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Opinion citoyenne et légaliste (ndlr)

La résolution / recommandation 181

Par Jean-Marie Gläntzlen - Dimanche, 7 juin 2009 - 19h21

dimanche 7 juin 2009

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Cette résolution / recommandation étant considérée, entre autres par le peu ragoûtant Shimon Pérès, ex-premier collaborateur de Ben Gourion en 1947-48, comme légitimant l’existence et la perdurance de son entité, il y a tout lieu de s’étonner grandement que, même parmi les plus acharnés militants pro palestiniens, certains semblent n’en pas connaître ou alors très mal la teneur.

Or il est impossible de résumer rationnellement en une quinzaine de mots - comme c’est souvent fait, même par des « bons » auteurs - cette résolution 181 - qui n’était qu’une recommandation -votée le 29 novembre 1947 par une partie des Etats qui composaient l’ONU ; sans l’avis donc des Etats qui, légitimement, frappaient à la porte et auraient pu changer le résultat du vote truqué. Alors qu’un résumé trop court de cette résolution / recommandation trahit lourdement la juste cause des autochtones non consultés au bénéfice des sionistes quasi tout le temps manipulateurs et déformateurs de ce qui n’était qu’une recommandation dès qu’ils en parlent. Et alors encore que, résolution ou pas, déjà avant même l’arrivée au pouvoir d’Hitler, donc « précieuse » (comme industrie rentable) Shoah ou pas Shoah, la majorité des leaders sionistes étaient absolument et fanatiquement décidés, jouant sur la solidarité d’une partie des Juifs de la planète et leurs riches en particulier, à créer cette entité -une source de pouvoirs et de maroquins ministériels toujours bons à prendre ? -, comme leurs propres écrits en témoignent.

Vu l’importance qu’on lui attribue, à tort ou à raison, il peut donc être intéressant et éclairant de préciser honnêtement l’essentiel des éléments qui, généralement, manquent à la connaissance de beaucoup de vecteurs d’opinions et/ou de décisions, de bonne ou mauvaise foi, pour apprécier la réalité de cette résolution / recommandation 181. Car tant que l’artificielle entité sioniste - sans frontières et sans constitution - paraîtra l’agressée qui défend sa terre légitime face à des agresseurs « arabes terroristes islamistes - forcément ! - qui ne comprennent que la force », une vie paisible (ce qui ne veut pas dire une juste paix) palestinienne sera impossible.

La résolution/181 qui n’était qu’une recommandation, et pas une prescription, - on ne le répètera jamais assez ici et ailleurs - doit peut-être, pour mieux la comprendre, être d’abord éclairée par l’observation d’une carte que l’Organisation Mondiale Sioniste (qui ne représentait pas tous les Juifs ou se croyant de vieille ascendance multimillénaire telle) avait exposé à tous les diplomates internationaux qui « redessinaient le monde » occidental et proche-oriental, en 1919, à l’issue de la guerre 1914-1918. La « der des der » qui avait vu, grâce au précieux renfort usaméricain (déjà lié au vote juif), la défaite de l’Empire ottoman (dont faisait partie la Palestine actuelle), allié de l’Empire allemand et du Royaume austro-hongrois.

[ Cette carte, que nous n’avons pas la possibilité de reproduire, montre le tracé de la zone demandée par les sionistes en 1919. Elle va de la Méditerranée jusqu’à une trentaine de km à l’est du Jourdain, en suivant, sans l’inclure, une ligne de chemin de fer construite par les Allemands, qui part de Damas et va vers le sud en passant par Amman. Le tracé empiète également sur l’actuel Liban, englobe le Litani et s’arrête entre Tyr et Saïda. ]

A cette époque, beaucoup de sionistes estimaient normal de créer, par transfert « pur et simple », un Etat juif sur un territoire correspondant à l’idée mythique qu’ils se faisaient d’Eretz Israël..., et donc des terres qu’auraient soi-disant occupées les soi-disant onze tribus d’Israël, c’est-à-dire des soi-disant fils du soi-disant Jacob. Un mythe d’origine religieuse totalement improuvable, sauf à avoir une foi absolue dans la tradition orale et savoir faire l’impasse sur de nombreuses incohérences soulignées par des historiens et des archéologues… juifs, voire même israéliens. Force est alors de constater que la réalité territoriale actuelle est très différente, mais que cette vieille carte était bien présente dans l’esprit du groupe de pression sioniste new-yorkais en 1947. Alors que même un Sharon estimait, en 1986 pour le moins, qu’un jour « son » Israël irait bien au-delà du Jourdain ; ce qui est d’ailleurs encore l’espoir d’au moins « quelques » extrémistes religieux israéliens dont des généraux.

