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PALESTINE OCCUPEE ET RAVAGEE

Chronique de l’occupation

Jeudi, 16 avril 2009 - 10h47 AM

jeudi 16 avril 2009

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Numéro : 60

nombre d’entrées : 6

001

L’Iran dépose une plainte relative à des menaces à son égard de la part de l’entité sioniste

A la suite des commentaires récents venant du président Shimon Peres, selon lesquels le régime sioniste utiliserait la force militaire pour empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires, l’Iran a déposé une plainte officielle auprès des Nations Unies

L’Iran a qualifié les déclarations de Peres d’« illégales et impudentes », et pouvaient être interprétées comme faisant partie des préparatifs du régime siniste pour lancer une attaque contre les installations nucléaires Iraniennes.

La République Islamique a déclaré que ses installations nucléaires sont destinées à des buts pacifiques, comme la production d’électricité, et ne violent pas le Traité de Non Prolifération.

L’ambassadeur Iranien aux Nations Unies, Mohammad Khazaï, a envoyé une lettre à l’ambassadeur du Mexique, Claude Heller, l’informant que les menaces sionistes violent la Charte de l’ONU, et demandant que la communauté internationale y réponde.

Cette lettre intervient deux jours après que le président sioniste a déclaré que son régime emploierait la force si l’Iran n’assouplit pas sa position sur son programme d’enrichissement d’uranium.

Le président Iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré, lundi 13/04/09, que l’Iran n’arrêterait pas son programme nucléaire, et que son pays serait heureux de participer à des entretiens constructifs concernant son agenda nucléaire avec les 5 membres permanent du Conseil de Sécurité, la Russie, la Chine, la France, le Royaume Uni, et les Etats Unis.

Khazaï a déclaré que les menaces des sionistes sont « criminelles » car elles sont faites à l’encontre d’un pays souverain.

Khazaï a ajouté que ces menaces mettent en évidence « les intentions réelles des sionistes, et les intentions des fauteurs de guerre sionistes. »

[ commentaires : voici quelques phrases d’un article consacré par Ha’aretz au même sujet ( http://www.haaretz.com/hasen/spages/1078482.html ) :

« La lettre -envoyée par Khazaï à l’ONU – est arrivée deux jours après que Peres ait déclaré à la radio Kol Hai qu’Israël répondrait par la force si le président Iranien Président Mahmoud Ahmadinejad refusait d’assouplir sa position sur la poursuite du programme d’enrichissement d’uranium.

« Nous le frapperons » a déclaré Peres dans l’interview.

Un collaborateur du premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu, cité le mois dernier par le magazine Atlantic, a déclaré que le gouvernement étudiait l’emploi de l’option militaire. » ]

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Mercredi 15 avril 2009 – 13 : 10

http://www.imemc.org/article/59951

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002

Abbas émet des réserves sur le document Egyptien pour l’unité

Le président (de l’AP) Mahmoud Abbas a déclaré mardi 14/04/09 qu’il a un certain nombre de réserves par rapport à un document Egyptien qui propose un nouveau comité Palestinien chargé de préparer les élections présidentielles et législatives parallèles.

Ce document comporte également une proposition pour la création d’un comité qui aurait pour rôle la supervision de la reconstruction de la Bande de Gaza.

Le journal arabe Al Hayat, basé à Londres, rapporte qu’Abbas a demandé à l’Egypte d’apporter des modifications au texte de son initiative afin qu’il n’exclue pas l’OLP.

Abbas également déclaré que ces propositions de contiennent pas de soutien pour l’OLP et pour le gouvernement de Ramallah, qui est le gouvernement légitime et internationalement reconnu.

Il est vraisemblable que l’Egypte demandera au Hamas et au Fatah d’envoyer des délégués en Egypte pour discuter le document avant la reprise des discussions pour l’unité, prévues autour de la fin du mois.

