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Palestine occupée

Chronique de l’occupation

Vendredi, 7 août 2009 - 17h

vendredi 7 août 2009

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Numéro : 126

nombre d’entrées : 6

001

Pour la première fois en 3 ans, le passage de Rafah est ouvert 5 jours de suite !

Depuis lundi dernier, le passage de Rafah, la frontière entre Gaza et l’Egypte est ouvert et il le restera encore aujourd’hui, une situation qui n’est pas arrivée depuis 3 ans et nous espérons qu’il ne sera pas refermé.

Des milliers de personnes ont franchi la frontière et sont entrés ou sortis de Gaza.

C’est le désordre mais la situation est meilleure que le mois dernier, les 27, 28 et 29 juin, quand la frontière a été ouverte.

Il y a encore des gens qui ne sont pas autorisés à entrer. Par exemple, un Palestinien et son fils qui vivent en Allemagne ont été autorisés à entrer mais sa femme qui a un passeport allemand ne l’a pas été. Et beaucoup de gens de Gaza n’ont pas été autorisés à sortir.

Mais de toute façon, les gens ont été obliges d’attendre pendant des heures, sou le soleil. Même l’équipe nationale de football palestinienne a dû attendre et est venue nous rendre visite à notre camp, comme d’ailleurs beaucoup d’autres. Notre camp est en permanence rempli de gens.

Il y a des véhicules et des forces de police partout. La police a installé 3 barrages sur la route menant à la frontière et des jeunes gosses locaux ont tenté de gagné de l’argent en travaillant comme porteur de bagages. Certains ont tenté d’exploiter la situation et ont demandé à des Palestiniens 350 Livres égyptiennes pour porter des valises sur 10 mètres ! Malheureusement, c’est une conséquence de la misère. [ Les hommes seront toujours les hommes. Bof... - ndlr ]

Hier, la frontière était ouverte aux détenteurs de passeports étrangers accompagnant des enfants de moins de 16 ans.

Certains camions ont aussi été autorisés à entrer.

Mais pendant que les gens entraient dans Gaza, les Sionistes ont bombardé le secteur de Rafah et nous avons entendu 2 explosions.

Désolé, d’être en retard pour envoyer ce témoignage mais nos activistes à la frontière n’ont pas internet ou de source d’électricité et il leur est difficile de nous faire parvenir des nouvelles.

Nous devons TOUS travailler pour maintenir la frontière de Rafah ouverte tous les jours et pour tout le monde. Continuons à faire pression sur nos propres gouvernements. Les Palestiniens ont le droit à la liberté de mouvement et de vivre libres comme tous les autres êtres humains ;

La frontière de Rafah doit être une frontière normale entre la Palestine et l’Egypte comme toutes les autres frontières dans le monde !

Pour voir les dernières photos de notre camp, allez à ce lien :
http://www.facebook.com/

Contacts à la frontière :
Nada Kassass (0020) 0122504611 Arabe/Anglais
Iman Badawi (0020) 0197910753 Arabe/Anglais

Comme de plus en plus de personnes viennent nous rejoindre, nous avons dû fixer des règles que vous trouverez à ce lien :
http://www.facebook.com/.

Si vous venez, contactez-nous à l’adresse suivante : : intmorb@googlemail.com, nous vous aiderons à atteindre la frontière de Rafah.

Alors que l’Autorité Palestinienne parle de couper l’aide à la Bande de Gaza, une ouverture permanente du passage de Rafah est vitale !

[
Merci à tous ceux, internationaux, Palestiniens, Egyptiens, et autres le cas échéant, grâce à qui cela s’est fait. ]

ISM et IntMorb > intmorb@googlemail.com - Egypte - 07-08-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12462&type=temoignage≤sujet=Blocus

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002

Voici comment l’Autorité Palestinienne traite les journalistes palestiniens

La stupidité sans limite et les comportements imbéciles de l’Autorité Palestinienne ne cessent de nous surprendre. Le 4 août, comme beaucoup d’autres journalistes, j’ai décidé d’aller à Bethléem pour couvrir la sixième conférence du Fatah, annoncée haut et fort et attendue depuis longtemps. La sécurité était dense et des milliers de policiers étaient déployés partout sur le site traditionnel de la naissance de Jésus. Ce qui consterne les résidents locaux qui doivent marcher de longues distances pour aller chez eux ou à leur travail.

