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PALESTINE OCCUPEE

Exactions, unilatéralisme : rien de tel pour attiser la haine envers l’envahisseur (ndlr)

Dimanche, 1 mars 2009 - 11h59 AM

dimanche 1er mars 2009

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nombre d’entrées : 6

001

Coincés entre le Mur et la Ligne Verte

« Ils ont commencé à casser les portes à 2 heures du matin mercredi dernier, avant d’entrer dans les maisons et tout casser », explique le maire de Jayyous, Mohammed Taher Shamasni.

« Les habitants ont été agressés, l’argent a été volé, des ordinateurs ont été confisqués, plus de 60 jeunes hommes ont été arrêtés et le village a été placé sous couvre-feu. Les soldats sont entrés dans ma maison et ont jeté par terre le contenu des placards et armoires », a déclaré Monsieur Shamasni à IPS.

Jayyous, une communauté agricole de 3 500 habitants, située dans le district de Qalqiliya au nord de la Cisjordanie, a été envahie par des soldats sionistes utilisant des chiens policiers et appuyés par des hélicoptères de l’armée.

Le village a été le théâtre de fréquents affrontements entre les jeunes, leurs sympathisants israéliens et internationaux d’une part, et les Forces d’Occupation Coloniale d’autre part. Des dizaines de manifestants qui protestaient contre les expropriations des terres du village par le régime colonial ont été blessés vendredi dernier par des soldats qui ont tiré à balles réelles, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.

En 2002, le régime colonial a commencé la construction d’une prétendue « barrière de séparation » (un ensemble de murs, de fossés et de clôtures), dont la majorité sur la terre palestinienne, afin de séparer l’État hébreu de la Cisjordanie. Cela faisait suite à une vague d’attentats-suicides menées par des militants palestiniens, dont certains d’entre eux étaient originaires de la Cisjordanie.

Certes, ils prétendent que le mur est principalement construit pour des raisons de sécurité, mais les Palestiniens et les organisations des droits de l’homme accusent la colonisation d’utiliser la sécurité comme un prétexte pour saisir d’énormes quantités de terres au profit des colonies illégales, et pour continuer ses violations des droits de l’homme.

Le tracé du Mur s’écarte sensiblement de la Ligne Verte, la « frontière » internationalement acceptée pour l’instant, en pénétrant à maintes reprises en Cisjordanie où il a englouti d’énormes étendues de terres fertiles palestiniennes.

La Ligne Verte a été établie le long de la ligne d’armistice de 1949 après la première guerre israélo-arabe. Elle était destinée à établir les frontières entre l’Etat juif nouvellement créé et un futur Etat palestinien.

La longueur totale du Mur est de 725 km, soit plus de deux fois la longueur de la Ligne d’armistice ou Ligne Verte. Lorsqu’il sera terminé, environ 14% du Mur sera construit sur la Ligne Verte ou en Israël, et 86% à l’intérieur de la Cisjordanie.

Avant la construction du mur, environ 30% de la Cisjordanie avait été expropriée pour les colonies de peuplement sionistes, les zones militaires et les réserves naturelles. 10 autres pour cent ont été confisqués et déclarés zone militaire fermée en 2002, alors que la construction du Mur commençait.

Environ 10.000 Palestiniens sont piégés dans les poches de territoire entre la Ligne Verte et le Mur de séparation. La plupart des Palestiniens sont incapables de franchir la Ligne Verte pour entrer en zone sioniste, où des milliers d’entre eux travaillaient pour gagner leur vie et vendaient leurs produits.

En outre, de nombreux Palestiniens dans les enclaves sont soit incapables, soit ont de grandes difficultés, à accéder au reste de la Cisjordanie pour l’éducation, les affaires, la santé ou voir la famille. Ils sont également tenus d’obtenir des autorisations des autorités coloniales afin de rester dans leurs maisons.

