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Palestine occupée

Chronique de l’occupation

Vendredi, 16 octobre 2009 - 17h20

dimanche 18 octobre 2009

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Numéro : 155

nombre d’entrées : 5

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001

A Haut Nazareth

Officiellement, aucun Palestinien ne vit dans la « ville juive » du Haut-Nazareth. L’élégant site internet de la ville n’est diffusé qu’en hébreu et en russe. Quand j’étais là-bas récemment, j’ai appelé un porte-parole pour lui poser une question sur les chiffres mais il n’a pas voulu me donner de réponse claire.
« Je suis devant une maison où il est écrit au-dessus de la porte, en arabe : « Il n’y a de pouvoir qu’en Dieu » ai-je dit. « Et je sais que deux Palestiniens font partie du conseil de votre ville. »

« Nous ne disposons toujours pas d’informations suffisantes sur les chiffres », fut la réponse.

En fait, selon l’Association Arabe pour les Droits de l’Homme, 20% des habitants de la ville sont Palestiniens. La plupart d’entre eux sont venus de la ville surpeuplée du vieux Nazareth en bas de la colline et des villages environnants. Certains d’entre eux ont dû payer jusqu’à 500 000 Livres pour une maison, soit trois fois la valeur du marché. Les gens qui vendent sont des immigrants russes qui se rapprochent de Tel Aviv.

Il n’y a pas d’écoles ou de jardins d’enfants palestiniens, donc les routes entre Nazareth et le Haut-Nazareth sont bondées aux heures de pointe. Mais les 20% de non-existants sont représentés au sein du Conseil et, la zone sioniste étant la zone sioniste, les deux conseillers palestiniens sont dans une coalition bizarre avec le parti d’extrême-droite d’Avigdor Liberman. Le maire a eu besoin de leur aide afin de vaincre le parti travailliste. Ils ont exigé, et obtenu, la promesse d’une construction d’une école arabe dans le Haut-Nazareth.

Le maire n’en est pas moins attaché à la ’judaïsation’ - à savoir la dé-arabisation - de sa ville, et Liberman a déclaré en août que l’arrêt de l’immigration des Arabes à Nazareth était, selon ses termes, une priorité nationale.

La ville a été construite dans les années 1950. David Ben Gourion était scandalisé par la présence d’autant d’Arabes en Galilée quand il a visité la région en 1953, quelques jours avant de se retirer pendant un an et demi de son mandat de Premier ministre. Il a nommé le directeur général du Ministère de la Défense, Shimon Peres, pour « judaïser la Galilée » en utilisant les Règles d’Urgence qui permettaient à l’armée de confisquer les terres aux Palestiniens. Le Haut-Nazareth a ouvert en 1957, et des hauts officiers de l’armée y étaient cantonnés.

La zone couverte par le Haut-Nazareth a quadruplé depuis sa création. Chaque expansion s’est faite sur des terres expropriées à des Arabes. Ses 50 000 habitants vivent dans un espace urbain dynamique qui est en constante progression et développement.

Les 70 000 Palestiniens du vieux Nazareth vivent dans une ville dont la surface ne représente que la moitié de celle du Haut Nazareth et qui n’est pas autorisée à s’étendre sur un seul mètre carré de plus : en effet, l’une de ses collines ouest a été récemment réquisitionnée pour le Haut-Nazareth.

Les villages autour de Nazareth ont d’abord été visés par le plan de judaïsation de 1976 d’Yitzhak Rabin, Yehud Ha-Galil. Dans le grand Nazareth, la principale stratégie était de perturber la continuité géographique naturelle entre les villages palestiniens en créant des coins juifs entre eux.

Les Juifs sont venus, mais les Palestiniens ne partaient pas, donc une deuxième vague de judaïsation a commencé en 2001, sous Peres et Ariel Sharon. Ca n’a pas très bien réussi non plus ; les Juifs préféraient vivre à Tel-Aviv.

La tentative actuelle est motivée par l’échec des politiques antérieures pour rendre juive la Galilée, en général, et Nazareth, en particulier. Les gens et les économies fonctionnent de façon mystérieuse : les Palestiniens aisés ont commencé à acheter des maisons dans la citadelle qui a été construite pour les expulser. Benjamin Netanyahu considère cela comme une grave menace à la sécurité nationale de l’établissement sioniste.

