ils l’ont fait en mobilisant un mouvement international de solidarité contre le Mur et en rehaussant leurs efforts internationaux d’explication, établissant des liens avec diverses agences des Nations Unies et participant à des tournées internationales de conférences.

Le 22 septembre 2009, Mohamed Othman, un jeune coordinateur de la campagne Stop the Wall, a été arrêté et placé en détention administrative, sans charge ni procès ; après 61 jours de rude interrogation, aucune activité criminelle n’a été prouvée. Aucune preuve externe n’a été apportée à l’attention de la cour et les procureurs militaires ont été incapables de formuler des allégations motivées ou des charges contre lui.

Le 10 décembre 2009, Abdallah Abu Rahmah, dirigeant du Comité Populaire contre le Mur et les Colonies de Bil’in, a aussi été détenu pour son rôle dans la mobilisation de manifestations contre le Mur.

En réponse aux efforts d’explication de plus en plus organisés et aux protestations populaires, les villages affectés par le Mur et par les mesures d’annexion israéliennes ont été soumis à des arrestations, des intimidations, des menaces, des meurtres, et par moments, à des punitions collectives. Loin d’accompagner des mesures légales de maintien de l’ordre public, ces développements, incluant l’usage excessif et souvent arbitraire de la force, constituent une politique systématique destinée à isoler, contenir et supprimer la résistance civile au Mur et à l’occupation israélienne.

L’Union européenne a des règlements clairement définis exigeant le respect de la loi internationale et des droits humains dans les pays tiers. L’EU est aussi engagée à promouvoir ce respect, en particulier pour ce qui concerne la protection des défenseurs des droits humains, conformément aux Lignes Directrices de l’UE.2 Tous les accords avec Israël, dont la Politique de Voisinage de l’EU, l’Accord d’Association EU-Israël et le Plan d’Action EU-Israël requièrent la conformité mutuelle avec les standards des droits humains et soulignent que les relations bilatérales sont basées sur un engagement sur des ‘valeurs communes’. D’ailleurs, l’article 2 de l’Accord d’Association EU-Israël déclare : « Les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme, qui guident leur politique intérieure et internationale et constituent un élément essentiel de cet accord » Les Lignes Directrices de l’UE sur la protection des défenseurs des droits humains sont partie intégrale de ce mouvement pour la conformité aux standards des droits humains, comme les clauses suivantes l’indiquent clairement :

« l’UE reconnaît que les individus, groupes et organes de la société jouent tous des rôles importants en promouvant la cause des droits humains. » ; et

« l’UE admet que les activités des défenseurs des droits humains ont été plus largement reconnus au cours des années. Toutefois, ce progrès a été acquis chèrement : les défenseurs sont devenus de plus en plus les cibles d’attaques et leurs droits ont été violés dans de nombreux pays. L’UE croit qu’il est important d’assurer la sécurité des défenseurs des droits humains et de protéger leurs droits »
.
Effectivement, l’arrestation et le traitement ultérieur des défenseurs Palestiniens des droits humains est une indication particulièrement forte qu’Israël n’a pas l’engagement nécessaire au ‘respect des droits humains et des principes démocratiques’ stipulé dans l’Accord d’Association et dans le Plan d’Action. Un tel traitement met l’accent sur des problèmes substantiels dans le système judiciaire israélien, dont l’existence et le recours arbitraire à un système de tribunaux militaires qui ne se conforment pas aux standards internationaux pour un procès en bonne et due forme et dont beaucoup d’observateurs considèrent maintenant qu’ils violent le concept de loi militaire temporaire sur des civils habitant un territoire occupé tel que la loi d’occupation belligérante l’autorise.

Pour ne pas affaiblir la perception de l’engagement propre de l’Union Européenne envers ses nobles valeurs, nous vous demandons :

•d’exprimer votre préoccupation sur les cas de Jamal Juma’, Mohamed Othman et Abdallah Abu Rahmah et des autres défenseurs des droits humains, dans des déclarations publiques et lors de vos entretiens avec des personnalités israéliennes ;

•de mandater des diplomates de la Commission Européenne pour délivrer une « reconnaissance visible des défenseurs des droits humains et le leur travail, via un usage approprié des medias », comme le recommandent les lignes directrices sur la protection des défenseurs des droits humains ;

•de revoir les accords existants et de conditionner toute future négociation et plan d’action avec Israël à son respect de la loi internationale et des droits humains, comprenant l’arrêt des harcèlements et de la détention des défenseurs des droits humains et le respect de l’opinion consultative de la Cour Internationale de Justice sur l’illégalité du Mur. L’adoption de cette opinion par la résolution ES-10/15 de l’Assemblée Générale de l’ONU a été pleinement soutenue par l’Union Européenne.