IMEMC & correspondants – Mercredi 15 avril 2009 – 05 : 40

http://www.imemc.org/article/59947

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003

Dexia et les colonies juives : une pétition en ligne

Les ONG, syndicats, partis et communes signataires de la plate-forme « Palestine occupée – Dexia impliquée » lancent à partir de ce lundi 30 mars 2009 une pétition en ligne dans le cadre de leur campagne. Par ce biais, ils entendent recueillir un maximum de protestations contre la filiale sioniste de la banque franco-belge Dexia, qui finance l’occupation des territoires palestiniens en prêtant de l’argent aux pouvoirs publics des « municipalités » sionistes dans ces mêmes territoires. La colonisation de territoires occupés est proscrite par le droit international.

La pétition a été lancée ce lundi en présence, notamment, de Mario Franssen, d’Intal, de Bruno Buchet (PS), bourgmestre de Viroinval (première commune à avoir adhéré à la campagne), de Lieven Vanhoutte (FGTB) et de Michel Warschawski, militant israélien, fondateur de l’Alternative Information Center.

Ce dernier a justifié les actions de boycott pour trois raisons : 1. « pour venir en aide aux Palestiniens toujours sous occupation alors que la communauté internationale se complaît dans un silence lâche voire complice » ; 2. « pour clamer que le monde que l’on veut n’est pas celui régi par la loi de la jungle, la loi du plus fort, mais celui régi par le droit, qui suppose sanction quand il y a viol de ce droit » ; 3. « pour faire comprendre aux sionistes que l’impunité doit prendre fin, et cela peut être d’autant plus efficace que la société sionistes est sensible à ce que le monde pense d’elle ».

La plate-forme « Palestine occupée – Dexia impliquée » ne recommande pas, pour le moment en tout cas, que les clients de Dexia clôturent leur compte auprès de cette banque.

Source :
http://www.lesoir.be/actualite/monde/proche-orient-dexia-et-les-2009-03-30-698596.shtml
pour signer la pétition :
http://www.intal.be/fr/article/la-petition-enligne-de-la-campagne-dexia-est-lancee

Baudoin Loos - Le Soir.be

CCIPPP et Baudoin Loos - L e Soir.be - mardi 14 avril 2009

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7241

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004

Un homme courageux qui seul a fait front. Si seulement le monde l’avait écouté...

Tom Hurndall avait seulement 21 ans lorsque, selon les mots de sa mère, il a perdu sa vie par un acte simple, désintéressé, humain, écrit Robert Fisk.

Je ne sais pas si jai rencontré Tom Hurndall [1]. Il faisait partie d’un groupe « de boucliers humains » qui se sont rendus à Bagdad juste avant l’invasion anglo-américaine de 2003, le genre de personnes dont nous, journalistes professionnels, nous faisions un divertissement. Ecolos [2], et autres plaisanteries.

A présent je souhaiterais l’avoir rencontré car prenant en perspective tout le déroulement de cette guerre terrible, le journal de Hurndall (qui sera bientôt édité) révèle un homme remarquable avec de remarquables principes. « Je pourrais ne pas être un bouclier humain, » a-t-il écrit à 10 heures 26 le 17 mars depuis son hôtel d’Amman. « Et je peux ne pas adhérer à la conviction de ceux avec qui j’ai voyagé, mais la façon dont la Grande-Bretagne et l’Amérique prévoient de se saisir de l’Irak est inutile et met la vie des soldats au-dessus de celle des civils. Pour cette raison j’espère que Bush et Blair auront un procès pour crimes de guerre. »

Hurndall avait bien raison, non ? Ce n’était pas aussi simple que guerre ou pas de guerre, noir ou blanc, écrivait-il. « Ce que j’ai entendu et vu au cours des dernières semaines confirme ce que je savais déjà ; ni le régime irakien, ni les américains ou les britanniques, ne sont nets. Peut-être faut-il que Saddam s’en aille mais... la guerre aérienne qui est proposée est en grande partie inutile et ne fait pas de distinction entre civils et soldats en armes. Des dizaines de milliers de gens mourront, peut-être des centaines de milliers, juste pour épargner à quelques milliers de soldats américains d’avoir à combattre honnêtement, face à face. C’est une faute. » Ah, lesquels parmi mes collègues professionnels ont écrit ainsi à la veille de la guerre ? Peu d’entre eux.

