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PALESTINE OCCUPEE, MARTYRISEE, SACCAGEE

Chronique de l’occupation

Dimanche, 7 juin 2009 - 19h38

dimanche 7 juin 2009

Numéro : 94

nombre d’entrées : 6

001

Lisa Taraki : « Si des producteurs de tomates sionistes ne doivent pas être exemptés du boycott, il n’y a aucune raison pour que les universitaires aient une immunité spéciale ! »

Lisa Taraki enseigne la sociologie à l’université de Bir Zeit en Palestine. Elle est membre fondateur de la campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël. Cette campagne fait partie de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions). Propos recueillis par Mireille Court et Chris Den Hond, le 22 avril 2009, à Bir Zeit, Palestine.

« Il est très important de noter que les universités palestiniennes au moins depuis fin des années 70 ont été visées par le régime d’occupation à travers plusieurs types de politiques. La plus importante, toutes ces années, a été l’emprisonnement et l’exil de plusieurs dizaines de milliers d’étudiants et aussi des professeurs d’Université. Et ça continue jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu une pratique régulière de fermer des universités à cause de l’opposition à l’occupation et des manifestations de protestation des étudiants. »

Le soutien et la solidarité que nous avons reçus d’institutions universitaires coloniales ou même d’universitaires sont pratiquement nuls. En termes de soutien de la part de l’Université coloniale, en général, je peux dire que c’est pratiquement zéro et c’est bien un des aspects les plus décevants du milieu universitaire colonial, parce que les institutions d’éducation supérieure palestinienne se trouvent à une très courte distance des institutions coloniales. L’université hébraïque (à Jérusalem) se trouve à moins de 20 kilomètres ou moins d’ici, et pourtant ces institutions, par leur silence, ont été complices, de notre point de vue.

Récemment, il y a environ un an, un groupe de présidents d’universités ont fait une déclaration dans laquelle ils appellent à un meilleur accès et à liberté de mouvement pour les étudiants palestiniens. La déclaration était totalement enveloppée dans des termes droits de l’homme : liberté de l’éducation, libre accès aux institutions d’enseignement. Comme beaucoup de Palestiniens ici, j’ai pensé que c’était trop peu et trop tard. Notre problème n’est pas en premier lieu l’accès à l’université, notre problème c’est notre liberté en tant que peuple. En fait, il n’y avait pas de condamnation dans la déclaration. C’était une espèce d’appel aux militaires pour aider à améliorer la liberté de circulation pour les universitaires palestiniens. C’est trop peu.

Je crois que les institutions universitaires coloniales ont une responsabilité. S’ils font partie du monde universitaire international, ce qu’ils désirent tellement, alors ils doivent se rendre compte qu’il y a une population contrôlée par leur Etat. Cet Etat dénie absolument toutes les libertés dont eux disposent. Beaucoup de mes collègues et moi-même considèrent que la réponse appropriée pour faire bouger des universitaires sionistes, c’est de viser leurs propres institutions par des pressions et pas de la persuasion. Nous pensons que ni la diplomatie ni la persuasion n’ont fonctionné.

CHAQUE UNIVERSITAIRE SIONISTE SAIT PERTINEMMENT CE QUI SE PASSE ICI

Je dois vous dire que les universitaires et les universités sionistes savent très bien ce qui se passe ici. Chaque universitaire sioniste doit servir dans l’armée coloniales et comme réserviste, et je crois qu’environ 99% ne refusent pas leur service militaire, alors ils savent pertinemment ce qui se passe sous l’occupation. Il ne s’agit pas d’un manque d’information, c’est un manque de volonté.

Le B de la campagne BDS veut dire Boycott. Ça s’adresse surtout aux individus et aux organisations au niveau international. Quand nous parlons ici d’un boycott académique et culturel, il s’agit d’un boycott mis en pratique par des individus. Des universitaires individuels au Royaume Uni, en Belgique ou en France décideront que lui ou elle ne participera pas à une conférence en zone sioniste, par exemple, que lui ou elle n’écriront pas un article pour une publication basée dans une université coloniale, que lui ou elle ne fera pas la critique d’un article sponsorisé par une fondation qui soutient le régime sioniste. L’idée est de demander à des universitaires européens et américains individuels de ne pas coopérer avec des institutions sionistes
.

