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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mercredi, 17 décembre 2008

mercredi 17 décembre 2008

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001

La décence humaine, version sioniste, consiste à traiter les gens comme des chiens errants.

Negev : Un village bédouin entier démoli, sa population expulsée

À cinq heures ce matin, plus de 200 policiers et officiers de la Patrouille Verte ont fait une descente dans le campement des bédouins Abdallah al-Atrash, dans la région de Rahat.

Au cours des 6 heures suivantes, ils ont démoli l’ensemble du village et ont expulsé de force 20 familles qui y vivaient. Pas une seule structure n’a été laissée debout, et tous les hommes, femmes et enfants ont été expulsés de leurs terres.

L’affaire était traité par les tribunaux depuis 2000, mais il y a 4 jours, le village a reçu un ordre de démolition et d’évacuation.

Le gouvernement leur avait ordonné de quitter la terre immédiatement, mais sans leur indiquer d’endroit où aller. Aucune solution n’a été donnée et aucune suggestion n’a été faite, ils ont seulement dit « Partez ».

Ils vivaient dans cet endroit depuis près de 20 ans, après avoir été expulsés de leur région d’origine plus loin à l’ouest. Ils appartiennent à la tribu Atrash, et devraient aller vivre chez des parents près de Hura, un village non reconnu d’Atrash.

Certains vont rester sur cette terre, et ils ont déclaré aux membres du Conseil Régional des Villages Non Reconnus du Negev qu’ils envisageaient de dormir ce soir parmi les décombres de leurs maisons démolies jusqu’à ce que de nouvelles tentes soient installées sur le terrain.

Cette expulsion survient quelques jours après la publication des recommandations de la Commission Goldberg qui préconisent la reconnaissance des villages bédouins à l’est de la Route 40. Abdallah al-Atrash est situé à l’ouest.

Traduction : MG pour ISM

ISM et Conseil Régional pour les Villages Non Reconnus du Naqab > yallylivnat@gmail.com - Negev - 15-12-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10619&type=temoignage≤sujet=Negev

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002

Depuis toutes ces années qu’ils n’ont toujours pas pas réussi à dompter la volonté de vivre des Palestiniens : qu’est-ce qu’ils espèrent ?

Les forces coloniales attaquent une manifestation à Jayyous (VIDEO)

Le vendredi 12 Décembre, les soldats sionistes ont de nouveau pénétré dans le village de Jayyous, afin d’empêcher les manifestants de protester contre la construction du Mur.

150 personnes du village ont marché contre le nouveau tracé du Mur dd’Annexion qui menace d’annexer près de 6 000 dunums (600 hectares) de terre à Jayyous, mais elles ont été empêchées de sortir du village par des soldats, qui bloquaient toutes les sorties du village.

Les manifestants se sont confrontés aux soldats avec des chants et des drapeaux pendant plus d’une demi-heure, avant de se disperser.

Cependant, les jeunes se sont heurtés à l’armée israélienne qui maintenait une présence dans le village en jetant des pierres, ce qui a déclenché une avalanche de gaz lacrymogènes, de bombes assourdissantes et de balles de caoutchouc.

Deux personnes ont été blessées par des balles en acier recouvert de caoutchouc, un autre s’est cassé la jambe alors qu’il courrait pour s’abriter des tirs des soldats et beaucoup d’autres ont souffert de l’inhalation de gaz lacrymogène alors que les soldats tiraient au hasard du gaz dans les ruelles étroites du village.

Après s’être initialement retirés dans le village, les Palestiniens ont ensuite réussi à faire partir les soldats israéliens dans l’espoir d’atteindre le Mur.

Les Palestiniens continuent à montrer leur refus de la construction du Mur et de l’occupation. Ils ont manifesté pendant plus de 3 heures.

Source : http://www.palsolidarity.org/ Traduction : MG pour ISM

ISM - Jayyous - 14-12-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10604&type=temoignage≤sujet=Incursions

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003

Haniyeh, pas de cessez-le-feu sans levée du siège

Dans un discours triomphant pour le 21ème anniversaire du Hamas, Ismael Haniyeh, le Premier Ministre du gouvernement palestinien basé dans la Bande de Gaza, a déclaré que le mouvement islamique palestinien et d’autres groupes de la résistance n’allaient pas prolonger la trêve fragile avec le régime sioniste à moins que l’armée d’occupation israélienne lève son dur blocus de la bande de Gaza et qu’il autorise les habitants de Gaza à circuler librement de et vers le territoire côtier.

