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PALESTINE OCCUPEE

Chronique de l’occupation

Dimanche, 22 mars 2009 - 19h 42

dimanche 22 mars 2009

Numéro : 44

nombre d’entrées : 5

001

Innocence perdue : Meurtres à Gaza

« Les soldats mangeaient des chips et du chocolat, et ils souriaient quand ils ont tué mes filles. Ma mère, ma femme et mes trois filles tenaient toutes des drapeaux blancs quand elles ont essayé de quitter la maison. Nous avons vu deux des soldats sortir de leur tank et nous leur avons dit que nous voulions partir.

Nous avons attendu et attendu leur réponse, mais nous n’avons reçu aucune réponse. Puis, à notre surprise, un troisième soldat est apparu et il a tiré comme un fou sur les enfants. »

Habib est un journaliste de 23 ans, basé dans la bande de Gaza, qui s’active pour faire connaître au monde la souffrance de son peuple. Zimmerman est
une journaliste américaine de 21 ans, déterminée à aider après avoir vu les crimes perpétrés par le régime colonial sioniste dans la bande de Gaza.

Ils sont devenus amis et unis dans la lutte pour ouvrir les yeux du monde sur les souffrances à Gaza devant lesquelles ils ferment souvent les yeux. Une histoire qui a attiré leur attention, c’est la catastrophe personnelle de Khaled Abd Rabbo.

Nous avons commencé notre voyage et avons difficilement atteint la ville de Abd Rabbo. Alors que nous conduisions, la voiture tanguait à droite et à gauche. Le terrain était plein de trous. Les Israéliens ont défoncé les routes avec leurs bombes, leurs bulldozers, et leurs tirs.

La terre a également été blessée. Un quartier autrefois aisé et tranquille s’est transformé en enfer sur terre. Nous n’avons vu que la dévastation et de nombreuses personnes agglutinées comme des mouches.

Notre voiture s’est arrêtée et nous avons descendu la rue jusqu’à la maison démolie d’Abd Rabbo. Khaled Abd Rabbo était là, assis sur les décombres d’une époque plus heureuse.

« Cette maison avait quatre étages, et un joli jardin. Elle nous apportait la paix et la tranquillité », a t-il commencé à nous dire. « L’armée coloniale était venue à la maison plusieurs fois auparavant, et la dernière fois, c’était en Mars 2008. »

Il explique comment ils ont envahi sa maison et ont enquêté sur lui et sa famille. « Ils n’ont rien trouvé. Je suis un officier de police dans le gouvernement de Ramallah, je n’ai rien à voir avec le Hamas. »

« Ce jour-là, quand ils sont partis, ils n’ont rien pris et n’ont fait de mal à personne », poursuivit-il. « Je me souviens, il était 12h50 heures, c’était le quatrième jour de l’invasion militaire terrestre quand l’armée a pris le contrôle de la région.

C’était un véritable champ de bataille et des milliers de personnes se retrouvaient piégées. Personne ne pouvait partir en raison des tirs excessifs des Israéliens, et les soldats continuaient à venir, et à venir, et à venir.

Et puis, les chars sont arrivés. L’un d’eux s’est installé à quelques mètres seulement de ma maison. Nous étions 25 et ils nous ont dit de partir », dit-il alors que sa voix tremblait et qu’il commençait à pleurer.

« Les soldats mangeaient des chips et du chocolat, et ils souriaient quand ils ont tué mes filles. Ma mère, ma femme et mes trois filles tenaient toutes des drapeaux blancs quand elles ont essayé de quitter la maison. Nous avons vu deux des soldats sortir de leur tank et nous leur avons dit que nous voulions partir. Nous avons attendu et attendu leur réponse, mais nous n’avons reçu aucune réponse. Puis, à notre surprise, un troisième soldat est apparu et il a tiré comme un fou sur les enfants.

