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Lueur d’espoir pour l’économie de la zone de Gaza

Rafah, le poste frontière doit ouvrir le 25 novembre prochain

Le rôle décisif de l’Union européenne

dimanche 20 novembre 2005

" La récupération et la stabilité de l’économique à Gaza nécessitent la liberté de mouvement
pour tous les biens et toutes les personnes à travers les frontières égyptiennes et israéliennes. "

Après 11 heures de négociations durant toute la nuit à Jérusalem, la secrétaire d’état américiane Condoleezza Rice imposait un accord entre l’Autorité Palestinienne et Israël qui devrait permettre d’ouvrir la seule fenêtre sur le monde extérieur dont disposent les Palestiniens dans la Bande de Gaza. L’accord devrait donner la possibilité aux Palestiniens de voyager librement à travers le point de passage de Rafah (seul moyen de passage à Gaza) vers la frontière commune avec l’Egypte, de passer en Cisjordanie par un système de convois de bus devant se mettre en place pour le 15 décembre, et de faire passer des camions commerciaux à travers le poste frontière de Karni (seul point de passage pour les marchandises pour Gaza) vers Israël. Il y a presque accord pour ouvrir le port maritime de Gaza, et les discussions se poursuivent concernant l’aéroport.

Le point frontière de Rafah doit ouvrir le 25 novembre, et ce sera la première fois que les Palestiniens contrôleront une frontière internationale. De façon significative, les exportations auront le droit de passer par le terminal [de Rafah], tandis que toutes les importations entreront par la frontière israélienne de Kerem Shalom.

Deux mois auparavant Israël a procédé au retrait unilatéral [de ses soldats et de ses colons] de la Bande de Gaza. Depuis lors le poste frontière de Rafah était resté fermé, ouvrant de temps à autre pour un total de neuf jours et permettant à un faible nombre de personnes de pouvoir passer. Aujourd’hui aucun travailleur n’entre plus en Israël par le passage d’Eretz, et le poste frontière commercial de Karni est fermé depuis bientôt un mois.

Cette semaine sont présent dans la région l’envoyé spécial du Quartet James Wolfensohn, Rice, l’envoyé spécial de l’Union Européenne (UE) Marc Otte et l’ancien président américain Bill Clinton, tous essayant de convaincre les israéliens de consentir que l’Autorité Palestinienne (AP) puisse gérer le point de passage de Rafah sans présence israélienne.

Parlant la semaine dernière depuis le poste frontière de Rafah remis en état de service, l’ambassadeur Otte a estimé que l’ouverture du poste de Rafah était « le premier pas dans un long processus qui amènerait les Palestiniens à se gouverner pleinement eux-mêmes, en étant responsables de leur économie et des relations avec leurs voisins en tant que partenaires égaux, comme une nation souveraine ». Israël et l’AP ont convenu que l’UE agirait comme tierce partie à la frontière. Mark Regev, porte-parole du ministère israélien des affaires extérieures, a fait savoir que « Israël est content que l’UE ait accepté d’avoir un rôle dans la sécurité à la frontière », bien qu’au départ les négociations entre l’AP et l’UE se soient mal passées et qu’elles ne soient pas encore terminées. La délégation [européenne] déploiera des fonctionnaires pour gérer l’activité, former les douaniers, fournir l’équipement nécessaire pour être certain que le point frontière fonctionnera efficacement et en conformité avec les standarsd internationaux.

Lorsque le terminal était sous contrôle israélien, il était courant pour les Palestiniens de rester bloqués à la frontière plusieurs jours avant de pouvoir traverser.

D’autres points d’achoppement dans les négociations concernaient l’exigence israélienne de disposer d’installations de sécurité à la frontière, comme un système vidéo ouvert 24 heures sur 24 et la possibilité d’intervenir lorsqu’une liste de Palestiniens « à haut risque » devaient traverser. Partager des données concernant des passagers est une pratique habituelle au niveau international, mais à condition qu’il existe un accord sur la façon de procéder et avec des mécanismes en place permettant d’éviter les abus.

La récupération et la stabilité de l’économique à Gaza nécessitent la liberté de mouvement pour tous les biens et toutes les personnes à travers les frontières égyptiennes et israéliennes. L’accès direct au reste du monde à travers l’aéroport et le port maritime de Gaza, autant que la mise en place d’un passage sûre et viable entre Gaza et la Cisjordanie sont essentiels pour diminuer la crise économique affectant la Bande de Gaza.

« Sans une solution pour passer librement entre l’Egypte et la bande de Gaza, le désengagement ne signifie rien. C’est fermé du nord au sud, et tout est paralysé ici. C’est devenu une grande prison », a déclaré le porte-parole de la présidence palestinienne Nabil Rudeineh.

Erica Silverman - Al Ahram Al weekly - 19 novembre 2005
Avec la complicité de c.alatriste@free.fr