Il n’y a aucun problème à inviter un universitaire israélien à rendre visite à votre institution universitaire aussi longtemps que lui ou elle ne représente pas son institution, qu’il ne vient pas pour appliquer un accord de coopération entre les institutions.

BOYCOTT DES INSTITUTIONS SIONISTES

Nous appelons des institutions européennes à ne pas signer des accords de coopération avec des institutions sionistes, comme une coopération de recherche ou d’échange entre facultés ou échange d’étudiants, il y a beaucoup de formes différentes de ce type de coopération.

Le monde universitaire sionistes ne peut pas être exempté des appels au boycott. Beaucoup de gens ont essayé d’argumenter que l’université est un endroit spécial qui devrait être protégé parce que quelque part « les universités israéliens sont le dernier bastion d’opposition au statu quo » et « si tu attaques les universitaires, qu’est-ce qui reste encore ? ».

Notre opinion est la suivante : si des producteurs de tomates israéliens ou d’avocats ne peuvent pas et ne doivent pas être exemptés du boycott, il n’y a aucune raison pour que les universitaires aient une immunité spéciale ! En fait, ils tirent des bénéfices du système qui nous opprime, je parle des structures de domination. Eux, ils en font partie, ils ne l’ont pas défié, alors ces institutions ne peuvent pas prétendre qu’elles sont « spéciales ».

Les principales institutions universitaires, comme les institutions de recherche ou de culture, n’ont jamais fait de prise de position publique contre les formes d’oppression des Palestiniens. Aucune d’entre elles – et surtout pas les universités – n’a jamais fait une déclaration publique en soutien de notre droit à l’enseignement.

Ce qu’on demande particulièrement aux Européens c’est de rester vigilants. Quand ils entendent parler d’un festival de films sionistes, ou de films sionistes dans un festival de films européen, de vérifier, non pas qui est l’artiste ou le réalisateur, parce que le boycott ne vise pas les individus, mais de vérifier comment c’est présenté et qui sont les sponsors. Ce sont les questions importantes à poser. Est-ce que l’ambassade sionistes dans le pays concerné fait partie des sponsors ? Est-ce que le nom du ministre sioniste des affaires étrangères ou de l’ambassade figure sur la brochure de la conférence ? Si oui, c’est une raison très claire pour faire supprimer cette partie du festival.

APRES GAZA

C’est très spécifiquement en raison des massacres à Gaza que nous avons mobilisé beaucoup de gens en Europe, en Australie, aux Etats-Unis, où il est particulièrement difficile d’avoir un mouvement. Cela les a mobilisés pour soutenir la logique du BDS. La logique du BDS est la pression, pas la persuasion. Alors je crois qu’aujourd’hui il y a vraiment un grand espoir, parce que pour la première fois aux Etats-Unis, il y a maintenant une campagne pour le boycott académique et culturel. Ce n’était pas concevable il y a 6 mois aux Etats-Unis.

Pétition
Non au terrorisme de l’Etat d’Israël

Article paru sur la liste de diffusion "Assawra"
Liste dédiée à l’Intifada ...
S’inscrire en envoyant un message à :
assawra-subscribe@yahoogroupes.fr

Source : Aloufok

[ commentaire : non, l’Université n’est pas suspendue aux nuages ! « Notre problème n’est pas en premier lieu l’accès à l’université, notre problème c’est notre liberté en tant que peuple. » Evidemment. Lisez ce beau texte, et demandez-vous si vous n’êtes pas frappés par la noblesse (oui, la noblesse) de la pensée et du propos ]

ISM et Lisa Taraki - Palestine - 06-06-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12109&type=analyse≤sujet=Boycott

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002

Obama en Pharaon des temps modernes

Kevin MacDonald est professeur de psychologie à l’Université d’Etat de Californie de Long Beach.