Les diverses tendances « néga-sionistes »

Beaucoup de sionistes était déjà en 1919 des « néga-sionistes » parce que, pour le moins, ils niaient la vieille présence arabe majoritaire sur la terre palestinienne selon la célèbre formule malhonnête et mensongère « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » et ils leur niaient le droit à l’indépendance sur leur terre natale, avant, par la suite, de nier bien des réalités historiques anciennes et d’inadmissibles actes militaires sionistes.

Quoiqu’il en soit, comme cela est hyper-fréquent, utiliser « Les » à la place de « Des » ou encore « Une majorité de » ou « La moitié de », etc., est la source de bien des conceptualisations erronées et de bien des drames plus ou moins continentaux ou mondiaux dans tous les domaines. C’est pourquoi on ne peut que se tromper et on trompe, intentionnellement ou non, lorsqu’on écrit « les sionistes ». La chose étant ici exceptionnellement compliquée par l’intégration de l’influence, sur les meneurs, des options « pratiquant permanent de l’une des religions judaïques » ou « pratiquant épisodique » ou « anti-religieux », sans oublier « athée militant ». Sachant que Ben Gourion n’était, sauf erreur, pas athée, mais partisan de créer « un nouvel hébreu » non religieux, quoique le « Fils du lion » exploitait les mythes religieux faisant parti de la culture juive. Alors que beaucoup de francophones font l’impasse sur cette règle académique qui veut qu’on mette une majuscule à « Juif » (mais seulement quand il est utilisé comme nom, et pas comme adjectif) si on désigne le peuple ou supposé peuple, et pas de majuscule à « juif » utilisé comme nom si on désigne le pratiquant de la religion. L’utile distinction n’existant pas avec l’adjectif ce qui devrait toujours logiquement amené à préciser pour éviter toute confusion.

Ceci étant rappelé, il importe donc de prendre objectivement conscience qu’il y avait en 1945 et encore maintenant, au sein du sionisme, des Juifs ou se croyant de vieille ascendance multimillénaire telle qu’on pourrait répartir de l’extrême-droite à l’extrême- gauche, et même des sionistes paradoxalement fédéralistes ou bi-nationalistes qui ne concevaient pas la réalisation de leur rêve sur la base de l’expulsion des autochtones arabes ; et ce jusqu’au soir du 29 novembre 1949 et encore après, voire encore maintenant. Mais il est un fait qu’il y avait, en 1945, majoritairement, des néga-sionistes expan-sionistes, qui, dans le contexte d’une concurrence « intérieure » acharnée, étaient composés de la « droite » sioniste derrière Bégin et, surtout de la « gauche » sioniste majoritaire à la fois en Palestine et dans les communautés juives sionistes des grandes puissances occidentales. De nombreux autres Juifs sur la planète s’intéressant relativement peu à la question ; non sans avoir pour beaucoup une certaine sympathie solidaire compréhensible, si du moins ils n’étaient pas très regardants sur les moyens pour y parvenir.

Groupe de pression sioniste à New York

Il y avait à New York des sionistes de diverses tendances, dont une partie venait de Palestine, qui firent un travail de pression énorme, surtout durant le mois de Novembre 1947 ; avec l’arrogance et la certitude d’avoir raison bien connues des sionistes. Les mauvaises langues disent même que si Ben Gourion y envoya son « frère ennemi », le chimiste d’origine anglaise Weizmann, c’est pour ne pas avoir à porter le chapeau si l’opération capotait. Alors que quelques mois avant les sionistes avaient mis à côté de chaque membre de la délégation UNSCOP chargée d’étudier la question sur le terrain un « ex-compatriote » parlant sa langue. Ce que ne firent pas, par inexpérience diplomatique, entre autres, les états arabes divisés.

