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PALESTINE OCCUPEE

Chronique de l’occupation

Mardi, 20 octobre 2009 - 17h59

mardi 20 octobre 2009

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Numéro : 160

nombre d’entrées : 5

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Récolte des olives : notes du terrain

Etre agriculteur dans les villages qui entourent Naplouse est une activité très périlleuse. Chaque année, les vandales des colonies sionistes voisines harcèlent les fermiers, détruisent leurs oliviers et attaquent les travailleurs. Dans le village de Burin, nous avons vu la preuve d’une tendance encore plus sinistre.

Issam Shedahah, 39 ans, habite Burin depuis longtemps, et cela lui coûte cher. Nous regardons la carrosserie brulée de sa voiture, incendiée la nuit précédente par les colons d’Itzhar.

« C’est la quatrième fois qu’ils mettent le feu à ma voiture, » nous dit-il. « C’est maintenant habituel qu’ils viennent dans le village la nuit. » Mais la souffrance d’Issam ne s’arrête pas à des dommages matériels. Lors d’une autre invasion récente des colons, son frère a été assassiné. « Il était assis sur le toit de la maison un soir, il ne faisait rien de particulier. Ils lui ont tiré une balle dans la tête. »

Il montre le toit de leur appartement, situé au-dessus du magasin, propriétés de la famille. Il est juste en face de ce qui reste de sa voiture. « La nuit dernière, je me suis réveillé à 3h du matin, j’entendais parler. J’ai regardé par la fenêtre et je les ai vus casser les vitres de la voiture et verser du benzène sur les sièges, mettre le feu et partir. »

Issam explique que la population de Burin a l’habitude de voir ses fermes attaquées, il montre la « montagne noire », où tous les arbres jadis verts ont été réduits à des morceaux de charbon. Mais les descentes des colons dans le village, dont les soldats de l’armée coloniale ont pleine connaissance, rend leur vie insupportable. « Nous sommes tout le temps attaqués par les colons. Ils ont volé la terre de mon grand-père ; ils veulent voler toute notre terre. Nous souffrons sans arrêt. »

Des voisins nous apprennent que plusieurs autres voitures ont été incendiées récemment. Nous pouvons voir que les maisons proches portent elles aussi les marques des attaques des colons.

Le maire d’Huwara, Samer Odeh, a condamné ce qu’il appelle « les attaques continuelles des colons », alors que les responsables syndicaux nous disent que 5.000 hommes de la sécurité palestinienne ont été assignés à la protection des fermiers.

Pour Issam Shedaheh et les gens de Burin, il n’y a aucune protection. Juste les horreurs quotidiennes d’une vie sous siège.

Source : Palestine Monitor Traduction : MR pour ISM

ISM et Palestine Monitor - Naplouse - 20-10-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12870&type=temoignage≤sujet=Attaques%20de%20Colons

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002

Dignes, par delà les pertes

Mahmoud Musleh : « J’avais trois choses importantes que les forces sionistes ont détruites : une usine de tuiles rue Sikka (au nord de Beit Hanoun), une autre rue Salah el-Din (à Beit Hanoun) et le puits qui était sur ma terre. Mes oliviers ont été détruits au bulldozer de nombreuses fois par les forces sionistes. J’ai 70 ans, et aujourd’hui je n’ai plus rien, comme lorsque j’avais 16 ans. »

Mohammed Zaneen : (à l’est de Beit Hanoun) : « J’avais 11 dunams d’oliviers, détruits au bulldozer par l’armée sioniste. Je gagnais plus de 11.000 US$ grâce à mes olives. Maintenant, mes arbres les plus vieux ont à peine 4 ans et ne produisent pas encore grand-chose. Nous avons aussi des abeilles. Lorsque nous avions de nombreux oliviers, citronniers et orangers, les abeilles produisaient deux fois par an un miel de qualité. Aujourd’hui, nous sommes obligés de donner du sucre aux abeilles et elles ne produisent plus du miel qu’une fois par an. »

Abdullah Abu Shar, Waddi Salqa (centre est de Gaza) : « Pendant la guerre sioniste contre Gaza, ma maison et les 50 de notre famille élargie ont été détruites. Mon fils Mahmoud, 25 ans et sa femme Fida, 18 ans, ont été tués avec leur fils Tamer, 11 mois, par deux attaques de missiles sur leur maison. » (Plus tard, il ajoute : « Nous n’avons que quatre martyrs dans notre famille. » « C’est trop, » lui dis-je. Un voile passe sur son visage stoïque et il sanglote silencieusement pendant un moment.)