Nous ridiculisions les Hurndalls et leurs amis comme « groupies » même après qu’ils aient brièvement visité la centrale électrique au sud de Bagdad et rencontré un ingénieur, Attiah Bakir, qui avait été horriblement blessé 11 ans plus tôt lorsqu’une bombe américaine a fait pénétré un fragment de métal dans son cerveau. « Vous pouvez maintenant voir où elle a frappé, » a écrit Hurndall dans un courrier électronique envoyé depuis Bagdad, « trouant la partie centrale de son front et enlevant totalement l’os. Au-dessus de la racine de son nez cassé, il y a juste une cavité avec de la peau abimée couvrant l’espace proéminent... »

Une image d’Attiah Bakir s’impose dans le livre, un homme distingué et courageux qui a refusé de quitter son lieu de travail alors que la prochaine guerre s’approchait. Il ne s’est tu que lorsque un des compagnons de Hurndall a fait l’erreur de demander ce qu’il pensait du gouvernement de Saddam. J’ai eu mal pour le pauvre homme. Les « donneurs de leçon » étaient partout ces jours-là. Parler avec n’importe quel civil était presque une folie criminelle. Il était interdit au Irakiens de parler aux étrangers. De là tous ces sanglants « donneurs de leçon » (beaucoup d’entre eux ont naturellement fini par travailler pour des journalistes à Bagdad après le renversement de Saddam).

Hurndall avait un regard dépassionné. « Je n’ai vu nulle part dans le monde autant d’étoiles comme à présent dans les déserts de l’ouest de l’Irak, » écrivait-il le 22 février. « Comment un lieu peut-il être si beau et si marqué par la terreur et la guerre comme il va bientôt l’être ? » Face aux questions qui leur étaient posées par la BBC, ITV, WBO, CNN, Al-Jazeera et d’autres, Hurndall n’avait pas de réponse simple. « Je ne pense pas qu’il puisse y avoir une, deux ou 100 réponses, » a-t-il écrit. « À chacun sa réponse, mais aucun d’entre nous ne veut mourir. » Mots prophétiques que Tom devait écrire.

Vous pouvez le voir sourire, sans avoir l’air de penser à lui-même, sur plusieurs instantanés. Il est parti couvrir le centre de réfugiés d’Al-Rowaishid et s’est acheminé inexorablement vers Gaza où il s’est trouvé face à l’incommensurable tragédie des Palestiniens. « Je me suis réveillé à environ 8 heures dans mon lit à Jérusalem et j’y suis resté jusqu’à 9 heures 30, » écrit-il. « Nous sommes partis à 10 heures... Depuis lors, on m’a tiré dessus, j’ai été intoxiqué par des gaz, poursuivi par des soldats, des grenades assourdissantes ont été jetées à quelques mètres de moi, j’ai été touché par des éclats... »

Hurndall essayait de sauver les maisons et les infrastructure palestiniennes mais il a fréquemment été exposé au feu sioniste et semblait avoir perdu sa peur de la mort. « En approchant le secteur, ils (les sionistes) ont continuellement tiré des rafales d’une ou deux secondes depuis ce que je pouvais identifier comme étant un véhicule de combat de type Bradley... Il était étrange que tandis que nous nous approchions et que leurs armes tiraient, j’éprouvais des frissons le long de ma colonne vertébrale, mais rien de plus. Nous avons marché au milieu de la rue, portant des vestes orange vif, et l’un d’entre nous a crié dans un porte-voix, ‘nous sommes des volontaires internationaux. Ne tirez pas !’ Cela a été suivi d’une autre volée de balles, bien que je ne pouvais en identifier la provenance... »

Tom Hurndall était resté dans Rafah. Il avait seulement 21 ans lorsque — selon les mots de sa mère — il a perdu sa vie par un acte simple, désintéressé, humain. « Tom a été visé à la tête alors qu’il portait un enfant palestinien hors d’atteinte d’un tireur isolé de l’armée sioniste. » Mme Hurndall m’a demandé d’écrire une préface au livre de Tom et cet article est cette préface, pour un homme courageux qui a fait front et a montré plus de courage que celui dont rêvent la plupart d’entre nous. Oubliés les écolos givrés [2]. Hurndall était un homme de bien et de vérité.

