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Lettre ouverte du Dr Hajo G. Meyer, Pays-Bas

à Madame Angela Merkel, Chancelière fédérale

Source : M.S. - Lundi, 9 février 2009 - 14h48

lundi 9 février 2009

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Madame la Chancelière fédérale,

j’aimerai m’adresser à vous comme ancienne collègue, car j’ai
fait comme vous des études en physique théorique et fut jusqu’en 1984, pendant 10 ans, à côté de mes collègues en chimie et en électronique, l’un des trois directeurs du laboratoire de recherche de Philips à Eindhoven, dans les Pays-Bas.

Cependant j’ai subi des épreuves bien différentes des vôtres. Comme juif allemand, j’ai survécu 10 mois à Auschwitz. A 14 ans j’ai dû émigrer en Hollande, parce que, comme juif, je ne pouvais plus fréquenter un lycée. En Hollande j’ai vécu 5 ans sous l’occupation allemande, avec, inclus, 10 mois à Auschwitz.

J’estime donc être en mesure, sans aucune exagération, de parler de discrimination, de haine raciale, d’être un paria, d’être humilié, empêché de poursuivre des études, etc. Contrairement à vous, je suis en mesure de m’identifier aux Palestiniens d’aujourd’hui, victimes des sionistes — et je vous prie, Madame Merkel, d’avoir présent à l’esprit que les sionistes ont aussi peu en commun avec les juifs, même s’ils se nomment juifs, que les nazis avec les Allemands —.

Que, comme plus haute représentante de l’Allemagne d’aujourd’hui, vous ayez un sentiment de culpabilité à cause de l’holocauste contre les juifs, est certainement justifié.

Ce sentiment est fondé sur votre héritage socio-culturel allemand, même si vous êtes d’une autre génération. La manière cependant selon laquelle vous estimez devoir exprimer ce sentiment de culpabilité m’apparaît, compte tenu de mon passé, totalement erronée !

Il y a un magnifique proverbe hollandais qui dit que « celui qui te révèle tes défauts est ton ami ». Dans cette mesure, vous n’êtes pas une amie de l’Etat d’Israël, car vous ne critiquez pas sa conduite, malgré une politique agressive qui ne mène à rien d’autre qu’à l’extermination des Palestiniens, et, ensuite, en dernière instance, à la destruction de l’Etat d’Israël lui-même, comme aussi de ses citoyens, psychiquement et même physiquement.

Je vous prie de tout cœur de réfléchir à mes propos, en ces jours où des centaines d’enfants, de femmes et d’hommes palestiniens sont assassinés cruellement par l’occupant israélien.

Vous la plus importante femme politique d’Europe, êtes l’une des rares personnes dans le monde qui puisse exercer une certaine pression sur l’Etat d’Israël en faisant suspendre temporairement l’accord d’association de l’Etat d’Israël avec l’Union européenne. Une mesure aussi recommandée par le « quartet » dont fait partie l’Union européenne [rapport du 25 septembre 2008].

Avec ma considération distinguée.