Truman et Marshall

Le piètre sinon insignifiant Harry Truman, (ex-membre avéré du Ku Klux Klan) n’avait été élu que vice-président et « hérita » du titre présidentiel à la mort de Roosevelt en Avril 1945. Il répéta alors vite ouvertement qu’il avait besoin du déjà bien réel « vote juif » usaméricain, dès avant la convention démocrate, mais aussi évidemment pour le vote du 4 novembre 1948. Mais on ignore souvent que son « ministre des affaires étrangères », le secrétaire d’Etat et célèbre général George Marshall (du plan éponyme) et ses collaborateurs étaient contre le contenu du plan de partage, tout en étant loyaux envers leur président. Ce qui fit que Marshall fut le premier le 14 mai 1948 au soir, après la déclaration d’indépendance, à pousser le représentant pour les USA de l’Etat sioniste nouveau-né à demander au président la reconnaissance de jure d’un Etat dont le dit représentant ignorait le nom, que lui apprit la radio. Alors que le courrier était déjà parti et qu’il fut rattrapé de justesse avant son arrivée à la Maison blanche. Mais peu savent que dans l’intervalle, le 18 mars 1948, Marshall avait obtenu de son président qu’il demande à l’ONU la suspension de la résolution/recommandation 181, ce qui fit précisément mettre les bouchées doubles aux « bouchers » membres du Yichouv (le gouvernement provisoire sioniste), le lobby sioniste usaméricain s’étant chargé de « calmer » Truman.

Staline

Le « petit père des peuples », pensant pouvoir jouer sur le fait que la majorité sioniste derrière Ben Gourion était « socialiste » et que le PC Arabo-juif palestinien était reconnu par Ben Gourion, fut quasi aussi actif que Truman. Mais avec des objectifs mi-contraires, mi communs : ne pas laisser le terrain aux seuls Usaméricains et contrer, comme ce dernier, l’influence politico-économique de la Grande–Bretagne au Proche-Orient. Staline fit donc voter ses quatre premiers satellites, dont les voix s’avérèrent essentielles au succès. Et aussitôt après, il donna ordre au premier ministre tchécoslovaque communiste, avant même l’affaire Benes, de vendre des armes aux sionistes sans lesquelles ils auraient forcément été vaincus. Les quelques PC européens survivants en 2009 qui, à l’époque, obéissaient à celui qui leur assurer vitalement leur budget de fonctionnement, tout en hébergeant les espions soviétiques et agents locaux, par leur soutien actuel à la cause palestinienne, ne pourront jamais compenser et faire pardonner la lourde responsabilité communiste initiale dans l’acte abusivement présenté comme légitimant l’entité sioniste.

La France e(s)t l’agent sioniste Léon Blum

Il n’est pas du tout excessif d’affirmer que le toujours puissant et influent socialiste français Léon Blum, à qui Weizmann avait donné, entre autres, le pseudo « yiddish » de Lebel Tsvet, fut, de fait, un agent sioniste. A partir du moment où c’est lui-même qui écrivit « « J’ai jugé de l’empire extraordinaire qu’ Haïm Weizmann exerçait sur les autres hommes par celui qu’il exerçait sur moi-même. Je n’ai jamais rien pu lui refuser ». Et encore « Dès le lendemain de la première guerre mondiale, il m’enrôla au service de ses desseins. C’est un grand orgueil et une grande satisfaction pour moi de penser que j’ai pu l’aider dans la difficile négociation dont dépendait la création du Home national juif …. ». Le 28 novembre, Weizmann fit réveillé son agent malade par Marc Jarblum qui lui fit répondre en se levant immédiatement « Dites-lui que dans quelques heures, je vais faire ce que je dois ».

Et il alla convaincre son camarade socialiste, le président de la république Vincent Auriol, de faire voter « la France » « pour » la 181 ; alors que Georges Bidault, ministre MRP, des affaires étrangères était au minimum pour l’abstention. Ce qui donna bonne conscience aux représentants d’autres Etats dont la Belgique, les Pays-Bas et le petit Grand Duché du Luxembourg. Beaucoup ignorent ce rôle-clé que joua ce qu’il est convenu d’appeler « la France ». Il est d’ailleurs bon de savoir d’une part que Lebel Tsvet avait un kibboutz à son (vrai) nom dès 1943 alors qu’il était un prisonnier favorisé des Allemands non pas dans un camp, mais juste à côté d’un camp d’extermination célèbre dans une villa, successivement Buchenwald et Dachau. D’autre part, il est également intéressant de savoir que de nombreux élus socialistes sionistes se retrouvent toujours en 2009 au sein du Cercle Léon Blum.