Certains des policiers que j’ai rencontrés sur le chemin de la salle de la conférence étaient gentils et sympathiques, mais d’autres étaient exceptionnellement pénibles.

Lorsque je suis arrivé à la salle du congrès, à l’Ecole Terra Santa, dans le centre ville de Bethléem, on m’a dit que seuls les détenteurs d’une carte de presse spéciale, émise par le bureau du Président à Ramallah, étaient autorisés à entrer.

Quelques jours auparavant, il semble que le bureau du Président ait contacté, par email, une « petite sélection » de journalistes et de cameramen, leur demandant d’aller à Ramallah chercher une carte de presse spéciale.

Je n’en faisais pas partie, pour des raisons qui me sont toujours inconnues, et je ne possédais donc pas la carte spéciale.

Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. J’avais pris contact avec les bureaux locaux du Ministère de l’Information de l’Autorité Palestinienne à Hébron et à Bethléem, qui m’ont informé qu’ils ne savaient pas ce qui se passait. Leur seule réponse lapidaire fut toujours : « Rappelez-nous demain, nous espérons être en mesure de vous aider. »

Alors que j’étais à l’extérieur de Terra Santa, avec beaucoup d’autres « journalistes non privilégiés », un officier de la sécurité a appelé mon nom. Il a pris mon ordinateur portable, mon appareil de photo et m’a reproché d’avoir pris une photo de l’entrée de la salle de conférence.

Puis, quelques minutes après, deux agents en grande tenue de la Force de Sécurité Préventive (PSF) m’ont demandé de les suivre, « pour quelques minutes », au quartier général local de la PSF. [ Rien que ce titre, « Force de Sécurité Préventive », ça vous a un de ces petits côtés parfaitement démocratiques.... - ndlr ]

Là, j’ai été confronté (affronté, devrais-je dire) à un agent de la PSF après l’autre qui m’ont posé les mêmes questions, encore et encore, principalement sur des détails personnels et pour quel organisme médiatique je travaillais.

L’un d’entre eux m’a dit que je n’étais pas vraiment journaliste parce que je n’avais pas « l’autorisation de pratiquer la profession de journaliste. »

L’autre a pris ma carte d’identité et deux cartes de presse, me demandant d’attendre d’autres instructions de la part des « autorités de sécurité. »

Tandis que je commençais à comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un simple malentendu, et que le harcèlement était délibéré et était avant tout lié au fait que l’AP n’aime pas mes articles, un PSF est arrivé, me disant que je serais détenu jusque dans la soirée.

Je lui en ai demandé la raison, et pourquoi je faisais l’objet de ce « traitement de faveur », il a suggéré que ma présence à Bethléem constituait un risque sécuritaire.

Je n’ai pas été particulièrement maltraité au quartier général de la PSF, mais ces six heures de détention totalement injustifiée montrent combien l’AP fonctionne au petit bonheur et selon son humeur.

Finalement, un autre officier est arrivé dans la pièce où j’étais « gardé » pour me dire que j’étais interdit d’entrée à Bethléem pendant huit jours, et que mon nom avait été communiqué à tous les checkpoints et les barrages routiers de la région.