En outre, la majorité des agriculteurs à l’est du Mur sont incapables d’accéder à leurs terres agricoles dans les enclaves situées entre la Ligne Verte et le Mur car les Israéliens ont refusé de leur délivrer les laissez-passer nécessaires pour atteindre leurs terres, pour des raisons de sécurité.

L’économie de Jayyous a été ravagée. La plupart des villageois vivent de la culture des tomates, concombres, haricots, poivrons, avocats, goyaves, olives et agrumes.

A Jayyous, le Mur s’écarte de près de six kilomètres de la Ligne Verte. Au cours de sa construction, les sionistes ont déraciné 4000 oliviers et agrumes et exproprié 8 600 dunams (860 hectares) de terres appartenant à Jayyous.

Les agriculteurs du village sont séparés de 50 000 arbres fruitiers et oliviers, de la plupart de leurs serres et de six puits d’eau souterraine utilisés pour l’irrigation, selon le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA).

« 65% de nos terres agricoles ont été confisquées. Seuls 18% des agriculteurs de Jayyous ont reçu des laissez-passer pour franchir la barrière et accéder à leurs terres à proximité de la Ligne Verte. Les autres laissez-passer ont été refusés », a déclaré Sharif Khalid, un représentant des agriculteurs, à IPS.

« Avant la construction du Mur, il y avait 136 serres dans le village. Aujourd’hui, il n’en reste que 72. Des millions de dollars ont été perdus et de nombreux agriculteurs ont fait faillite », a déclaré Khalid.

Abdul Karim Khalid, un parent de Sharif Khalid, a perdu ses deux serres. Avec trois enfants à charge, la famille vit du salaire d’enseignante de son épouse. Les femmes à Jayyous comme ailleurs dans les territoires palestiniens, ont été forcées de gagner de l’argent.

« La situation sécuritaire, les taux élevés de chômage et de pauvreté ont contraint de nombreuses femmes à gagner leur vie puisque de nombreux Palestiniens ont été tués, emprisonnés pour des délits politiques ou ont perdu leur emploi », a déclaré Reem Abboushi, le directeur de l’Association des Femmes d’Affaires Palestinienne.

La colonie de Zufin a été construite sur des terres appartenant à Jayyous en 1989. Une autre colonie, Nofei Zufin, s’est élargie sur des terres confisquées au village.

Selon B’Tselem, organisation israélienne des droits de l’homme, le tracé du Mur de séparation a été construit aussi loin de la Ligne Verte principalement « pour laisser du côté sioniste du Mur les zones prévues pour l’expansion de la colonie et d’une zone industrielle voisine. »

En Juin 2006, en réponse à une demande déposée auprès de la Haute Cour de « justice » sioniste, l’Etat a reconnu que les projets pour la construction d’une zone industrielle pour Zufin avaient été pris en considération dans la planification du tracé. Le tribunal a ensuite ordonné la révision de la section sud-est du Mur.

Toutefois, seuls 250 hectares sur les 860 volés ont été rendus à Jayyous, et le nouveau tracé du Mur détruira à nouveau des terres agricoles et des vergers.

En 2003, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant au régime sioniste d’arrêter la construction de la barrière. La Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye a statué en 2004 que « les infractions résultant de ce tracé ne pouvaient pas être justifiées par des exigences militaires ou par des exigences de sécurité ou d’ordre public ».

Source : http://palsolidarity.org/ Traduction : MG pour ISM

ISM et Mel Frykberg - Jayyous - 28-02-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11330&type=temoignage≤sujet=Le%20Mur

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002

N’oublions pas le massacre d’Hébron, perpétré il y a 15 ans...

Le 25 février 1994, Baruch Goldstein, un médecin colon d’origine étasunienne installé à Kyriat Arba, colonie-forteresse fief de la colonie orthodoxe implantée à l’entrée d’Hébron, pénétrait dans la mosquée bondée d’Abraham (Tombeau des Patriarches- Haram Ibrahim), située dans la ville biblique d’Hébron en Cisjordanie.