Ceux qui, parmi nous, dénoncent la puissance du pouvoir sioniste, ont été intrigués par le fait que l’administration Obama semble tenir tête aux sionistes – et, par implication, au lobby sioniste. Après tout, durant sa campagne électorale, Obama a fait tout ce qu’il fallait faire afin de faire montre de son soutien au lobby sioniste et d’apaiser des craintes, chez certains activistes juifs, qu’il ne serait pas suffisamment pro-sioniste. Il a absolument tout fait pour cela ; il a notamment prononcé un discours, devant l’American Israeli Public Affairs Committee (Aipac) que Philip Weiss a qualifié de « lustrage de bottes ».

Obama avait été récompensé de son inféodation manifeste. Près de 80% des juifs américains ont voté pour Obama, et les juifs ont contribué financièrement à plus de la moitié des fonds recueillis par le parti démocrate durant la campagne. Son choix de Rahm Emanuel (qui a servi dans l’aviation sioniste durant la guerre du Golfe de 1991) en tant que chef de cabinet [de la Maison Blanche] et la présence d’activistes pro-sionistes aussi vieillis sous le harnais qu’un Dennis Ross au Département d’Etat ont laissé entendre que la politique d’Obama à l’égard de l’entité sioniste ne connaîtrait aucune rupture majeure.

Néanmoins, l’administration Obama a nommé George Mitchell (qui a une réputation de relative impartialité) en tant qu’envoyé spécial au Moyen-Orient, et elle a tenu des propos conciliants en direction du monde musulman. Plus important : l’administration actuelle a prôné une solution à deux Etats, et elle a exhorté le régime sioniste à geler de manière substantielle l’expansion de ses colonies – y compris ce que Steven Walt appelle « la feuille de vigne de « la croissance démographique naturelle » ». (Le New York Times indique que si toutes les unités d’habitations d’ores et déjà validées par le gouvernement israélien en Cisjordanie devaient être effectivement construites, cela aurait pour effet de quasiment doubler le nombre des colonies existantes).

Il y a de quoi être sceptique quant à ces évolutions. Walt considère que le comportement de l’administration Obama est entièrement focalisée sur l’impératif de rester en accord avec l’essentiel de l’argumentation mise en avant par le lobby sioniste. Il voit dans la position de l’administration Obama le signe encourageant que les Etats-Unis seraient – enfin ! – en train de mener une politique qui servent à la fois les intérêts des Etats-Unis et ceux du régime sioniste. Mais il nous met en garde : jusqu’ici, tout cela n’est que rhétorique…

De fait, d’autres présidents – tout particulièrement Jimmy Carter et George H. W. Bush [ le père de GeorgeW. - NdT ]– ont fait pression sur le régime sioniste, mais qu’ils n’ont pas tardé à échouer, en cela, en raison de la puissance du lobby sioniste au Congrès. Il y a même eu, carrément, des rumeurs de dissension au sein du Congrès, à propos des déclarations d’Obama, tant chez les démocrates que chez les républicains – ces derniers y ayant vraisemblablement perçu une volonté d’ouverture politique.

Cela doit manifestement amener les grosses têtes de l’administration Obama à prendre conscience du fait que Carter et Bush furent des présidents à mandat unique, qui furent lourdement critiqués par le lobby sioniste. Jimmy Carter fut très largement considéré hostile à l’entité sioniste, durant sa campagne de 1980, et sa politique envers le régime sioniste fut la principale motivation de la migration de certains néoconservateurs vers le parti républicain. Beaucoup d’observateurs pensent que la défaite électorale de George H. W. Bush, en 1992, avait pour origine sa tentative de réduire la colonisation (George W. Bush a, apparemment, reçu le message 5/5 et il a décidé de ne pas s’aliéner le lobby sioniste sur la question des colonies. Cela a eu pour conséquence, entre autres, le fait que son administration s’est enlisée dans une guerre aussi coûteuse qu’inutile en Irak].