Souad n’avait que 7 ans, Summer avait 3 ans et Amal n’avait que 2 ans. Ma mère a aussi reçu une balle, et je regardais tous ceux que j’aimais tomber à terre. Je leur ai hurlé d’arrêter ! J’ai couru dans la maison pour appeler la défense civile, les ambulances, n’importe qui qui aurait pu m’aider.

Pendant une heure, les blessés ont saigné et deux de mes filles ont été tuées en dépit du soi-disant cessez-le-feu. Personne n’a pu nous venir en aide à temps.

L’une des ambulances a essayé, mais les soldats israéliens ont arrêté le secouriste et ils l’ont forcé à se déshabiller. Ils ont ensuite bombardé l’ambulance et elle a été enterrée sous les décombres. Le secouriste s’est enfui tout nu sous les tirs.

J’ai quitté la maison avec d’autres membres de ma famille », continue Abd Rabbo.

« Nous avons mis ma mère dans un berceau. Je tenais Summer dans mes bras, et elle respirait encore, malgré sa blessure béante à la colonne vertébrale. Je me suis dit : ’Je ne peux pas laisser la petite Summer, même s’ils finissent par me tuer comme mes deux autres filles’. Je l’ai passée à mon frère et j’ai pris le corps de Souad dans mes bras et mon épouse tenait Amal quand nous avons quitté la maison.

Les soldats tiraient au-dessus de leurs têtes de façon incontrôlable et partout autour d’eux. Beaucoup de maisons avaient été démolies par les chars. Quand nous avons traversé l’une des routes, un homme a essayé de nous sauver, mais leurs tireurs d’élite l’ont vu et l’ont tué ainsi que son cheval.

Lorsque nous sommes finalement arrivés dans la ville de Jabaliya, nous avons vu que tout le monde avait amené des blessés. Nous avons été tellement choqués par ce que nous avons vu que nous avons jeté les corps au sol, et pendant une heure, nous sommes restés là, incapables de comprendre ce qui était arrivé à notre peuple. »

Lorsque nous lui avons demandé pourquoi ils avaient tué ses enfants, Abd Rabbo a répondu, « Je suis certain qu’ils étaient ivres, ou qu’ils avaient reçu l’ordre de tuer tout le monde y compris les enfants. C’était dans Haaretz il y a quelques jours, que beaucoup de rabbins avaient donné l’ordre de ne laisser personne en vie », a t-il expliqué.

« Je ne sais pas pourquoi, mes filles ont été tuées. Elles n’ont jamais commis de crime, c’étaient des enfants, elles n’ont pas tiré de roquettes sur la zone sioniste, mais le régime colonial affirme ne viser que ceux qui ont d’abord tiré sur eux. »

« Nous sommes des gens pacifiques, nous n’avons rien à voir avec les combats ou les roquettes. Je sais que si je vais au tribunal au sujet de ce qui s’est passé, l’armée sioniste fabriquera des milliers de prétextes pour faire apparaître ses soldats comme étant innocents. Ils l’ont fait avec beaucoup de d’autres cas avant », a t-il ajouté.

« Ce n’était pas une guerre entre deux immenses armées. De toute évidence, il s’agissait d’une guerre entre les civils et la quatrième plus grande armée au monde : celle du régime colonial sioniste. Mais ils n’ont pas appelé cela une guerre. Ils appellent cela une « opération ».

Une opération dans laquelle des dizaines de milliers d’habitants de Gaza ont été tués ou blessés, psychologiquement et physiquement : les dégâts n’ont pas seulement affecté les personnes, mais tout ce que vous pouvez imaginer. Pourtant, alors que les bâtiments peuvent être réparés et que la terre poussera à nouveau, la douleur d’Abd Rabbo ne diminuera jamais.

Il ne pourra plus jamais entendre les rires de Souad et d’Amal, mais il va sûrement entendre les cris de douleurs de Summer. Elle est maintenant paraplégique suite à ses blessures.