Au cri de « Joyeux Pourrim », il vide trois chargeurs de 30 cartouches, à l’aide de son fusil d’assaut automatique, sur l’assistance constituée de quelque 800 Palestiniens en prière, tuant 29 personnes et en blessant 150 autres avant d’être battu à mort.

On peut lire sur la tombe de Goldstein : « Ici gît un saint, Dr. Baruch Kappel Goldstein, bénie soit la mémoire d’un homme juste et saint, que Dieu venge son sang, à celui qui dévoua son âme aux juifs, au judaïsme et au pays juif. Ses mains sont innocentes et son cœur est pur. Il fut tué en martyr de Dieu le 14 Adar, jour de Pourim de l’an 5754 (1994) ».

Les noms des martyrs assasinés :

Abdelhak Ibrahim AbdelHak Al Ja’bari, 55 ans
AbdelRahim AbdelRahman Abu Sneineh, 48 ans
Ahmad Abdallah Mohammad Taha Abu Sneineh, 25 ans
Ala’ Badr AbdelHalim Taha Abu Sneineh, 17 ans
Arafat Musa Yosef Borkan, 28 ans
Eyyad Hussein AbdelAziz Abuhadid Abu Sneineh, 22 ans
Hatem Nimr Khader Al Fakhouri, 26 ans
Kamal Jamal AbdelMughni Kafeisheh, 13 ans
Khaled Khalawi A. Hussein Abu Sneineh, 58 ans
Khaled Mohammad Hamzeh Al Karaki, 18 ans
Jameel Ayed AbdelFattah Al Natshih, 48 ans
Jabr A’aref AbuHadid Abu Sneineh, 11 ans
Mahmoud Saddek Mohammad Abu Za’nooneh, 49 ans
Marwan Mutlaq Hamid Abu Nijmih, 32 ans
Mohammad Ayyed Izzat Elatrash Abu Sneineh, 21 ans
Mohammad Kifah AbdelMuiz Zakaria Maraka, 11 ans
Mohammad Raji Zein AbdelKhalek Gheith, 47 ans
Mohammad Zeidan Hammoudah AbdelMajeed Jaber, 26 ans
Nimr Mohammad Nimr Mojahed, 34 ans
Raed AbdelMuttaleb Hasan Al Natshih, 20 ans
Rami Arafat Ali Al Rajabi, 11 ans
Saber Musa Husni Katbeh Badr, 37 ans
Salim Idreis Falah Idreis, 27 ans
Salman Awwad E’layyan Al Ja’bari, 37 ans
Sufian Barakat O’of Zahdeh, 21 ans
Talal Mohammad Dawud Mahmoud Dandeis, 26 ans
Tareq Adnan Mohammad A’ashour Abu Sneineh, 14 ans
Wael Salah Ya’kub Al Muhtaseb, 28 ans
Walid Zuheir Mahfooth Abu Hamdieh, 13 ans

[ commentaires : peut-on imaginer une inscription de ce style enjolivant la sépulture d’un malade qui aurait déchainé sa démence meurtrière sur des adeptes de la religion de Goldstein ? ]

ISM et Bissane - Hébron – 28-02-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11329&type=temoignage≤sujet=Histoire

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003

La Cisjordanie et le Mur de l’Apartheid

Le principal objectif de ce plan est de faire en sorte que l’identité palestinienne n’ait jamais d’autre frontière que celle avec la Zone Sioniste (ZS). Autrement dit, que la Palestine ne puisse jamais partager de frontière avec aucun autre pays du monde. Ainsi, on ne pourra changer aucun fait établi par le régime sioniste en ce qui concerne la terre et surtout l’implantation des colonies, qui, étant situées dans la Palestine occupée, sont illégales au vu du droit international.

Le régime colonial a changé la nature des territoires occupés depuis 1967. Plusieurs de ces opérations s’effectuaient depuis longtemps dans les zones où se trouvaient les communautés arabes palestiniennes et qui furent également isolées, de même que de nombreuses terres furent confisquées à leurs propriétaires palestiniens. On ne permet pas aux Palestiniens de créer ou de construire de nouvelles communautés sur leur propre terre. Seuls les sionistes y sont autorisés.

