Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Archives > Français > Rawda ODEH-Sarah LAHIANI, une Palestinienne, une Israélienne

Hier à Nancy, l’émotion était au rendez-vous

Rawda ODEH-Sarah LAHIANI, une Palestinienne, une Israélienne

soirée organisée par l’AFPS Lorraine

lundi 7 novembre 2005

La salle était pleine hier soir dans les locaux de la MJC Pichon pour entendre ces témoignages de deux femmes courageuses qui parcourent l’Europe, ensemble, pour expliquer et encore expliquer à quel point un etat soi disant démocratique traite ses prisonniers, qu’ils soient palestiniens ou israéliens.

Il ne doit pas être facile pour une mère anxieuse du sort de ses enfants emprisonnés, en butte à la vindicte publique et de son voisinage et même de sa propre famille, de parcourir ainsi le monde pour faire entendre une autre voix que celle des médias « aux ordres ».

Et pourtant c’est avec un calme extraordinaire, une clarté d’expression ne laissant aucune ambiguïté dans leurs propos, répondant avec délicatesse et pertinence aux nombreuses questions posées par la salle que Rawda et Sarah nous ont fourni un exemple de ce que peut être la voie du dialogue et de la raison.

Ne placant jamais le débat sur le plan politique elles ont fait une description minutieuse des faits qui ont amené leurs enfants à être arrêtés puis emprisonnés, des sévices, humiliations, exactions dont ils sont victimes lors des interrogatoires, séjours en prison ou périodes d’isolement.

Décrivant aussi par le détail les conditions d’interminable attente que font subir aux familles les autorités israéliennes qui escomptent, vainement d’ailleurs, un affaiblissement de la volonté de ces dernières de pouvoir recourrir à tous les moyens humains et juridiques pour faire sortir leurs enfants des géôles d’un autre temps.

Courage aussi et persévérance de certain(e)s avocats israéliens qui, bravant l’opinion publique et en subissant l’opprobe, persévèrent à faire valoir le Droit dès lors qu’ils sont sollicités.

Conséquences également, notamment pour Sarah l’israélienne, qui, parcequ’elle défend sa fille injustement arrêtée et condamnée, sent le vide se faire autour d’elle et n’est pas loin d’être considérée comme traître à son pays.

Merci, Mesdames, de nous avoir apporté ce témoignage qui prouve que de simples citoyens peuvent rassembler d’autres simples citoyens afin de défendre de justes causes et se faire porteurs de ces justes causes auprés d’un public de plus en plus large dont la conscience collective enfin réveillée est un des piliers d’une reconstruction de la démocratie et du respect du Droit.