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Source : haaretz

Le Nobel

Par Reuven Pedatzur - Jeudi, 15 octobre 2009 - 17h45

jeudi 15 octobre 2009

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L’analyse qui suit témoigne assurément d’une évolution auparavant inimaginable de certains esprits de l’établissement sioniste. Cependant certains aspects essentiels sont omis. Dans une situation de reconnaissance et d’acceptation mutuelle de capacités nucléaires militaires entre l’Iran et le régime sioniste, une attaque iranienne intervenant dans une phase de calme est en effet très peu probable.

Mais que se passera-t-il si l’entité sioniste agite des menaces d’intervention non nucléaire contre l’Iran et entreprend de les mettre à exécution ? Ils sont très capables de faire un, deux ou dix Gaza. L’Iran restera-t-il les bras croisés et sa capacité nucléaire cadenassée au garage ? Pas sûr du tout.

En fait, quiconque est doté, entre ses deux oreilles, de l’organe appelé cerveau peut comprendre qu’on ne peut faire de désarmement nucléaire sans faire de désarmement conventionnel, et qu’on ne peut faire de désarmement conventionnel sans faire la paix. ;

Pour le dire autrement, et comme tous les gens pacifiques et lucides le répètent depuis des années, les sionistes ont le choix : ou bien ils font le nécessaire pour se faire accepter par les peuples et les états de la région, ou bien, un jour ou l’autre, ils disparaîtront. Avec ou sans pertes et fracas.

Le comité de rédaction

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L’attribution à Obama du prix Nobel de la paix exclut des frappes des Etats Unis sur l’Iran

En attribuant le prix Nobel de la paix au président des Etats Unis, Barack Obama, les membres du comité Nobel ont, en fait, refermé les portes d’une intervention militaire des Etats Unis en Iran. Cette récompense prestigieuse lie les mains du président ; même s’il avait prévu d’ordonner une frappe militaire des Etats Unis sur les installations nucléaires de l’Iran au cas où les négociations diplomatiques échoueraient, il va maintenant devoir renoncer à cette option. Il est clair que quelqu’un qui vient à peine d’être couronné champion de la paix dans le monde ne peut engager une action militaire contre un état qui n’a pas attaqué son pays.

Nous pouvons encore conclure, en le regrettant, que le prix Nobel de la paix est un laisser passer assuré pour que l’Iran se dote d’armes nucléaires. S’il était resté une possibilité qu’une action militaire des Etats Unis puisse mettre fin au projet nucléaire iranien, maintenant les membres du comité Nobel ont condamné à mort cette éventualité.

La décision norvégienne devrait contraindre ceux qui élaborent les décisions à Jérusalem à reconnaître que l’éventualité que l’Iran se dote d’armes nucléaires dans le proche avenir s’est considérablement accrue. Le premier ministre Benjamin Netanyahou, persuadé qu’il revenait de Washington avec une promesse des Etats Unis d’empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire, doit maintenant accepter la perte de l’option militaire des Etats Unis. Et la probabilité d’une frappe efficace contre les installations iraniennes a toujours été faible. La conclusion naturelle est qu’Israël doit se préparer à un nouveau Moyen Orient où il ne sera plus perçu comme le détenteur de l’hégémonie nucléaire.

La première étape importante est de cesser de faire monter la panique. Les déclarations selon lesquelles l’acquisition par l’Iran d’armement nucléaire signifie l’annihilation certaine d’Israël sont dangereuses et inutiles ; si l’évaluation honnête [ d’une telle situation ] est que l’Iran utilisera ce genre d’armes contre Israël, le mieux que puissent faire les israéliens est de commencer à faire leurs valises. Essayer de convaincre le public qu’il est nécessaire, et possible, de nous défendre contre des armes nucléaires, c’est une pure tromperie. Il n’est pas possible de construire des abris nucléaires pour tout le monde dans le pays, et les conversations sur la possibilité de se cacher dans les tunnels du chemin de fer des Carmélites à Haïfa ou dans les sous sols de la nouvelle gare centrale d’autobus à Tel Aviv sont une complète rêverie. Faire confiance à un système antimissile comme les Arrow est également trompeur, car aucun système de ce type ne peut une défense hermétique, et il suffirait que deux missiles nucléaires parviennent à passer pour que le prix devienne insupportable

Alors que faire ? Si Israël possède véritablement des armes nucléaires, nous devrions prendre contact avec le récent lauréat du prix Nobel et accepter qu’Israël perde son ambiguïté nucléaire et devienne un membre à part entière du club nucléaire. L’acceptation par Obama de la fin de l’ambigüité nucléaire d’Israël nous épargnera la pression internationale et les sanctions que l’administration des Etats Unis est légalement tenue d’appliquer à un pays qui franchit le seuil nucléaire.