Le régime colonial a construit un nombre immense de colonies et tente d’installer un nombre important de juifs israéliens dans les territoires occupés, ce qui est une violation de la Convention de Genève qui ne permet pas à la force occupante de changer la nature du pays ou du territoire occupé. Actuellement, ce processus de croissance des colonies dans les territoires occupés se poursuit.

Afin d’asseoir des colonies incrustées dans les territoires occupés qu’elle revendique comme les siens, l’autorité coloniale a commencé à établir et à construire des postes de contrôle ou « checkpoints », mais ceux-ci furent également conçus afin de bloquer et de contrôler le flux normal de la vie sociale et économique des Palestiniens, ou, ce qui revient au même : afin de détruire l’ordre de la structure sociale palestinienne.

L’objectif est d’affecter la nature complète des territoires occupés et de transformer une zone qui est palestinienne par le biais de corps étrangers que sont les colonies israéliennes, en une seconde zone sioniste, en créant des communautés palestiniennes séparées les unes des autres, comme si ces communautés palestiniennes étaient des entités extérieures dans le territoire sioniste.

Ensuite, le deuxième pas fut la construction du Mur de l’Apartheid que le régime sioniste commença à construire dans les territoires occupés. Un mur qui serait 3 fois plus grand et deux fois plus haut que le défunt Mur de Berlin. Ceci n’est pas un mur qui vise à garantir la sécurité, mais un instrument pensé dans le but de s’approprier la terre. C’est un Mur qui servira à s’approprier 58 % de la Cisjordanie, afin de changer la nature du reste des territoires palestiniens, réduisant la grande majorité de la population à vivre dans des ghettos.

Le Mur en construction n’est pas construit sur la frontière, mais à l’intérieur de la Cisjordanie, occupant de la sorte de grands espaces, afin de s’approprier et d’annexer encore plus de territoires. La première partie du Mur est déjà terminée et construite dans les zones de Jénine, Tulkarem et Qalqilya. La seconde partie pénètre de 25 kms à l’intérieur de la Cisjordanie dans la zone de Salfit où est située la colonie d’Ariel.

Le Mur suppose l’enfermement de pas moins de 78 communautés palestiniennes, confinées de part et d’autre des grilles du Mur. Dans de nombreuses zones on peut observer la création de ghettos dans lesquels les communautés palestiniennes seraient enfermées par le Mur dans tous ses angles et directions, laissant seulement quelques portes qui s’ouvriraient uniquement quelques minutes chaque jour.

Ensuite vient la troisième partie du Mur, laquelle sera construite côté Est. A l’Est, il y aura un autre Mur, et le résultat immédiat de tout ce processus est la bantoustanisation, exactement la même méthode qu’on utilisa en Afrique du Sud avant la chute du système de l’Apartheid.

Ce que nous voyons ici c’est qu’il ne s’agit pas seulement de la création d’un mur. Ce que nous constatons ici, c’est qu’un processus débuta avec la construction des colonies, afin de poursuivre l’établissement d’un réseau de checkpoints ou de postes de contrôle et, plus tard, la construction du Mur.

Tout ceci a pour but d’annexer et de judaïser la majorité des territoires occupés de la Palestine.

Février 2009 - Mundo Obrero - Vous pouvez consulter cet article à :

http://www.pce.es/mundoobrero/mopl....
Traduction de l’espagnol : Assia B.

Info-Palestine et David Arrabali - Mundo Obrero - samedi 28 février 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6204

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004

Dès mars, un Tribunal Russell sur la Palestine

La guerre récemment menée par le gouvernement et l’armée sioniste à Gaza, déjà victime d’un blocus, remet en évidence la responsabilité toute particulière des Etats-Unis et de l’Union Européenne dans la perpétuation de l’injustice faite au peuple palestinien, privé de ses droits fondamentaux.