Les six mois de trêve, ou « calme », doivent expirer vendredi, avec la crainte que la violence et les effusions de sang à une plus grande échelle n’éclatent en l’absence d’un nouvel accord ou entente en vue de renouveler le cessez-le-feu.

Il a souligné que le mois dernier seulement, l’armée d’occupation a tué plus de 20 Palestiniens tout en renforçant le blocus de la bande de Gaza.

Prenant la parole devant 250.000 partisans du Hamas, selon les estimations, qui brandissaient les drapeaux verts islamiques, Haniyeh a salué l’immense foule en disant : « Vous êtes la réponse à ceux qui ont cherché à réduire le Hamas au silence. »

« Après tout ce qu’ils vous ont fait, le blocus sinistre, le siège diabolique, les complots criminels, l’intimidation et la sale guerre, vous vous présentez dans cette foule énorme pour dire aux amis aussi bien qu’aux ennemis que le Hamas est plus fort que jamais et même plus fort que jamais auparavant », a déclaré Haniyeh, en récitant des versets coraniques.

Le Premier ministre palestinien élu a déclaré que tous les cercles de décideurs de la région et à l’extérieur regardaient l’événement dans la bande de Gaza pour voir si les gens étaient encore accrochés au Hamas ou l’abandonnaient, et si les politiques d’intimidation et de coercition avaient un impact sur la popularité du Hamas.

« Vous êtes la réponse à ceux qui nous assiègent. Vous êtes la réponse à ceux qui conspirent contre le peuple palestinien. Notre exemple est le Messager de Dieu, nous n’avons pas d’autre exemple », a déclaré Haniyeh, faisant allusion à la persécution du Prophète Mohammed et de l’embryon de communauté musulmane par les adorateurs de Quraish à Makka dans les premières années de l’Islam.

Haniyeh a déclaré que le Hamas n’était pas un « phénomène passager », mais une constante profondément enracinée et établie aussi fermement que les montagnes de Palestine. Il a ajouté que le Hamas, les forces de la résistance et la ténacité étaient maintenant plus fortes que jamais grâce à la capacité de résistance, de défi et d’obstination affichée face à la guerre hideuse menée contre la cause palestinienne par Israël, l’Occident et leurs marionnettes de la région.

Haniyeh s’est adressé au président américain sortant George Bush, en disant que Bush était sur le point de tomber, mais que le Hamas ne pourrait jamais tomber.

« Le Hamas a réaffirmé la cause palestinienne, après des années de vaines et absurdes négociations ».

Haniyeh a fustigé la direction de l’Autorité Palestinienne basée à Ramallah, en disant qu’ils devraient comprendre que « les étreintes, les baisers et les rencontres conviviales avec le régime sioniste ne libéreraient pas Jérusalem ni ne rendraient les droits légitimes des Palestiniens. »

Haniyeh a souligné que le mandat du chef de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, expirait le 9 Janvier 2009.

Il s’est moqué de la récente élection d’Abbas par un organe de l’OLP en tant que « Président de la Palestine », disant avec sarcasme : « Je ne savais pas qu’il y avait un Etat qui avait besoin d’un Président ».

Haniyeh a dit que le Hamas représentait un « miracle politique ».

« Nous avons été soumis de toutes parts à une immense injustice. Ils ont assassiné nos dirigeants, ils ont répandu le sang de nos martyrs dans les rues de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, alors qu’ils affamaient notre peuple et cherchaient à nous étrangler, à nous décapiter... et en Cisjordanie, ils ont traqué notre peuple... mais ils ont échoué à mettre le Hamas en échec. »

Haniyeh a fustigé le siège de la bande de Gaza, en le qualifiant de siège contre une idée.

Il a également remercié « tous les hommes et les femmes libres dans le monde » qui ont fait preuve de solidarité avec le peuple de la bande de Gaza de façon durable dans son épreuve.

S’adressant au régime sioniste et aux autres ennemis du peuple palestinien, Haniyeh a dit : « Vous avez de l’argent, nous avons la volonté, vous avez le pouvoir des armes, nous avons le pouvoir de la foi, vous avez l’Amérique, nous avons Dieu. »

Haniyeh s’en est pris à la coordination de sécurité entre l’Autorité palestinienne et le régime sioniste.

« N’avez-vous pas entendu les récentes déclarations du Général américain Keith Dayton par lesquelles il a déclaré que les forces palestiniennes ne sont pas formées pour lutter contre Israël, mais pour lutter contre d’autres Palestiniens ?

