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C’est en poussant ce cri, qu’au Moyen-Age, les chefs de guerre lançaient leurs hordes à l’assaut

TUE ! TUE !

Vendredi, 16 janvier 2009 - 6h05 AM

vendredi 16 janvier 2009

Les images insoutenables qui sont diffiusées en permanence par les chaînes arabes (tout de même, c’est le moins qu’elles puissent faire) et reprises, par milliers également, par des sites informatiques de plus en plus nombreux, frappent de plein fouet les spectateurs, internautes, téléspectateurs du monde entier.

N’entend t’on pas dire : "bien que ne comprenant pas ce que dit Al Jezeera, je reste « scotché(e) » devant les images que cette chaîne, entre-autres, diffuse en direct"

Bon nombre « d’indigènes de la République » ont renoué avec leurs voisins mieux branchés pour pouvoir passer un moment ensemble à regarder ces images auxquelles ils n’ont pas accés sur leur propre « bouquet » si mal fleuri de fleurs flêtries piquant du nez et contemplant d’un air angoissé la proche poubelle qui les attend.

Tous les journalistes du monde, tous les rédacteurs « en chef » ont, eux, accés à ces projections en temps réel mais, l’esprit cadenassé par des instructions formelles, parfois par des convictions personnelles partisanes, par la peur de perdre quelques abonnés communautaristes et racistes, ils gardent soigneusement enfoui dans un recoin de leur coffre-fort neurotique, ce qui devrait constituer la première page de leur canard plus enchaîné que jamais à un actionnariat tout puissant et gardien du temple sacré dans lequel se rabougrissent, de plus en pus, les bedonnants « milieux bien informés » et si mal informant.

Même le déchaînement d’une armée transformée en rouleau compresseur meurtrier, robotisée par une éducation militariste inhumaine et outrancière et un endoctrinement fanatique dont la notion de vie ou de mort « de l’autre » n’a pas sa place, ne les émeut pas car, chez ces gens là, Monsieur, on ne pense plus : on compte et le petit doigt sur la couture du pantalon, on obéit ! On sait que les soldats de Tsahal, une fois leurs forfaits accomplis partent se désintoxiquer dans quelques paradis sur le territoire du plus grand des « non-alignés » ; on sait, oui mais on enfouit !

Depuis quelques jours cependant, ces médias, se rendant compte que leur soi-disant information dispensée n’est plus crédible, prennent conscience que les auditeurs, lecteurs, spectateurs ne sont plus dupes, descendent dans la rue et ne s’intéressent plus guère dans le fouillis des pages surabondantes de la plupart de leurs quotidiens qu’aux rubriques nécrologiques et aux faits divers locaux.

Alors, à pas feutrés, ils insèrent timidement quelques lignes qu’ils prétendent préventivement « équilibrées » sur les évènements dont, auparavant, le récit a été volontairement tronqué et dont les conséquences ont incité leurs chers « lecteurs, auditeurs, spectateurs » à se retrouver dans la rue pour respirer un peu d’air frais, fut-il glacé, et échanger avec d’autres sur la réalité des faits. On interview dans les « manifs », mais on censure ensuite, on manipule, on insinue ; la perception du ridicule n’est pas encore remontée jusqu’au cerveau, certes, par - 10 il faut le temps !

Pendant ce temps, les « diplomates », les « responsables » (terme choisi) politiques, les négociateurs, sillonnent les airs, les aéroports, les hôtels 5 étoiles, et se retrouvent autour de tables ovales pour recueillir trois mots de plus qui vont « peut-être » faire « avancer les choses » et qui permettent surtout à l’envahisseur de continuer inexorablement son oeuvre de mort et d’extermination systématique.

Prenons l’exemple de Gaza (comme par hasard) : chaque journée gagnée en palabres improductives permet de supprimer environ 30 palestiniens et d’en blesser environ 300 ; appréciable résultat, n’est-ce pas ! Ca c’est du concret !

Le spectacle est sinistrement grandiose et digne des derniers jours d’un Empire qui n’ose se retourner pour ne pas risquer d’entrevoir la sinistre cohorte des innocents massacrés qui, en marche, le suit impitoyablement et ne lui laissera plus que le temps de préparer son enterrement dans la plus sticte intimité et l’opprobe inéluctable de l’Histoire.

Michel Flament, Coordinateur.