« La citerne à eau et la pompe, qui desservaient 150 000 habitants, ont été détruites lors des attaques sionistes. Elles ont été hors d’usage pendant 2 mois. Nous les avons reconstruites 4 fois au cours des 10 dernières années. »

Masiouna Abu Shar : « Cela fait 50 ans que j’habite ici. C’était la terre de mon grand-père. Les sionistes détruisent tout. Il n’est pas resté une seule maison debout. Toute la terre a été détruite. Maintenant, nous louons tous des maisons à Deir al-Balah, 150$ par mois. La terre est tellement dévastée qu’on ne peut plus rien cultiver. Que faire avec une terre pareille ? »

« C’était notre maison. Il ne reste rien. Nous avions également 50 arbres : des oliviers, des figuiers, des goyaviers... tout est détruit. Tu vois ces maisons là-bas ? Détruites, il n’y a plus rien, c’était à notre famille. »

Abdul-Raziq Abu Shar : « Ces 7 dernières années, les sionistes ont détruit mes oliviers au bulldozer : en 2002, 2004 et 2005. J’avais 120 oliviers et 100 dattiers. 15 avaient plus de 30 ans. »

« Merci beaucoup, merci de m’écouter. »

Nayfa Abu Shar : « Ma maison est détruite, tous mes arbres aussi. »

Ghrelli Abu Shar : « Je vivais avec mon fils et ses quatre enfants. Notre maison a été détruite, comme nos 80 arbres. Nous avions des figuiers, des oliviers, des citronniers et des dattiers. »

« Nous nous sommes faits un petit abri de deux pièces avec les pierres que nous avons récupérées, mais il n’est pas terminé. Lorsque j’y viens la journée, je me mets à l’ombre sous la tente, je prépare le repas sur le feu. Mais j’ai peur d’y rester après le coucher du soleil, les soldats israéliens nous tirent dessus. »

Sabri Jendiya (74 ans), Shayjayee, à l’est de Gaza : « Je cultive notre terre depuis que je suis un gamin. Nous sommes fermiers, nous investissons tout dans notre terre. Nous avons 30 dunams (30.000m²) à 800m de la grille frontalière. A cause du danger des tirs des soldats, je ne travaille plus ma terre comme avant.

Toutes les sources d’eau ont aussi été détruites par la guerre sioniste sur Gaza. Lorsqu’il pleuvra, je planterai quelques légumes. Nous sommes 30 personnes à la maison et seul un de mes fils a du travail. »

Shabaan Mohammed Mhayssy (83 ans) : « J’étais si heureux avec mes 7,5 dunams de terre. J’ai dépensé 10 000 shekels pour notre citerne à eau avec une pompe, pour arroser ma terre. Mes oliviers étaient très vieux. La citerne et tous mes arbres ont été détruits par les soldats sionistes. Je ne peux plus nourrir les 30 personnes de ma famille. »

Samir : « Ma terre a été détruite au bulldozer sept fois. Dans ce secteur, il y avait une centaine d’oliviers et d’orangers, et 6 puits. Tout a été détruit. Lorsque les fermiers produisent leur propre nourriture, ils peuvent vivre en autarcie. Aujourd’hui, ils ont perdu leurs terres à cause des attaques sionistes et dépendent de l’aide. »

Ramzi Hillis : « J’ai une belle terre, 20 dunams (20.000m²) à environ 400m de la grille frontalière. Tous mes arbres et mes 10 000 poulets ont été détruits au bulldozer, de 2004 à maintenant. Nous avons des abeilles, mais la production de miel est très faible ces dernières années. Je travaille comme chauffeur de taxi pour subvenir aux besoins des 13 personnes de ma famille. »

Amar Mhayssy (78 ans) : « Ma femme et moi avons 9 dunams (9.000m²) de terre dans la zone-tampon. Nous ne pouvons pas la travailler parce que les sionistes nous tirent dessus. Nous avons 10 dunams de terre à 500m de la grille frontalière. Nous avions 2 dunams d’oliviers, de plus de 60 ans. Tout a été détruit par l’armée israélienne. Nous replanterons et prierons Allah que les arbres ne soient pas à nouveau passés au bulldozer. Nous sommes 13 dans notre famille, avec 4 enfants à l’université. Aucun d’entre nous n’a de travail. »

Amar Mhayssy et Sena Mhayssy (75 ans) : « Les soldats sionistes nous tirent dessus tous les matins. La vie est dure, ici. »

Salem As Saede, à l’est de Beit Hanoun : « J’avais 4,5 dunams d’oliviers et d’orangers ; les soldats sionistes ont tout détruit ces dernières années. »

Pendant le massacre sioniste de cet hiver à Gaza, les soldats ont détruit ce qui lui restait de terre, ainsi que son puits. Marié deux fois, Saede a 17 enfants, tous sans emploi, et dépendant tous de l’aide alimentaire. Il ne peut même pas cultiver sa terre pour avoir des produits frais. Avant, Saede était instituteur.