« Eh bien, on l’a vu sur le terrain, à Hébron, récemment, quand des troupeaux de colons juifs ont incendié des maisons, profané des mosquées et attaqué des Palestiniens innocents alors que les forces de sécurité de l’autorité de Ramallah regardaient passivement ».

Haniyeh s’est également déchaîné contre la Ministre sioniste des Affaires Etrangères et chef du Parti Kadima, Tzipi Livni, qui a insinué que les 1,5 million de Palestiniens qui sont citoyens israéliens devaient être expulsés vers l’Etat palestinien envisagé à un moment donné dans l’avenir.

« Je dis à Livni : Ils ne viendront pas chez nous, nous irons chez eux ».

Haniyeh a déclaré qu’il y avait une conspiration contre le droit au retour des millions de réfugiés palestiniens déracinés de leurs foyers lorsque Israël a été créé il y a soixante ans.

"Je dis non à la réinstallation des réfugiés, non à une autre patrie, oui au rapatriement des réfugiés, de tous les réfugiés, dans leurs foyers et leurs villages d’origine."

Haniyeh s’est moqué du processus de paix soutenu par les Américains en disant « qu’il n’y a pas de processus de paix, il y a seulement une caricature, une parodie, une absurdité, un gros mensonge ».

Le premier ministre palestinien a appelé à un « véritable, sérieux et authentique dialogue national basé sur la résistance et la ténacité, et non pas sur des négociations futiles et des conférences de paix stériles. »

Haniyeh a également contesté ceux qui prétendent que le Hamas obéissait au doigt et à l’œil à certains pays comme l’Iran et la Syrie.

« Je vous mets au défi, libérez tous les prisonniers politiques aujourd’hui, et vous nous trouverez au Caire demain. »

L’Egypte a accueilli des discussions de réconciliation entre le Fatah et le Hamas qui ont été suspendues après que le Hamas ait refusé d’y participer en raison d’une campagne massive d’arrestations de ses partisans et sympathisants en Cisjordanie par les services de sécurité de l’Autorité Palestinienne.

Haniyeh a renouvelé l’engagement du Hamas dans l’accord de La Mecque négocié par les Saoudiens en 2007, ainsi que dans le document de réconciliation nationale initialement formulé par les dirigeants des prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes, en disant que toutes les questions litigieuses devraient être surmontées d’un coup.

Toutefois, il a ajouté que le Hamas n’irait pas au Caire pendant que ses partisans et ses adeptes sont arrêtés, traqués et visés par le gouvernement de Ramallah soutenu par les Américains.

« Nous n’irons pas au Caire avec le couteau sous la gorge », a déclaré Haniyeh qui a également exigé que l’Egypte se positionne à égale distance du Fatah et du Hamas, et non pas aux côtés de l’un contre l’autre.

Enfin, Haniyeh s’est exprimé de façon amère sur le rôle joué par le régime égyptien dans l’imposition du blocus de la bande de Gaza, disant qu’il était inacceptable que l’Égypte permette la poursuite de cette situation inhumaine dans la bande de Gaza.

Les observateurs en Palestine occupée ont remarqué dimanche que le rassemblement massif dans la bande de Gaza était une preuve claire que le Hamas est toujours très populaire et que les récents sondages d’opinion qui montrent une baisse significative de la popularité du mouvement étaient en grande partie inexacts.

Traduction : MG pour ISM

ISM et Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com - Gaza - 14-12-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10610&type=analyse≤sujet=R%E9sistances

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004

Après le vol, le meurtre : c’est cela, le sionisme...

Les forces d’occupation assassinent un chef des Brigades Al-Quds à Jénine

Une unité secrète des forces d’occupation a assassiné lundi soir le chef des Brigades Al Quds, la branche armée du Jihad Islamique, dans le nord de la Cisjordanie après avoir cerné un Internet café dans la ville de Al Yamoun, à l’ouest de Jénine.

Le combattant a été identifié comme étant Jihad Amin Nawahda, 21 ans. Les sources de sécurité palestiniennes ont indiqué que les soldats ont encerclé le bâtiment et ordonné à Nawahda de se rendre mais il a refusé. Les soldats ont alors ouvert le feu et l’ont tué.

Son corps a été dirigé vers l’hôpital gouvernemental de Jénine.

Pour sa part, le Palestine News Network (PNN) a indiqué que l’armée d’occupation avait tendu une embuscade à Nawahda en plein centre ville et l’ont tué avant de partir.