[1] Tom Hurndall était militant de l’International Solidarity Movement. Il a été assassiné par un sniper israélien le 13 janvier 2004, à Rafah.
[2] « Tree huggers » [allusion à ceux qui protègent les arbres promis à l’abattage et qui sont considérés comme des trouble-fête]

source :
http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fiskrsquos-world-a-brave-man-who-stood-alone-if-only-the-world-had-listened-to-him-1656067.html
http://www.info-palestine.net/article.php3 ?id_article=6386

Robert Fisk - The Independent via Info Palestine

[ commentaire : vive les écolos givrés ! On n’en finit décidément pas de mourir en Palestine en portant secours à des enfants... ]

CCIPPP et Robert Fisk - The Independent via Info Palestine - mardi 14 avril 2009

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7236

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005

Une messe pascale contre l’oubli à Bar’am, village chrétien détruit du nord d’Israël

Bar’am envoyé spécial

C’est une église noyée dans la nature. Une chapelle perdue dans un champ de boutons d’or, sur une colline de Haute-Galilée, dans le nord de la Zone Sioniste. Chaque dimanche de Pâques, l’endroit connaît un miracle. Les paroissiens, invisibles en temps normal, affluent tout d’un coup de derrière les sapins et convergent vers le petit parvis pour se masser autour des piliers de la nef. Cette année encore, les hommes en costume, le visage grave, et les femmes bien mises ont suivi la cérémonie pascale, dans le culte maronite. Mais, ici, les chants de messe ont un parfum de ferveur et de fierté sans équivalent en Terre sainte. Car l’église est la balise de Bar’am, un village fantôme, dépeuplé et démoli par les troupes du jeune Etat juif, il y a près de soixante ans.
Son clocher signale la présence en contrebas d’un véritable lacis de ruines, enfouies sous les ronces et les herbes folles. Des morceaux de murets, un bout d’escalier, des façades en lambeaux : autant de révélateurs d’un passé prospère, interrompu par la première guerre arabo- sioniste et ranimé, à chaque cérémonie, par les prières des fidèles. « Cet endroit, c’est mon sang, c’est mon âme, dit Naheda Zahra, 47 ans, à la sortie de la messe. A chaque fois que je viens ici, je revis. »
Le calvaire de Bar’am commence le 29 octobre 1948, quand David Ben Gourion, premier ministre du prétendu « Etat d’Israël » proclamé six mois plus tôt, déclenche l’offensive Hiram. La cible est la zone frontalière avec le Liban, que le plan de partage de la Palestine - voté par les Nations unies en 1947 et rejeté par tous les pays arabes - avait attribuée aux Palestiniens. En l’espace de soixante heures, plusieurs dizaines de milliers de villageois sont jetés sur les routes de l’exil dans les combats entre les forces arabes et la Haganah, l’embryon de l’armée sioniste. Ces opérations, répétées sur tout le territoire de la Palestine mandataire, aboutiront à l’exode de 700 000 Palestiniens, qui lui vaudra le nom de Nakba ("catastrophe").

