Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > L’Egypte et les Etats-Unis mettent tout en oeuvre pour étouffer (...)

Complicité criminelle (’ndlr)

L’Egypte et les Etats-Unis mettent tout en oeuvre pour étouffer Gaza

Source : Ma’an News Agency - Jeudi, 17 décembre 2009 - 18h14

jeudi 17 décembre 2009

===================================================

Où l’on s’aperçoit que la perversité et la cruauté n’ont pas de limites lorsqu’ils s’agit de contribuer à l’étouffement de la bande de Gaza et de sa population... La collaboration égyptienne et américaine avec Israël atteint ici de nouveaux sommets, l’armée américaine et les autorités égyptiennes jouant directement le rôle de sous-traitant de l’occupant israélien - N.d.T].

Un parallèle dont l’évidence s’impose à tous aujourd’hui : à gauche de jeunes Juifs assiégés par les nazis dans le ghetto de Varsovie, font clandestinement entrer un animal, tandis qu’à droite de la photo, on peut voir de jeunes Palestiniens de Gaza, assiégés par les sionistes, reproduisant les mêmes gestes plusieurs dizaines d’années après...

Ma’an News a appris que le projet égyptien, révélé par le quotidien israélien Haaretz, de construire un mur souterrain le long de sa frontière avec Gaza est une des deux initiatives soutenues par l’armée américaine.

Ces derniers mois des ingénieurs de l’armée américaine ont entamé la réalisation du projet en deux phases et coûtant plusieurs millions de dollars pour bloquer les flux d’armes et d’argent [et de produits divers de première nécessité - N.d.T] dans la bande côtière assiégée.

La première étape du projet comprend l’installation de capteurs ultra-perfectionnés installés sous le sol et capables de détecter des sons ou des mouvements à proximité. Des experts américains ont commencé le travail il y a un an, et celui-ci est en voie d’achèvement.

Les capteurs, de la taille d’un poing, sont implantés en dessous de Rafah avec des câbles à l’intérieur de tuyaux installés à 15 mètres de profondeur le long de la frontière. Chaque capteur est relié à un panneau électronique et un écran d’ordinateur visualisant l’activité souterraine. Chaque fois qu’un mouvement ou un son est détecté à proximité, les capteurs envoient des informations détaillées sur l’emplacement et les dimensions de la source vers un système spécial de surveillance.

Quatre ingénieurs militaires américains sont chargés de surveiller ces capteurs et d’analyser les activités de façon à différencier les nouveaux percements de tunnels et l’usage quotidien « en contrebande » de marchandises. Dans tous les cas, les forces américaines gardent le côté israélien informé de tout mouvement détecté, bien que l’ensemble de l’opération soit menée du côté égyptien.

Israël et l’Egypte imposent un terrible blocus sur Gaza depuis que le Hamas en a pris le contrôle en 2007, n’autorisant qu’un mince filet d’importations et d’exportations, et interdisant aux 1,5 million d’habitants d’en sortir.

Les Palestiniens ont eu alors recours à la construction d’un vaste réseau de tunnels souterrains, approvisionnant les habitants de Gaza avec une variété de produits interdits.

L’aide américaine a joué un rôle essentiel dans l’application du blocus par l’Egypte. Les sources de sécurité égyptiennes affirment connaître près de 1300 tunnels souterrains, dont 450 ont été fermés au cours de cette année.

Seconde phase

Mais Le Caire semblerait réticent face à la deuxième étape du projet qui consiste en l’installation d’un mur d’acier sous la frontière et révélé par Haaretz plus tôt cette semaine. Cette phase, fortement appuyée depuis six mois, est impopulaire parmi les responsables égyptiens qui se sentent poussés à aller de pair avec ce qu’ils considèrent comme une initiative purement israélo-américaine.

Des responsables américains ont confirmé une implication dans la première étape, mais nient qu’il y ait une deuxième phase.

Les passages des tunnels restent extrêmement dangereux et de nombreux Palestiniens y ont laissé leur vie. Ici, cette scène incroyable montre un jeune palestinien conduisant un mouton à destination du territoire assiégé...

Le mur d’acier et les capteurs seront installés le long de 10 à 11 kilomètres de la frontière, laquelle est longue de 13 kilomètres. En effet deux à trois kilomètres ont été exclus parce que le sol est tellement mou le long de ce tronçon qu’il empêche naturellement l’exploitation de tunnels stables.

Les zones exclues sont mentionnées par les officiels égyptiens dans Rafah avec les marqueurs internationaux n ° 1 et n ° 3, qui sont tous deux près de la plage.

Tous ces éléments métalliques et ces capteurs ont été fabriqués aux États-Unis. Il y a six mois, des cargos ont déposé les plaques dans un port sur la côte méditerranéenne égyptienne, où elles ont été chargées sur des camions militaires et transportées à Rafah dans le plus grand secret.

Les plaques, qui auraient été transférées par la ville de Cheikh Zweid, mesurent 18 mètres sur 50 centimètres et ont environ cinq centimètres d’épaisseur. Elles ont été conçues pour être plantées dans le sol en parallèle, disposées côte à côte pour augmenter la partie enterrée du mur frontalier et donc son efficacité contre les exploitants des tunnels, lesquels utilisent parfois des explosifs pour creuser.

Les autorités égyptiennes ont installé un réseau de ces plaques sur deux sites le long de la frontière, l’un est situé à environ quatre kilomètres au nord du port, et un autre à environ 500 mètres au sud du terminal de Rafah.

Les forces de sécurité les ont plantées dans le sol, sous le prétexte d’effectuer des travaux d’entretien. Ils ont également utilisé des équipements ordinaires, tels que des machines pour creuser des puits d’eau afin de ne pas éveiller les soupçons. Comme le temps presse, cependant, des parties de panneaux d’acier sont restées exposées au-dessus du sol.

[Pas à un mensonge près] les Egyptiens ont officiellement nié toute implication, mais Ma’an a appris que l’Etat égyptien avait confisqué ou acheté des terres privées le long de la frontière pour y réaliser son projet. La plupart de ces terres appartenaient à des agriculteurs qui ont individuellement accepté des paiements au-dessus des prix du marché, de la part d’acquéreurs représentant en fait le Caire.

Des centaines d’arbres ont été déracinés au cours de ces derniers mois tandis que les autorités égyptiennes mettaient en place leur système souterrain.

Traduction : Claude Zurbach – sur le site info-palestine.net