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Le cercle vicieux semble n’avoir pas changé de nature (ndlr)

Les premiers pas de Clinton n’augurent rien de bon (en anglais en 2è partie d’article)

Par Ramzy Baroud - Mercredi, 6 mai 2009 - 7h43 AM

mercredi 6 mai 2009

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Incongrue.

Il est difficile d’imaginer un mot plus approprié pour caractériser l’approche de la nouvelle administration étasunienne de la route vers la paix au Proche Orient.

Bien qu’il y ait peu d’indications montrant que l’administration précédente a véritablement essayé de jouer un rôle équilibré dans la mise au point d’une paix juste entre Israël et les Palestiniens, beaucoup espéraient – et quelques uns espèrent encore- que l’administration de Barack Obama ferait apparaître des bases toute différentes.

Cependant, si on s’en tient aux récents commentaires de la Secrétaire d’Etat Hilllary Clinton pour donner une indication générale quant à la politique de l’Administration à l’égard du Proche Orient, il y a peu de changements qui apparaissent à l’horizon.

Clinton a déclaré aux parlementaires étasuniens, le 23 avril dernier, que la clé de la paix entre Israël et les Palestiniens était Téhéran ; que si on ne se montrait pas ferme avec l’Iran, on ne pouvait attendre d’Israël qu’elle recherche la paix avec les Palestiniens. « Les deux choses vont main dans la main, » a-t-elle souligné.

Quelle approche étonnante à la construction de la paix ! Ainsi, pour faire régner la paix, Israël devrait engager avec l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas des « discussions » ayant pour objectif d’inspirer l’isolement de l’Iran, pour des raisons qui concernent entièrement les intérêts étasuniens et la « sécurité » d’Israël.

Alors que l’approche de Clinton est basée sur l’idée de convaincre Israël de participer à ses futures discussions de paix ; que propose Clinton aux Palestiniens, aux Arabes, et en fait à l’Iran, si ce n’est un bavardage permanent, une guerre froide régionale et des divisions sectaires ? Est-ce que le Proche Orient n’a pas eu plus que sa dose de ce genre de thérapie ? N’est-il pas temps de de remplacer de langage nuisible et de se s’attaquer à des engagements clairs, à la stabilité de la région et à la coopération économique ?

En vérité, il y a des preuves concrètes qui montrent qu’une politique étasunienne responsable dans la région pourrait réellement ouvrir la voie à un nouveau départ, qui se révèlerait finalement bénéfique pour les Etats Unis, en cette période d’effondrements économiques et de crises à répétition. Ainsi l’Iran a clairement annoncé ses intentions d’engager un dialogue avec les Etats Unis, le Hamas cherche ouvertement des interlocuteurs, et le Hizbullah – qui semble partisan de la stabilité au Liban - répond positivement aux ouvertures diplomatiques étasuniennes.

Cependant, il semble que la nouvelle administration étasunienne, malgré tous ses discours sur la bravoure, le courage et l’audace, n’a toujours pas la volonté ou la capacité de faire face à la conduite chaotique et destructive de Israël en Palestine comme dans le reste du Proche Orient.

Clinton aurait du utiliser un langage entièrement différent et adopté une approche totalement différente, si elle-même et son administration étaient vraiment intéressés à s’investir dans la recherche d’une paix juste, et non à quelques « discussions ». Plutôt que d’essayer de convaincre Israël de discuter avec les Palestiniens assez longtemps pour tromper les Arabes et s’aliéner l’Iran, elle aurait du s’occuper – et avec vigueur – de la politique de provocations exercée dans tous les domaines par le nouveau gouvernement d’extrême droite israélien.

Les dirigeants israéliens, confiant dans le statut de révérence dont jouit leur pays auprès des gouvernement occidentaux, qui les immunise contre toute critiques sérieuse, se sont mis à agir sans la moindre retenue.

Le ministre israélien des Affaires Etrangères, Avgdor Lieberman, reconnu par beaucoup comme un fasciste,est à la tête de l’offensive diplomatique israélienne, selon une stratégie employée et perfectionnée par les précédents gouvernement israéliens. Le but de cette offensive est de conditionner toute « concession » israélienne à des demandes spécifiques, dont la mise en oeuvre comporte le plus souvent tout autre chose que la paix et la stabilité.

Lieberman a déclaré au Jerusalem Post, le 23 avril dernier, que « il serait impossible de résoudre aucun problème dans notre région dans résoudre le problème Iranien. » On peut facilement deviner ce que signifie « résoudre le problème iranien » signifie et implique.