La seule chose qui fonctionne, c’est son esprit - un esprit qui se souviendra toujours du cauchemar qui est arrivé à sa vie. Au cours de sa première interview à l’hôpital, elle a raconté à Al-Jazeera la même histoire que nous a racontée Abd Rabbo.

Source : http://weekly.ahram.org.eg/

Traduction : MG pour ISM

ISM et Sameh A. Habib et Janet Zimmerman - Gaza - 21-03-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11500&type=temoignage≤sujet=Crimes%20de%20guerre

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002

Le 20 Mars, Manifestation de Solidarité avec Tristan à Ni’lin

Tristan Anderson, 38 ans, un citoyen américain, a été grièvement blessé lors d’une manifestation dans le village de Ni’lin, après avoir été touché à la tête par une cartouche de gaz lacrymogène de l’armée coloniale. Etant dans l’impossibilité de rendre visite à Tristan à l’hôpital de Tel-Aviv, les villageois de Ni’lin ont décidé de dédier la manifestation du 20 Mars à Tristan pour protester contre la violence incessante de l’Occupant

Après la prière du vendredi, de nombreux villageois ont marché en direction du centre-ville en scandant des slogans contre l’occupation et en soutien à Tristan. Plusieurs affiches avec des photos de Tristan ont été utilisées pendant la manifestation, demandant l’engagement de la communauté internationale dans les protestations contre la violence de l’occupation. Arrivés au centre-ville, les manifestants ont continué sur la rue principale en direction de l’entrée du village, où les soldats des forces coloniales étaient de service au barrage routier.

La manifestation s’est ensuite arrêtée à une bonne distance du barrage, car les gens avaient repéré que les soldats étaient en train de préparer leurs armes, et au lieu de cela, elle s’est dirigée vers le chantier de construction du Mur. Peu de temps après, l’armée a commencé à tirer des cartouches de gaz lacrymogènes, des balles de caoutchouc et des balles réelles de 22 LR.

Au cours de la manifestation, un militant Suédois a été légèrement blessé par une munition qui l’a touché à la mâchoire. L’armée s’est également enfoncée dans le village, en occupant une maison près de la route principale d’où ils ont tiré sur les manifestants présents dans les rues.

Deux jeeps de l’armée ont tenté d’entrer dans la ville, à proximité de la maison occupée, mais elles ont été empêchées de le faire par les barrages des manifestants. À un moment, les soldats ont délibérément incendié une voiture en tirant dessus des cartouches de gaz lacrymogène alors qu’elle était garée dans le jardin d’une famille.

Lors de la manifestation, les soldats de l’occupation n’ont pas utilisé de grenades lacrymogènes à longue portée, comme celles qui ont blessé Tristan et de nombreux villageois. La manifestation s’est terminée avec peu de blessés, contrairement aux semaines précédentes.

Quatre habitants de Ni’lin ont été tués depuis le mois d’août 2008, lors de ces manifestations hebdomadaires, et des centaines ont été blessés. Aujourd’hui, Tristan a été emmené dans le service neurologique et il est en soins intensifs. Il continue d’être dans un état critique.

Source : http://palsolidarity.org Traduction : MG pour ISM

ISM - Ramallah – 22-03-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11502&type=temoignage≤sujet=Non%20Violence

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003

Oum Al Fahim en grève, alors que des militants sionistes extrémistes confirment leu manifestation prévue mardi 24/03/09

Baroch Merzil et Itamar Ben Ghafir, deux sionistes extrémistes, ont déclaré, dimanche 22/03/09, que la manifestation qu’ils ont prévue pour mardi 24/03/09 dans la ville, majoritairement Arabe, d’Oum Al Fahim, aura bien lieu comme prévu. Les habitants Arabes de la ville et leurs organisations ont déclaré une grève générale.

Les sionistes extrémistes ont été autorisés à faire leur défilé dans les quartiers Arabes après un arrêt de la Cour en leur faveur.

Merzil et Ben Ghafir ont déclaré à la radio coloniale qu’ils mèneraient la manifestation comme prévu et feraient appel à la police pour « frapper fort contre toute tentative de les arrêter ».