Nous espérons recevoir de vous une réponse dans les meilleurs délais.

Sincèrement,

Notes :

1. Ceci a été amplement documenté dans un rapport conjoint publié par Stop the Wall et l’association de soutien aux prisonniers et aux droits humains Adameer, Repression Allowed, Resistance Denied, juillet 2009, http://stopthewall.org/activistresources/2019.shtml 2. Le texte complet des lignes directrices est disponible à : http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/16332-re01.fr08.pdf

Appel soutenu par :

Palestine
Palestinian Grassroots Anti-Apartheid Wall Campaign
Addameer Prisoner Support and Human rights Association
Palestinian Center for Human rights (PCHR)
Al Haq
Ittijah -Union of Arab Community Based Associations
Adalah
Arab Association for Human Rights - HRA

Individual endorsements :

Luisa Morgantini, former Vice President of the European Parliament
Lionel Blackman, Chairman of the Solicitors International Human Rights Group
Michael Mansfield QC, head of Tooks Chambers in London
Dr. Fanny-Michaela Reisin, president of the International League for Human Rights - FIDH/AEDH Germany

Europe :

European Coordination Committee on Palestine (ECCP)
Habitat International Coalition - Housing and Land Rights Network (HIC-HLRN)
Generation Palestine

Spain :

Sotermún
Unión Sindical Obrera
Acsur-Las Segovias
Fundacion Iepala
Federación De Asociaciones De Defensa Y Promoción De Los Derechos Humanos-España

Members include :

Asociación para las Naciones Unidas en España (ANUE)
Asociación Pro Derechos humanos de España (APDHE)
Asociación para la Defensa de la Libertad Religiosa (ADLR)
Comisión Española de Ayuda al Refugiado (CEAR)
Institut de Drets Humans de Catalunya (IDHC)
Instituto de Estudios Políticos para Firma la carta adjunta la Fundacion (IEPALA)
Justicia y Paz
Liga Española Pro Derechos Humanos
Movimiento por la Paz, el Desarme y la Libertad (MPDL)
Paz y Cooperación
Mundubat
UNESCO Etxea
Plataforma de Mujeres Artistas contra la Violencia de Género
Coordinadora Estatal de Asociaciones Solidarias con el Sáhara (CEAS-Sáhara)
Red Solidaria contra la Ocupación de Palestina (Members include : 24 solidarity organizations and NGOs
(for a full list, please see : http://www.nodo50.org/causapalestin...)
Institut de Drets Humans de Catalunya
NoVA - Social Innovation Centre
Comunitat Palestina de Catalunya
Xarxa d’Enllaç amb Palestina

United Kingdom :

Lawyers for Palestinian Human Rights
War on Want
Palestine Solidarity Campaign - UK
Council for British Arab Understanding (CAABU)
Action Around Bethlehem Children With Disability (ABCD)

Netherlands :

ICCO
Cordaid
Equal in Rights
IKV Pax Christi

Germany :

Kooperation für den Frieden (Cooperation for Peace) includes some 50 regional and national organizations
Koordinationkreis Palaestina Israel, members include :
Arbeitsgruppe Palästina / attac Hamburg
AK Palästina Tübingen
Arbeitskreis Nahost Berlin
Arbeitskreis Palästina im Nürnberger Evangelischen Forum für den Frieden (NEFF)
Attac Arbeitsgruppe Globalisierung und Krieg
Bentieröder Kreis
Bonner Nakba60-Gruppe
Deutsch-Palästinensische Gesellschaft e.V.
Deutsch-Palästinensische Medizinische Gesellschaft (DPMG e.V.)
Deutsch-Palästinensischer Frauenverein e.V.
Flüchtlingskinder im Libanon e.V.
Frauennetzwerk für Frieden e.V.
Frauennetzwerk Nahost
Friends of Sabeel Germany
Heidelberger Friedensratschlag
Internationaler Versöhnungsbund, Deutscher Zweig
IPPNW, Deutsche Sektion der internationalen Ärzte für die Verhütung des Atomkrieges/ Ärzte in sozialer Verantwortung e.V.
ISM-Germany
Jüdische Stimme für einen gerechten Frieden in Nahost
Palästina/Nahost-Initiative Heidelberg
Palästinensische Gemeinde Deutschland (PDG) e. V.
Pax Christi, deutsche Sektion
Projekt Freundschaft. Münsteraner Arbeitskreis für Frieden in Palästina und Israel
http://www.salam-shalom.org/Salam Shalom München
Arbeitskreis Palästina/Israel
Schalom Salam in Salem
Vereinigung für Internationale Solidarität