Lorsque j’ai insisté pour qu’il me dise pourquoi, et de quelle violation de la loi j’étais coupable, il m’a dit : « Je ne sais pas, je suis un officier de la sécurité, et je ne fais qu’appliquer les ordres d’en haut. »

Ce n’est pas la première fois que je suis aux prises avec la PSF et autres agences de sécurité de l’Autorité Palestinienne. C’est la raison pour laquelle j’ai vraiment réalisé, dès le début, que j’avais affaire à un appareil sécuritaire qui opère non seulement en dehors de la loi, mais aussi en dehors de toute logique. Ce qui m’a convaincu de ne pas essayer de contester.

Vers 15h30, on m’a autorisé à partir, mais pas avant de m’avoir remis une assignation écrite à comparaître devant le bureau de la sécurité préventive d’Hébron.

A mon avis, la conduite des agences de sécurité de l’AP dans ce cas particulier est à la fois stupide et contreproductive.

Il se trouve que je suis l’un des quelques journalistes palestiniens à écrire surtout en anglais pour une audience étrangère. Nous cherchons à communiquer au monde extérieur les violations criminelles du régime sioniste des droits humains du peuple palestinien, comme la sauvagerie et le terrorisme des colons contre des civils palestiniens sans protection.

Au lieu d’en être remerciés par l’Autorité Palestinienne, nous sommes harcelés et persécutés.

Cet épisode avec l’appareil sécuritaire de l’AP n’est pas l’expression de la mauvaise volonté et de la malveillance des officiers de la sécurité. Il est plutôt l’expression de l’ignorance et de la bêtise. Mais l’ignorance n’est pas une excuse car les intérêts nationaux palestiniens ne seront pas servis par des responsables de sécurité ignorants, qui pensent à tort que persécuter et humilier des journalistes améliore la sécurité et rend « l’Etat !!! » plus craint et plus respecté.

En fait, un Etat qui est craint n’est habituellement pas respecté. Le respect est souvent l’antithèse de la peur.

Je ne vais bien sûr pas me laisser intimider par cette conduite infantile de la part des services sécuritaires de l’AP. Notre mission en tant que journalistes est plus importante que de perdre du temps et de l’énergie à se laisser distraire par ces stupidités.

Mais j’espère vraiment que les fonctionnaires de l’AP, en particulier ceux qui comprennent l’importance de la liberté de la presse et le rôle des médias au service de la juste cause du peuple palestinien, veilleront à ce que de telles stupidités hystériques ne se répètent pas.

Nous devons nous respecter nous-mêmes, sinon personne ne nous respectera ni ne nous prendra au sérieux.

Source : Palestine Info Traduction : MR pour ISM

ISM et Khaled Amayreh - Cisjordanie - 06-08-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12451&type=analyse≤sujet=Collabos

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003

L’unité du Fatah et la caisse d’Abbas

Tout le bruit qui a précédé le sixième congrès du Fatah et les rumeurs concernant son ajournement ne l’ont pas empêché de se tenir « avec la participation des présents », même si les absents sont les membres Fatah de la bande de Gaza. Ceux-là même qui ont révélé la situation délabrée du mouvement après la défaite des élections législatives de 2006 et de l’opération Hamas de juin 2007, et qui étaient supposés être à l’origine de la réforme du mouvement palestinien.

Cette absence n’a eu aucun effet sur les plans du Fatah en Cisjordanie, notamment ceux du président Mahmoud Abbas, puisque les membres du « Fatah-Gaza » dont il a besoin sont bien présents sur les terres de l’Autorité, avec à leur tête Mohammad Dahlan. Il semble qu’Abou Mazen compte sur lui pour structurer le mouvement en dépit de l’opposition de la majorité des membres du Fatah de Gaza, de Cisjordanie et de l’extérieur, qui font porter à Dahlan la responsabilité de l’intervention militaire du Hamas en juin 2007 et, plus généralement, de la division qui sévit actuellement en Palestine.

Cette opposition existe et commence à s’exprimer sous la forme de lettres adressées au congrès par des membres du Fatah qui restent attachés au cadre traditionnel du mouvement, en dépit des changements projetés et que les rumeurs commencent à révéler, notamment au niveau de la composition du Comité central et du Conseil révolutionnaire. Ces changements vont dans le sens d’une rupture avec l’histoire du Fatah ou d’un mixage entre anciens et nouveaux sur la base des orientations et des choix politiques de Mahmoud Abbas.