Cependant il ne faut pas oublier que c’est Lieberman qui a lancer sa dernière carrière en rejetant les résultats de la conférence d’Annapolis, et ne revenant à la Feuille de Route que parce que celle-ci ne demande rien à Israël jusqu’à ce que les Palestiniens aient définitivement résolu le problème de la « terreur ». Selon la définition des groupes terroriste en vigueur auprès d’Israël, qui inclut également le gouvernement palestinien élu, le véritable objectif de Lieberman est de relever Israël de toute obligation et de tout engagement relatif à la paix, qu’il s’agisse de dialogue ou même de simple discussions.

Lieberman ne se contente pas d’être préoccupé par les obligation – d’ailleurs largement discrétionnaires – placées sut Israël, mais encore par le choix des mots lui-même. « Au cours des deux dernières semaines, » a déclaré Lieberman, « j’ai eu de nombreuses conversation avec mes collègues partout dans le monde. Et tout le monde, savez-vous, vous parle comme si vous étiez en campagne : occupation, implantations, colons, ». Lieberman a qualifié cette façon de parler de « parler avec des slogans. »

Lieberman n’est bien entendu pas un excentrique isolé au sein du gouvernement israélien, mais représente à beaucoup d’égards l’opinion générale qui émerge en Israël, avec toutes ses tendances alarmantes.

Haaretz rapporte que le premier ministre israélien Netanyahu est mécontent de la tentative de l’Union européenne de soumettre un approfondissement de ses relations avec Israël à un engagement clair de celui-ci en faveur d’une solution à deux états. « La paix n’est pas moins importante pour Israël que pour l’Union Européenne, et rien n’oblige à à lier un rehaussement du niveau de nos relations au progrès du processus de paix. Nous sommes engagés dans une ré-évaluation notre politique. Qu’on ne nous bouscule pas,. » aurait déclaré Netanyahu au premier ministre tchèque en visite, Mirek Topolanek.

Netanyahu a eu la bonté de préciser ce qu’il entend par « paix dan l’intérêt d’Israël », en disant ’Si les israéliens ne peuvent pas construire de maisons en Cisjordanie, alors les Palestiniens ne devraient pas y être autorisés non plus, » en faisant allusion à l’expansion des implantation juives illégales et à la destruction des maisons Arabes.

Lieberman, d’autre part, a anéanti, selon ce que rapporte Ha’aretz du 24 avril, tout espoir qu’Israël finisse par trouver dans l’Initiative de Paix Arabe une base commune pour faire la paix. Il l’a rejetée, partiellement parce qu’elle stipule une juste solution au problème des réfugiés Palestiniens, conforme au droit international. En outre, il a appelé la communauté internationale à cesser de aire pressions pour la création d’un Etat Palestinien.

Israël ne veut pas seulement préserver son dispositif de contrôle de la Cisjordanie, continuer à annexer des terres arabes, et maintenir des implantations illégales en violation du droit international, mais il veut encore contrôler le langage employé, réduire au silence le moindre appel à la création d’un état Palestinien, et et conduire un monde en furie, y compris celui des Arabes, contre l’Iran. Et voilà pour ce qui est de faire la paix.

Devant une telle réalité, il serait souhaitable que Clinton et l’administration Obama abandonnent les vieux slogans usés et bellicistes de leurs prédécesseurs. S’ils sont réellement intéressés à une paix juste, qui a son prix par elle-même, alors chercher à convaincre Israël de rencontrer Abbas dans le seul but de duper les Arabes et d’isoler l’Iran ne peut pas être un début prometteur.

***Ramzy Baroud (www.ramzybaroud.net) est un auteur et éditeur de PalestineChronicle.com. Son dernier ouvrage est « La Seconde Inrifada Palestinienne ; Chronique d’un Peuple en Lutte » (Pluto Press, Londres).

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et voici le texte en anglais

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Clinton’s Unpromising Start - By Ramzy Baroud

Date : 02 / 05 / 2009 Time : 14:23

Incongruous. One can hardly think of a more suited term to describe the new US administration’s approach to peacemaking in the Middle East. Though there is little evidence that previous US administrations had genuinely attempted to play a balanced role in forging a just peace between Israel and the Palestinians, many hoped — and a few still hope — that Barack Obama’s administration would bring about new standards.

However, if recent comments made by Secretary of State Hillary Clinton suffice as a general indication of the administration’s Middle East policy, then little change is on the horizon.

Clinton told US legislators on 23 April that the key to peace between Israel and the Palestinians was Tehran ; that without getting tough on Iran, Israel could not be expected to pursue peace with the Palestinians. "The two go hand in hand," she emphasized.

What a baffling approach to peacemaking. In order for peace to prevail, Israel should engage Mahmoud Abbas’s Palestinian Authority in "discussions" aimed at inspiring the isolation of Iran, for reasons entirely pertinent to US interests and Israeli "security."