France :

Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP)
Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, members include :
AITEC
Association France Palestine Solidarité
Association des villes françaises jumelées avec des camps de réfugiés palestiniens
CBSP
CCFD
Cedetim
CEMEA
CICUP
Cimade

Comité Gaza Jérusalem Méditerranée
CVPR
Enfants du Monde - Droits de l’Homme
Enfants Réfugiés du Monde

Fédération Artisans du Monde
FSGT
Génération Palestine
GREF

Le Mouvement de la Paix
LIFPL
Ligue des Droits de l’Homme
Mouvement International de la Réconciliation
MRAP
Palestine 33
Secours Catholique-Caritas France
SIDI
Terre des Hommes-France
Union Juive Française pour la paix.

Observers :

ACAT, Afran-Saurel, Agir ensemble pour les droits de l’Homme
Amnesty International
Association Pour Jérusalem
Collectif judéo-arabe et citoyen pour la paix
Coordination SUD,
CRID
Francas
GAIC,
Pax Christi
Ritimo,
TVEAC.

Autres :

Farrah-France
AIPPP
Handicap Solidarité
Civimed Initiatives

Italy :

Un ponte per...

United States :

National Lawyers Guild
Free Palestine Subcommittee
11 janvier 2010 - Traduit de l’anglais par J.P Bouché

Info-Palestine - Appel international – vendredi 15 janvier 2010

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7990

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003

Les forces navales sionistes kidnappent six pêcheurs Palestiniens dans le sud de Gaza

Les forces navales de l’occupation ont kidnappé, dimanche matin 17/01/10 à l’aube, 6 pêcheurs Palestiniens dans les eaux territoriales situées aux environs de Rafah, dans la partie sud de la Bande de Gaza. Les unités sionistes ont également ouvert le feu sur les pêcheurs avant de s’emparer de leurs bateaux.

Des sources locales ont déclaré que les bâtiments de guerre sionistes ont ouvert le feu sur les bateaux de pêche Palestinien avant que les troupes ne montent à bord et ne kidnappe les 6 pêcheurs.

Le Ministère Palestinien de l’Agriculture à Gaza a rapporté que les 6 pêcheurs avaient été emmenés vers une destination inconnue et qu’ils étaient à bord de trois embarcations de petite taille avant d’âtre attaqué par la marine sioniste.

Le Ministère a identifié ces six hommes comme Salim Al No’man, Awwad Al Saeedy, Awad Al Saeedy, Mohammad Al Qarm, Raed Al Asshy et Talal Abu Kharboush.

Le Ministère a déclaré qu’il tenait le régime sioniste pour responsable des vies de ces pêcheurs et a demandé à la Croix Rouge Internationale et à divers groupes de droits de l’homme d’intervenir pour obtenir la libération des pêcheurs pris en otage et la restitution des bateaux.

Dans des nouvelles du même ordre, on a appris que les forces navales sionistes avaient ouvert le feu sur des bateaux de pêche dans les eaux territoriales Palestiniennes à Rafah, Khan Younis, Al Nuseirat, et Deir Al Balah. Il y a eu des dégâts mais pas de blessés.

Saëd Bannoura - IMEMC News – Dimanche 17 janvier 2010 – 10 : 16

http://www.imemc.org/index.php?obj_id=53&story_id=57661

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004

L’armée coloniale kidnappe 17 civils Palestiniens en Cisjordanie

Dans la seule journée de lundi 18/01/10, les forces coloniales sionistes ont kidnappé 17 civils Palestiniens au cours d’opérations menées avant l’aube dans un certain nombre de communautés de Cisjordanie

Quinze des personnes kidnappées ont été enlevées dans la ville de Ramallah et les villages voisins, ont déclaré des sources locales.