L’on est fondé à se demander si beaucoup de juifs américains ont le sentiment qu’ils auraient été mieux avec John McCain et ses conseillers néocons en matière de politique étrangère – en particulier du fait que les attitudes traîtresses dudit McCain en matière d’immigration et d’ailleurs de son agenda de politique intérieure dans son ensemble étaient parfaitement compatibles avec les positions juives.

La réaction des fanatiques juifs du régime sioniste à la rhétorique de l’administration Obama a dépassé toutes les bornes, comme prévu. Le chef du Parti National Religieux, qui est aussi le ministre des Sciences, Daniel Herschkowitz, a comparé Obama à l’antisémite archétypal du passé : « L’exigence américaine que la croissance démographique naturelle soit contrée est déraisonnable, et elle rappelle le Pharaon, qui avait dit : ’Tous les enfants mâles doivent être jetés dans le Nil ! ’ ».

Les activistes juifs sont en train d’organiser des manifestations de protestation, et des posters représentant « Barack Hussein Obama » (sans oublier – surtout pas - son second prénom) portant le keffyéh palestinien, avec la légende : « Haïsseur de juifs antisémite » sont distribués aujourd’hui dans tout l’enclave sioniste.

Philip Weiss relève que l’une de ces manifestations de protestation a été organisée par « nulle autre que Nadia Matar, qui, la dernière fois que nous eûmes l’honneur de la voir, récoltait des fonds [déductibles des impôts] dans une synagogue new-yorkaise et en appelait à l’assassinat de Mahmoud Abbas » [cette femme est peut-être une crypto-pro-palestinienne, finalement ? ndt] ».

La déclaration ci-après, d’un activiste, montre bien la profondeur de l’émotion soulevée par les déclarations d’Obama :

« Je veux rappeler ici à Obama que ’Eretz Yisrael’ appartient au peuple juif. Quel droit peut bien avoir quiconque à nous dire d’arrêter de construire sur la terre que Dieu nous a donnée ? Je ne suis pas prêt à laisser Obama, ou n’importe qui d’autre, d’ailleurs, me dire où je peux vivre et où je n’ai pas le droit de vivre ».

J. Street et la gauche sioniste (ainsi que des commentateurs tels que Steven Walt) pensent que le gel des colonies et l’acceptation d’un Etat palestinien viable seraient bons pour le régime sioniste. J’ai exprimé de sérieux doutes sur ce point dans ma recension du rapport sur le Lobby sioniste – mon argument principal étant que le régime sionist a la capacité, en particulier grâce à la coopération des Etats-Unis, d’atteindre son objectif : la prise de contrôle quasi-totale de la Cisjordanie et la relégation des Palestiniens à un statut totalement dégradé, à un point tel que la plupart décideraient d’émigrer.

Bien sûr, cette politique expansionniste agressive fait d’Israël un paria international. Mais le lobby sioniste a une longue tradition de justification du comportement sioniste, tout au moins aux Etats-Unis.

Mais surtout, le fait que cela soit bon, ou non, pour le régime sioniste n’a strictement aucune importance. Le gouvernement sioniste actuel est le plus à droite de toute l’histoire de cet établissement, et beaucoup de ses partisans sont ces fanatiques qui collent des affiches affirmant qu’Obama est « un haïsseur de juifs antisémite ».

Les extrémistes ont la parole, en zone sioniste, au minimum depuis 1967. Ils sont aujourd’hui plus incrustés que jamais par le passé. Il est tout simplement impensable que ces gens-là fassent des concessions territoriales majeures en faisant l’impasse sur l’étape guerrière.