Les politiciens locaux sont encore plus directs. « Si nous perdons la majorité juive en Galilée, c’est la fin de l’État juif », a déclaré récemment Motti Dotan, un membre du Parti travailliste. « J’aimerais imaginer une Galilée sans Arabes : pas de vols, pas de crimes. . . nous aurions une vie normale. »

L’état d’esprit raciste en zone sioniste exonère le gouvernement de toutes les inhibitions qui ont limitées ses actions dans le passé.

Maintenant, on fait appel à des écologistes, des industriels et des universitaires. Le Fonds National Juif se cache derrière l’initiative, avec la Société de Protection de la Nature en zone sioniste.

L’objectif de diminuer la présence palestinienne en Galilée, est aussi pleinement approuvé par le prestigieux Syndicat des producteurs de vins sionistes, qui a adopté un plan préparé par des universitaires de renom de l’Institut israélien de Technologie.

Publié en 2003, le plan appelle à la reprise de la Galilée par les Juifs. « C’est eux ou nous », commence-t-il. « Les problèmes de terre en Galilée ont montré que tout territoire qui n’est pas pris par des éléments sionistes sera très convoité par les non-sionistes ».

L’essentiel de ce qu’ils proposent, c’est de saisir les terres d’importance stratégique par la force et de les conserver jusqu’à ce que des Juifs s’y installent.
Le directeur général de l’AMPA, un électricien, a récemment déclaré que son entreprise fabriquait maintenant non seulement des réfrigérateurs, mais qu’elle soutenait également activement la « judaïsation de la Galilée » en construisant de nouvelles communautés dans la région pour les anciens ouvriers d’AMPA. « Nous n’avons pas honte de dire que nos plans ont un élément sioniste ».

Le village palestinien d’Ayn Mahil, à l’est de Nazareth et à proximité du Haut Nazareth, n’est désormais accessible que par un seul chemin, et il passe par un quartier religieux juif du Haut-Nazareth : le jour du Grand Pardon, les gens d’Aïn Mahil ne peuvent pas quitter ou entrer dans leur village.

Ils seront bientôt encerclés par une nouvelle ville appelée Chaharit (qui signifie « aube » en hébreu, mais c’est aussi le nom de la première prière juive de la journée). Dix mille juifs ultra-orthodoxes vont y être installés et on espère qu’ils vont corriger l’équilibre démographique « défavorable », et qu’ils sépareront Aïn Mahil de la région de Nazareth.

Les anciennes oliveraies du village ont été arrachées pour la préparation des travaux de construction. Un nouveau réseau routier fera en sorte que d’autres villages seront séparés les uns des autres et de Nazareth.

En vertu des pouvoirs d’urgence qui lui avaient été accordés en tant que ministre des infrastructures nationales dans les années 1990, Sharon avait ordonné la construction d’un nouveau site industriel, Ziporit, sur des terres confisquées aux Palestiniens et à proximité de plusieurs villages.

Ziporit comprend une usine de verre et une usine d’aluminium ; or selon le droit international, aucune de ces usines ne peut être construite à proximité d’un lieu d’habitation.

Le plus proche de ces villages est Mashad : depuis l’ouverture du site, le nombre de décès de cancer a augmenté de 40 pour cent.

Source : http://www.lrb.co.uk/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : tiens tiens, des « juifs » et des Palestiniens pourraient donc vivre ensemble sans que la terre s’ouvre sous leurs pieds. Et donc, la solution à un état ne serait peut-être pas aussi stupide que cela. Evidemment, si les « juifs » d’aujourd’hui étaient les descendants des gens qui habitaient la Palestine il y a 2 000 ans, ce ne serait pas vraiment stupéfiants, car ils n’étaient évidemment pas un peuple « ethniquement pur » mais le résultat d’un brassage des divers peuples « cananéens », avec des apports d’un peu partout. Exactement comme les Palestiniens d’aujourd’hui. Le problème, ce n’est évidemment pas la foi israélite ou la culture juive, mais le fanatisme sioniste. ]

ISM et Ilan Pappe - Palestine 48 - 16-09-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12681&type=analyse≤sujet=Nettoyage%20ethnique

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002

Le parlement brésilien recommande le gel de l’accès du régime sioniste au troisième marché d’exportation mondial

La Commission parlementaire brésilienne des affaires étrangères et de la défense nationale a recommandé que le Parlement ne ratifie pas l’accord de libre-échange entre Mercosur et le régime sioniste jusqu’à ce que « le régime sioniste accepte la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 ».