Les sources de sécurité palestiniennes ont indiqué que l’armée coloniale avait informé le Bureau de Coordination militaire que Nawahda était mort, et la partie palestinienne a envoyé une ambulance au barrage routier israélien d’Al Hamra pour récupérer le corps.

Un porte-parole du Jihad Islamique a déclaré que l’armée d’occupation avait commis un assassinat puisque les soldats étaient en mesure de le kidnapper mais ils ont choisi d’ouvrir le feu.

Le porte-parole a ajouté que ce meurtre n’était pas de nature à nuire à « l’esprit de la résistance et à la détermination de lutter contre l’occupation ».

Source : http://www.imemc.org/ Traduction : MG pour ISM

ISM et Saed Bannoura (IMEMC) - Jénine - 16-12-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10623&type=communique≤sujet=Assassinats%20cibl%E9s

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005

Une délégation israélienne de solidarité à Hébron

La coalition israélienne contre l’occupation a décidé de ne pas abandonner et de réessayer, lors d’un prochain week-end, d’entrer dans la ville et d’aller de l’avant dans notre message de soutien et de solidarité.

Le 14 décembre, quatre-vingt Israéliens répondaient à l’appel du maire d’Hébron, Khaled Osailey, et tentaient de se rendre dans cette ville martyr pour y exprimer leur solidarité avec la population locale, victime de la violence des colons.

La semaine précédente, une délégation organisée par le Centre d’information alternative (AIC) (*) avait rencontré le maire, le gouverneur et les représentants des différents partis pour voir de leurs propres yeux quelles étaient les conditions difficiles d’une ville ciblée par les colons pour réaliser leur projet d’ « israélisation » de la Cisjordanie. Nous étions venus voir ce qu’il se passait sur le terrain et coordonner des actions de solidarité. La direction locale avait été claire dans ce qu’elle voulait : « Vous devez organiser une visite de solidarité avec un nombre suffisamment important de militants israéliens pour la paix, entrer dans la ville et utiliser les informations que vous y recueillerez pour renforcer la mobilisation à l’intérieur d’Israël. »

Et samedi, le nombre des visiteurs israéliens était en effet important (nous avons dû ajouter un deuxième car), mais nous n’avons pas réussi à entrer dans Hébron. L’armée israélienne, informée de notre visite de solidarité, avait fermé toutes les entrées de la ville. Après deux ou trois heures à jouer au chat et à la souris, nous avons dû rentrer sur Jérusalem sans avoir pu remplir notre engagement de venir à Hébron et d’en rencontrer les dirigeants.

Sur le chemin du retour en Israël, le maire s’est adressé par téléphone aux manifestants israéliens et les a remerciés de leur solidarité et de leur tentative de briser le siège d’Hébron, comme de tous les autres villages et villes palestiniens.

La coalition israélienne contre l’occupation a décidé de ne pas abandonner et de réessayer, lors d’un prochain week-end, d’entrer dans la ville et d’aller de l’avant dans notre message de soutien et de solidarité.

Notre unique consolation fut d’avoir immobilisé des centaines de soldats et policiers qui avaient reçu l’ordre de bloquer la délégation israélienne à tout prix. Pendant quelques heures, les habitants palestiniens d’Hébron n’ont pas été la cible première des forces d’occupation, ils ont pu ainsi respirer un peu mieux que d’habitude dans leur ville.

Pas encore nécessaire de manifester en solidarité avec Umm al-Fahm

Une centaine de militants israéliens avaient également prévu de joindre leurs forces à celles de la population palestinienne d’Umm al-Fahm (district de Haïfa) pour tenter d’arrêter un défilé de la droite raciste à travers leur ville. La Ligne de défense juive, dirigée par Baruch Marzel, avait programmé de manifester dans la seconde plus grande ville palestinienne d’Israël et d’y appeler à une seconde vague de nettoyage ethnique en Palestine. Au dernier moment, la police a décidé de différer le défilé, en raison des « risques sérieux de violence », ce que tout le monde savait dès le premier moment où la bande fasciste avait annoncé sa manifestation provocatrice et violente.

Mais en relisant la déclaration de la police, on s’explique mieux la décision : elle est en réalité motivée par le risque d’actes de violence de la part... de la population d’Umm al-Fahm, et pas de la part de la bande fasciste qui avait l’intention de parader au cœur de la ville palestinienne.