Toute tentative de réduire la colonisation ou de procéder à un retrait conséquent de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, ou encore d’autoriser la création d’un Etat palestinien viable, ne pourrait que provoquer une guerre civile entre sionistes. Mais il est parfaitement évident qu’il n’y a aucune volonté politique, en zone sioniste, pour soutenir de telles politiques. La fonction essentielle du parti travailliste consiste à gouverner avec la droite, afin de lui donner une feuille de vigne de respectabilité. (Sans surprise, le chef du parti travailliste Ehud Barak a été envoyé aux Etats-Unis pour y présenter la position officielle d’Israël en matière de colonies). Selon mes calculs, la droite ethno-religieuse nationaliste et pro-colonisation détient 92 sièges de la Knesset (qui en comporte 120).

Comme cela a toujours été le cas, tout au long de l’histoire juive, ce sont les membres les plus extrémistes de la communauté qui déterminent la direction de l’ensemble du groupe. Cela vaut sans doute pour la plupart des peuples, mais c’est tout particulièrement le cas avec les juifs, chez qui existe une histoire de fanatisme immémoriale. Dans le cas présent, les membres les plus fanatiques de la communauté juive soutiennent mordicus l’expansion territoriale israélienne en Cisjordanie. Ils constituent une majorité très solide, au sein du monde politique sioniste.

Cela me rappelle la description qu’a donnée Christiane Amanpour de fanatiques juifs dans son excellent documentaire télévisé God’s Jewish Warriors [Les guerriers juifs de Dieu]. Une des premières scènes montre une importante force composée de soldats sionistes en train de déménager manu militari des colons d’un quartier d’Hébron. Imaginez, dès lors, à quoi ressemblerait le déménagement forcé des près de 500 000 colons (en 2006) qui vivent en Cisjordanie, à Jérusalem Est et sur les hauts plateaux du Golan…

Ces colons installés en Cisjordanie et des activistes juifs sont massivement ethnocentristes, et ils n’acceptent pas les valeurs occidentales, telles que la démocratie et la liberté d’expression. Ils vivent dans un monde entièrement juif, où toutes leurs moindres pensées et perceptions sont colorées par leur identité juive. Leur monde est un monde d’apartheid, séparé par de hautes murailles de leurs voisins palestiniens, où même des colonies minuscules doivent être protégées par l’armée sioniste.

En des temps où les Américains sont constamment incités, par des organisations juives telles que l’Anti-Defamation League, à être de plus en plus tolérants envers toutes sortes de diversités, ces gens sont tout ce que l’on voudra, sauf tolérants. Chez eux, des appels à l’expropriation et à l’expulsion des Palestiniens sont monnaie courante. Beaucoup d’entre eux sont persuadés que Dieu a donné aux juifs la totalité de la Cisjordanie. Idem, en ce qui concerne Jérusalem.

Des gens tels ceux-là ne sont peut-être pas représentatifs de la communauté juive, en tous les cas, aux Etats-Unis. Mais ils sont très nombreux, et ils ont créé des « faits accomplis » sur le terrain qui rendent impossible tout règlement raisonnable du conflit.

Pour le futur prévisible, il est tout à fait clair qu’aucun gouvernement israélien ne manquera à promouvoir leurs intérêts. Et le problème ne fera que s’exacerber, avec le temps, parce que les juifs fanatiques sont ceux qui ont des enfants. D’ores et déjà, les appels à la « croissance naturelle » des colonies sont « justifiés » au nom de la fertilité élevée des colons.

Comme le fait observer Walt, des signes existent, effectivement, en Amérique, selon lesquels les juifs les moins fanatiques, tels ceux de J Street, peuvent avoir une certaine influence en émoussant la force du lobby sioniste, voire même en le retournant contre les partisans de la colonisation. Toutefois, conformément au constat général que ce sont les juifs les plus extrémistes qui ont tendance à l’emporter, au sein de la communauté juive, je prédis qu’à la fin des fins, les juifs seront contraints de choisir entre soutenir leurs frères extrémistes, ou à être marginalisés, voire ostracisés, par la communauté juive. La grande majorité des activistes juifs des Etats-Unis soutiendront Israël, même si ce pays continue à soutenir fermement les partisans de la colonisation.