"RÉFUGIÉS SUR NOTRE TERRE"

A Bar’am, l’ordre d’expulsion tombe le 13 novembre. « Le commandant affirmait qu’il s’agissait d’une évacuation temporaire pour raisons de sécurité », raconte Khalil Badin, l’un des patriarches du village, âgé de 24 ans en 1948. Les 850 habitants se regroupent pour la plupart dans la localité voisine de Jish, dans l’attente du retour promis. Mais la consigne ne viendra jamais. Pour graver dans la pierre le rejet de leur pétition par la Cour suprême, l’aviation sioniste bombarde le village en 1953. « Tous les bâtiments ont été détruits, à l’exception de l’église, dit Khalil Badin. On a regardé l’attaque depuis un surplomb, que l’on appelle entre nous la colline des lamentations. »

Pendant quarante ans, les villageois multiplient les requêtes. A force de manifester, ils obtiennent le droit de célébrer des messes dans l’église et d’enterrer leurs morts dans le cimetière. Mais tous les premiers ministres sionistes rechignent à leur permettre de rebâtir leurs maisons : ils redoutent d’établir un précédent susceptible de conforter le « droit au retour » accordé par les Nations unies aux réfugiés palestiniens. Pour combattre la lassitude qui s’empare parfois des jeunes générations, l’association Al-Awda ( « le retour » ) est créée, qui organise des camps d’été. « Nous sommes réfugiés sur notre propre terre, nous n’oublierons jamais », dit Wassim Ghantous, l’un de ses responsables, âgé de 25 ans.

Dans ce culte des ruines, les jeunes chrétiens croisent parfois de jeunes juifs. Arguant de la présence, juste à côté de l’église, d’un temple antique identifié comme une synagogue, les autorités sionistes ont transformé Bar’am en parc national. A chaque shabbat, des touristes déambulent entre les colonnades. La brochure qui leur est remise consacre deux lignes à l’expulsion des villageois, qualifiée d’« évacuation ». Elle fournit d’amples détails sur l’histoire de la synagogue et sur l’inscription frappée sur son linteau. « Que la paix soit sur cette terre et toutes celles d’Israël. »

Benjamin Barthe Article paru dans l’édition du 14.04.09.

Source :
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/04/13/une-messe-pascale-contre-l-oubli-a-bar-am-village-chretien-detruit-du-nord-d-israel_1180014_3218.html
Benjamin Barthe - Le Monde

[ commentaires : ce village reviendra à la vie in cha’a Allah. Et si partout dans le monde, les gens se battent comme ils le peuvent pour ne pas permettre le triomphe de l’injustice. ]

CCIPPP et Benjamin Barthe - Le Monde - mardi 14 avril 2009

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7239

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006

Missions 148, 149 et 150 : avril 2009

Les trois missions se retrouvent à Tulkarem, Baqa ash Sharqiya et Irtah.
« Fayez nous emmène voir ses terres. Cultures à l’air libre ou en serres. Savante utilisation de l’eau : goutte-à-goutte et appareil de mesure de l’humidité de la terre. Pollinisation des tomates sous serre par abeilles « bio » ... mais à trois reprises, toutes ses plantations ont été arrachées ... » ...

mardi 7 avril

Départ à 9 h pour Tulkarem. A l’arrivée, réception inattendue dans l’élégant bureau de la municipalité ; nous sommes reçus par le maire et des conseillers. Nous serons par la suite guidés et hébergés par Fayez, responsable régional de l’organisation paysanne et accessoirement membre du PC palestinien.

Nous prenons la direction d’un village plus au sud - environ 25 km - Baqa ash Sharqiya. Le village est constitué de trois hameaux. Le mur passe au milieu de l’un d’eux. Six maisons sont de l’autre côté du mur sous total contrôle israélien. Une porte de passage est conçue spécialement pour ces six maisons. Une femme nous raconte comment maintenant, quand la porte n’est pas ouverte, elle doit faire 50 km pour aller voir sa fille alors qu’elle habite à deux pas de chez elle.

Seconde halte le matin. Le mur en béton. Peintures très noires symboliques. une inscription en gros « TO EXIST IS TO RESIST » . Repas de midi chez notre hôte.