Haïti, Philippines, Libéria et Grèce

Il est historique et vérifié que ces quatre pays, en particulier firent l’objet de pressions diverses usaméricaines. Seule la Grèce, pourtant dans un contexte de coup d’Etat, y résista. Alors que le Siam, lui aussi victime d’un coup d’état, ne participa pas au vote. Mais, avant l’intervention de l’agent sioniste Lebel Tsvet, on avait menacé la France de ne pas bénéficier du Plan Marshall. Alors que certains membres de la commission des Affaires étrangères belge furent étonnés d’apprendre que leur pays avait voté « pour » puisque la commission n’avait pas fait ce choix. Bref ce ne fut pas pour beaucoup un vote libre, comme la Charte du « machin onusien » le demandait.

L’abstention anglaise

Alors que la célèbre déclaration du ministre britannique Balfour en 1917, qui joua un rôle dans l’engagement des USA dans la guerre, ne parlait que d’un « foyer juif » (et pas d’un Etat) et fut vite désapprouvée par son propre parti, puis divers gouvernements de droite ou de gauche, il n’en est pas moins vrai que la Société des Nation confia à la Grande Bretagne le mandat d’administrer l’essentiel du Proche-Orient ; le premier gouverneur étant, comme par hasard, un Britannique de vieille d’ascendance juive ou supposée telle. Mais beaucoup ignorent qu’après avoir été victime entre 1945 et 1947 des « terroristes sionistes », la Grande Bretagne s’abstint lors du vote de la résolution/recommandation 181 (et lors de la résolution 273 d’admission d’Israël à l’ONU également). Certes, après les avoir parfois aidés avant 1940, elle savait à quoi s’en tenir sur les néga-sionistes, mais c’est aussi, pas par éthique élémentaire, pour des raisons politico-économiques suite à des engagements plus ou moins secrets avec certains Etats arabes… riches en pétrole. Tout en étant heureuse que la résolution passerait quand même ?

Spelmann et les Sud-Américains

L’ultra conservateur cardinal et archevêque de New-York Spelmann fut envoyé par Truman visiter les Etats du Centre et Sud de l’Amérique, dont les peu ragoûtants dirigeants étaient plus ou moins sous-influence vaticanesque, afin qu’ils votent « bien ». Ce qui fait aussi indirectement du Vatican un complice objectif du vote de l’acte considéré abusivement comme légitimant la création de la criminelle entité sioniste. A moins que Spelmann ait agi à l’insu du plein gré de Pie XII, ou que ce dernier ait voulu se faire pardonner des reproches apparemment non fondés d’après des rabbins italiens de l’époque.

Majorité des deux tiers (mais) des seuls votants

Une majorité à 50,00001 % ne voulant rien dire, en soi, une majorité de 66,33 % est plus représentative et souhaitable, mais seulement si on prend en compte tous les inscrits et pas seulement ceux qui votent pour ou contre ; s’abstenir, c’est aussi s’exprimer, pas toujours courageusement mais tout de même ; mais incontestablement ça n’est pas être pour. Avec cette règle des deux tiers à l’ONU pas souvent précisée pour mieux impressionner et légitimer, ça pouvait amener, par hypothèse pas absurde, ni impossible, à ce que si 75 % des votants s’abstenaient et 2/3 des suffrages mal dits exprimés étaient obtenus, de dire abusivement « L’ONU a voté ceci ou cela ». Hélas nous avons été conditionné au culte du vote majoritaire, comme si le fait qu’une décision et/ou ou désignation obtiennent une majorité de voix d’un certain collège électoral constitué de fait des seuls votants pour ou contre, cette décision ou cette désignation est forcément bonne pour l’intérêt général et, qui plus est, éthiquement défendable.

Non permis par la Charte

Sa propre Charte ne permettait juridiquement pas à l’ONU de voter cette résolution/recommandation non prescriptive, vu son contenu, et en particulier vu la non consultation d’au moins les représentants de facto des Palestiniens qu’ils eussent été ou non majoritairement favorables à 50,1 ou à 66, 33 % (Cf. liens ci-dessous).

Internationalisation de Jérusalem

« La Ville de Jérusalem sera constituée en corpus separatum sous un régime international spécial et sera administrée par les Nations unies. Le Conseil de tutelle sera désigné pour assurer, au nom de l’Organisation des Nations unies, les fonctions d’autorité chargée de l’administration ». On oublie souvent de mentionner le statut international de Jérusalem et des lieux saints « recommandé » par la résolution 181 et sans lequel la délégation sioniste à New-York elle-même reconnaissait explicitement qu’elle n’obtiendrait pas le vote de pays (sud-américain en particulier) sous influence catholique. Mais, comme toujours, les sionistes n’avaient aucune intention de respecter cette clause et ils l’ont immédiatement montré dans les faits.