Du même auteur :
Le “Citoyen Azmi” sans citoyenneté ?
Heureux le peuple pour lequel Darwish est un héros
Sheikh Nasrallah et la résistance
Ignominie et vol israéliens
La Syrie au top

Michel Warschawski est journaliste et écrivain. Fondateur du Centre d’information alternative (AIC) en Israël, il est l’un des représentants du courant radical antisioniste en Israël.
Parmi ses livres : Sur la frontière (Stock - 2002), A tombeau ouvert - la crise de la société israélienne (La Fabrique - 2003), A contre chœur (Textuel - 2003).
14 décembre 2008 - Alternative Center Information - traduction : JPP

Info Palestine et Michel Warschawski - AIC - mardi 16 décembre 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5544

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006

L’infamie a des limites : au nom de quoi, dans quel but, pour quelle politique soutenons-nous cette ignominie, en face de son mépris total et évident de ses propres engagements ?

La collusion européenne avec le régime sioniste

Le 1er septembre 2008, l’Union européenne [UE] avait décidé que des réunions devant se tenir avec la Russie au sujet d’un nouvel accord d’association seraient remises à plus tard, jusqu’à ce que toutes les troupes militaires russes aient quitté la Géorgie.

Mais à l’opposé, le 16 juin 2008, les 27 membres de l’UE ont décidé « d’améliorer » leurs relations avec le régime sioniste. Et cela a été maintenant appliqué à la réunion des ministres des affaires étrangères de l’UE à Bruxelles le 8 décembre.

Est-ce en reconnaissance d’un éventuel respect par les sioniste des accords précédents avec l’UE, ou suite à un progrès dans un processus de paix avec les Palestiniens ?

Non, tout au contraire cela prend l’allure d’une récompense pour le régime sioniste de la part de l’UE pour l’occupation militaire du territoire de plusieurs pays, pour la violation des Droits du Homme et du Droit international ainsi que des engagements spécifiques pris à l’égard de l’UE.

Si les conditions posées à la Russie étaient appliquées aujourd’hui à Israël, l’UE mettrait immédiatement un terme à son accord d’association.

En 2004, le régime sioniste est devenu un associé de l’UE dans le cadre de la politique européenne de voisinage de l’UE (ENP - European Neighborhood Policy). Selon l’ENP et la politique décrite sur le site Web d’information, les relations de l’UE avec d’autres états sont « un rapport privilégié, construit sur un engagement mutuel sur des valeurs communes (démocratie et droits de l’homme, règle du droit, bonne gouvernance, principes de l’économie de marché et développement durable). »

L’ENP propose aussi « un rapport politique approfondi et une intégration économique. » Mais ce n’est pas sans conditions, puisque « le niveau à attendre dans ce rapport dépendra du niveau auquel ces valeurs sont partagées. »

Cependant, en dépit du non-respect manifeste de ses engagements selon les termes des accords signés avec l’UE, Israël a été placé dans le premier groupe de sept états auxquels l’UE appliquait en décembre 2004 « un plan d’action » dans le cadre de son ENP.

Le « plan d’action » s’est basé sur un rapport de 2004 de la Commission européenne qui pourtant déclarait clairement que le régime sioniste discriminait systématiquement sa minorité palestinienne, et que les violations des droits de l’homme, dont les meurtres extrajudiciaires, correspondent à une politique constante dans les territoires occupés. On pourrait penser qu’un état qui s’est livré « à la discrimination religieuse » et « aux meurtres extrajudiciaires » serait considéré comme incapable d’être impliqué dans une politique de voisinage basée sur des valeurs communes avec l’UE.

Mais l’UE a fermé les yeux vers ces violations et a accordé à l’Israël un statut d’associé dans le cadre de l’ENP.

En avril 2008, la Commission européenne, qui joue le rôle de secrétariat de l’UE, a publié un rapport sur l’état d’avancement de l’application par le régime sioniste [des règles de l’ENP]. Elle en a conclu qu’il y avait eu « peu de réels progrès » sur les questions mentionnées dans le plan d’action de 2004. Mais pourtant juste quelques mois mois après qu’elle ait relevé ce manque « de progrès concrets, » l’UE a pris à sa décision de « renforcer » ses relations avec le régime sioniste.

La déclaration de Barcelone

Le mépris de l’UE face aux violations sionistes du droit international remonte loin en vérité. Le régime sioniste est devenu un associé de l’UE en novembre 1995 en co-signant la déclaration de Barcelone, laquelle établissait le Partenariat Euro-Méditerranée.