Nous retournons sur le terrain, au sud de Tulkarem, cette fois pour constater les destructions de maisons causées par la construction du mur (qui prend la forme ici du grillage bardé d’électronique) : huit ruines et quatre maisons en sursis. Par curiosité, un groupe s’approche d’une porte dans la clôture (cette porte est ouverte seulement depuis 2007, 2 fois par semaine). Nous sommes alors près de la colonie d’Ephraim, non loin d’une usine chimique. Quelques minutes plus tard une jeep blindée arrive et franchit la porte. Les soldats nous interpellent. Nous reculons, mais nous trouvons pris en sandwich par un second véhicule arrivé par derrière. Les soldats sont armés. Des invectives sont lancées. On fait la sourde oreille. Un soldat ajuste des enfants qui jouaient au foot, ils s’enfuient… L’un de nous s’interpose. Il a le tort d’être arabe. Les soldats tentent de l’isoler du groupe. Nous résistons. Nous appelons le consulat auquel les soldats refusent de parler. Finalement, ils nous laisseront partir au bout d’une petite heure. Nous nous inquiétons pour Fayez et son enfant venu avec nous. Il nous répond que c’est « le quotidien des Palestiniens » et nous rappelle qu’il a fait de la prison à plusieurs reprises.

Retour chez lui à Irtah, faubourg au sud de Tulkarem. Soirée très chaleureuse. Nous dormons chez lui, à 14 !

Mercredi 8 avril

Fayez nous emmène voir ses terres. Cultures à l’air libre ou en serres. Savante utilisation de l’eau : goutte-à-goutte et appareil de mesure de l’humidité de la terre. Pollinisation des tomates sous serre par abeilles « bio ». En 2002, lors de la seconde intifada, l’armée a coupé ses canalisations d’eau et bouclé sa ferme. Après un recours en justice auprès de la Cour suprême sioniste, il a finalement récupéré l’accès à ses terres, mais à trois reprises, toutes ses plantations ont été arrachées, jusqu’à ce que le mur et sa zone de sécurité qui réquisitionnent ses terres soient définitivement achevés.

Il nous fait un vibrant et émouvant hommage à sa femme, Mona, petite et menue, qui a élevé les enfants, fait tourner la ferme et participé à l’organisation des femmes dans le village pendant qu’il était en prison. Un jour où il était prêt à abandonner, elle lui a dit de continuer. Il a répondu « Tu es folle ! » Elle a rétorqué « C’est toi qui es fou. On va tenir ».

Outre le mur (de béton à cet endroit) qui a mangé une partie de ses terres, les Israéliens de l’autre côté ont réclamé et obtenu le transfert d’une usine chimique polluante et dangereuse côté Palestinien, à nouveau sur ses terres. Depuis, onze usines-colonies se sont installées sur les terres des Palestiniens, malgré protestations et recours.

Les cas de cancers sont en augmentation dans la population. L’évacuation des eaux polluées de l’usine proche se fait sur les terres de Fayez et Mona. Nous l’avons vu de nos yeux. Désastre humain désastre écologique. Décidément « Israël » est un Etat voyou sans foi ni loi. Fayez a été l’objet d’une tentative de meurtre. La balle l’a raté de peu et il a été blessé par un éclat de pierre.

Adieux très émouvants une fois encore.

Les missions 148 et 149 sont terminées. Nous faisons le bilan en fin d’après-midi et nous respectons la coutume d’un repas pris en commun, joyeux malgré tout, dans un restaurant de Jérusalem. Certaines et certains retrouvent le plaisir d’un verre de vin rouge.

Peut-être « l’an prochain a Jérusalem » ? Palestine vivra !!!!

Les missions 148, 149 et 150.

Jeudi 9 avril, Tulkarm

La Palestine est une terre de Promesses, promesse d’abondance, promesse de survivance, promesse d’espérance.

Ce sol est infiniment riche a qui sait le travailler, pour qui a appris de ses pères et de ses grand-pères à le labourer, à l’arroser, à le récolter. Ses fruits, ses légumes, ses olives le nourrissent si Israël ne le spolie pas de 55% de ses terres, comme cela est arrivé a F. et M., son épouse, que nous avons rencontrés à Tulkarm.