Dès le premier jour de son mandat de président, Abbas a commencé à « domestiquer » le mouvement par le biais de négociations secrètes et de transactions souterraines. Mais ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est le caractère publiquement déclaré de ce qu’on peut désormais qualifier de « Fatah-Abbas ». Ce qu’Abou Mazen avait appliqué de manière clandestine est aujourd’hui revendiqué haut et fort.

C’est ainsi que, contournant le Comité central et le Conseil révolutionnaire, le programme politique actuel du mouvement vient confirmer la doctrine d’Abbas, avec comme point principal les négociations de paix, au motif que « l’époque pendant laquelle Israël maitrisait seul les options internationales est révolue ». Abou Mazen a longuement expliqué que son programme politique entérinait la légalité de la lutte armée et a déclaré qu’il réservait « notre droit à la résistance qui nous est garanti par le droit international, et ce que nous garantit le droit internationale, nous l’acceptons ».

La lutte armée n’est donc plus une notion indiscutable dans ce « Fatah nouveau », mais une question soumise aux interprétations de la communauté internationale et de la légalité internationale et de ses représentants. Abbas est allé encore plus loin et a déclaré que l’application de « ce droit » était fonction « de la compréhension et de l’unanimité nationales et du choix du moment opportun ». Tels sont les trois critères pour légitimer la lutte armée et qui dépendent du seul bon vouloir d’Abou Mazen, bon vouloir qui s’est suffisamment et clairement exprimé au cours des deux dernières années sous l’intitulé de « l’absurdité de la résistance ». [ qu’ils osent aller tenir ce langage à Bil’in ou à Sheikh Jarrah... - ndlr ]

Dans ce contexte, les déclarations sionistes concernant une « troisième intifada » et une « déclaration de guerre » à l’issue du congrès sont plutôt ironiques venant des dirigeants de l’Etat hébreu, qui connaissent parfaitement le passé d’Abou Mazen et son éloignement de la lutte armée tout au long de son activité politique, que ce soit au sein du Fatah, de l’OLP ou de l’Autorité palestinienne.

En effet, Abbas continue ses réformes rassurantes [pour les sionistes], il ne craint ni rébellion ni scission et poursuit son programme qui vise à transformer le Fatah en un mouvement d’intérêts personnels vide de toute idéologie révolutionnaire. Ce programme existe d’ailleurs depuis la création du mouvement qui avait, à l’époque, englobé les islamistes et les marxistes sous la bannière de « la libération de la Palestine ». La bannière est toujours la même, mais la méthode et l’application sur le terrain ont changé, de sorte que le mouvement est devenu une « source de revenus » via les salaires, les nominations et les privilèges.

A partir de là, c’est la source de financement qui conditionne les éventuelles tentatives de scission. Or, dans le contexte régional et international actuel, les sources de financement alternatives sont bien connues. Du fait qu’Abou Mazen monopolise les financements états-unien, européen et saoudien, il ne reste à ses opposants que le recours soit au Qatar, soit à l’Iran.

Sauf que l’accès à ces sources est semé d’embuches politiques et matérielles. Le financement du Qatar dépend de l’intérêt de Doha à se démarquer de son contexte régional, notamment de l’Arabie saoudite, et reste soumis aux fluctuations des relations entre le Qatar et ses voisins d’une part et les Etats-Unis d’autre part. En ce qui concerne la source iranienne, la crise financière actuelle du Jihad Islamique, qui a poussé sa direction à envisager la fusion avec le Hamas, révèle une situation problématique qui pourrait être liée à la situation interne de la République islamique.

