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Version en anglais en 2è partie de l’article.

Les Etats Unis doivent contrôler l’armement nucléaire d’Israël

The Guardian et Gideon Spiro - Lundi, 25 mai 2009 - 6h58 AM

lundi 25 mai 2009

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Il faut qu’Obama le dise clairement au gouvernement israélien : vos arme de destruction massive sont tout aussi dangereuses que celles de l’Iran.

L’annonce surprise faite par Rose Gottemoeller, assistante Secrétaire d’Etat des Etats Unis, que les Etats Unis souhaitent que tous les pays – y compris Israël- signent le traité de non prolifération nucléaire (TNP) a envoyé des ondes de choc à travers Tel Aviv, confirmant les craintes (ou les espoirs, selon la personne à qui on parle) que l’administration Obama s’attaque à une révision fondamentale de sa politique relative à la prolifération nucléaire au Proche Orient.

Le gouvernement israélien s’opposera à coup sûr à l’administration Obama à ce sujet, car il est improbable, à tout le moins, qu’Israël co-opère avec l’approche du Département d’Etat à la non prolifération, nouvelle, logique, équilibrée.

C’est Avigdor Lieberman en personne, le ministre israélien des Affaires Etrangères, qui a déclaré - avec un solide culot – que le gouvernement israélien adopterait toute politique qu’Israël lui dicterait. Mais les israéliens devraient prendre conscience que le président des Etats Unis ne peut pas être réduit au rôle d’une marionnette du gouvernement israélien.

Si on garde à l’esprit la possibilité d’une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, on voit combien il est important que les Etats Unis poursuivent une politique de non prolifération vigoureuse, et exigent que tous les pays de la région signent et mettent réellement en oeuvre le TNP. C’est la seule façon d’empêcher une nouvelle guerre au Proche Orient.

Lorsque les dirigeant israéliens parlent d’arrêter le programme nucléaire iranien, c’est une menace à peine voilée de frappe militaire. Pas plus tard que le mois dernier, le journal israélien Ha’aretz a publié un article écrit par un commentateur de haut niveau familier des affaires militaires, qui demandait une action militaire israélienne contre le projet nucléaire iranien. Si le quotidien le plus libéral publie un tel article, il est grand temps de tirer le signal d’alarme.

C’est Israël qui a poussé le Proche Orient dans une course aux armes de destruction massive.

En 1986, Mordechai Vanunu, le lanceur d’alerte [ « whistleblower » - NdT ] nucléaire, a porté à la connaissance de tous l’activité frénétique de production d’armement nucléaire qui se poursuivait en cachette dans l’installation nucléaire israélienne de Dimona. Des experts de la prolifération nucléaire estiment qu’Israël est doté de centaines de bombes atomiques et à hydrogène. Il faut ajouter à cet arsenal les armes biologiques et chimiques que produit Israël dans l’ institut biologique de Ness Ziona , un tableau effrayant commence à prendre forme : un état qui est une poudrière d’ADM nucléaires, biologiques, et chimiques.

Aujourd’hui, nous savons qu’Israël a développé des armes nucléaires en trompant le gouvernement de Etats Unis. Le President Kennedy était opposé à ce qu’Israel acquière ou développe des armes nucléaires, en raison du danger que cela ferait courir à la stabilité régionale et globale. Mais Israël a réussi à tromper les inspecteurs étasuniens envoyés inspecter le réacteur de Dimona.

Une attaque israélienne contre l’Iran aurait vraisemblablement des conséquences catastrophiques, se traduisant par une escalade à long terme de la violence entre les deux pays. D’autres nations et leurs alliés pourraient être amenées à choisir leur camp, ce qui pourrait potentiellement, entraîner une confrontation nucléaire.

Mais les hostilités entre Israël et l’Iran ne seraient pas limitées à une guerre régionale, et elles auraient probablement des conséquences globales profondes et entraîneraient de graves dégâts pour les Etats Unis.

Barack Obama, cependant, peut prendre une place de dirigeant historique et empêcher ce scénario d’apocalypse. Il a été élu comme l’annonciateur d’une ère nouvelle de rapprochement entre des nations hostiles. Pour atteindre ces objectifs, l’administration des Etats Unis doit commander en Israël, le contraindre à accepter un régime de désarmement nucléaire dans notre région, et l’obliger à ouvrir toutes ses installations nucléaires, biologiques et chimiques, ainsi que ses sites de lancement de missiles à une inspection internationale. Il en va de même pour l’Iran et pour les autres états du Proche Oient.

Les Etats Unis et Israël sont des alliés – un mantra repris par quasiment tous les politiciens étasuniens, mais sans l’analyser soigneusement. Il y a une « relation spéciale », non pas au sens conventionnel du terme, comme l’emploie l’ Aipac (the American-Israel Public Affairs Committee) : les Etats Unis financent et arment Israël, et celui-ci est le bénéficiaire (parfois) reconnaissant de la bienveillance étasunienne. Sans le soutien des Etats Unis, Israël serait ramené à la dimension d’une puissance d’importance mineure. Elle serait incapable de financer l’occupation, les implantations en Cisjordanie, et bien sûr, son arsenal nucléaire.