Cette décision est une pression explicite sur le gouvernement sioniste pour qu’il se conforme au droit international. Elle fait pièce aux années de constantes pressions sionistes poussant à la ratification de l’accord par le Parlement.

La Palestinian Grassroots Anti-Apartheid Wall Campaign (Campagne palestinienne de la base contre le mur de l’apartheid) et le Palestinian Boycott Divestment and Sanctions National Committee (BNC)* (Comité national palestinien pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions), ont fait une déclaration commune aujourd’hui dans laquelle ils présentent l’appel par le parlement brésilien en faveur du gel de l’accord de libre échange entre Israël et Mercosur.

Cette décision porte un coup énorme à l’économie et aux relations extérieures sionistes. La décision est une pierre d’achoppement de taille empêchant l’établissement de l’accord qui, depuis sa signature en 2007, a été bloqué faute de sa ratification par les pays membres de Mercosur. Mercosur est un des marchés qui se développe le plus rapidement dans le monde où son économie occupe la cinquième place. Les exportations sionistes vers Mercosur se sont chiffrées à près de 600 millions de dollars en 2006.

Le régime sioniste s’est investi fortement pour faire approuver l’accord, et a concentré ses efforts particulièrement sur le Brésil, principale économie de Mercosur dont il est le plus puissant acteur politique. À lui seul le Brésil, même sans l’accord de libre-échange (ALE), est le troisième marché d’exportation sioniste. En 2005, Ehud Olmert, à l’époque ministre du commerce, s’est rendu au Brésil pour obtenir l’appui du Président Lula en faveur de l’accord. Il y a un peu plus d’un mois, le ministre sioniste des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, s’est rendu au Brésil pour demander instamment la ratification de l’accord.

Depuis le début des négociations de l’ALE, les sommets de la société civile de Mercosur ont rejeté le marché commercial. Au nom du Comité BDS national palestinien (BNC), la Campagne palestinienne de la base contre le mur d’apartheid a travaillé avec des intellectuels, des mouvements sociaux, des partis et des hommes politiques brésiliens afin de bloquer la ratification de l’ALE. Le front pour la défense du peuple palestinien et le front parlementaire contre la ratification de l’ALE ont été formés pour appuyer l’appel palestinien contre l’ALE. En janvier, le BNC a remis une lettre au président Lula.

À la suite de cette lettre, la commission a accepté de tenir une audience publique avant de passer au vote hier.

Oscar Daniel Jadue, vice-président de la fédération palestinienne du Chili, a appelé au rejet de la loi. Il a argué que la ratification de l’accord viole le droit international et profite à un pays qui ne respecte pas les droits humains des Palestiniens.

« Je vous invite à réfléchir sur cette mesure qui récompenserait le gouvernement sioniste et ouvrirait le marché latino-américain à un pays qui anéantit le peuple palestinien » a dit Jadue.

Arlene Clemesha, professeure d’histoire arabe à l’université de Sao Paulo et membre du réseau de coordination des Nations unies pour la Palestine, a plaidé contre le geste symbolique que représente la ratification de l’accord qui exclurait la production des colonies. Celle-ci, a-t-elle prévenu, est impossible à identifier puisque par le passé, le régime sioniste a commercialisé les produits des colonies comme étant des produits de la zone sioniste. Au lieu de cela, a-t-elle dit, pour que l’on s’achemine vers la paix, il faut que des forces internationales obligent le régime sioniste à mettre fin à l’occupation militaire des territoires palestiniens.

Les membres de la Commission parlementaire se sont dits d’accord avec Clemesha et Jadue et ont recommandé le gel de l’accord comme moyen de pression politique.

« Ce sera une modeste contribution, mais elle est spécifique. L’accord ne sera valable que s’ il est approuvé par les pays membres de Mercosur. Comme l’Uruguay l’a déjà approuvé, nous collaborerons avec l’Argentine et le Paraguay. Le gouvernement Lula a été courageux et il a dit publiquement que l’accord est gelé jusqu’à la reprise des négociations de paix » a déclaré M. Nilson Mourão (PT-AC).