En tout état de cause et compte tenu de l’échec des précédentes scissions du mouvement, telles que celles de « Fatah Intifada », « Fatah al Yasser » et « Fatah al Islam », il semble qu’Abbas n’a aucune raison de s’inquiéter au sujet de la direction actuelle du mouvement, tant qu’il tient les clés de la caisse des financements et des nominations, au risque de la faillite de l’Autorité.

Source : Al-Akhbar Traduction : Nadine Acoury

[ commentaires : tout ce qu’on pouvait prévoir, hélas. Ce qui est véritablement inquiétant, ce n’est pas tant la confiscation del’appareil de l’AP, et les manigances pour truquer ou différer indéfiniment les prochaines élections, c’est que le peuple Palestinien soit toujours confiné dans l’humiliation et la servitude. Et que la révolte continue aussi longtemps que cela durera. ]

ISM et Houssam Kanafani - Palestine - 07-08-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12463&type=analyse≤sujet=Histoire

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004

Palestine/Israël : Un énième plan de paix

Au moment où le Fatah, dont le chef, Mahmoud Abbas, est le président de l’Autorité palestinienne, tient son crucial sixième congrès général dans la ville de Beitlehem, en Cisjordanie, le ministre sioniste de la « Défense », Ehud Barak, a déclaré devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset (parlement) « que dans les semaines à venir, les Etats-Unis vont formuler et présenter aux parties intéressées un nouveau plan de paix ». Il confirme ainsi l’annonce faite dans le même sens, lundi dernier, par le porte-parole du département d’Etat, P.J. Crowler.

Faucon d’entre les faucons qui tiennent les commandes du régime sioniste, Barak a invité son pays à « accepter ce plan ». Son conseil devrait éveiller la méfiance des Palestiniens sur le contenu de ce « nouveau plan de paix américain ». Car l’on imagine mal le ministre de la défense sioniste faire une invite de cette sorte s’il n’avait pas eu la certitude que ce plan ne contredit en rien les intérêts du régime sioniste, tels que lui et ses partenaires de la coalition gouvernementale les ont définis et s’appliquent à les défendre.

Il est temps alors que l’Autorité Palestinienne et les Etats arabes fassent savoir que ce n’est pas d’un énième plan de paix qu’ils sont en attente, mais d’initiatives internationales, dont celle de l’Amérique, pour forcer le régime sioniste à accepter la solution de l’existence de deux Etats, dont le principe est compris dans la feuille de route délivrée par la communauté internationale lors de la conférence d’Annapolis en novembre 2007.

Palestiniens et Arabes se discréditeraient en acceptent un plan de paix qui, dans ses dispositions, enterrerait celui qu’ils ont proposé unanimement comme étant leur solution acceptable pour une paix durable et la normalisation de leurs relations avec le régime sioniste.

Il est à craindre que ce plan américain annoncé ne soit qu’une plate-forme de nouvelles concessions que l’on va exiger des Palestiniens et des Arabes, comme le leur a d’ailleurs fait comprendre clairement la secrétaire d’Etat Hillary Clinton en les pressant récemment de « faire des gestes immédiats de bonne volonté » en direction de l’établissement sioniste.

Le cadre d’une paix globale entre Palestiniens et sionistes et ces derniers et tous leurs voisins arabes existe. La volonté politique d’aller à cette paix globale existe aussi chez les Palestiniens et le monde arabe. Ce qui bloque sur cette voie, ce n’est pas donc la disponibilité de ceux-ci, mais l’entêtement du régime sioniste à ne concevoir la discussion et les négociations avec eux que si ses exigences sont préalablement acceptées.

Aux congressistes de son parti, Mahmoud Abbas a fait savoir que concernant le processus de paix, « il poursuivra dans cette voie tant qu’il y a une lueur d’espoir ». Sauf que pour faire la paix, il faut être deux à la vouloir. Ce qui n’est pas le cas dans le conflit palestino-sioniste. Le régime sioniste n’a qu’un objectif, celui de l’éterniser. Et quoi de mieux qu’un « nouveau plan » qui lui offrira l’occasion de reprendre une énième fois par le début les négociations avec les Palestiniens en remettant à plat même les accords qui ont reçu la caution unanime de la communauté internationale.