Jaffa, l’oubliée des cartes

La demi-commission pro-sioniste de l’UNSCOP, à côté de la demi-commission plutôt pro-arabe dont les suggestions furent méprisés, qui a, de fait, rédigé l’essentiel du texte de la résolution / recommandation 181 n’était pas tout à fait inconséquente. Et c’est pourquoi le texte attribuait aux Arabes le port de commerce international de Jaffa (« même ») totalement entouré de terres données « généreusement » aux sionistes. S’iI faut admettre qu’il n’est pas facile de faire figurer ce « détail » sur une carte de petite taille prétendant illustrer le partage territorial – en huit parties de fait ! –de la Palestine, tout évocateur sérieux dans un livre ou sur un site devrait au moins le préciser en note. Et ce peut justement être un critère de sa maîtrise réelle du sujet, car ça n’a rien d’un détail en soi.

Association économique

Même remarque pour ce qui est de l’association économique « recommandée » par la 181. C’était en fait quasi vital pour les deux « Etats ». Là encore les majoritaires sionistes ont fait semblant d’accepter sans aucune intention de permettre la viabilité économique de ces Arabes « qui ne comprennent que la force ». Eux qu’on avait l’intention explicite d’expulser par la force au-delà du Jourdain, considérant que « Les vieux mourront et les Jeunes oublieront », comme disait le fanatique affamé de pouvoir despotique Ben Gourion qui s’engagea, dans sa déclaration d’indépendance ultérieure, entre autres propos fallacieux ou biaisés, à faire rédiger une constitution qui n’existe toujours pas en 2009.

« Bref » une résolution/recommandation sous influence sioniste dont certains zélés forumeurs néga-sionistes vont jusqu’à écrire effrontément qu’elle fut non seulement approuvée, mais signée par le Yichouv (gouvernement provisoire sioniste). Alors que c’était officiellement pour ces néga-sionistes une « généreuse, conciliante et douloureuse résignation » - Sortez vos mouchoirs ! - , tandis qu’en fait un plan méthodique d’expulsion forcément meurtrier était déjà, semble-t-il, préparé par ces fourbes "sûrs d’eux-mêmes et dominateurs", selon Charles de Gaulle. Tous les lieux d’habitation des personnes influentes de tous les villages arabes qui furent, pour beaucoup, finalement détruits avaient été répertoriés avec itinéraire pour s’y rendre. C’est dire si les fanatiques et fanatisants sionistes avaient la moindre intention de respecter cette résolution/recommandation –alibi.

CONCLUSION

Enormément de vecteurs d’opinons et de décisions dans le monde occidental et proche oriental, pour le moins, témoignent par leurs écrits et dires qu’ils ignorent que, sans consultation par référendum des autochtones concernés, l’irréaliste résolution 181 n’était qu’une recommandation, qui plus est contraire à la Charte de l’ONU, qui s’appuyait sur six pieds ou comportait, si l’on préfère cette image, six pierres angulaires : un Etat censé abriter éternellement majoritairement – donc anti-démocratiquement - des Juifs ou personnes se croyant de vieille ascendance multimillénaire telle (pré-établis ou « importés ») , un Etat censé abriter majoritairement des Arabes autochtones, un statut spécial pour Jérusalem et les lieux saints, un indispensable port méditerranéen pour l’Etat arabe (Jaffa, entouré de terres attribuées arbitrairement à l’Etat de Juifs) destiné à la poursuite de l’indispensable commerce international de l’Etat arabe, et, enfin, une entente économique quasi vitale entre les deux Etats.

Un peu plus de six mois et demi après, quand les Juifs ou personnes se croyant de vieille ascendance multimillénaire telle déclarèrent avec précipitation l’indépendance d’une entité (toujours en 2009) sans constitution et sans frontières, et dont le nom avait été choisi par cinq voix contre quatre deux jours auparavant (soit le 12 mai 1948 au soir), aucune de ces bases n’était concrétisée conformément au texte de la résolution/recommandation. Et c’est toujours le cas en 2009.

