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PALESTINE OCCUPËE

Quand l’étagère est vide

par Ayman Quader – Bande de Gaza - Dimanche 22 mars 2009 - 19h52

dimanche 22 mars 2009

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Ahmad Saud Basal est un garçon de 11 ans, de Tuffah, un village du centre de la Bande de Gaza. Il habite une maison de deux pièces, avec ses 5 frères et soeurs, ses parents, et une grand mère. Les temps sont durs, bien plus difficiles qu’avant ; Le siège de Gaza dure depuis deux ans, et a été dévastateur, et ses effets continuent à se faire payer. L’enseignement, les soins de santé, l’économie : chaque aspect d’une vie normale est en ruines. C’est là le résultat d’une campagne de punition collective menée au mépris non seulement des lois et conventions internationales sur les droits de l’homme, mais aussi des valeurs fondamentales de toutes les grandes religions.

Ahmad et sa famille ne meurent pas de faim. On n’est pas en Somalie. Gaza n’a jamais fait partie de ce qu’on appelle « Le Tiers Monde ». Mais la hiérarchie des souffrances ne décrit pas la réalité.

En comparaison avec la situation antérieure, où il y avait des usines ouvertes, des fermes qui pouvaient apporter leurs production au marché, où les étudiants pouvaient travailler le soir à la lumière de l’électricité et non des chandelles, la vie aujourd’hui est devenue désespérée.

Le chômage a atteint le taux de 80%. Les prix, pour les fournitures de base, la nourriture, les vêtements, les médicaments, ont grimpé en flèche et obligent les gens à faire des prodiges pour survivre.

Dans une telle crise économique, les parents, même si cela ne leur plaît pas, doivent envoyer leurs enfants gagner leur vie.

Ahmad et sa soeur Hadia, qui a 10 ans, commencent tôt le matin et vont travailler avec leur père. Toux trois vendent du thé au marché. Pour une journée de huit heures, chacun des enfants gagne entre 6 et 10 sicles ( entre 2 et 3,5 $ ). Ajouté à ce que leur père parvient à gagner, la famille dispose ainsi de 12 $ par jour, ce qui n’est pas beaucoup lorsque la viande coûte 15 £ le kilo et les fruits, qu’Ahmad n’a pas goûté depuis un an, 3 $ le kilo.

Les colis de nourriture de l’UNRWA sont les bienvenus, mais les rations, distribuées 4 fois par an, sont restreintes : 30 kilos de farine, 5 kilos de riz, 5 kilos de sucre, 3 kilos de le,tilles, 6 litres d’huile, et parfois 5 boîtes de sardines de 250 g. Pour une famille de 8 personnes, c’est plutôt limité.

Les enfants comme Ahmad représentent les semences de l’avenir. Il est vrai que les Palestiniens ont acqui une formidable capacité de résistance aux duretés de l’histoire. Mais il n’y a pas à en faire une peinture romantique.

Les enfants, qui restent très sensibles aux circonstances et à l’environnement, ont besoin d’un environnement sain pour se développer, lutter, explorer le monde, jouer, espérer, et rêver. La captivité que leur impose le siège leur a volé cette liberté.

Restituer sa liberté à Ahmad et l’aider à guérir des privations qu’il a endurées reste un défi qui ne fait que commencer.