Et quand les pressions commenceront à faire leur effet, les juifs se rangeront aux côtés des extrémistes qui dirigent la communauté juive. On peut parler d’intérêts des Etats-Unis ou d’intérêts sionistes tant qu’on voudra, le combat à mort sera toujours celui-là.

Je ne suis pas certain du tout qu’Obama ait bien conscience d’où il met les pieds…

Source : The Occidental Observer Traduction : Marcel Charbonnier

[ commentaires : lucide, cet article. Dommage... ]

ISM et Kevin MacDonald - USA - 05-06-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12103&type=analyse

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003

Changeur d’histoire ou illusionniste ?

Au Caire, Barack Obama a fait un discours à l’adresse des musulmans du monde entier qui restera dans l’histoire. Pour la raison que ce discours sera considéré à l’avenir ou comme l’acte fondateur de la réconciliation de l’Amérique avec cette partie de l’humanité avec laquelle elle a eu jusque-là des rapports empreints de préjugés sectaires et souvent violemment conflictuels, ou l’enrobé du cynisme mis au service de la même vision de ces rapports, et ne cherchant qu’à atténuer la haine et les ressentiments qu’elle suscite dans le monde musulman.

Dans l’immédiat, l’extraordinaire communiquant qu’est Barack Obama est parvenu à capter l’intérêt et la sympathie des musulmans auxquels il s’est adressé dans « un style » et des mots qu’ils n’ont pas eu pour habitude d’entendre des précédents présidents de la plus grande puissance mondiale. Ils ont été sensibles à l’empathie apparente qu’il a exprimée à l’égard de leur religion, de leurs problèmes et de leurs aspirations.

Mais si les musulmans et les Arabes en premier lieu ont accueilli positivement la « déclaration du Caire », ils restent fondamentalement méfiants à l’égard de l’opération « séduction » du président américain, attendant de voir comment il allait traduire concrètement sa promesse d’une autre approche de l’Amérique dans ses rapports à leur monde. Autrement dit, s’ils ont pris acte des bonnes intentions que le président américain a déclaré nourrir envers le monde musulman, ils en attendent d’abord et avant tout des manifestations autres que la seule répétition verbale.

Si son discours du Caire a exprimé sincèrement sa vision et sa pensée sur le futur des relations qu’il veut nouer pour son pays avec le monde musulman, alors Obama devrait rapidement le faire suivre de gestes forts en direction de ce dernier. C’est la seule façon de commencer à détruire le mur de méfiance que des décennies d’humiliations infligées par l’Amérique aux musulmans a érigé dans la conscience de ceux-ci contre tout ce qui vient d’elle.

Rapidement, parce que le président américain a le temps qui travaille contre lui. Son actuelle extraordinaire popularité dans son pays et planétaire risque en effet de s’éroder. Ce qui ne lui permettra plus de bousculer les a priori et les équations qui structurent la politique de l’Amérique à l’égard du monde musulman. Même si pour l’heure, son discours du Caire n’a pas encore soulevé d’oppositions radicales dans son pays, et hormis celle prévisible de l’Etat sioniste, Barack Obama va devoir pourtant compter avec elles, s’il tergiverse à mettre en pratique les résolutions auxquelles il a déclaré s’en tenir.

C’est dans les semaines et les mois prochains qu’on pourra juger dans quel sens le discours du Caire d’Obama est historique et qu’on saura, comme l’a dit un observateur, « s’il n’est qu’un illusionniste ou un homme qui peut changer l’histoire ».

Pour l’instant, contentons-nous de répondre « Oua alikoum salam » au « Salam alikoum » par lequel le président américain a débuté son adresse aux musulmans du monde.