A Tulkarm, le 9 avril 2009, F. nous fait visiter ses terres qu’il a reçues de son père et cultivées en agriculture biologique (on dit là-bas : organique) ; ses terres amputées, sans indemnisation bien sûr, de plus de la moitié de sa surface pour faire passer la barrière de séparation qu’Israël a construite après la 2ième intifada.

La barrière est une ligne infranchissable (excepté les portes plus fermées qu’ouvertes) qui ressemble à une autoroute ondoyante vue d’avion, mais qui, dans la chair palestinienne, est vécue comme un arrachement de son coeur ; chaque olivier multicentenaire arraché par les tracto-pelles pour laisser place aux 40 mètres de largeur de la barrière (double grille, double barbelés, piste de sable ratissée, piste pour les voitures blindées de l’armée) et 100 m de part et d’autre d’une zone inconstructible devenue un cimetière de gravats, de moellons et de pierres, comme mémoire de ce déracinement culturel.

F. et M. avec 5 enfants de 18 a 6 1/2 ans, ont eu une vie de souffrance sur la terre dont ils sont nés : expropriation de terres nourricières, emprisonnement du père plusieurs années, tentative d’assassinat, la chance d’un mouvement de tête à cet instant-la, l’a sauve de la balle tirée de l’usine sioniste implantée sur ses terres.

Mais F. et M. résistent ; l’un dans l’entraide aux agriculteurs dans le cadre du P.A.R.C (Palestinian Agricultur Relieve Committe), l’autre a initié dans le village de Tulkarm, pendant les 4 ans d’incarcération de son mari, un comité de femmes.

Et l’usine chimique, parlons-en ! Elle a été installée par le gouvernement sur des terrains tellement proches d’une colonie sioniste qu’une fronde d’habitants a obtenu le déplacement de l’usine en 1985 sur la commune de Tulkarm, en territoires Occupés. Depuis, 11 usines chimiques ont été implantées successivement et le taux de cancer dans le village a spectaculairement explosé, spectaculairement parce que l’ « occupation » de la Palestine -et, en France, on sait ce que l’occupation a été - n’est encore pour beaucoup, qu’un spectacle que l’on peut aller voir ou pas.

Partout, des peintures murales sur ce « Mur » lui-même qui coupe un village en 2, qui coupe une maison en 2, comme nous l’avons vu dans la région de Tulkarm. Et toujours, « Handala » : ce personnage que le dessinateur palestinien Naji AL-ALI, a crée à partir de l’image de la feuille de cactus.

Cactus qui pousse dans le désert, même sans eau, devenu le symbole de la résistance palestinienne et Handala qui l’immortalise.

La 150ème mission est arrivée sur place : premiers récits et un "billet d’humeur"...

Dimanche 5 Avril

On s’est retrouvé tous les 3, les volontaires de la mission 150 ce dimanche après midi et on a fait le programme de la semaine qui vient, mais on a surtout parlé de ce qui se passe en ce moment à Jérusalem même. Expulsion et démolition des maisons de palestiniens dans les quartiers de Shekh Jarah et de Silwan, (voir articles de La Croix et du Monde d’il y a quinze jours) (NDLR : voir aussi les récits de la 149ème mission).

On décide donc d’aller dès ce soir voir les copains des missions 148 et 149 dans le quartier de Shekh Jarah, au total 15 volontaires qui dorment dans 4 maisons et sous une grande tente sous une grande banderole « stop à l’épuration ethnique » ; le moral est au zéro car la décision de la cour suprême vient de tomber et l’appel a été refusé ; ce sont une vingtaine de maisons de refugiés de 48 qui vont être rasées pour construire des immeubles, 80 personnes à la porte. Les colons du voisinage sont déjà venus hier prendre les mesures des terrains, et on attend les bulldozers ou l’armée.