Jamal Juma’, coordinateur de la Campagne palestinienne contre le mur d’apartheid a ajouté :

« Après des années de campagne, nous sommes extrêmement heureux de cette décision. C’est une victoire majeure qui n’a été possible que grâce à l’appui important et déterminé de la société civile au Brésil ».

Il a poursuivi : « cette décision a montré que les gouvernements démocratiques d’Amérique latine sont des alliés de la justice et sont prêts à prendre une position intègre au sujet de la Palestine en dépit des pressions de la part des sionistes. La délégation Liebermann a essayé de faire croire au Brésil qu’il pourrait devenir un « médiateur » dans la région s’il se montrait « impartial » et soutenait les intérêts sionistes auprès de l’ALE. Toutefois les hommes politiques brésiliens ne sont pas tombés dans ce piège.

Juma’ a ajouté « nous demandons maintenant à l’OLP et à l’Autorité nationale palestinienne de faire en sorte que le « non » à l’ALE soit une priorité dans leur politique étrangère régionale ».

La lutte contre l’ALE n’est pas finie ; le projet sera encore analysé par les Commissions du développement économique et du Commerce et de l’industrie ainsi que par le Parlement. Le projet sera ensuite envoyé au Sénat. Toutefois il est peu probable que la décision d’hier soir soit renversée et le processus de ratification de l’ALE par le Brésil et d’autres pays du Mercosur est devenu un instrument de pression efficace sur le régime sioniste.

*les membres actuels du BNC sont : Palestinian Non-Governmental Organizations Network (PNGO), Occupied Palestine and Golan Heights Advocacy Initiative (OPGAI), Grassroots Palestinian Anti-Apartheid Wall Campaign (Stop the Wall), Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI), Council of National and Islamic Forces in Palestine, Palestinian General Federation of Trade Unions (PGFTU), General Union of Palestinian Workers, Global Palestine Right of Return Coalition, Federation of Unions of Palestinian Universities’ Professors and Employees, General Union of Palestinian Women (GUPW), Charitable Organizations Union, Independent Federation of Unions - Palestine (IFU), Palestinian Farmers Union (PFU), National Committee for the Commemoration of the Nakba, Civil Coalition for Defending the Palestinians’ Rights in Jerusalem, Coalition for Jerusalem, Union of Palestinian Charitable Organizations, Palestinian Economic Monitor, Union of Youth Activity Centers - Palestinian Refugee Camps (UYAC)

12 septembre 2009 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.pnn.ps/index.php?opt...
Traduction : Anne-Marie Goossens

[ commentaires : oh, bien sûr, ils ne vont pas se tenir pour battus : obligés de sortir par la porte, ils vont essayer toutes les fenêtres. Mais c’est quand même un très très bon résultat ! ]

Info Palestine et PNN - Mardi 15 septembre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7297

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003

Gaza : les sionistes s’attaquent aux pêcheurs et aux fermiers

Le 31 août, un bateau de guerre sioniste a tiré sur le chalutier de Khaled Al-Habil, le détruisant complètement et laissant les 18 pêcheurs du bateau et leurs familles sans ressource.

Une semaine plus tôt, le 24 août, les soldats placés tout au long de la frontière au nord de Gaza ont pris pour cible et tué un jeune ouvrier agricole, Saïd Al-Hussumi. Âgé de 16 ans, Al-Hussumi a été assassiné alors qu’il travaillait dans les champs à quelques centaines mètres de la frontière, avec son cousin Masoud Tanboura qui a lui-même été sérieusement blessé.

« Nous étions en train de travailler à Attatra, près de la mer, à environ 350 mètres [de la clôture de la frontière], » a raconté Tanboura, originaire de Beit Lahiya.

Le fait que Tanboura ait survécu est miraculeux car il a eu la poitrine traversée de part en part par une balle. Après avoir vu son cousin tomber mort après avoir été touché par les tirs à la poitrine, Tanboura a couru et a marché sur une distance qu’il estime à un kilomètre, saignant fortement du thorax, jusqu’à ce qu’il ait trouvé par hasard des fermiers avec un charrette tirée par un âne. Il a été transporté en charrette jusqu’à ce qu’une voiture ait pu le transporter à l’hôpital Kamal Adwan.