Source : In Gaza Traduction : MR pour ISM

[ commentaires : finalement, on comprend ce que c’est d’être sioniste : c’est ne pas supporter que quoi que ce soit ou quiconque existe autre que soi. Ignoble. Comprendront-ils un jour que détester ces barbares, ce n’est pas du tout être antisémite. Ce serait même plutôt le contraire : qu’ils lisent la Bible, s’ils savent ce que c’est que ce livre. ]

ISM et Eva Bartlett - Gaza - 19-10-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12866&type=temoignage≤sujet=Incursions

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003

Mehdi Abu Ayyesh, 17 ans, est mort des suites de ses blessures de mars dernier. L’armée d’occupation attaque ses funérailles

Hier, lundi 12 octobre, Mehdi Sa’id Abu Ayyesh a finalement succombé à ses blessures dans un hôpital d’Hébron. Il avait été blessé à la tête par un tir à balles réelles, dont les médecins pensent qu’il s’agissait de balles de calibre .22 tirées par un pistolet Ruger, dont l’armée coloniale prétend qu’elles sont
« non létales », le soir du 4 mars 2009, devant chez lui, au cours d’une invasion militaire sioniste, au prétexte qu’il aurait jeté des pierres sur les soldats.

Il avait été transporté à l’hôpital à Hébron, où il est resté dans le coma avec des éclats de balle dans le cerveau, jusqu’à ce que son corps maintenant émacié rejette finalement l’appareil respiratoire et les médicaments, tôt ce matin.

8 000 habitants de Beit Ommar sont allés au devant de son corps lorsqu’il a été rendu au village, et ont participé à une immense procession funéraire.

Comme c’est l’habitude à Beit Ommar, les soldats sionistes ont envahi le village pendant les funérailles, tirant massivement des grenades lacrymogènes et des balles caoutchouc-acier, ainsi que d’autres gaz non identifiés qui ont provoqué des vomissements.

Pendant plus de 5 heures, des petits groupes de soldats ont parcouru le village à pied, tirant sur les groupes de jeunes qui s’étaient rassemblés pour repousser l’armée d’invasion avec des pierres.

Source : PSP

[ commentaires : mais qu’attendons pour dire, haut et fort, et bien clairement que nous refusons, totalement d’avoir quoi que ce soit de commun avec cette ignominie. Et ils ont le front de prétendre qu’ils ont sur cette terre de Palestine des droits d’origine divine ! Quel Sophocle va enfin le leur dire : non les Dieux n’ont jamais rien voulu de tel ! ]

ISM et Palestine Solidarity Project - Beit Ommar - 13-10-2009

http://www.ism-france.org/news/

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004

Israël et la complaisance américaine

L’insistance avec laquelle les conseillers d’Obama s’efforcent de convaincre que le président américain fait de la situation au Proche-Orient une priorité tourne au ridicule, tant il est évident que le gouvernement américain n’a nulle intention de contraindre le régime sioniste en quoi que ce soit.

Certes, Obama continue de réclamer l’arrêt du développement des colonies sionistes en Cisjordanie, mais avec si peu d’empressement et de conviction qu’un Nétanyahou peut s’autoriser une position intransigeante en ergotant sur leur nécessaire « croissance naturelle » et en s’opposant à toute suspension des chantiers à Jérusalem-Est.

De son côté, l’émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, donne le tournis avec ses incessantes navettes diplomatiques, dont aucune n’aboutit. Et comment le pourraient-elles, puisqu’il est manifeste qu’aucune pression n’est exercée sur le gouvernement sioniste ?

L’arrivée au pouvoir d’Obama a donné un temps à certains l’illusion que les USA pourraient engager une politique plus exigeante et surtout plus contraignante vis-à-vis du régie sioniste. Le discours d’Obama au Caire, où il vantait un cours nouveau à l’égard des Arabes et des musulmans, en a été interprété comme le présage, mais il y avait déjà dans ces propos tant de critiques et de distances à l’égard des Palestiniens et de leurs revendications nationales qu’il était évident que ses prétendues ouvertures allaient aussitôt se refermer. En fait, elles étaient destinées avant tout aux gouvernants des États arabes (ceux proches des États-Unis en l’occurrence) et non à leurs peuples. Les dirigeants sionistes n’avaient donc rien à craindre.