Le Comité de supervision à Oum Al Fahmi a appelé les habitants Arabes et leurs partisans à protester et à empêcher les extrémistes, qui ne reconnaissent pas l’histoire et la présence Arabe, d’organiser leur défilé dans la ville

Samedi 21/03/09, la municipalité d’Oum Al Fahmi a déclaré une grève générale étendue à toutes les institutions, toutes les écoles, les unités économiques et les commerces.

Le Comité a appelé les groupes pacifistes israéliens à se joindre à eux pour former une chaîne humaine pour empêcher les extrémistes d’entrer dans la ville.

Les extrémistes prévoient de commencer leur processions dans les quartiers Arabes mardi 24 au matin à partir de 9 heures.

IMEMC & correspondants – Dimanche 22 mars 2009 – 11 : 50

http://www.imemc.org/article/59490

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004

Un membre Arabe du parlement sioniste harcelé par la police coloniale

Mohammed Barakeh, membre de la « Knesset » (parlement) sioniste, a été harcelé par la police coloniale, jeudi 20/03/09, pour avoir participé à une marche de protestation non violente l’an passé.

La manifestation en question a eu lieu à Nazareth, qui est une ville majoritairement chrétienne du nord de la Zone Sioniste, après que la police coloniale ait attaqué et outragé un certain nombre de « Palestiniens israéliens » (Palestiniens titulaires d’un passeport sioniste).

Barakeh a déclaré à Palestine News Network (PNN) que la police l’avait informé, jeudi 20/03/09, qu’il faisait l’objet d’une enquête pour avoir « entravé le travail de la police il y a un an et demie ».

L’enquête concernant ce parlementaire Arabe intervient au lendemain de la nomination de l’extrémiste Avigdor Lieberman au poste de ministre des Affaires Etrangères. Lieberman a demandé qu’un « serment de loyauté » soit exigé des israélo-Palestiniens, et demandé l’expulsion des Palestiniens, membres du Parlement compris comme Barakeh, qui se sont rendus dans d’autres pays Arabes.

Barakeh a qualifié cette enquête des forces coloniales de provocation destinée à intimider les israélo-palestiniens qui choisisse d’élever la voix en faveur des droits des Palestiniens. Il a déclaré à PNN « Si ce dont on m’accuse est de me ranger aux côtés de la lutte du peuple Palestinien, alors je suis fier d’être accusé. »

Il a également rejeté immédiatement l’accusation d’avoir « assailli la police sioniste », et déclaré que les faits qui s’étaient déroulés lors des manifestations de 2008 étaient clairs et bien connus : les forces coloniales ont attaqué sans provocation une foule non violente d’israélo-Palestiniens.

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Samedi 21 mars 2009 – 12 : 10

http://www.imemc.org/article/59483

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005


Trois blessés, dont deux étasuniens, lors de la manifestation hebdomadaire de Bil’in

Les habitants du village de Bil’in, situé près de la ville de Ramallah, ont défilé en direction du Mur d’Annexion, vendredi 20/03/09, apèes les prières du Vendredi. La manifestation a été rejointe par des militants pacifistes israéliens et internationaux.

Les manifestants portaient une énorme bannière condamnant la poursuite de la politique coloniale et les violences contre les civils, particulièrement à Jérusalem. La manifestation a commencé au centre du village et a appelé à l’unité nationale et à la résistance à l’occupation, puis s’est dirigée vers le Mur d’Apartheid construit sur la terre de Bil’in.

Une unité de l’armée coloniale derrière le Mur a empêché la foule de franchir la porte. L’armé a tiré des lacrymogènes pour disperser la foule, ce qui a provoqué des dizaines de cas de suffocation.

Au moins trois manifestants ont été blessés dans la manifestation d’aujourd’hui, parmi lesquelles deux manifestants venus des Etats Unis.

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Vendredi 20 mars 2009 – 15 : 48

http://www.imemc.org/article/59466