Des sources militaires sionistes ont prétendu devant les journalistes que deux personnes « suspectes » s’étaient approchées de la frontière avec la zone sioniste et avaient ignoré les coups de semonce.

« Il n’y a eu aucun avertissement, » a fait savoir Tanboura depuis son lit d’hôpital. « Les sinoistes ont commencé à tirer dès que nous sommes arrivés dans le champ. »

Ouvriers agricoles travaillant pour 20 à 30 shekels (3 à 4 euros) par jour, les deux adolescents ramassaient des morceaux de métal utilisés pour clôturer la parcelle de terrain. Ils en avaient trouvé un peu plus près de la frontière, ce qui était habituel.

« Nous y allions régulièrement, » a dit Tanboura. « Les soldats sionistes nous ont toujours vus, ils savaient que nous ne faisions que ramasser le métal. Beaucoup de personnes se rendent là pour prendre des métaux dans les maisons détruites, » ajoute-t-il.

Selon Tanboura, le cadavre de son cousin a été traîné à travers champs par les soldats sionistes qui ont emmené le corps en zone sioniste, pour le renvoyer quelques heures plus tard par le poste-frontière d’Erez.

Tanboura, comme certains de ses frères, utilise le maigre salaire journalier gagné dans les fermes pour aider à la prise en charge de ses 15 frères et soeurs.

Tué en ramassant des figues

Le 4 septembre, Ghazi Al-Zaneen, habitant Beit Hanoun et âgé de 14 ans, a été tué après qu’un soldat lui ait tiré dans la tête. Avec son père, ses oncles et quelques-uns de ses frères et soeurs, le jeune garçon était allée cueillir des figues se trouvant sur leur terrain à l’est de Beit Hanoun. Bien qu’elles soit proches de la frontière avec la zone sioniste, le champ où Al-Zaneen a été tué est cependant à plus de 500 mètres en retrait.

« Ils s’étaient rendus sur ce terrain et allaient à pied. Ghazi a grimpé au sommet d’un tas de décombres qui était auparavant une maison pour regarder au loin. C’est à ce moment-là que les sionistes ont commencé a tirer lourdement. Tout le monde s’est couché sur le sol. Quand les tirs ont cessé, ils se sont levés pour s’enfuir au loin, et se sont alors rendus compte que Ghazi avait été tué d’une balle dans la tête, » nous dit sa tante.

Maher Al-Zaneen, le père de Ghazi, a témoigné devant le PCHR [Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme] que les soldats sionistes ont continué à tirer alors qu’il portait son garçon blessé jusqu’à la voiture. Ghazi Al-Zaneen a succombé à ses graves blessures à la tête le jour qui a suivi.

Le jour après sa mort, la mère de Ghazi s’est assise, entourée par des parentes et des amies. Elle m’a alors demandé « comment les mères dans votre pays se sentiraient-elles si leurs fils étaient tués comme cela ? Vos hommes politiques ne s’inquiètent-ils pas que les sionistes tuent nos enfants ? »

Les autorités sionistes auraient affirmé que « des Palestiniens suspects se sont approchés de la clôture » et que les troupes ont répondu « en tirant en l’air ». Mais le tir à la tête de Ghazi Al-Zaneen et les deux blessures par balles de Maher Al-Zaneen suggèrent le contraire.

Depuis la fin des trois semaines d’invasion sioniste dans Gaza, au cours de laquelle environ 1 500 Palestiniens ont été tués, neuf autres civils palestiniens ont été assassinés en mer ou dans les zones frontalières du petit territoire. Parmi eux on trouve quatre mineurs et un adulte handicapé mentalement. Trente autres Palestiniens, dont huit mineurs, ont été blessés par des tirs et des bombardements sionistes dont l’utilisation de bombes à « fléchettes » dans des zones civiles.

Selon la « Food and Agricultural Organization », environ un tiers des terres agricoles de Gaza font partie de ce que les sionistes imposent unilatéralement comme « zone interdite à toute circulation », ou « zone tampon ». Cette bande de terre qui s’étend du sud au nord le long des frontières entre Gaza et la zone sioniste a été imposée à la fin de 2000 au cours de la deuxième Intifada palestinienne.