Du même auteur :
Cafouillage dans la politique étrangère US
Le coupe-feu de Sarkozy
Ce qui se cache derrière "Joe la Gaffe"
Le Guide suprême valide le résultat de l’élection présidentielle
L’extrémiste n’est pas celui qu’on croit
6 août 2009 - Le Quotidien d’Oran - Analyse

[ commentaire : ajoutons que, si la fermeté étasunienne ne semble pas sérieusement garantie, on peut craindre le pire de l’AP. L’attitude lamentable de démission sans limite adoptée depuis qu’ils sont débarrassés d’Arafat n’augure rien de bon pour l’avenir. ]

Info Palestine et Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran – jeudi 06 août 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7078

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005

Le Fatah peut-il se réinventer ?

Les quelque 2.000 membres réunis vont des exilés palestiniens plus âgés revenant après des décennies à l’étranger, aux anciens commandants militaires des camps de réfugiés de Cisjordanie, jusqu’à M. Abbas et ses contemporains au complet.

La tâche du congrès, telle que beaucoup la voient, est de sauver le Fatah - fondé par Yasser Arafat il y a cinquante ans pour mener la lutte armée contre l’occupation sioniste - de la désintégration et du déclin.

Les critiques du mouvement le voient comme un organisme clientéliste, corrompu et inefficace dont les dirigeants ont fait beaucoup trop de concessions au régime sioniste et qui n’a pas réussi à maintenir l’unité palestinienne après la mort d’Arafat en 2004.

Aux élections législatives de 2006, quand les électeurs palestiniens ont accordé la victoire à la faction des militants islamiques du Hamas, cela a largement été interprété comme étant autant une sanction contre le Fatah qu’une adhésion au Hamas.

Poursuite de l’occupation

Il y a une quinzaine d’années, le Fatah a jeté tout son poids dans les négociations de paix comme étant la voie vers un Etat palestinien.

Mais à présent, pour beaucoup de Palestiniens, l’occupation semble plus établie que jamais, avec des colonies juives toujours en expansion et un gouvernement sioniste de droite traçant une ligne de négociations encore plus dure que son prédécesseur.

« Le Fatah a beaucoup perdu » dit l’analyste et rédacteur palestinien Khalil Chahine.

Les observateurs internationaux cherchent maintenant à savoir si le mouvement révisera sa charte -qui a toujours pour engagement de « liquider l’entité sioniste » - et passera formellement du mouvement de libération au parti politique.

En supposant que le Fatah pourrait tempérer son langage sur la lutte armée, il est cependant peu probable qu’il l’abroge complètement.

Car ce serait « perdre le peuple palestinien » dit M. Chahine, faisant allusion au risque que les électeurs frustrés ne soient poussés vers la résistance « violente » embrassée par le Hamas - un souci en particulier au cas où les pourparlers unitaires menaient à des élections, actuellement prévues en janvier prochain.

Conflits internes

Mais en tout cas, selon lui, la lutte entre personnalités semble éclipser les questions cruciales qui sont en jeu.

Une des tâches essentielles du congrès est de réélire les 21 membres tout-puissants du Comité central de l’organisation, un certain nombre d’entre eux étant morts en fonction au cours des 20 années qui se sont écoulées depuis le dernier congrès.

La ligne de bataille au sein du Fatah a longtemps été caractérisée par une lutte entre les idéologues fondateurs âgés en exil, et les pragmatiques nés au pays qui ont soutenu les négociations de paix.

Mais les membres de la génération plus jeune encore, ceux qui ont grandi pendant les deux Intifadas - ou soulèvements - des décennies récentes, rivalisent également pour s’exprimer.

« Basse, sale et mesquine »

Le sujet du jour est d’apporter du sang neuf, de maîtriser les conflits internes et d’éradiquer la corruption.