L’armée d’occupation a déclaré que les personnes kidnappées avaient été emmenées dans des centres de détention pour interrogatoire. L’armée d’occupation prétend également que toutes ces personnes figurent sur une liste de « personnes recherchées ».

La semaine dernière, l’armée coloniale a mené au moins 23 incursions militaires dans des agglomérations de Cisjordanie. Au cours de ces opérations, ils ont enlevé 28 civils, dont 9 enfants.

Ghassan Bannoura - IMEMC News – Lundi 18 janvier 2010 – 17 : 31

http://www.imemc.org/index.php?obj_id=53&story_id=57672

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005

L’armée d’occupation continue à attaquer les organisateurs de manifestations contre le Mur

Quatre civils Palestiniens ont été kidnappés par les soldats sionistes au cours d’une invasion menée avant l’aube dans le village de Ni’lin, en Cisjordanie centrale. Les soldats ont déclaré à leurs familles qu’ils les kidnappaient en raison de leur implication dans les manifestation non violentes hebdomadaires contre le Mur construit par le régime sioniste sur les terres des villageois.

Près de 100 soldats ont assailli le petit village, tout proche de Ramallah. Les soldats ont fouillé et mis à sac un certain nombre de maisons avant d’emmener ces 4 hommes dans un camp de détention inconnu pour interrogatoire, ont rapporté les villageois.

La semaine dernière, les soldats sionistes avaient kidnappé deux membres du Comité Populaire Contre le Mur et les Implantations dans le village de Ni’lin, et un autre dans le village de Bil’in. Egalement, vendredi dernier 15/01/10, les soldats avaient ouvert le feu à balles réelles contre la manifestation contre le Mur à Bil’in. Cela est une indication claire que l’armée intensifie le niveau de ses interventions pour s’opposer à ces actions hebdomadaires.

Selon le Comité de Coordination de la Lutte Populaire, les soldats sionistes ont kidnappé 94 habitants du village de Ni’lin en liaison avec les manifestations depuis qu’elles ont commencé il y a presque deux ans. A Bil’in, où les manifestations populaires sont organisées depuis près de 5 ans maintenant, 34 habitants ont été kidnappé au cours de sic derniers mois.

Eyad Burnat, qui dirige le Comité Populaire Contre le Mur et les Implantations, déclare que ces arrestations be conduiront pas à l’arrêt du mouvement.

« Il s’agit d’une nouvelle politique des sionistes pour mettre un terme à la lutte populaire, parce qu’elle affecte la propagande sioniste, et montre le véritable visage de violence de l’armée sioniste. C’est pour cela qu’ils veulent l’arrêter en arrêtant les organisateurs de ces manifestations, mais en fin de compte la lutte continuera même s’ils nous arrêtent tous,. » a déclaré Burnat.

L’armée d’occupation ne se limite pas à des invasions et à des kidnappings. Certains organisateurs font également état d’intimidations. Mahmoud Zwahra, du village d’Al Masara prsè de Bethlehem, où les gens ont organisé des manifestations contre le Mur au cours des trois dernières années, déclare ce qui suit.

« A la fin de l’année 2009, ils ont commencé à nous appeler au téléphone, en nous disant qu’ils ne permettraient aucun manifestation dans le village, et que, s’ils en voyaient une seule, ils viendraient nous arrêter, et nous mettre sur des listes noires, ce qui signifie que nous ne pourrions plus voyager, etc. »

Actuellement, les forces coloniales tiennent en otage 6 membres du Comité Populaire Contre le Mur et les Implantations. Ils sont accusés d’« incitation » contre les militaires. Tous sont actuellement détenus sur base de preuves secrètes auxquelles leurs avocats n’ont pas accès et sans que des accusations soient portées contre eux devant un tribunal militaire.

[ commentaires : impossible de s’empêcher de hurler :

(a) que fait le « président Mahmoud » ? Comment n’est-il pas en train de remuer ciel et terre ?

(b) que fait la fameuse Communauté Internationale, partout si sourcilleuse du respect des droits de l’Homme, et curieusement aveugle lorsqu’il est question de la Palestine ? Ceux qui se disent nos mandataires dans les multiples et honorables assemblées seraient-ils aux ordres ? ]

Ghassan Bannoura - IMEMC News – Lundi 18 janvier 2010 – 14 : 15

http://www.imemc.org/index.php?obj_id=53&story_id=57671