Il y a urgence de mobiliser les opinions publiques pour que les Nations Unies et les Etats membres prennent les mesures indispensables pour mettre fin à l’impunité de l’Etat d’Israël, et pour aboutir à un règlement juste et durable de ce conflit.

A l’appel de Ken Coates, Nurit Peled et Leila Shahid, et sous le parrainage d’une centaine de personnalités internationalement reconnues, il a ainsi été décidé d’organiser un Tribunal Russell sur la Palestine à partir du 4 mars 2009 à Bruxelles.

La Présidence de la Conférence a été confiée à Stéphane Hessel - Ambassadeur de France et à Ken Loach, cinéaste britannique.

Parmi les intervenants :
Ken Coates - Président de la Fondation Bertrand Russell pour la Paix
Nurit Peled - Prix Sakharov pour la liberté de pensée
Leila Shahid - Déléguée Générale de la Palestine auprès de l’Union Européenne, de la Belgique et du Luxembourg
Pierre Galand - Président du Comité Européen de Coordination des ONG sur la question de Palestine (CECP).

Qu’est-ce qu’un « tribunal Bertrand Russell » ?

Historiquement, le Tribunal Russell a siégé pour la première fois sous la présidence de Jean-Paul Sartre à Stockholm en 1967, sur l’agression du gouvernement états-unien à l’encontre du peuple vietnamien. Il est né de la volonté d’intellectuels révoltés par l’impunité intolérable des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam (Bertrand Russell, Lelio Basso, Guenther Anders, Jean-Paul Sartre, James Baldwin, Simone de Beauvoir, Lazaro Cardenas, Stokely Carmichael, Isaac Deutscher, Gisèle Halimi, Laurent Schwartz, ...).

Son objet était de « prononcer un jugement moral (tribunal des consciences) dans les cas où les lois en vigueur ne consentent pas de procès et de jugements normatifs ».

Le Tribunal Russell sur le Vietnam a eu un impact important dans l’opinion publique internationale en produisant un travail d’expertise rigoureux sur les crimes de guerre commis par les USA et en s’appuyant sur une médiatisation forte, grâce à l’appui de personnalités intellectuelles et artistiques reconnues et respectées.

Dans les années 70, le Tribunal Russell II, présidé par Lelio Basso, tint trois sessions à Rome, Bruxelles puis de nouveau Rome pour statuer sur l’impunité dont bénéficiaient les auteurs de crimes contre l’humanité en Amérique Latine (Brésil, Argentine, Chili).

Aujourd’hui, après deux ans de préparation, c’est un Tribunal Russell sur la Palestine qui va se mettre en place avec le même souci de rigueur et la même volonté de toucher l’opinion publique par un appui international le plus large.

Qui était Bertrand Russell ?

Bertrand Arthur William Russell (1872 - 1970) était un mathématicien, philosophe, homme d’engagements, de renommée mondiale. Il est considéré comme l’un des plus importants philosophes du XXème siècle.

Pourquoi...sur la Palestine ?

Le « Tribunal Russell sur la Palestine » vise à réaffirmer la primauté du droit international comme base du règlement du conflit palestino-sioniste. Il ne s’agit pas pour ce tribunal de dire le droit, d’autres instances faisant autorité l’ont déjà exprimé, notamment la Cour Internationale de Justice, dans son avis sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, analysant à cette occasion les dispositions pertinentes du Droit International Humanitaire et du Droit International des Droits de l’Homme ainsi que les dizaines de résolutions internationales concernant la Palestine.

