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Mini tsunami ? (ndlr)

Les Etats Unis : il n’est pas nécessaire que les palestiniens reconnaissent Israël comme état Juif avant des pourparlers

Ha’aretz et Akiva Eldar - Dimanche, 19 avril 2009 - 18h30

dimanche 19 avril 2009

La position 19/04/09=$

http://www.haaretz.com/hasen/spages/1079213.html

La demande du Premier Ministre Benjamin Netanyahu que les Palestiniens reconnaissent Israël comme l’état du peuple Juif [ the state of the Jewish people – NdT ] comme condition pour reprendre des discussions de paix est inacceptable pour les Etats Unis, a déclaré le Département d’Etat au cours des visites effectuées au cours du week end par l’envoyé spécial George Mitchell à Ramallah et au Caire.

Le Département d’Etat a publié des déclarations selon lesquelles les Etats Unis continueraient à promouvoir une solution à deux états. A Ramallah, Mitchell a rencontré le Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas.

Les entretiens de Mitchell semblent également indiquer que les Etats Unis n’acceptent pas la position de Netanyahu selon laquelle la reprise des négociations devrait être reportée jusqu’à ce que la menace nucléaire Iranienne soit supprimée.

Alors que le Ministre de la Défense, le leader du Parti Travailliste Ehud Barak ne se soit pas exprimé publiquement sur ce sujet, ses associés ont déclaré samedi qu’il est engagé par le programme du parti [ the party platform – NdT ], qui soutient l’établissement d’un état Palestinien. Le programme de mentionne pas la reconnaissance par les Palestiniens d’Israël comme l’état du peuple Juif comme condition préalable à l’établissement d’un état Palestinien.

Barak, rapporte-t-on, s’oppose également à l’établissement d’un lien entre le processus de paix et la menace Iranienne et soutient un accord de paix régional qui comporte la prise en charge de cette menace [ that includes dealing with that threat – NdT ].

La demande que les Palestiniens reconnaissent Israël comme l’état du peuple Juif a été formulée pour la première fois il y a quelque 18 mois lors de discussions entre Israël et les Etats Unis avant la conférence d’Annapolis. Le ministre des Affaires Etrangères d’alors, Tzipi Livni, avait demandé que le communiqué final de la conférence mentionne une solution nation-état, une formulation destinée à neutraliser une demande Palestinienne pour le droit au retour des réfugiés.

Cependant, l’administration Bush avait accepté l’objection Palestinienne demandant que ce problème soit l’objet d’une négociation. La direction de l’OLP avait également dit aux Etats Unis qu’elle soutenait sans équivoque l’initiative de paix Saoudienne qui comporte une clause en faveur d’un « solution juste et acceptée » du problème des réfugiés, en accord avec la Résolution 194 de l’ONU.

Cette Résolution demande le droit des réfugiés à retourner dans leurs foyers à la plus proche date praticable et à un dédommagement pour ceux qui choisiraient de ne pas revenir. La réunion de la Ligue Arabe le mois dernier a ajouté à son communiqué final un commentaire selon lequel son initiaive ne comporte pas le droit au retour des réfugiés.

Quelques semaines avant sa mort en 2004, Yasser Arafat avait déclaré à Ha’aretz qu’il comprenait bien qu’Israël était un état Juif. Cependant, il a déclaré en de nombreuses occasions que la reconnaissance officielle de ce fait par l’OLP affecterait de manière négative le statut et les sentiments de la minorité Palestinienne en Israël. Il avait déclaré que ce n’était pas l’affaire des Palestiniens de définir l’identité d’un autre pays.

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Commentaires du Comité de rédaction

Une fois de plus, on se retrouve avec un serpent de mer, qui à vrai dire trouve son nid à la racine même du problème.

(a) Que signifie l’expression « Etat Juif » ? S’agit-il d’une expression appelée à fournir une référence juridique précise, par exemple un état dont les lois sont la transcription des codes figurant dans le Pentateuque ? Ou bien d’une référence culturelle concernant une majorité de sa population ?

( b) que signifie l’expression « Etat du peuple Juif » ? C’est ce qu’il y a de pire, à tous égards. D’abord, personne ne sait, de manière précise, ce que signifie « peuple Juif ». Ensuite, à supposer qu’on entende par peuple Juif l’ensemble de tous les êtres humains qui se reconnaissent comme Juifs, selon tel ou tel critère (religieux, culturel, biologique, etc.), une telle notion suggère un lien entre le fameux état et chacun des juifs de la planète. Cela est évidemment complètement intolérable. Ne serait-ce qu’en raison de la question qui sera posée, dans chaque pays, sur la loyauté de ceux de ses citoyens qui seraient Juifs. En outre, on peut tout à fait imaginer, si le critère retenu est la religion, que certains des enfants d’un couple Juif, se détachent de la religion. Cela arrive tous les jours. Que fait-on alors ? Ils perdent leur citoyenneté ? Tous cela est absurde, ou pire.

