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Intervention de Béatrice PATRIE lors de l’assemblée plénière de l’APEM à Bruxelles

Conflit israëlo-palestinien :"..... la guerre, c’est aussi la guerre de l’eau."

Mardi, 31 mars 2009 - 16h40

mardi 31 mars 2009

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« Ainsi que l’a fort justement rappelé Monsieur Hans Gert POTTERING, il n’y a pas de solution militaire aux crises du Proche Orient, il n’y a que des solutions politiques et à cet égard, l’APEM (Assemblée Parlementaire Euro-Méditerrannée) se doit de jouer pleinement son rôle de diplomatie parlementaire en tant que partie intégrante du cadre institutionnel de l’Union pour la Méditerranée.

Il nous est souvent donné de rappeler, à juste titre, les conditions d’un processus de paix qui doit aboutir à la création de deux états :

- levée totale du blocus de Gaza.

- cessation de la politique de colonisation menée par Israël.

- recherche d’un dialogue politique qui inclut l’ensemble des partenaires, notamment palestiniens.

En réalité, les enjeux de la paix sont plus nombreux qu’on ne le pense.

Parmi ceux-ci, l’un des enjeux de la paix sur lequel je souhaite insister : le contrôle de l’eau.

Pour Benjamin NETANYAHOU, il s’agit d’ailleurs d’un enjeu à ce point vital qu’il pourrait justifier à lui seul son hostilité à la création d’un état palestinien.

Les nappes phréatiques se moquent des frontières et s’étendent sous la Cisjordanie et le territoire palestinien. Leur partage ne relève donc pas de la géographie mais du rapport de force. Théoriquement Israël et l’Autorité Palestinienne se sont mis d’accord sur une répartition de l’eau. En réalité, les Palestiniens sont, de fait, réduits à la portion congrue. Selon un rapport de l’ONU, la consommation moyenne pour les Palestiniens de Cisjordanie est de 66 litres par habitant, soit 1/3 de moins que le minimum vital, et, coté israélien, la consommation moyenne est de 235 litres.

Par ailleurs, plus de 220 localités et villages de Cisjordanie ne sont pas reliés à un réseau de distribution d’eau, si bien que nombre d’entre eux sont obligés d’acheter de l’eau chaque été au marché noir, ou les prix sont 3 à 6 fois plus élevés que ceux payés par les Israéliens.

Les solutions envisagées, coté israélien, de construction de nouvelles unités de dessalement de l’eau de mer (250 millions d’€) ne sont pas convaincantes : consommatrices d’énergies, elles ne correspondent pas aux impératifs du développement durable. Coté prix, la facture risque, elle, d’être salée et de ne pas correspondre du tout aux moyens des plus modestes. Enfin, on ne sait pas dans quelles conditions les Palestiniens pourront bénéficier de cette eau.

Alors, quand nous parlons de dialogue politique, n’oublions pas que l’eau c’est la vie, et que la guerre, c’est aussi la guerre de l’eau. »