De K. Habib :
Obama à l’heure des actes
Obama cédera-t-il à la pression sioniste ?
Liban : Un article incendiaire et manipulateur
Liban : La démocratie à géométrie variable selon Joe Biden
Netanyahu n’envisage au mieux qu’un bantoustan palestinien
6 juin 2009 - Le Quotidien d’Oran

Info-Palestine et K. Habib - Le Quotidien d’OranBryan Atinsky – samedi 06 juin 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6727

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004

Les mots ne suffisent pas

Le discours était attendu, l’homme est notoirement cultivé et intelligent, ses talents d’orateur sont unanimement reconnus. L’adresse de Barack Obama au monde arabo-musulman a été un grand moment d’éloquence, une rupture franche sur la forme et le fond avec les propos d’une étonnante pauvreté auxquels nous avait habitués le chef de la précédente administration. Très étudié et très structuré, le discours a été un plaidoyer pour la réhabilitation de l’image des Etats-Unis dans l’opinion arabe.

Bien entendu, dans l’arc arabo-musulman et en Occident, le discours du Caire a suscité la controverse, certains reprochant au président des Etats-Unis sa timidité vis-à-vis d’Israël, d’autres d’avoir été trop loin dans la manifestation de son respect pour l’Islam et sa civilisation. Quelles que soient les insuffisances, il n’est pas question de jouer les Cassandre : le discours a été excellent, du niveau de celui prononcé à Philadelphie lors de la campagne électorale sur l’épineuse question raciale aux Etats-Unis.

En s’exprimant avec conviction sur le point capital du droit du peuple palestinien, question essentielle au coeur de tout le débat entre l’Occident et les peuples arabo-musulmans, le président Obama a incontestablement fait un pas dans la transformation de la perception des Etats-Unis. Son appréciation des moyens de résistance à la colonisation est nettement plus contestable. Sans le recours à la lutte armée, le peuple palestinien serait encore nié comme il l’a été depuis 1948. Et l’on se demande au nom de quelle justice le peuple palestinien devrait payer l’extermination des juifs d’Europe perpétrée par des Européens...

Tout le monde l’aura compris, dans l’adresse du Caire, l’essentiel était ailleurs. La parole présidentielle est chargée de sens et de symboles plutôt positifs. Mais pour surmonter de manière décisive les obstacles sur le chemin de la réconciliation des musulmans avec la première puissance mondiale - ses alliés vassalisés comptent peu à cette échelle -, les mots ne suffisent pas. Les relations entre les Etats-Unis et les peuples arabes et musulmans sont avant tout des rapports politiques fondés sur des éléments concrets.

Or, si le discours a changé, force est de constater que les orientations politiques restent les mêmes. Ainsi, sans évoquer les questions cruciales de l’Irak et de l’Afghanistan, la récente visite du vice-président Biden au Liban est édifiante. Le séjour à Beyrouth de Joe Biden a été l’occasion pour ce dernier de s’immiscer grossièrement dans la campagne électorale en cours au pays du Cèdre. En désignant le « bon camp », le numéro deux américain n’a pas dérogé d’un iota à la ligne fixée par le consensus des lobbys à Washington.

Le système de pouvoir américain est parfaitement connu de l’opinion arabe. Le moins informé des citoyens sait ce que pense de lui l’establishment politique américain, fortement influencé par les groupes fanatiques sionistes ou évangélistes islamophobes.

En ce sens, le discours du Caire est d’une tonalité radicalement différente et la hauteur de vue présidentielle est à mettre au crédit d’un homme qui a su se hisser au-dessus du commun des dirigeants politiques occidentaux. Le temps dira - rapidement - si ce discours sera suivi d’un infléchissement concret de la politique américaine.

De K. Selim :
Obama n’est pas le coursier de la démocratie
Silence arabe
Fables
Naïvetés arabes
Iran : Un mauvais mélo

Info-Palestine et K. Selim - Le Quotidien d’Oran – samedi 06 juin 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6727

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005

Des soldats et des colons attaquent des militants pacifistes près de Hébron

L’agence de presse Ma’an a rapporté, samedi 06/06/09, que des soldats des forces coloniales se sont joint à des colons pour attaquer des dizaines de militants pacifistes internationaux, israéliens et Palestiniens qui protestaient contre les colons de l’implantation illégale de Susia, dans la ville de Hébron.