Alors, quittons pour une fois les faux nez. Tout le monde sait très bien de quoi il s’agit. Lors des dernières phases de l’ère impérialiste européenne, les Anglais, plus particulièrement, pouvaient, au nom de prétextes abracadabrantesques, installer une structure typiquement coloniale sans que personne entende les protestation (qui s’étaient pourtant élevés dès le début) des victimes. Et donc, on favorise l’établissement en Palestine d’un « foyer nationale juif », qui se transforme, de vive force et en en bousculant le peu de légalité sur lequel il s’appuie, en « état d’Israël ». Seulement voilà, l’impérialisme de droit divin des peuples européens s’est, depuis pas mal de temps, écroulé.

Et la direction sioniste se gratte à n’en plus finir la tête pour trouver une justification auguste à l’existence d’un « état d’Israël »

Ils ont fini par réaliser que la justification religieuse ne tenait pas. Il y a bien des siècles que, même parmi les croyants, personne n’ose plus invoquer un acte de propriété signé par la Bon Dieu.

Les souffrances, bien réelles celles-là, des juifs d’europe, auraient peut-être pu, comme l’a souligné Toynbee, justifier une compensation territoriale quelque part dans le centre-est de l’europe. Mais certainement pas dans un pays dont les habitant n’ont infligé aucun traitement ignoble aux Juifs, qu’ils ont même souvent bien accueillis.

Le seul point de vue raisonnable est de cesser de chercher à l’ « état dIsraël » une légitimation qui n’existe pas : c’est tout simplement une enclave coloniale installée par le monde occidental au coeur du monde arabo-musulman.

S’il faut trouver une solution, c’est pour permettre à aux habitants de la Zone Sioniste de Palestine de vivre en paix dans la régions du Proche Orient, en bonne intelligence avec ses voisins qu’ils doivent donc, et là il y a urgence, cesser de considérer comme un ramassis de peuples inférieurs.

Par ailleurs, il faudrait peut-être cesser d’invoquer la « menace nucléaire iranienne » !

Quand donc les iraniens ont-ils menacé quiconque (sauf bien entendu à titre de mise en garde pour une réplique à une agressions dont ils seraient victimes) ? Entre le régime de Tel Aviv et celui de Téhéran, lequel a le plus brillant palmarès en matière d’agressions diverse et de guerres préventives ?

Pour quelle raison les Iraniens devraient-ils, seuls de toute la planète, ne pas avoir les mêmes droits que quiconque à se doter d’un capacité de dissuasion, nucléaire le cas échéant ? Tout ces discours seraient risibles, si les précédents, que nous n’avons quand même pas déjà oubliés, du Liban en 2006, et de Gaza il y a trois mois, ne les rendaient inquiétants.

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et voici l’original en anglais :

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Sun., April 19, 2009 Nisan 25, 5769

U.S. : Palestinians need not recognize Israel as Jewish state before talks

By Akiva Eldar

Prime Minister Benjamin Netanyahu’s demand that the Palestinians recognize Israel as the state of the Jewish people as a condition for renewing peace talks is unacceptable to the United States, the State Department said during special envoy George Mitchell’s visits over the weekend to Ramallah and Cairo.

The State Department released statements saying that the United States would continue to promote a two-state solution. In Ramallah, Mitchell met with Palestinian Authority President Mahmoud Abbas.

Mitchell’s talks also seem to indicate that the United States does not accept Netanyahu’s position that the renewal of negotiations should be postponed until the Iranian nuclear threat is removed.

While Defense Minister and Labor Party leader Ehud Barak has not spoken publicly on the issue, his associates said Saturday he is obligated to the party platform, which supports the establishment of a Palestinian state. The platform does not mention Palestinian recognition of Israel as the state of the Jewish people as a precondition for establishing a Palestinian state.

Barak also reportedly opposes linking the renewal of the peace process with the Iranian threat and supports a regional peace agreement that includes dealing with that threat.

The demand that the Palestinians recognize Israel as the state of the Jewish people was raised for the first time about 18 months ago in talks between Israel and the United States ahead of the Annapolis Conference. Then-foreign minister Tzipi Livni demanded that the conference’s closing statement mention a nation-state solution, a formulation meant to neutralize a Palestinian demand for refugees’ right of return.

However, the Bush administration accepted the Palestinian objection that the issue should be subject to negotiation. The PLO leadership also told the United States that it supported unequivocally the Saudi peace initiative that includes a clause in favor of a just and agreed-on solution to the refugee problem in keeping with U.N. Resolution 194.

That resolution calls for the right of refugees to return at the earliest practicable date and compensation for those who choose not to return. The Arab League meeting last month appended a comment to its closing statement that its initiative does not include the right of return for refugees.

A few weeks before Yasser Arafat died in 2004, he told Haaretz that he understood that Israel is a Jewish state. However, he said on a number of occasions that official recognition by the PLO of this fact would hurt the status and feelings of the Palestinian minority in Israel. He said it was not the Palestinians’ business to define the identity of another country.