Initialement fixée à 150 mètres, elle a varié au fil du temps. À un moment donné, elle était près de deux kilomètres de large au Nord et à d’un kilomètre à l’Est. À l’heure actuelle, les autorités sionistes disent que 300 mètres le long de la frontière sont « hors limites » et que ceux trouvés dans cette zone prennent le risque d’être pris pour cible par les soldats..

Mais au moins un cas démontre que les soldats tirent sur des civils palestiniens même éloignés à 1800 mètres de la frontière. Le 23 août 2009, Fawzi Ali Qassem, âgé de 63 ans, était sur ses terres à l’Est de Beit Hanoun à au moins 1800 mètres de la frontière, lorsque des soldats sionistes ont ouvert le feu sur le groupe d’agriculteurs. Ali Qassem a été touché à la cuisse gauche.

L’armée sioniste impose un siège brutal depuis 27 mois, elle tue des pêcheurs, des agriculteurs et d’autres civils dans les zones qu’elle tente délibérément de dépeupler. Cela représente encore une autre composante de de la panoplie des moyens de contrôle sioniste sur la vie des Palestiniens dans Gaza. Face à un tel terrorisme, les Palestiniens continuent de résister, cultivant, et pêchant sous la menace et les tirs.

Eva Bartlett est une avocate canadienne indépendante spécialiste des droits de l’homme qui séjourne dans la bande de Gaza où elle a pu entrer en novembre 2008 avec un bateau du mouvement Free Gaza.

11 septembre 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Claude Zurbach

Info Palestine et Eva Bartlett - The Electronic Intifada - Jeudi 17 septembre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7309

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004

Obama à la recherche d’un succès diplomatique

Dans son propre pays, Barack Obama est confronté à une flambée de mécontentement populaire qui écorne sérieusement sa cote de popularité et, du même coup, sa crédibilité. Les raisons à cela sont, d’une part, l’opposition que soulève son projet de réforme de la couverture sociale au sein d’une partie de la société américaine, de l’autre, la peu probante efficacité du plan de sauvetage de l’économie nationale qu’il a mis en oeuvre en accédant à la présidence du pays.

Comme tout chef d’Etat qui est dans ce genre de situation, Barack Obama a recours à la diversion, qu’il recherche manifestement dans le succès diplomatique que pourrait lui valoir la rencontre sous son égide du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avec le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu. C’est ce que George Mitchell, son envoyé spécial pour le Moyen-Orient, a cherché à rendre possible au cours de la navette qu’il vient d’effectuer dans la région.

Le résultat des entretiens que l’envoyé du Président américain a eus avec les deux concernés n’augure pas la faisabilité de la rencontre projetée par Barack Obama. La démarche de George Mitchell a buté en effet sur la problématique de l’arrêt de la colonisation sioniste en Cisjordanie et dans la partie Est de Jérusalem, qui est le préalable non négociable mis par l’Autorité palestinienne à sa reprise des négociations de paix avec le gouvernement de Netanyahu, ce que refuse celui-ci.

Pour que cette position de l’Etat sioniste n’apparaisse pas comme l’obstacle de la rencontre voulue par le président Obama et, par voie de conséquence, à l’avancée vers une reprise du dialogue palestino-sionste que celui-ci prône, Benjamin Netanyahu a usé du subterfuge consistant à se déclarer d’accord pour le gel partiel et temporaire de la colonisation.

L’échappatoire à laquelle se raccroche le Premier ministre israélien a pour objectif de laisser croire aux Palestiniens et à la communauté internationale que la position de Tel-Aviv en cette affaire est flexible et donc susceptible d’évolution positive si elle est acceptée comme base d’accord à la reprise des négociations palestino-sionistes. Elle a aussi celui de vouloir donner l’image d’un Benjamin Netanyahu qui ne serait pas viscéralement fermé à l’exigence internationale de l’arrêt total de la colonisation, mais contraint de ne faire aucun engagement sur le sujet pour maintenir l’unité de la coalition dont est issue son gouvernement. En somme, qu’il a besoin que les Palestiniens et la communauté internationale acceptent comme une étape positive sa proposition de gel partiel et temporaire de la colonisation.

Un acquiescement allant dans ce sens, palestinien ou international, équivaudrait à conforter l’entêtement sioniste à ne pas reconnaître que la colonisation est la cause principale du blocage du processus de paix. L’erreur pour Obama consisterait à se contenter de la proposition du Premier ministre sioniste et à demander aux Palestiniens de l’accepter.