La manifestation a eu lieu après que les colons aient agrandi leur avant poste en annexant davantage encore de terre Palestinienne appartenant à des personnes privées.

Les colons avaient amené des maison mobiles et des caravanes, et es avaient installées sur des terres appartenant à des Palestiniens, adjacentes à leur avant poste.

Un militant pacifiste a déclaré que l’armée a déclaré l’endroit « zone militaire fermée », afin d’empêcher les manifestants de protester. Il a ajouté que, apparemment, « tout soldat colonial peut déclarer n’importe quelle espace Palestinien ’zone militaire fermée’. »

Il a ajouté que les soldats étaient racistes et avaient employé une force démesurée contre les manifestant, pacifiques, et que l’armée avait interdit aux civils et aux militants de rester dans cette zone, alors qu’ils permettaient aux colons de rester.

Pendant ce temps, des colons venus de l’implantation illégale de Bat Ayin, au nord de Hébron, avaient mis le feu aux oliviers et eux vignes.

Les militants pacifistes et les habitants ont essayé d’entrer sur cette zone, mais les colons les ont attaqués et les forces coloniales ont commencé à relever les cartes d’identité des militants.

Les militants sionistes sont membres du groupe pacifiste judéo-arabe « Ta’ahush ». L’armée les a interrogés ainsi qu’un groupe de pacifiste Palestiniens pendant que les colons continuaient leurs attaques.

[ commentaires : monsieur Obama, et l’autre monsieur aussi , le petit, celui qui est plein de tics dans l’épaule et dans le visage, mais comment il s’appelle déjà, enfin c’est pas grave, si vous voulez qu’on vous prenne un peu au sérieux, c’est pas en Normandie que ça se passe, aujourd’hui. Des actes, et plus de discours ! ]

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Dimanche 07 juin 2009 – 00 : 55

http://www.imemc.org/article/60712

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006

Ni’lin accompagne en terre la cinquième victime de l’armée coloniale en moins d’une année

Les villageois du village de Ni’lin et des villages voisins, et d’autres militants, locaux et internationaux, sont descendus dans la rue pour les funérailles d’Akel Srour, 36 ans, tué, vendredi 05/06/09, dans son village, par le feu des troupes coloniales, au cours d’une manifestation non violente contre la construction du Mur d’Annexion sur les terres du village.

Srour, qui laisse derrière lui une épouse enceinte et trois enfants, a été abattu par les tirs d’un soldat sioniste, visant sa poitrine, au cours d’une manifestation non violente contre le Mur dans le village. Quatre autre personnes ont été blessées lors de la même manifestation, dont le jue,e Mohammad Mousa, âgé de 15 ans, qui souffre de blessures graves, à la poitrine lui aussi, et dont l’état reste grave.

Les funérailles ont commencé, après les prières du milieu du jour, par une marche qui a rassemblé une foule considérable, qui a chanté des slogans condamnant le meurtre de Srour. Après l’inhumation, des représentants des partis Palestiniens se sont adressés à la foule, en affirmant la nécessité de poursuivre la résistance non violente contre l’occupation coloniale.

Srour est le cinquième Palestinien tué par l’armé coloniale au cours de manifestation non violentes dans le village en moins d’un an. Le Comité Populaire à Ni’lin organise des manifestations non violentes hebdomadaires contre le Mur et les implantations au cours des douze derniers mois, au cours desquelles plus de 70 habitants ont été enlevés et des dizaine d’autre ont été blessés par les tirs des sionistes.

Si le plan sioniste de construction du Mur dans cette zone va à son terme, le village de Ni’lin perdra environ 2 000 dunums (200 ha), ce qui privera un grand nombre de familles de perdre leur unique source de revenus.

George Rishmawi - IMEMC & correspondants – Samedi 06 juin 2009 – 18 : 49

http://www.imemc.org/article/60707