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Crimes de guerre................suite

GAZA , du 6 au 12/10/2005

sous l’oeil apathique de la Communauté internationale

mercredi 12 octobre 2005

PCHR
Palestinian Centre for Human Rights
http://www.pchrgaza.org

Selon les 1ères investigations conduites par le PCHR il est 23h00 le dimanche 9
octobre lorsque les Forces d’occupation israéliennes (IOF) ouvrent le feu depuis la
frontière israélienne à l’Est de la ville de Deir Al Balah sur 3 jeunes palestiniens

Bassam Mohammed Suleiman Abu Gharaba, 15 ans, de Deir al-Balah, prend une balle dans le cou,
’Eissa Suleiman al-’Omour, 17 ans, de Deir al-Balah, prend une balle dans la poitrine l’autre dans
l’abdomen et Mohammed Suleiman Mohammed ’Edwan, 20 ans, de Rafah, prend une balle dans la
tête. L’IOF ne leur a prodigué aucun soin et les a laissé saigner jusqu’à ce que mort s’en suive.
Deux heures plus tard et faisant suite à une coordination avec l’IOF, une ambulance palestinienne se
présente sur les lieux. L’équipe médicale trouve trois corps baignant dans leur sang, à 20 mètres de la
frontière. Aucune arme n’a été trouvée sur eux ni dans leur entourage. Les 3 victimes sont évacuées
sur l’hôpital Al Aqsa de Deir Al Balah.
L’IOF a justifié ses tirs par le fait que ces trois jeunes se trouvaient tout près de la frontière et qu’ils
devaient porter des armes, l’un des trois ayant un sac à dos.
L’enquête fait ressortir que l’IOF a intentionnellement tué ces trois jeunes alors qu’ils auraient pu être facilement arrêtés ou que des moyens moins expéditifs auraient pu être utilisés
Le PCHR fait part de son inquiétude concernant ce crime qui démontre une fois de plus que l’IOF n’hésite pas à utiliser des moyens excessifs et sans aucun égard pour la vie des Palestiniens. L’IOF est parfaitement consciente du nombre accru de jeunes Palestiniens essayant de s’infiltrer en Israël pour y trouver du travail suite au départ des colons et à l’étranglement de la bande de Gaza dont les conséquences économiques sont particulièrement douloureuses

LES POSTES FRONTIERES Bien que l’IOF ait été redéployée autour de la bande de Gaza, le gouvernement israélien maintient l’occupation de la bande de Gaza par le contrôle de tous les postes frontaliers :
Rafah international à la frontière égyptienne, seul débouché possible sur le monde extérieur est resté fermé pour la 4ème semaine consécutive, aucun accord n’étant encore intervenu avec l’Egypte. L’IOF insiste sur le fait qu’il entend maintenir son contrôle sur tous les mouvements de personnes et de biens. Le nouveau poste de « Kerem Shalom » situé aux frontières de l’2gypte, d’Israël et de la bande de Gaza est maintenant opérationnel. Les 11 & 12 octobre des Palestiniens ont pu l’inaugurer pour se rendre en pèlerinage en Arabie Saoudite . Il y a quelques jours ce poste a été ouvert 7 heures pour résoudre le problème des gens bloqués de part et d’autre de la frontière. Seule issue possible pour les Palestiniens elle reste tributaire du bon vouloir de l’IOF ce qui interdit tout projet de voyage pour la population.
Beit Hanoun - Erez est resté fermé pour la 3ème semaine consécutive. Seul les Officiels de l’Autorité nationale palestinienne, les internationaux et les cas médicaux sérieux ont été autorisés à passer. Il fallait en avoir fait la demande au préalable . Le 13 octobre Erez est resté hermétiquement fermé en raison du nouvel an hébreu
Al Mentar - Karni - à l’Est de Gaza ville. Il a été rouvert le 9 octobre pour les échanges commerciaux. Selon Nabil Faraj, directeur du poste frontière, avant la dernière fermeture on enregistrait entre 40 et 50 camions chargés de denrées exportées en Israël et en Cisjordanie et 250 à l’importation. Or la capacité de traitement du poste est de 800 camions. Depuis le début de l’intifada - octobre 2000 - L’IOF impose ses heures de passage pour faire pression sur la population
Sofa - au N.E. de Rafah - a été rouvert le 10 octobre. Ce poste frontière est utilisé exclusivement au transport de matériaux de construction.
Ainsi la bande de Gaza est-elle transformée en une immense prison, l’IOF conservant le contrôle de l’espace aérien, de la côte et des autres points de passage moins fréquentés.
Léger assouplissement concédé aux pêcheurs
Du samedi 24 septembre au samedi 8 octobre, l’IOF a interdit la sortie en mer de toute la flottille de pêche de la bande de Gaza. De ce fait toute la population a été privée de sa première ressource naturelle qu’est le poisson, chargé de propriétés multiples pour le maintien en bonne santé. Au cours de ces deux semaines la marine israélienne a déployé un important dispositif empêchant toute sortie en mer.
35000 personnes dépendant directement et indirectement de l’activité de la pêche ont donc été paralysées en pleine saison de la sardine et alors que la pleine lune dispense généreusement sa lumière pour la pêche.
Depuis dimanche 9 octobre les pêcheurs ont donc été autorisés à reprendre la mer mais en restant tributaires de contraintes sévères de la part de l’IOF : ils sont survolés en permanence par des hélicoptères et escortés par des vedettes lance missiles. A plusieurs reprises l’IOF a fait usage de ses armes pour faire respecter la limite fixée unilatéralement par Israël à 9 miles de la côte alors que les accords d’Oslo fixent la limite des pêches à 20 miles.
Les sorties en mer ont été particulièrement risquées pendant toute la période de la seconde intifada de 2000 à 2005. le cumul des interdictions de sorties en mer avoisine une année pleine. Les limites de pêche ont varié au gré de l’OIF, le plus souvent limité à 6 miles de la côte. Ceci a eu pour effet que le stock de poissons a été totalement épuisé et qu’il n ‘est plus en mesure de se reproduire.
Le redéploiement unilatéral de la bande de Gaza est vu par la communauté internationale comme un pas vers la paix. En fait il ne fait que renforcer les pressions militaires israéliennes prises pour contrer l’intifada.