Mais on s’inquiète déjà de savoir qui sont les 700 délégués supplémentaires ajoutés à la liste du congrès et à qui ira leur vote.

Et la course préparatoire au congrès a connu d’amers auspices lorsque le président en exil du Fatah âgé de 78 ans, Farouk Kaddoumi, qui s’oppose aux pourparlers de paix et refuse un retour qui fonctionnerait sous occupation israélienne, a accusé M. Abbas d’avoir conspiré avec le régime sioniste pour assassiner Yasser Arafat.

« Ils combattent vraiment leurs rivaux d’une manière basse, sale et mesquine » dit la journaliste palestinienne senior Wafa Amr ; « la nouvelle génération est plus unie ».

Il y a deux personnages plus jeunes qui sont considérés comme de bons candidats à un siège au comité central.

L’un est Marwan Barghouti, le populaire dirigeant actuellement détenu dans une prison israélienne avec cinq peines pour meurtre.

L’autre, Mohammed Dahlan, est l’ancien chef d’une importante force de sécurité à Gaza. Mais c’est un personnage qui divise et est souvent considéré comme corrompu.

Alors que tous deux en tiennent pour la position générale du Fatah soutenant la solution biétatique, avec la résistance armée retenue comme option si les pourparlers échouent, ils divergent sur la ligne à tenir avec le Hamas.

M. Barghouti, un dirigeant militant de la Deuxième Intifada qui se dit opposé aux attaques contre les civils, a longtemps été vu comme la seule figure susceptible de s’approcher de la puissance d’unification qu’avait Arafat.

En 2006, avec des prisonniers d’autres factions, notamment le Hamas, il a préparé un document ébauchant une plateforme de principes unifiée.

Kaddora Fares, un militant du Fatah proche de M. Barghouti, le décrit comme « le seul document global » existant sur l’unité palestinienne.

« Nous devons être réalistes, pour reconnaître la vérité - à savoir que le Hamas représente une vaste communauté ... Nous devons cesser de croire qu’il sera possible de démanteler un mouvement » dit-il.

M. Dahlan par contre, en tant que chef des forces de sécurité à Gaza pendant les combats de rue avec le Hamas en 2007, est au premier plan de la querelle entre les deux factions.

Ses forces de sécurité étaient soutenues par les USA, justifiant ce qui selon certaines preuves démontre une tentative approuvée par Washington d’éliminer le Hamas du pouvoir.

Et bien auparavant, il avait été honni par le Hamas pour son rôle dans les coups de force portés par l’AP contre des militants islamiques.

« Personne comme Arafat »

Dans les rues animées à l’extérieur du cordon de sécurité, il n’y a guère d’espoir que quiconque puisse unir les Palestiniens divisés.

« Ni Hamas ni Fatah - pas bons » marmonne un homme portant un plateau de verres de thé.

« Si je souffre du lever au coucher du soleil, qui vais-je élire ? Ces gens qui roulent dans des jeeps qui valent 50.000 shekels israéliens (87.000 €) ou qui ont des villas à un million de dollars ? Ce sera lui qui me représentera ? » demande l’agent de voyages Khalil Salahat (50), la voix pleine de colère.

Attallah Awwad (17 ans), devrait avoir sa première occasion de voter, l’an prochain.

« Nous avons essayé le combat armé, ça n’a pas marché. Nous avons essayé la négociation, ça n’a pas marché. Peut-être que des gens nouveaux auront des solutions nouvelles ».

Mais qui ? Son regard est vide. « Il n’y a personne comme Arafat ».