Quoiqu’il en soit, celles et ceux qui ont fait des découvertes en lisant ce qui précède comprendront peut-être mieux combien on trahit, intentionnellement ou non, la juste cause palestinienne qui n’est évidemment pas celle des collabos d’une fraction décroissante de la seule droite du Fatah et des autres profiteurs palestiniens en tous genre quand on écrit :

« 29 Novembre 1947 : l’Onu vote le partage de la Palestine en deux états, un arabe et un juif ».

Et c’est, hélas, très fréquent ; la « moins pire » formulation suivante tout aussi réductrice de la réalité étant « … et un statut à part d’internationalisation de Jérusalem et des lieux saints » qui est souvent oubliée. Mais qui, il faut le dire, le fut également, intentionnellement ou non, lors de la déclaration d’indépendance du finalement « pas très clair » Yasser Arafat à Alger le 15 novembre 1988.

Quoiqu’en dise Pérès lui-même, la résolution/recommandation 181 ne saurait constituer un texte légitimant l’inacceptable et l’irreconnaissable meurtrière création de l’entité sioniste qui, après la prise de conscience du drame vécu par une partie – « seulement » ! – des Juifs ou se croyant tels, ne pouvait plus être considérée comme l’indispensable et vital refuge pour tous les Juifs de la planète. Alors qu’en fait aucun texte honnête, fruit d’un vote libre, de la mythique et introuvable « communauté internationale » n’avalise cette création par des meneurs juifs de Palestine ou se croyant tels, majoritairement « socialistes », plus ou moins fanatiques et affamés de pouvoir. Alors que leurs objectifs étaient jugés encore insatisfaisants pour les meneurs ultra-fanatiques de « droite » du Likoud des futurs premiers ministres Bégin et Shamir.

On ne saurait bien sûr imposer, dès qu’on veut parler de la résolution/recommandation 181, d’être aussi long que ci-dessus, mais vu l’importance mondiale que continue d’avoir le drame palestinien, en particulier sur le monde musulman, mais pas seulement, il y a un juste milieu, c’est-à-dire un minimum non déformant. Le minimum minimorum étant précisément d’accoler le mot recommandation, (à défaut de recommandation et pas prescription) à résolution.

Par exemple : « Le 29 novembre 1947, ne respectant pas leur Charte, sous l’influence conjuguée aux objectifs contradictoires de Truman, Staline, celle aussi de « la France » et, évidemment sous l’influence des sionistes de droite et de gauche (pas seulement futurs Israéliens) partisans d’un Etat exclusivement habité par des Juifs ou se croyant de vieille ascendance multimillénaire telle, alors que bien plus de 50 % des Juifs vivaient et vivraient et vivent toujours en 2009 hors de l’entité sioniste toujours sans frontières ni constitution, trente trois pays membres de l’ONU sur cinquante sept (alors que d’autres auraient dû légitimement en faire partie) votèrent la recommandation (seulement et pas la prescription), d’un plan de partage de la Palestine (sans consultations des autochtones). Et ce, en trois territoires dont celui à statut international des Lieux saints essentiel pour l’obtention de plusieurs votes. Sachant que la majorité requise était des deux tiers (mais paradoxalement) des seuls votants pour ou contre, et que trois voix indispensables furent extorquées par chantage, alors que celles de quatre pays étaient, de fait, mues par le grand frère soviétique »

L’éthique élémentaire l’imposant depuis le début, il est urgent que, pour la Paix pas seulement du monde musulman , mais de toute de la planète, vive au plus vite la Grande Palestine souveraine, laïque, pacifique de la Méditerranée au Jourdain pour le moins, incluant des ex-Israéliens à cœur humain ou repentis comme nationaux palestiniens et citoyens à part totalement entières ; voire même des résidents ex-Israéliens non racistes et pacifiques avec les droits habituellement donnés à des résidents dans les pays occidentaux.

C’est la seule issue juste et éthiquement admissible de l’extraordinaire et unique en son genre plus que sexagénaire drame palestinien.

A consulter :

- Le Partage de la Palestine du point de vue juridique, par Henri Cattan

- Amoralité natale, site J.M. Gläntzen

- Palestine, histoire d’une terre 1880-1950. Extrait du documentaire en 2 parties "Palestine, Histoire d’une terre 1880-1991" de Simone Bitton en 1993. Récapitulatif des évènements depuis la fin du 19ème siècle.

Jean-Marie GLÄNTZLEN
Palestinophile sexagénaire français indépendant