Il n’y a pas là de faiblesse vis-à-vis de la politique menée par l’État d’Israël, ni une quelconque difficulté à résister aux pressions d’un puissant lobby pro-sioniste. Cette politique des gouvernements américains, quelle qu’ait été leur couleur politique d’ailleurs, est avant tout significative des intérêts généraux défendus par l’impérialisme au Proche et Moyen-Orient, région où l’établissement sioniste joue, depuis sa création, le rôle d’un allié extrêmement fiable.

En témoignent les actuelles manœuvres militaires conjointes américano-sionistes qui se déroulent dans le désert du Négev, au sud de la zone sioniste. Les forces engagées sont essentiellement aériennes et simulent apparemment une répétition d’un éventuel bombardement de l’Iran. Il se pourrait qu’à l’issue des manœuvres les États-Unis laissent sur place certains de leurs systèmes antimissiles. À qui peut-on faire de tels cadeaux, si ce n’est à un ami très proche ?

L’absence de toute pression sur le régime sioniste laissera à celui-ci le champ libre pour aller encore beaucoup plus loin dans la dépossession des Palestiniens. Car il ne s’agit pas seulement de quelques colonies supplémentaires, ce qui serait évidemment déjà de trop, mais du renforcement de la politique d’oppression et de spoliation dont les Palestiniens sont victimes. C’est le libre cours donné à une épuration ethnique lente mais continuelle qui fait des Palestiniens des prisonniers sur leur propre terre, ne pouvant ni travailler, ni étudier, ni se soigner, ni se déplacer librement. C’est à cette infamie que le nouveau Nobel de la paix participe consciemment
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16 octobre 2009 - Lutte Ouvrière - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lutte-ouvriere-journal.o...

Info Palestine et Georges Lattier - Lutte Ouvrière – lundi 19 octobre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7495

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005

Solana se réjouit de la répression et de la collaboration en Cisjordanie occupée

Le plus haut responsable de la politique étrangère de l’Union Européenne, Javier Solana, a félicité le Fatah et les milices palestiniennes « de sécurité » lors d’une visite dans la ville de Ramallah en Cisjordanie hier lundi.

« Lorsque les Palestiniens prennent le contrôle sur des questions difficiles comme la sécurité ils font un très bon boulot », a déclaré le Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité au cours d’une conférence de presse commune au siège de la mission EUPOL COPPS [on appréciera le jeu de mots - N.d.T], la mission de formation policière de l’UE.

« Je suis très heureux que tout le monde reconnaisse les efforts déployés par les forces de sécurité palestiniennes pour garantir la sécurité dans les territoires sous le contrôle des Palestiniens » [mensonge : les territoires sont sous occupation sioniste et non pas sous contrôle palestinien, même si les sionistes délèguent certaines tâches répressives aux milices du Fatah - NDLR], a déclaré Solana [ Et dire que Solana est docteur en Physique du Solide ! NDLR ] dans un communiqué.

« Je l’ai entendu dire du peuple palestinien [lequel ? L’entourage direct d’Abbas très probablement...], des dirigeants sionistes [l’occupant est donc content du travail fourni par les collaborateurs palestiniens] et aujourd’hui, je l’ai même lu dans la presse [cela n’est en rien une référence, les médias dominants étant devenus depuis longtemps des instruments de guerre et non des moyens d’information]. »

« Nous sommes fiers si nous y avons contribué [Solana est donc fier d’avoir contribué à l’incarcération de près d’un millier d’opposants politiques dans les geôles du Fatah, plusieurs étant morts sous la torture] et j’espère que nous avons contribué à cela, mais la chose importante c’est les Palestiniens », dit-il, se référant à la mission EUPOL COPPS [Solana aime les Palestiniens, mais à la condition qu’ils soient dociles et qu’ils collaborent avec l’occupant sioniste].

Alors qu’il était à Ramallah, Solana a tenu une réunion avec le chef d’EUPOL COPPS, et avec le chef de la mission mission d’assistance [de collaboration] de l’UE, actuellement en sommeil [il faut espérer le plus longtemps possible] au passage de Rafah à la frontière de Gaza avec l’Égypte.

Auparavant Solana a rencontré l’ex-président Mahmoud Abbas et le premier ministre provisoire [non élu], Salam Fayyad.

Sur le même thème :
Des chefs de la Sécurité formés par la CIA élus à la direction du Fatah - 9 septembre 2009
Torturé à mort par la police de l’Autorité de Ramallah - 17 juin 2009
La torture dans les prisons de l’autorité palestinienne - 12 décembre 2008
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19 octobre 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :

http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net

Info Palestine et Ma’an News Agency – mardi 20 octobre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7498