Il s’agit de se pencher sur l’inapplication du droit alors même qu’il a été si clairement identifié. Notre entreprise commence là où l’avis de la CIJ s’est arrêté : identifier les responsabilités découlant de l’énonciation du droit, notamment les responsabilités de la communauté internationale. Cette dernière ne peut continuer à fuir ses obligations. Le récent conflit dans la bande de Gaza, et les violations massives du droit international par le régime sioniste rendent notre démarche d’autant plus nécessaire et urgente. Durant ce conflit, la population civile a été exposée à toutes les atrocités de la guerre : nulle part où se réfugier ou fuir, nulle organisation internationale pouvant les protéger, nul droit capable de servir de rempart contre les massacres, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Ce tribunal est dès lors une contribution à la longue lutte pour l’édification et la consolidation du droit international. Nous sommes les dépositaires de ce droit que des générations ont contribué à forger pour être l’expression de valeurs humaines et universelles. Les générations futures nous jugerons sur l’état dans lequel nous lèguerons ce droit. Le droit international ne peut être un instrument de la politique de deux poids deux mesures. Sa crédibilité repose sur le fait que son respect s’impose quelque soit l’identité de ceux qui le violent et celle des victimes de ces violations. Nous, société civile consciente que l’affaiblissement du droit annonce le règne de la violence avons décidé d’en être les premiers défenseurs. Le tribunal Russell sur la Palestine est à ce titre un acte citoyen. Intellectuels, militants de la paix, juristes, politiques, membres d’organisations internationales ont tous répondu à cet appel pour mettre en lumière les responsabilités qui incombent à nos gouvernements. Il ne suffit pas de dénoncer la violation du droit, il faut œuvrer pour y mettre un terme.

Or nos gouvernements pêchent non seulement par leur inaction mais aussi parfois en contribuant directement ou indirectement à la pérennisation de l’illégalité. Ce tribunal d’opinion mettra ces violations sur la place publique. Cette action vise à déclencher une prise de conscience de la lourde responsabilité de la communauté internationale dans la perpétuation de ce conflit. En espérant que cette prise de conscience puisse être salvatrice pour les peuples de la région et pour nous-mêmes.

Ainsi ce tribunal est aussi une pierre importante apportée par des personnes du monde entier à l’édifice de la paix. L’occupation est le principal obstacle à une paix juste et durable au Proche-Orient. Or l’impunité permet la perpétuation de l’occupation, ruine la perspective d’un Etat palestinien viable, prolonge l’injustice et mène inexorablement à la violence. En nous dressant contre cette impunité, à la continuation de cette injustice qui dure depuis plus de 60 ans, nous œuvrons pour que cette région soit promise à un avenir différent afin que Palestiniens et Israéliens, dont certains ont contribué pleinement à notre démarche, ainsi que l’ensemble des peuples de la région puisse jouir d’un avenir de paix, de coexistence et de sécurité.

20 février 2009 - Mediapart - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.mediapart.fr/node/34776

[ commentaires : une telle initiative va dans le bon sens, mais tard, très tard. ]

Info-Palestine et Velveth - Mediapart - samedi 28 février 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6195

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005

Si seulement Hillary Clinton se taisait !

Elle était censée s’abstenir de toute déclaration provocatrice de ce genre afin de faciliter la mission de Mitchell et d’éviter de placer n’importe quel obstacle sur son chemin, particulièrement alors que le nouveau gouvernement des États-Unis qui vient juste de prendre ses fonctions, avance comme dans un champ de mines dans une région explosive comme l’est le Moyen-Orient. Beaucoup éprouvent des doutes sur sa capacité à provoquer le changement promis et à améliorer l’image des Etats-Unis dans une région se plaignant des conséquences de leurs guerres en Irak et en Afghanistan.

Quand nous disons que les déclarations de Mme Clinton étaient provocatrices et déséquilibrées, nous voulons dire qu’elles interviennent dans une seule direction, c’est-à-dire blâmant la victime et soutenant les crimes et les massacres du boucher. Dire que les attaques de fusées palestiniennes ne peuvent pas rester sans réponse justifie tous les crimes sionistes dans la bande de Gaza, y compris le massacre de 1 350 êtres humains dont la moitié sont enfants et des femmes, la destruction de 6 000 maisons, et le déplacement de 50 000 personnes.