Sur le même thème :

Journée tumultueuse à la conférence du Fatah - 6 août 2009
Fatah : Le renouveau ou la mort - 5 août 2009
Conférence du Fatah : les délégués de Gaza ne participeront pas - 4 août 2009
Oeil pour oeil ... - 4 août 2009
Le Fatah en pleine crise - 12 juin 2009

4 août 2009 - BBC NEWS - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

Info Palestine et Heather Sharp - BBC News – mercredi 05 août 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7073

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006

L’Iran lie son programme nucléaire à la question des armes nucléaires sionistes

La position égyptienne avait été accueillie favorablement sur le plan international et arabe, car elle était logique et légitime. Mais cette position courageuse n’a pas été maintenue très longtemps. Les pressions sionistes et étasuniennes ont réussi à forcer le président Moubarak à changer d’attitude et à ordonner à son ministre des Affaires étrangères de signer le renouvellement du Traité de non-prolifération en abandonnant toutes les conditions relatives aux armes et installations nucléaires sionistes.

Plus grave encore, tous les autres États arabes, sans exception, ont abandonné leur revendication pour que les installations nucléaires sionistes soient soumises aux inspections internationales, même si au même moment ils exigeaient que l’ancien président irakien Saddam Hussein se soumette à la volonté internationale et permette aux inspecteurs internationaux de circuler librement en Irak pour rechercher et détruire des armes irakiennes de destruction massive.

Après qu’il ait été prouvé que le régime irakien ne disposait pas de ce type d’armements, qu’ils soient chimiques, biologiques ou nucléaires, les Etats arabes ont commencé à parler du programme nucléaire iranien comme étant le danger qui menace la sécurité et la stabilité de la région. Ils ont donc demandé à l’Iran de coopérer avec les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA], sans pointer du doigt le renforcement de l’arsenal nucléaire sioniste.

Les États-Unis justifient leur opposition au programme nucléaire iranien au motif qu’il pourrait conduire à une course aux armements nucléaires dans la région. Mais la question est : pourquoi commencer à parler d’une course aux armements nucléaires au moment où il est apparu que l’Iran pourrait avoir des ambitions nucléaires, mais n’avoir rien dit à ce sujet au cours des 50 dernières années lorsque le programme nucléaire sioniste produisait des centaines d’ogives nucléaires ?

Le gouvernement iranien a pris conscience de l’importance de lier son programme nucléaire à celui du régime sioniste. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hassan Qashqavi, a annoncé il y a quelques jours que l’Iran voulait faire un ensemble de propositions au G6 - les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne - concernant le programme nucléaire iranien, ajoutant que : « Nous ne pouvons pas parler de la question du dossier nucléaire [iranien], sans parler de désarmement nucléaire. Nous ne pouvons pas parler d’un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires sans soulever la question des plus de 200 ogives nucléaires du régime sioniste ».

Cette attitude iranienne est très intelligente et mérite l’appui de tous les pays arabes et islamiques, car elle est à la fois logique et responsable. Le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu a lié tout règlement pacifique du conflit arabo-sioniste à la fin des ambitions nucléaires sionistes, alors pourquoi l’Iran ne devrait-il pas avoir recours à la même idée et littéralement renvoyer la balle aux inquisiteurs sionistes et américains ?

L’Iran doit continuer à imposer ce lien et devrait résister à toutes les pressions pour qu’il fasse marche arrière... et nous pensons qu’il va le faire. Nous avons appris par expérience que l’Iran est le seul État musulman dont la prise de décision est autonome, et qui ne reçoit pas d’aide financière ou militaire de l’Occident.

Du même auteur :
Iran : heures décisives - 23 juin 2009
Les Israéliens terrorisés par l’Iran - 11 juin 2009
Shimon Péres ambassadeur des pays arabes à Washington - 28 mai 2009
Ahmadinejhad n’a fait que dire la vérité - 22 avril 2009
Si seulement Hillary Clinton se taisait ! - 27 février 2009
La République Palestinienne de Dayton - 11 février 2009u
28 juillet 2009 - Abdel Bari Atwan - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.bariatwan.com/index.asp?...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach

Info Palestine et Abdel Bari Atwan – jeudi 6 août 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7068