Avec de tels moyens de persuasion, l’administration Obama peut et doit imposer à Israël une politique de désarmement nucléaire.

Dans une région aussi instable que la nôtre, où les Juifs et les Musulmans revendiquent un lien direct avec le Tout Puissant et prétendent même parler en Son Nom, l’existence d’armes nucléaires est une menace grave pour la paix du monde. Cela est particulièrement vrai pour ce qui est d’Israël et de l’Iran, où des éléments, dans chaque pays, croient qu’Armageddon est un prélude à la rédemption. Certains de ces fondamentalistes religieux occupent même des postes gouvernementaux importants. C’est pourquoi l’administration Obama doit mettre en oeuvre une politique de non prolifération au Proche Orient à la fois à l’égard d’Israël et de l’Iran, et prévenir de la sorte les conséquences désastreuses d’une conflagration nucléaire.

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et voici l’article original :

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US must rein in Israel’s nuclear arms

Obama needs to spell it out to the Israeli government : your weapons of mass destruction are just as dangerous as Iran’s

The surprise announcement by Rose Gottemoeller, a US assistant secretary of state, that America would like every nation – including Israel – to sign the nuclear non-proliferation treaty (NPT) has sent shockwaves through Tel Aviv, confirming the fears (or hopes, depending on who you ask) that the Obama administration is initiating a major overhaul of its policy on nuclear proliferation in the Middle East.

The Israeli government will certainly challenge the Obama administration on this issue, as Israel is not likely to ¬co-operate, to put it mildly, with the state department’s new logical, fair-minded approach to non-proliferation.
It was none other than Avigdor ¬Lieberman, the Israeli foreign minister, who declared – with a quite a bit of ¬chutzpah – that the US government would adopt whatever policy Israel dictated. But Israelis should realise that the American president cannot be reduced to a puppet of the Israeli government.
Bearing in mind the possibility of an Israeli attack against Iran’s nuclear facilities, it is critical that the US pursue a robust non-proliferation policy, and demand that all countries in the region sign and implement the NPT. This is the only way to prevent another war in the Middle East.
When Israeli leaders talk about halting the Iranian nuclear programme, it is a barely concealed threat of a military strike. Just last month, the Israeli newspaper Ha’aretz published an article by its senior commentator for military affairs calling for Israeli military action against the Iranian nuclear project. When the most liberal daily paper publishes such an article, alarm bells should start ringing.
Israel pushed the Middle East into a race for weapons of mass destruction. In 1986, Mordechai Vanunu, the nuclear whistleblower, exposed the frantic bomb-making activity going on behind the walls of the Israeli nuclear facility in Dimona. Experts on nuclear proliferation estimate that Israel is armed with hundreds of atom and hydrogen bombs. Adding to this the biological and chemical weapons that Israel produces in the Nes Ziona biological institute, a frightening picture emerges : a state that is a powder keg of atomic, ¬biological and chemical WMD.
Today we know that Israel developed nuclear arms while deceiving the US government. President Kennedy was opposed to Israel acquiring or developing nuclear weapons because of the dangers to regional and global stability. But Israel successfully deceived the American inspectors sent to monitor the Dimona reactor.
An Israeli attack on Iran would be likely to produce catastrophic consequences, resulting in long-term escalation of violence between the two countries. Other nations and proxies could take sides leading, potentially, to a nuclear confrontation. But hostilities between Israel and Iran would not remain a regional war ; they would probably have profound global consequences and cause serious damage to the US.
Barack Obama, however, can assume a ¬historic leadership role and prevent this doomsday scenario. He was elected as the harbinger of a new era of rapprochement between hostile nations. To achieve these goals, the American administration needs to rein in Israel, compel it to accept a regime of nuclear disarmament in our region and oblige it to open all nuclear, biological and chemical facilities and missile sites to international inspection. The same holds true for Iran and the other states in the Middle East.
The US and Israel are allies – a mantra repeated by virtually all American politicians, but not carefully analysed. There is a "special relationship", though not in the conventional meaning of the term as used by Aipac (the American-Israel Public Affairs Committee) : the US finances and arms Israel, and the latter is the (sometimes) grateful recipient of American beneficence. Without US support, Israel would be reduced to a minor power. It would be unable to finance the occupation, the settlements in the West Bank and, of course, its nuclear arsenal. Using this leverage, the Obama administration can and should impose on Israel a policy of nuclear disarmament.
In a volatile region like ours, in which Jews and Muslims claim a direct link with the Almighty and even purport to speak in His name, the existence of nuclear weapons is a grave threat to world peace. This is particularly true with regard to Israel and Iran, where elements in each country believe in Armageddon as a prelude to redemption. Some of these religious fundamentalists even serve in key governmental positions. This is why the Obama administration must enforce a non-proliferation policy in the Middle East with both Israel and Iran, thus preventing the disastrous consequences of a nuclear conflagration.