Pour être un négociateur honnête et neutre dans un processus de paix qu’elle voudrait rétablir, Mme Clinton doit traiter les faits sur le terrain avec une objectivité absolue et sans préjugé en faveur d’un tel ou un tel. Les faits sur le terrain, documentés avec des enregistrements et des photos, indiquent que les forces coloniales ont employé une force excessive contre des personnes désarmées, ont eu recours à des armes internationalement interdites comme les bombes au phosphore blanc, et ont délibérément visée les écoles de l’UNWRA [UN Relief and Works Agency] et les ont détruites sur les têtes des enfants et des femmes qui y avaient cherché refuge.

La secrétaire d’état n’a pas un seul mot pour critiquer les sionistes, n’a ni condamné leurs crimes, ni parlé des frontières bouclées ni de l’utilisation de la nourriture comme d’une arme de privation pour les 1,5 million de Palestiniens que l’agression récente a ramenés à l’âge de pierre. Aussi comment peut-elle être un négociateur acceptable et diriger un processus de paix, alors qu’elle prend de telles postures et partis pris provocateurs envers les massacres, les meurtres d’enfants, et la destruction des infrastructure du peuple le plus pauvre et le plus déshérité sur terre ?

Nous espérions qu’au moins Mme Clinton se tairait complètement et ne dirait rien jusqu’à ce que son envoyé Mitchell soit rentré et qu’elle a appris de lui quelles propositions et opinions il avait récoltées au près des dirigeants arabes rencontrés pendant sa tournée. Mais elle nous a déçus et elle a ouvert les lèvres pour proférer des mensonges et anéantir les espoirs de beaucoup dans la région d’un changement de politique extérieure des Etats-Unis sous la nouvelle administration d’Obama.

En tous cas, Mme Clinton a marché sur les traces de son président Barack Obama qui s’est abstenu tout au long de la période transitoire avant sa prise de fonction officielle, d’exprimer la moindre sympathie avec les victimes de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, sous le prétexte qu’il y avait un président à la Maison Blanche. Il a adopté la même ligne quand après s’être installé sur son siège de président, il a étalé son souci de la sécurité d’Israël en s’abstenant de condamner ses crimes et massacres.

C’est un mauvais début pour le nouveau gouvernement des Etats-Unis, et qui serait certainement contre-productif s’il n’y a aucun changement rapide dans les principes fondamentaux qui guident la politique extérieure des Etats-Unis dans la région, en se basant alors sur le dialogue objectif et le soutien à l’opprimé dont les droits sont garantis par les résolutions de la diplomatie internationale.

Traduction de l’anglais : Claude Zurbach

Info-Palestine et Abdel Bari Atwan - Al Qods Al Arabi - vendredi 27 février 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6194

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006

Union européenne - pays arabes : La Palestine sacrifiée ?

La Jordanie ambitionne de conquérir la présidence de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM) en mars prochain. Appuyée par le Maroc et soutenue par le Parlement européen, elle bat campagne pour la reprise du processus de Barcelone (UPM), boycotté par une majorité de pays arabes depuis les bombardements de Ghaza par le régime sioniste. Après le martyre de Ghaza, c’est la division au sein du monde arabe. Pour de simples strapontins dans les institutions euro- méditerranéennes !

A peine les bombardements contre Ghaza la Palestinienne suspendus qu’une autre guerre s’installe, cette fois-ci sur le terrain de la diplomatie. Moins visibles, les conséquences de cette bataille politique sont dramatiques autant pour la cause Palestinienne que pour l’avenir de la fragile Union pour la Méditerranée (UPM). L’agression sioniste contre Ghaza n’a pas fait que refroidir les relations entre l’Europe et les pays arabes ; elle a creusé des lignes de fracture au sein de la communauté des Etats arabes. Il y a ceux parmi les pays arabes tels l’Algérie et l’Egypte qui ont décidé de geler toute action ou participation dans les rencontres programmées de l’UPM. D’autres pays comme la Jordanie et le Maroc, de concert avec le Parlement européen (PE), estiment qu’il ne faut rien changer aux plan et calendrier de l’UPM.

