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La colère gronde contre la construction du mur entre l’Egypte et Gaza
Mercredi, 13 janvier 2010 - 19h08
mercredi 13 janvier 2010
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Gaza – CPI
Les sentiments de colère ne cessent de monter contre la barrière métallique qui s’élève entre les territoires palestiniens de la bande de Gaza et les territoires égyptiens.
Beaucoup croient que c’est un pas supplémentaire visant à renforcer le blocus imposé sur plus d’un million et demi de Palestiniens emprisonnés chez eux depuis plus de trois ans.
Un député égyptien interroge son gouvernement
Le député égyptien Mohammed Al-Omda a questionné son gouvernement sur ce mur d’une profondeur de 18 à 30 mètres.
Le député a questionné Fathi Srour, président du Conseil du peuple, le parlement égyptien, sur le mur.
Ce mur traduit la nature de la relation existante entre l’Egypte, les Etats-Unis et les Sionistes. En fait, l’Egypte n’est plus qu’un Etat américain qui exécute les ordres fédéraux, sans discussion, dit le député.
Le député égyptien a également critiqué le silence de son pays face à la guerre menée par l’Entité sioniste contre le Liban, face à la division du Soudan par les Américains, face à la guerre agressive israélienne menée contre Gaza.
Non seulement le gouvernement égyptien tient cette attitude négative, mais il exécute aussi, avec application, les informations données pour renforcer le blocus imposé sur la bande de Gaza. Il commence même à enterrer un mur métallique afin de couper toutes les veines de la vie d’un peuple arabe, musulman et chrétien.
Renforcer le siège sur les Palestiniens
Pour sa part, la « Campagne européenne pour briser le blocus » a également catégoriquement condamné l’installation du « mur d’acier » sur les frontières égyptiennes, sous prétexte de vouloir limiter le creusement de tunnels par lesquels passent des produits pour les Palestiniens assiégés.
La campagne est sûre que le « mur d’acier » construit à une profondeur d’une vingtaine à une trentaine de mètres ne fait qu’approfondir la haine entre les peuples. Et installer le mur, sans retrouver une porte de sortie réelle de la grave crise du blocus imposé sur la bande de Gaza, ne fait qu’aggraver encore plus la tragédie des habitants de la bande.
La « Campagne européenne pour briser le blocus » lance alors un appel solennel au président, au gouvernement et à tous les responsables égyptiens à assumer leurs responsabilités politiques, humaines et morales envers la bande de Gaza. Il faut travailler pour lever le siège de Gaza, en ouvrant le point de passage de Rafah et en laissant tomber définitivement le « mur d’acier ».
La tragédie du blocus qui étouffe un million et demi d’humains dans la bande de Gaza exige de la république arabe d’Egypte qu’elle y mette fin par la simple ouverture du point de passage de Rafah pour laisser passer les besoins humains, médicaux, alimentaires, énergétiques. Ainsi, les tunnels perdront toute raison d’être.
Une menace stratégique pour Gaza
L’ingénieur Nazar Al-Wahidi, expert en eau souterraine, de son côté, dit que le « mur d’acier » assiège la bande de Gaza économiquement. Il constitue surtout une menace réelle, dangereuse et stratégique pour l’eau souterraine de la Bande.
En fait, le mur complétera les pièges des eaux creusés par les occupants israéliens sur les frontières est et nord de la bande de Gaza. Il s’ajoutera également au siège aérien et maritime imposé par les occupants israéliens et par l’OTAN.
Le « mur d’acier » envenimera la réserve souterraine des eaux commune entre la bande et l’Egypte. L’ingénieur Nazar Al-Wahidi exhorte alors les experts égyptiens à intervenir pour la protéger.
Le « mur d’acier », ce nouveau siège, n’empêche pas seulement la nourriture et l’énergie d’arriver dans la bande de Gaza, mais aussi l’eau !
La position des ulémas
Le cheikh Abdou Al-Majid Al-Zandanie, doyen de l’Université Al-Iman du Yémen, a catégoriquement condamné ce mur et a appelé les ulémas de l’Université Al-Azhar à intervenir. Le gouvernement égyptien doit comprendre qu’assiéger un Musulman, surtout au niveau de la nourriture, constitue un acte d’assassinat lent, un acte qui viendra à l’encontre de l’Islam, à l’encontre des gens des plus croyants que sont les Palestiniens.
Déraciner les arbres !
Pour construire le mur, les autorités égyptiennes ont déraciné des dizaines d’arbres sur toute la longueur des frontières égyptiennes avec la bande de Gaza, dit Solyman Ouad, membre du conseil municipal de la ville de Ravah, du côté égyptien.
Les fermiers égyptiens ont reçu une compensation, dit le responsable. Mais qui viendra en aide à la bande de Gaza assiégée depuis plus de trois ans ?!
Que dit le régime égyptien ?
Ahmed Abou Al-Ghayd, ministre égyptien des affaires étrangères, dit au journal Al-Sharq Al-Awsat que l’Egypte a toute la liberté de faire ce que bon lui semble, sur ses territoires, pour assurer sa sécurité. Personne n’a le droit de dicter à l’Egypte ce qu’elle doit faire ou ne pas faire, surtout que son pays est toujours prêt à défendre les droits palestiniens, s’excuse-t-il.
Les critiques s’enchaînent
C’est surtout de l’intérieur de l’Egypte que les critiques contre le « mur d’acier » s’élèvent.
Des journalistes et des écrivains égyptiens ont critiqué les déclarations d’Abou Al-Ghayd, ministre égyptien des affaires étrangères. Ils voient dans la construction du « mur d’acier » comme une soumission aux ordres sionistes, américains et européens. Ils appellent cette barrière métallique "le mur de la trahison", étant installée entre l’Egypte et ses frères arabes, musulmans et palestiniens déjà durement assiégés.
Deux murs discriminatoires de séparation !!
Maintenant, le gouvernement construit un « mur d’acier », sous une égide américano-européenne, autour de la bande de Gaza. Ce mur nous rappelle qu’il y a déjà un autre mur discriminatoire de séparation construit sur les territoires de la Cisjordanie. Ce mur est encore là, bien que la Cour Internationale de la Justice (CIJ) de La Haye a catégoriquement condamné la construction par l’Entité sioniste d’un mur discriminatoire de séparation sur les territoires palestiniens.
On a vraiment honte d’apprendre qu’un autre mur de séparation discriminatoire creuse la terre sur nos frontières avec la bande de Gaza, écrit le journal égyptien Al-Dostour. Ce mur installé avec l’aide des Américains et des Israéliens réalisera les mêmes objectifs criminels que le mur de la Cisjordanie : isolement et siège, souffrance et famine. On veut fermer tout espace d’où arrive un peu de nourriture !
Qu’Allah, continue le journal, punisse notre gouvernement (égyptien) qui dépense des millions de dollars de l’argent du peuple égyptien pour affamer un peuple frère, le peuple palestinien de la bande de Gaza assiégé dans sa prison à ciel ouvert la plus grande du monde depuis plus de trois ans. Le siège qui étouffe la population de Gaza, plusieurs régimes arabes dont surtout le régime égyptien y participe depuis un an. Qui viendra en aide à ce peuple ? Dieu seul le sait.