While Clinton’s approach rests on luring Israel into her proposed peace discussions, what is Clinton’s promise to the Palestinians, the Arabs, and indeed Iran but endless chatter, a regional cold war and sectarian divisions ? Hasn’t the Middle East seen enough of that ? Is it not time to relegate such detrimental language and focus on positive engagement, regional stability and economic cooperation ?

In fact, there is concrete evidence that supports the claim that a responsible US policy in the region could indeed usher in a new beginning, which would ultimately prove beneficial to the US in a time of economic meltdown and repeated crises. For example, Iran has made clear its intentions of espousing dialogue with the US, Hamas is openly seeking "engagement," and Hizbullah — which seems committed to Lebanon’s stability — is positively responding to EU diplomatic overtures.

However, it seems that the new US administration with all the gutsy talk of boldness, daring and audacity is still unwilling or unable to confront Israel’s chaotic and destructive behavior in Palestine and in the Middle East at large.

Clinton should have used entirely different language and adopted a wholly different approach if she and her administration were keenly interested in investing in a just peace, and not mere "discussions." Instead of trying to entice Israel to engage the Palestinians long enough to deceive the Arabs and alienate Iran, she should have dealt — and strongly so — with the provocative politics disseminated by Israel’s new right-wing government.

Israeli leaders, confident of their country’s revered status among Western governments, which immunes it from any consequential criticism, are lashing out left and right.

Israeli Foreign Minister Avigdor Lieberman, recognized in many circles as "fascist," is leading Israel’s diplomatic offensive, a strategy used and perfected by previous Israeli governments. The aim of the offensive is to condition any Israeli "concessions" on specific demands, whose implementation often elicits anything but peace and stability.

Lieberman told the Jerusalem Post on 23 April that it would be "impossible to resolve any problem in our region without resolving the Iranian problem." One can only guess what "resolving the Iranian problem" means and requires. However, it’s important to recall that it was Lieberman who launched his newest career by rejecting the Annapolis peace conference outcomes, reverting to the roadmap solely because the latter requires nothing of Israel until Palestinians completely crack down on "terror." Under Israel’s definition of terrorist groups, which also includes the elected Palestinian government, Lieberman’s true objective is to absolve Israel from any expectations pertaining to peace, dialogue or even simple discussions.

Lieberman is not only agitated by the largely discretionary requirements placed on Israel, but by the language itself. "Over the last two weeks I’ve had many conversations with my colleagues around the world. And everybody, you know, speaks with you like you’re in a campaign : occupation, settlements, settlers," said Lieberman, who described those using such language as "speaking in slogans."

Lieberman is, of course, not the eccentric loner of the Israeli government, but in many ways represents the emerging status quo in Israel, with all of its alarming tendencies. Haaretz reported that Israeli Prime Minister Binyamin Netanyahu is angry over an EU attempt at linking closer ties with Israel with the latter’s commitment to a two-state solution. "Peace is in Israel’s interest no less than it is in Europe’s interest, and there’s no need to make the upgrade in relations with Israel conditional on progress on the peace process. We are in the process of reviewing our policy ; don’t rush us," Netanyahu reportedly told visiting Czech Prime Minister Mirek Topolanek.

Netanyahu was helpful enough to elaborate on what he meant by "peace is in Israel’s interest," when he said : "If Israelis can’t build homes in the West Bank then Palestinians shouldn’t be allowed to either," in reference to the expansion of illegal Jewish settlements and destruction of Arab homes.

Lieberman, on the other hand, has dashed any hopes that Israel might find the Arab Peace Initiative a common ground for peacemaking, according to Haaretz, reporting on 24 April. He rejected it, in part, because it stipulates a just solution to the Palestinian refugee problem in accordance with international law. Moreover, he called on the international community to stop pushing for a Palestinian state.

Not only does Israel want to preserve its matrix of control over the West Bank, annex Arab lands, and maintain its illegal settlements in violation of international law, but it also wants to control the language, silence mere calls for Palestinian statehood, and lead a world of fury, including that of the Arabs, against Iran. So much for peacemaking.

Under such a reality, it behoves Clinton and the Obama administration to abandon the tired slogans and the old, belligerent policies of their predecessor. If they are indeed interested in a just peace, for its own sake, then luring Israel to engage Abbas only to trick the Arabs and isolate Iran cannot be a promising start.

***Ramzy Baroud (www.ramzybaroud.net) is an author and editor of PalestineChronicle.com. His latest book is, "The Second Palestinian Intifada : A Chronicle of a People’s Struggle" (Pluto Press, London).