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Aveuglés par une trève-écran, n’oublions pas l’essentiel

Le calcul millimétré d’Israël a failli lui réussir

Mercredi, 21 janvier 2009 - 6h48 AM

mercredi 21 janvier 2009

La prise de fonction du Président Obama constituait, à coup sûr, la date limite des dirigeants israéliens pour mettre fin à leur offensive criminelle et dévastatrice sur la Zone de Gaza.

Cette date a été scrupuleusement respectée et, sur ce plan, pour Israël, l’objectif a été atteint. Il fallait, arriver au 20 janvier, sans qu’un soldat de Tsahal ne reste présent dans la Zone afin de se présenter en force tranquille, ayant achevé de « nettoyer » cette partie de la Palestine des « terroristes du Hamas » et ayant également détruit tous les moyens de communication et de ravitaillement de ce ghetto de 1 500 000 personnes - les 7 à 8 000 victimes massacrées ou handicapées à vie.

Tsahal dans un effet de propagande sublime, ouvrait même, la veille de la trève, une petite tente hopital sur la frontière est de la zone afin de montrer au monde entier, à grand renfort de propagande, combien grande était sa compassion et sa préoccupation du sort des victimes contre lesquelles il s’acharnait sauvagement la veille encore. Parallèlement, à quelques kilomètres de là, il interdisait à un convoi médical d’aller renforcer le dispositif sanitaire débordé dans la Zone de Gaza..

Ce que Tsahal n’avait pas prévu, c’était, malgré l’énormité des moyens matériels utilisés, l’immensité des destructions et la sauvagerie des massacres, la capacité de résistance des Gazaouis et la difficulté d’atteindre des objectifs sur un terrain où l’assailli était chez lui et le matériel lourd inneficace.

Ceci dit, et malgré les résultats partiels qui d’ailleurs ont frustré, et ils ne l’ont pas caché, les militaires, la trève a été, comme prévu établie à l’heure prévue.

Trève-écran : pourquoi ?

1) Parceque, Obama oblige, pendant quelques jours les regards vont être tournés vers les Etats-Unis et que les massacres de Gaza vont être relégués dans la rubrique « faits divers » des médias. Israël compte sur la faculté d’oublier.

2) Parceque, depuis plusieurs semaines on ne parle plus de la Palestine mais uniquement de Gaza et que, malgré toutes les exactions commises en Cisjordanie durant l’offensive sur Gaza, celles-ci ont été passées sous silence et que l’Autorité palestinienne en a profité pour soulager Tsahal de cette surveillance rapprochée en arrêtant en plus un nombre important de membres du Hamas.
Les combats ayant (provisoirement ?) cessé à Gaza, pas de scoops donc pas ou peu d’infos.

3) Parceque, du fait, d’une part, qu’ une plainte soit déposée par plusieurs centaines d’associations pour crimes de guerre et que, d’autre part, Amnesty International, La ligue internationale des Droits de l’homme et d’autres partenaires fassent pression sur le pouvoir politique français pour que, lui aussi, fasse le nécessaire et même l’indispensable pour faire condamner Israël, l’opinion publique va se sentir déchargée de poursuivre ses protestations, le combat ayant cessé et d’autres se chargeant des poursuites et des éventuelles sanctions.

4) Parceque les médias se garderont bien de vous dire que dans un dernier défi, à peine croyable, hier, Israël a prévenu qu’il exercerait un contrôle total de la reconstruction et que c’est lui qui délivrerait ou non les autorisations de reconstruire aux membres de la communauté internationale qui devront lui soumettre leurs plans et suivant son bon vouloir pourront ou non pénétrer dans la Zone de Gaza pour mettre en oeuvre la rénovation de celle-ci.

5) Parceque, la Communauté internationale qui a été si discrète pendant les combats, devient loquace et généreuse dès qu’il s’agit de financer la reconstruction.

Mais qui a détruit ? qui a saccagé ? qui a spolié et dépouillé sans vergogne les familles de leus biens allant jusqu’à arracher les bijoux des femmes assaillies ? Qui a rasé les infrastructures ? qui a défoncé les terres arables et les a arrosées de pétrole ou de produits les rendant impropres à la culture ?

En conséquence qui doit payer ? le contribuable européen appréciera, lui qui, à maintes reprises a contribué sciemment ou inconsciemment aux nombreux investissements réalisés (port, aéroport etc...), notamment dans la Zone de Gaza et réduit en ruines par un Etat terroriste hors normes. .

6) Enfin, cerise sur le gâteau, le passage sous silence quasi unanime de la proposition du chef du Hamas qui, depuis la Syrie, plusieurs jours avant l’offensive sur Gaza, avait fait des propositions raisonnables qui auraient au moins dû faire l’objet de négociations.

Mais NON, la stratégie était définie, les chenilles des chars étaient graissées, la durée était millimétrée, les élections législatives étaient en vue alors : TUE ! TUE !

Le devoir de mémoire s’impose, l’arbre ne dissimulera pas la forêt, les peuples sont mobilisés