Une déclaration de la part d’Israël qu’il possède des armes nucléaires, si elle est faite, changerait complètement les règles du jeu dans la région. Cela permettrait l’introduction d’un système fiable d’alerte précoce entre Israël et l’Iran, lorsque l’Iran acquerra ses propres armes nucléaires. Les décideurs, à Téhéran, comprennent parfaitement bien ce que signifierait la mise en oeuvre par Israël de son option militaire, et la signification du soutien des Etats Unis aux mises en garde israéliennes.

Une reconnaissance claire par l’Iran que toute tentative d’attaquer Israël avec des armes non conventionnelles aura pour conséquence la destruction assurée de l’Iran en temps qu’état moderne devrait conduire ses dirigeants à ne même pas songer à utiliser leurs armes nucléaires.

Les dirigeants, même de stricte observance islamique, ne se suicident pas en même temps que leur état.

L’Ayatollah Ali Khamenei et ses partisans ne sont peut-être pas extrêmement sympathiques, mais ils sont assurément très rationnels.

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et voilci l’original :

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Nobel for Obama rules out U.S. strike on Iran

By Reuven Pedatzur

In giving the Nobel Peace Prize to U.S. President Barack Obama, the members of the Nobel committee effectively closed the lid on the American military option in Iran. The prestigious award ties the president’s hands ; even if he had planned to order a U.S. military strike on Iran’s nuclear facilities in the event that diplomatic negotiations failed, now he will have to forsake this option. It is clear that someone who has just been crowned a champion of world peace cannot take military action against a state that did not attack his country. We may also regretfully conclude that the Nobel Peace Prize is Iran’s secure ticket to nuclear arms. If there was still a chance that an American military action could end the Iranian nuclear project, now the members of the Nobel committee have sentenced that project to life.

The Norwegian decision should force policy makers in Jerusalem to acknowledge that the likelihood that Iran will acquire nuclear arms in the near future has grown considerably. Prime Minister Benjamin Netanyahu, convinced that he returned from Washington with a U.S. promise to prevent Iran from going nuclear, must now accept the loss of the American military option. And the chances of a successful Israeli strike against the Iranian facilities have always been low. The natural conclusion is that Israel must prepare for a new Middle East in which it is no longer perceived as holding nuclear hegemony.

The first important step is to stop scaremongering. Statements claiming that Iran’s acquisition of nuclear weapons means Israel’s certain annihilation are damaging and unnecessary ; if the true assessment is that Iran will use such weapons against Israel, the best thing Israelis can do is to start packing. Attempts to convince the public that it is necessary, and possible, to defend ourselves against nuclear weapons are tantamount to deception. Nuclear shelters cannot be built for everyone in the country, and the talk about hiding in the tunnels of Haifa’s Carmelit railway or the basements of the New Tel Aviv Central Bus Station are pure fantasy. Relying on an antimissile system such as the Arrow is also wrong, because no such system can provide hermetic defense, and if just two nuclear missiles get through the price would be unbearable.

So what to do ? If Israel indeed has nuclear weapons, we should approach the new Nobel laureate and agree on Israel losing its nuclear ambiguity and becoming a full-fledged member of the nuclear club. Obama’s toleration of the end of Israeli ambiguity will spare us international pressure and the sanctions the U.S. administration is legally obliged to apply to a country crossing the nuclear threshold.

An Israeli declaration that it possesses nuclear weapons, if it does, would completely change the regional rules of the game. It would enable the introduction of a reliable early warning system between Israel and Iran, when Iran acquires nuclear weapons of its own. Policy makers in Tehran understand only too well the meaning of Israel realizing its military option, and the meaning of American backup for Israeli warnings.

A clear Iranian recognition that any attempt to attack Israel with nonconventional weapons will lead to the certain demolition of Iran as a modern state should prevent its rulers from even thinking about using their nuclear arms . Rulers, even strict Islamic ones, do not commit suicide with their states. Ayatollah Ali Khamenei and his followers may not be particularly nice, but they are certainly very rational.