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International Jewish Anti Zionist Network

De Varsovie à Gaza (texte en anglais en 2è partie de l’article)

Mardi, 27 janvier 2009

mardi 27 janvier 2009

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http://www.ijsn.net/about_us/charter/

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Quoi ! Elle est assise à l’écart,
la Ville populeuse !
Elle est devenue comme une veuve,
Elle passe des nuits à pleurer
et les larmes couvrent ses joues.
Pas un qui la console
parmi tous ses amants.

(Lamentations, I,1 - 2)

La semaine dernière, après le meurtre de 1 400 personnes - dont 400 étaient des enfants – après avoir bombardé des hôpitaux et des mosquées, des universités et des dépôts de fournitures humanitaires, et des dizaines de milliers de maisons, Israël a déclaré un cessez-le-feu.

Une honteuse parade de dirigeants européens s’est immédiatement rendue à Jérusalem pour donner l’accolade aux meurtriers de masse et leur promettre leur soutien pour la poursuite du siège de Gaza.

L’objectif essentiel de ce massacre était de briser la volonté du peuple Palestinien jusqu’à ce qu’il se rende et accepte son destin de ramassis d’êtres humains de dignité inférieure. Le chef d’Etat-Major Moshé Yaalon avait déclaré en 2002 « Il faut faire comprendre aux Palestiniens, au plus profond de leur conscience, qu’ils sont un peuple vaincu. »
Les dirigeants européens soutiennent cet objectif, tout comme les administrations étasuniennes précédentes, tout comme les élites dirigeantes en Egypte, en Jordanie et en Arabie Saoudite, malgré la colère de leurs peuples. Nous attendons pour voir si l’administration Obama, qui vient d’être inaugurée, va rompre avec 60 longues années d’agression du peuple Palestinien, armée et financée par les Etats-Unis et l’Europe.

Nous pleurons avec le peuple de Gaza. Nous avons devant nos yeux les visages des enfants, des femmes et des hommes ; nous entendons leurs voix. Nous entendons également le silence des dirigeants des pays occidentaux, rompu de temps à autre par des platitudes évasives. Et cela nous rappelle le temps où le monde ne voulait rien voir pendant que c’étaient nos grands parents, nos familles qui étaient massacrées.

100 000 Palestiniens sont aujourd’hui sans abri à Gaza depuis ce mois de janvier. La plupart d’entre eux sont devenus des réfugiés en 1948 lorsqu’ils ont été expulsés à bout portant de leurs villes et de leurs villages. Maintenant ils sont de nouveau sans toit, même dans leur terre d’exil, au risque d’être complètement chassés de Palestine.

Et pourtant, le 27 janvier, pour la Journée du Souvenir de l’Holocauste, les dirigeants des Etats Unis et d’Europe se joindront pour honorer la mémoire de nos morts. Alors même que nous cherchons à rappeler et à honorer l’immensité de cette perte, nous nous efforçons de trouver les mots qui caractérisent l’hypocrisie de ces cérémonies, où ceux qui se taisent aujourd’hui rendent hommage aux victimes du silence d’hier.

L’écrivain radical Juif Walter Benjamin, mort en fuyant les Nazis, écrivait « pas même les morts ne seront protégés de cet ennemi, s’il est victorieux. Et cet ennemi n’a pas cessé d’être victorieux. » Le Troisième Reich a été battu, et cependant « l’ennemi n’a pas cessé d’être victorieux. » Le racisme, le meurtre de masse, et le génocide sont toujours des outils jugés acceptables pour conduire les affaires des états. Même nos morts ne sont pas à l’abri. Ils ont été convoqués, dérangés, tirés de leurs tombes collectives et contraints de témoigner contre leurs frères humains dans la souffrance, de confesser une haine qui leur était totalement étrangère et de se présenter comme justification à un nouveau cycle de souffrances en Palestine. Leurs fantômes ont été appelés à l’aide pour aider à déplacer d’autres juifs vivant dans des patries Arabes, et pour leur inculquer la même haine qui leur était étrangère, imposant à ceux d’entre nous qui viennent de terres Arabes de devenir des ennemis de notre propre mémoire et de notre propre passé.

Le parlementaire britannique Juif Gerald Kaufman a parlé avec consternation alors que les massacres avaient lieu à Gaza : « Ma grand’mère n’est pas morte pour donner une couverture aux soldats israéliens qui assassinent des grand’mères Palestiniennes à Gaza. » Nous partageons ce refus et nous voulons lui faire écho. Que la mémoire des Juifs massacrés par le régime Nazi ne serve pas de couverture pour la tentative de destruction du peuple Palestinien !

Bien que les canons soient aujourd’hui relativement silencieux, cet assaut génocidaire contre le peuple Palestinien n’est pas terminé. Le siège, le manque de nourriture et d’eau fraîche, les dégâts subis par le système d’évacuation des eaux usées, qui risquent d’entraîner des épidémies, et l’effondrement économique et la crise humanitaire persistent à Gaza avec le soutien sans faille des Etats Unis, de l’Europe et du gouvernement Egyptien.

Alors que le siège de Gaza continue, il en va de même du nettoyage ethnique de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, de la démolition des maisons, de la construction du Mur d’Apartheid, de la construction des implantations, de la dévastation économique des villages et des villes étranglées par les checkpoints, de l’assaut donné aux quartiers Palestiniens à Jaffa, à Akka, à Lydda, en Galilée et dans le Nagev, de l’emprisonnement de masse des Palestiniens (plus de 11 000), et de toutes le mesures petites et grandes par lesquelles Israël s’efforce d’écraser la volonté du peuple Palestinien et d’effacer sa présence de sa patrie ancestrale.