Ainsi, le président du PE, Hans Poëttering, qui assure la présidence de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM) et le vice-président, le Jordanien Abdulhadi Majali (président du parlement jordanien), ont multiplié ces derniers jours les contacts diplomatiques tous azimuts pour assurer un succès à la prochaine session plénière ordinaire de l’APEM prévue les 16 et 17 mars à Bruxelles.

Le président du PE comme son vice-président tiennent à couronner de succès leurs mandats à la tête de l’institution. La Jordanie ambitionne par ailleurs à succéder au président du PE à la présidence de l’APEM. Le forcing de la Jordanie et du Maroc aux côtés des Européens pour la poursuite du calendrier de coopération euro-méditerranéenne apparaît comme une réponse à l’Egypte qui, au nom du groupe arabe au sein de l’UPM, a appelé, au lendemain des bombardements sur Ghaza, au gel de toutes les activités de l’UPM, dont celles de son assemblée parlementaire l’APEM, jusqu’au Sommet arabe de Doha prévu fin mars 2009. Cette date butoir est motivée par les craintes sur la nature du nouveau gouvernement sioniste qui sera mis en place en mars. Dans le cas d’un gouvernement qui comprendra l’extrême droite sioniste et les religieux (et c’est ce qui semble se dessiner), force sera de constater que l’espoir d’un Etat palestinien indépendant demeurera un mythe autant que le projet de l’UPM.

C’est dans de telles circonstances que le président du parlement jordanien a adressé le 9 février dernier une lettre à l’ensemble des membres de l’APEM leur annonçant la reprise du dialogue dans le cadre du programme euro-méditerranéen. Ainsi, le calendrier des activités indique plusieurs réunions allant de celle consacrée à l’énergie et l’environnement les 27 et 28 de ce mois, à celle de la commission économique les 5 et 6 mars et jusqu’à la réunion de la plénière de l’assemblée les 16 et 17 mars prochain à Bruxelles. Le boycott du dialogue euro-méditerranéen décidé par une majorité de pays arabes impliqués dans le projet euro-méditerranéen n’est pas une simple attitude de principe. Il exprime une réalité politique, puisque les tenants sioniste de la ligne dure (Likoud), ceux de l’extrême droite et les religieux sont opposés à toute idée d’un Etat palestinien dans ses frontières de 1967.

Rappelons que le Comité politique de l’APEM que préside la Française Tokia Saïfi a relevé, lors de sa réunion du 28 janvier dernier, que « la politique d’isolement de Ghaza a échoué sur les plans politique et humanitaire » et qu’il a demandé à Israël de « cesser toute action militaire qui pourrait mettre en danger la vie de civils et de lever le blocus imposé depuis plus de 18 mois ». Israël, comme à son habitude, a rejeté cet appel et maintient à ce jour le blocus autour de Ghaza. Israël disposant d’un siège permanent au secrétariat de l’UPM d’une part, et assurant la coprésidence du Comité politique de l’APEM d’autre part, fait comme si les décisions de ces deux institutions ne le concernaient en rien.

Ainsi, le forcing diplomatique exercé notamment par la Jordanie pour s’assurer la présidence de l’APEM frise le ridicule, pour ne pas dire l’insulte à la mémoire des victimes palestiniennes. Si les parlementaires européens ont quelques raisons d’insister sur l’intensification de la coopération euro-méditerranéenne, particulièrement après le rehaussement des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu en décembre dernier, ceux des pays arabes devraient sauver, au moins, la dignité de leurs peuples en conditionnant la reprise du dialogue euro-méditerranéen par celui du processus de paix israélo-palestinien.

C’est le plus petit acte de courage qui leur reste.

26 février, bureau de Bruxelles du Quotidien d’Oran

Info-Palestine et M’hammedi Bouzina Mohammed - Le Quotidien d’Oran - vendredi 27 février 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6206