Les 2 ou 3 Palestiniens qui sont avec nous sous la tente, nous offrent des tisanes et ont une tête d’enterrement ; que vont devenir les familles ? Ils ne savent pas eux mêmes ce qu’ils feront. Jusqu’à présent, ils espéraient sans trop y croire gagner en appel. Que faire sinon rester sur place et passer la nuit à discuter. Les échanges avec le groupe de Drôme Ardèche, 148, 149, sont bien intéressants, mais ils n’ont pas le moral ; se sentent totalement impuissants et inefficaces.

Mais ils font du gros boulot d’information dans leurs villes.

J’apprends qu’à Silwan les bulldozers ont déjà démoli des maisons. Notre groupe risque d’être dans la même situation les jours prochains, à assurer une permanence pour être témoin de ce que va faire l’armée et attendre avec les familles.

T décide de rester dormir ici et B et G de rentrer à l’hôtel, après avoir salué S. , que nous avions vue à la journée de préparation et qui a eu droit a sa photo dans plusieurs journaux palestiniens après ses altercations avec les soldats au barrage. Voir ses notes dans mission 149.

Lundi 6 Avril

On passe voir les bureaux du centre d’information alternatif AIC de Michel Warshawski puis après une bonne discussion entre nous , notamment sur la question de savoir si c’est ici une guerre politique ou une guerre religieuse, nous partons en minibus faire un tour des colonies du côté de Bethléem, voir les autoroutes entre 2 murs, les routes de contournement et les routes parallèles de l’apartheid. Pour moi, voir de l’autre coté, les colonies de Har Homa et Beit Saoud, c’est impressionnant.

Ce qui me frappe par rapport à l’an dernier c’est surtout les constructions de plus en plus nombreuses, hautes et monotones ; et la proportion des soldats de couleur dans la vieille ville.

On envoie nos mails et on file à la tente de Chekh Jarah.

« Billet d’humeur »

le 6-04-09

J’arrive juste dans ce pays et voila ce qui me frappe.

Moi qui vient rencontrer des palestiniens dans un pays d’apartheid, c’est d’abord la société sioniste qui s’impose par - ce que j’appellerai - son « enflure ».

Enflure des bedaines de l’ « orthodoxe » grassement campé sur ses pieds qui foulent sa terre « promise probablement » !

Enflure de l’ego de l’askhenase, costume - cravate, un jour de shabat à l’entrée du Mur des Lamentations, que je surprends en train d’insulter et de repousser avec violence le -effectivement petit- soldat particulièrement bronzé de peau et qui lui tenait tête.

Je voulais un renseignement et seule témoin de la scène qui dura suffisamment pour que je m’impatiente, j’adresse un « please » au soldat, puis un 2ème « please » et un « stop », enfin ne supportant plus la violence du civil, j’ai haussé la voix avec un 3ème « please » et « stop », et, par dessus ma tête, à l’adresse du soldat, il a hurlé en détachant chaque mot : « it is my wall ».

Enflure de la colère et de la hargne du quidam israélien qui monte dans le bus de ville et engueule le chauffeur violemment... comme s’il était le puissant auquel un chauffeur ne répond pas ; un autre, plus tard, jeune, pantalon à plis - chemise blanche qui demande au chauffeur d’ouvrir la porte du bus en - dehors de l’arrêt et devant l’impassibilité du chauffeur, le menace de la parole et du geste.

Au bout de 2 jours, ce pays me donne l’impression qu’il ne lâchera jamais et que ce peuple est enflé de colère et de destruction. Aurait-il trop de suffisance pour être fort ? mais...ils sont armes.

B. m’a dit avoir vu des scènes identiques.

La rencontre le soir même, dans le quartier de Shrek Jarah, d’un palestinien épuisé de fatigue après des nuits de veille pour défendre sa maison menacée de destruction par les colons du quartier au-dessus, nous ramènent à l’humanité.

G.
[ commentaire : tout ça, on le sait, bien sûr, mais ces comptes rendus parfois maladroits ont l’irremplaçable saveur de l’authentique... ]

CCIPPP - mardi 7 avril 2009.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7203