Confrontés à la menace d’annihilation en Europe, les Juifs ont résisté. Des ghettos aux camps de concentration, et à l’intérieur des oays sous occupation, les Juifs ont conduit la résistance au régime nazi. Aujourd’hui, du ghetto de Gaza aux bantoustans de Cisjordanie, et des quartiers de Jaffa et d’Akka aux ville partout sur la terre, les Palestiniens résistent à la tentative d’Israël de les détruire en tant que peuple. Le 27 janvier, honorer la mémoire de nos morts est pour nous inséparable d’honorer plus de 60 années de survie et de résistance Palestiniennes.

Ce n’est que lorsque le peuple Palestinien aura recouvré sa liberté que les morts reposeront en paix.
Nous pourrons alors célébrer tous ensemble une autre victoire de la vie.

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et voici le texte en anglais :

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How does the city sit solitary, that was full of people ! How is she become as a widow !...
She weeps sore into the night, and her tears are on her cheeks :
among all who loved her she has none to comfort her.
(Book of Lamentations)

Last week, after murdering 1400 people – of whom 400 were children – after bombing hospitals and mosques, schools, universities and humanitarian supplies, and tens of thousand of homes, Israel declared a cease-fire. A shameful parade of European leaders immediately went to Jerusalem to embrace the mass murderers and to pledge their support for the continuing siege of Gaza.

The primary purpose of this massacre was to break the spirit of the Palestinian people until they surrender and accept their fate as lesser human beings. As former Chief of Staff Moshe Yaalon said in 2002, "The Palestinians must be made to understand in the deepest recesses of their consciousness that they are a defeated people." European leaders support this goal, as did previous U.S. administrations, as do the ruling elites of Egypt, Jordan and Saudi-Arabia, despite the fury of their peoples. We wait to see if the freshly inaugurated Obama Administration will break with sixty long years of attack on the Palestinian people armed and financed by the U.S. and Europe.
We grieve with the people of Gaza. We see the faces of the children, of the women and the men ; we hear their voices. We also hear the silence of the leaders of Western countries, intermittently broken by evasive platitudes. And we are reminded of the time when the world turned a blind eye while our forebears, our families, were slaughtered.
100,000 Palestinians were made homeless in Gaza this month. Most of them became refugees in 1948 when they were expelled at gunpoint from their towns and villages. Now they are homeless again, even in their land of exile, and at risk of being driven out from Palestine altogether.

Yet on January 27, Holocaust Remembrance Day, the leaders of the U.S. and Europe will be joined in honoring the memory of our dead. Even as we seek to remember and to honor the immensity of that loss, we struggle to find words to convey the hypocrisy of these ceremonies, in which those who are silent today pay homage to the victims of yesterday’s silence.

The radical Jewish writer Walter Benjamin, who died while fleeing the Nazis, wrote, "not even the dead will be safe from the enemy, if he is victorious. And this enemy has not ceased to be victorious." The Third Reich was defeated, and yet, "the enemy has not ceased to be victorious." Racism, mass murder, and genocide continue to be accepted tools of statecraft. Even our dead are not safe. They have been called up, disturbed, dredged from their mass graves and forced to testify against their fellow human beings in pain, to confess a hatred that was alien to them and to offer themselves up as justification for a new cycle of suffering in Palestine. Their ghosts have been enlisted to help displace fellow Jews from Arab homelands, and to bequeath to them that same alien hatred, conscripting those of us descending from Arab lands to become enemies of our own memory and past.
The Jewish British MP Gerald Kaufman spoke in anguish while the massacres in Gaza were taking place : "My grandmother did not die to provide cover for Israeli soldiers murdering Palestinian grandmothers in Gaza." We share and echo that refusal. Let not the memory of Jews murdered by the Nazi regime serve as cover for the attempted destruction of the Palestinian people !

Although the guns are relatively silent, this genocidal assault on the Palestinian people is not over. The siege, the lack of food and fresh water, the disease-threatening broken sewage system, and economic collapse and humanitarian crisis persist in Gaza with the full support of the U.S., Europe and the Egyptian government. As the siege of Gaza continues, so does the slow ethnic cleansing of the West Bank and East Jerusalem, the home demolitions, the building of the apartheid wall, the settlement build-up, the economic devastation of the towns and villages strangled by checkpoints, the assault on Palestinian neighborhoods in Jaffa, Akka, Lydda, the Galilee and the Negev, the mass imprisonment of Palestinians (over 11,000), and all the large and small ways by which Israel is seeking to crush the spirit and erase the presence of the Palestinian people in their homeland.

Faced with the threat of annihilation in Europe, Jews resisted. From ghettos to concentration camps and within countries under occupation, Jews led resistance to the Nazi regime. Today, from the ghetto of Gaza to the Bantustans of the West Bank and from the neighborhoods of Jaffa and Akka to cities across the globe, Palestinians resist Israel’s attempt to destroy them as a people. On January 27th, honoring the memory of our dead is for us inseparable from honoring more than sixty years of Palestinian survival and resistance. Only when the Palestinian people regain their freedom will the dead rest safely. Then we will all celebrate another victory for life.