Le président des Etats-Unis peut-il, sans se décrédibiliser cette fois internationalement, reprendre à son compte la « concession » formulée par Netanyahu après lui avoir demandé l’arrêt pur et simple de cette colonisation ? Cela d’autant qu’il sait que le Premier ministre israélien a pour stratégie et calcul de « savonner le terrain » sous ses pieds pour que la politique d’intervention américaine active menée par lui ne procure aucun succès diplomatique aux Etats-Unis, donc susceptible de redresser sa cote de popularité.

Une reculade de ce genre de la part d’Obama ruinerait en tout cas le capital confiance qu’il a suscité au sein des opinions palestinienne et arabe.

Info Palestine et K. Habib - Le Quotidien d’Oran - Jeudi 17 septembre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7311

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005

Un tabou brisé ?

L’opinion internationale, en dépit d’un matraquage incessant des centres médiatiques dominants, semble de moins en moins favorablement disposée à l’endroit de l’établissement sioniste. L’opération « Plomb durci » contre la ville assiégée de Ghaza en décembre 2008 avait suscité une vague d’indignation qui ne semble pas retomber. Les appels au boycott se multiplient, tout comme les initiatives internationales qui relaient les luttes des Palestiniens.

Ainsi, la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanction) lancée par des organisations palestiniennes a trouvé une première traduction concrète : la Norvège a annoncé son retrait du capital d’une entreprise israélienne qui équipe le mur de séparation. La poursuite de la colonisation en Cisjordanie, au mépris de toutes les règles de droit et de la morale la plus élémentaire, par le gouvernement de Tel-Aviv renforce la détermination des opposants à la politique de force. Le mépris affiché pour le droit et la stratégie du fait accompli, longtemps entérinés sans réserve par les Occidentaux, commence à saper le soutien systématique dont les sionistes ont bénéficié au nom de la culpabilité de la Civilisation pour le génocide des juifs européens. La demande réitérée de l’administration Obama de mettre un terme aux implantations de colons est révélatrice d’un climat modifié. Même l’allié le plus puissant et le plus soumis du régime sioniste est contraint de s’écarter de la ligne de soutien systématique, active ou muette, observée depuis des décennies.

Les défenseurs du droit des Palestiniens à vivre dignement dans un Etat au plein sens du terme relancent le débat sur des sanctions officielles, à l’instar de celles imposées à l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Le débat sur les sanctions a peu de chance de trouver un écho au Conseil de sécurité, où les alliés de la cause sioniste, américains en tête, disposent du droit de veto.

Mais un tabou est brisé. L’établissement sioniste n’est plus intouchable. Le rapport Goldstone met en cause gravement le gouvernement et l’armée sionistes qu’il accuse de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité. La voie est pavée pour une action de la Cour pénale internationale, pour autant que son procureur, Luis-Moreno Ocampo, mette autant de zèle à poursuivre les criminels israéliens qu’à incriminer le chef de l’Etat soudanais.

C’est dans ce contexte que Turki Al Faisal, ancien chef des renseignements saoudiens et ancien ambassadeur à Washington, publie une tribune dans le New York Times où il réaffirme clairement les conditions de Ryad à la pleine reconnaissance du régime sioniste. Le frère du ministre des Affaires étrangères saoudien est un homme du sérail au plein sens du terme et ses déclarations engagent la monarchie pétrolière. Turki Al Faisal précise que le régime sioniste, qui n’a jamais pris en considération les offres arabes de paix globale, doit arrêter la colonisation de la Cisjordanie, rapatrier les colons installés, restituer Jérusalem-Est et les autres territoires occupés depuis juin 1967.

Faisant état des pressions exercées sur l’Arabie Saoudite, notamment l’idée d’un voyage « à la Sadate » du roi Abdallah, le responsable saoudien rappelle que la visite à Tel-Aviv du président égyptien avait été précédée par l’acceptation du retrait intégral du Sinaï occupé par l’armée sioniste. La paix contre la terre, même les Saoudiens ne peuvent accepter moins...

Editorial

Info Palestine et K. Selim - Le Quotidien d’Oran - Jeudi 17 septembre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7311