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Le mot « davantage » est lui même un aveu ! (ndlr)

Israel kidnappe 10 dirigeants palestiniens en Cisjordanie et menace de persécuter davantage les prisonniers palestiniens

« L’arme des lâches » (ndlr) - Lundi, 23 mars - 6h54 AM

lundi 23 mars 2009

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Source : CAPJPO-EuroPalestine

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Enragés par leur incapacité à écraser la résistance palestinienne malgré toute leur artillerie et leur sauvagerie, les dirigeants israéliens viennent de kidnapper 10 dirigeants palestiniens en Cisjordanie, et menacent d’infliger des châtiments barbares aux prisonniers politques. Que font pendant ce temps les grands représentants de la démocratie occidentale ? Ci-dessous l’appel de l’association Addameer.

Communiqué :

Adameer, Association pour le soutien au Prisonnier et pour les Droits de l‘Homme, condamne vigoureusement l’arrestation de dix leaders palestiniens qui ont été arrêtés par les forces Israéliennes d’occupation au cours d’un raid en Cisjordanie aux premières heures de jeudi 19 mars 2009. Adameer considère que ces arrestations sont une forme de punition collective en réponse à l’échec des conversations pour l’échange de prisonniers entre le gouvernement israélien et le Hamas, conversations qui ont capoté au Caire le 18 mars 2009.

Il y a parmi les leaders enlevés 4 membres du Conseil Législatif Palestinien, un ministre de l’éducation et un adjoint au premier ministre, plus d’autres leaders politiques, tous représentants du bloc pour le Changement et la Réforme, et supposés être alliés au Hamas. Les forces d’occupation israélienne ont justifié officiellement leur raid en déclarant que les hommes kidnappés étaient impliqués dans « la section administrative pour rénover le Hamas en Cisjordanie ». Mais, Addameer considère que ces hommes ont été kidnappés pour servir d’otages, et détenus par Israël pour exercer ultérieurement une pression sur le Hamas et obtenir des gains politiques à l’heure où l’administration israélienne sortante a un besoin désespéré de succès politique.

« Le but de ces arrestations est purement politique », a déclaré Sahar Francis, Directeur d’Addameer. « Il est impensable que le gouvernement israélien commence par s’engager dans un processus politique et dans des négociations avec le Hamas pour ensuite kidnapper 10 leaders politiques liés à ce mouvement, et les utilise pour un sordide marchandage. Ce n’est pas seulement une forme de punition collective. C’est une violation de la loi humanitaire internationale, et c’est aussi politiquement contreproductif ».

Parmi les leaders arrêtés il y a des membres du PLC, Ayman Daraghmen de Jénine, Azzam Salhab et Nizar Ramadan d’Hébron, Khaled Tafish de Bethléem – qui tous font partie du bloc pour le Changement et la Réforme, ainsi que Nasser Shaer, ancien assistant du premier ministre et Ministre de l’Education, et Mazen Ar-Rimawi, chef du Bureau pour le Changement et la Réforme et du bureau des députés de Ramallah.

Il y a également Adnan Asfour et Rafat Nasif, tous deux leaders politiques, affiliés au Hamas. La plupart d’entre eux avaient connu la détention en Israël depuis 2006 et avaient été récemment relâchés. Addameer s’inquiète de la politique israélienne de plus en plus évidente, qui consiste à utiliser des prisonniers palestiniens comme pions pour tenter de marquer des points sur les plans politique et militaire.

Le 29 novembre 2008, le député de la Knesset Gilad Erdan a publiquement suggéré de transférer les prisonniers palestiniens – en particulier les membres du Jihad islamique et du Hamas – dans une prison non protégée et à ciel ouvert, située à proximité de la frontière de Gaza, une sorte de terrain d’atterrissage pour la plupart des roquettes Quassam lancées depuis la Bande (de Gaza). Le député israélien Erdan souhaitant que ces prisonniers servent de boucliers humains. Addameer se déclare choqué par de telles déclarations et souligne que l’utilisation de boucliers humains est interdite par l’article 28 de la Quatrième Convention de Genève. La dernière vague d’arrestations arrive au moment où le gouvernement israélien prépare la mise en application de sanctions contre les prisonniers du Hamas et du Jihad Islamique détenus en Israël, histoire d’obtenir la libération de Gilad Shalit.

Addameer est profondément inquiet de la décision du gouvernement israélien du 17 mars 2009 de créer un Comité Ministériel spécial chargé d’explorer les moyens légaux d’imposer ces sanctions et de dégrader notablement les conditions de détention des prisonniers considérés comme liés aux Hamas et au Jihad Islamique. Ce comité est présidé par Daniel Friedmann, ministre israélien de la Justice et comprend le procureur général Menachem Mazuz. Ce comité présentera ses premières recommandations au gouvernement israélien le dimanche 22 mars 2009.

Certaines mesures débattues comprennent l’interdiction et la réduction du nombre de visites des familles : ce que les détenus palestiniens de Gaza subissent depuis 2007, interdisant aux détenus du Hamas et du Jihad islamique la visite de la Croix Rouge (ICRC), leur déniant le droit de regarder la télé et d’écouter la radio, diminuant l’argent mensuel que les familles font parvenir aux prisonniers palestiniens et finalement les empêchant de continuer leurs études : tout cela est considéré par les autorités israéliennes comme des privilèges et non des droits. Ces propositions incluent aussi l’internement et le maintien des prisonniers du Hamas et du Jihad Islamique dans l’isolement.

Addameer considère que la mise en oeuvre de ces mesures est une forme de punition collective et réitère que ces méthodes bafouent le droit international. De plus, Addameer rappelle que selon la loi internationale sur les droits de l’Homme, tous les prisonniers jouissent de certaines protections et de certains droits et sont autorisés à avoir des contacts réguliers avec le monde extérieur, y compris les visites de leur famille, le droit d’un procès juste, des conditions de détention humaines et satisfaisantes, et il en est de même du droit aux études. Ils doivent être protégés contre la torture, contre les traitements dégradants et inhumains, conformément aux conventions de Genève, dont l’exécution doit être contrôlée par l’ICRC. Interdire aux prisonniers le droit aux visites de l’ICRC peut représenter un encouragement à d’autres mauvais traitements, qui sont le lot quotidien des prisonniers palestiniens.

Devant le risque de mise en œuvre de ces mesures illégales contre les prisonniers palestiniens Addameer lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle oblige Israël à dissoudre le Comité Ministériel spécial et renonce à son intention d’imposer des sanctions qui pourraient affecter les conditions de détention. Addameer rappelle à la communauté internationale que les centres israéliens de détention sont loin de répondre aux standards minimum internationaux. « Toute tentative qui aggraverait ces conditions risque d’avoir un effet largement négatif sur la santé physique autant que mentale des prisonniers palestiniens, qui souffrent déjà de leur isolement, de négligence médicale et de conditions de détention inadéquates » déclare Sahar Francis, le directeur d’Addameer.

Pour plus d’information : Bureau d’Addameer à Ramallah +972 (0)2 2960 446 / 2970136 ; Email : info@addameer.ps

(Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)

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