Cette association a impliqué 15 états de l’UE plus 11 états autour de la Méditerranée : l’Algérie, Chypre, l’Egypte, le régime sioniste, la Jordanie, le Liban, Malte, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la Turquie — et l’Autorité palestinienne. Les signataires de la déclaration de Barcelone ont accepté de se comporter selon des normes internationales dans leurs relations avec d’autres états, promettant « d’agir selon la charte des Nations Unies et la déclaration universelle des droits de l’homme, aussi bien que d’autres engagements en vertu du droit international. »

Les signataires ont également pris un certain nombre d’engagements spécifiques en ce qui concerne le leur « partenaires » dans l’association euro-méditerranéenne. Ceci comporte :
(1) de se refuser, selon les règles du droit international, à toute intervention directe ou indirecte dans les affaires intérieures d’un autre associé ;
(2) de respecter l’intégrité et l’unité territoriales de chacun des autres associés ;
(3) de règler les conflits par des voies pacifiques, invitant tous les participants à renoncer au recours à la menace ou à l’usage de la force contre l’intégrité territoriale d’un autre participant, y compris l’acquisition de territoires par la force, et la réaffirmation du droit au plein exercice de la souveraineté par des moyens légaux selon la charte des Nations Unies et le droit international.

Au moment où le régime sioniste signait la déclaration de Barcelone en 1995 et s’engageait à se conformer à ses principes, cet état occupait le Sud du Liban et avait annexé les hauteurs du Golan qui appartiennent à la Syrie. Et il était impossible d’imaginer une seule seconde que le régime sioniste s’abstiendrait d’intervenir dans les affaires intérieures de ses associés libanais et syriens, ou respecterait leur intégrité nationale, ou règlerait ses conflits avec eux par des moyens pacifiques. Manifestement, alors même qu’il signait la déclaration de Barcelone, le régime sioniste en violait ouvertement les trois engagements fondamentaux.

À ce moment-là, le régime sioniste était également en infraction vis à vis de l’obligation générale mentionnée dans la déclaration de Barcelone « d’agir selon la charte des Nations Unies. » Comme force d’occupation en Cisjordanie et à Gaza, il viole les articles de la charte des Nations Unies. Il viole également l’article 25 selon lequel les Etats membres de l’ONU « acceptent et mettent en oeuvre les décisions du Conseil de sécurité. »

En effet, en 1995, le régime sioniste avait déjà refusé d’appliquer environ 25 résolutions du Conseil de Sécurité le concernant. Ces résolutions mentionnaient : cesser la construction de colonies juives dans les territoires palestiniens occupés, annuler son annexion de Jérusalem-est et des hauteurs du Golan, et ouvrir ses installations nucléaires à une inspection par l’association internationale d’énergie atomique (IAEA).

.../...

* David Morrison est un des responsables de la campagne de solidarité Irlande-Palestine. Ce qui précède est basé sur « L’aveuglement de l’Union européenne : Comment l’UE ignore le non-respect par le régime sioniste de ses engagements selon les termes des accords avec l’UE, » qui a été édité par la campagne de solidarité de Irlande-Palestine en octobre 2008 et peut être téléchargé ici Format pdf.

Info Palestine et David Morrison - The Electronic Intifada - lundi 15 décembre 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5540

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007

Prier c’est bien, agir c’est mieux

A l’occasion de la prière de l’Aïd El-Adha, les imams ont invoqué la protection divine sur le peuple palestinien victime de la barbarie sioniste. Les fidèles ont repris avec ferveur l’invocation. Les musulmans, arabes en premier, sont-ils pour autant quittes d’une obligation de solidarité avec ce peuple martyr, qui, en plus de leurs prières, devrait se manifester par des actes pratiques contre le sort infra-humain qu’il subit ?

En fait, c’est à leurs dirigeants que la question est posée, eux qui se taisent et restent passifs devant le crime contre l’humanité qui se commet dans les territoires palestiniens. Ils sont au premier chef coupables à l’égard du peuple palestinien du crime de non-assistance à peuple en danger.

D’autant qu’ils ont le moyen de voler à son secours par des initiatives que l’opinion internationale ne pourra qu’approuver et soutenir. En brisant par exemple pacifiquement l’odieux et mortel blocus que l’Etat hébreu impose autour des territoires palestiniens. Le régime sioniste prendrait-il la décision de s’en prendre militairement à un convoi maritime humanitaire formé par tous les Etats membres de la Ligue arabe déterminé à ne pas rebrousser chemin sur injonction de sa marine de guerre ?

L’Etat hébreu poursuit son agression contre le peuple palestinien parce que la communauté internationale, l’ONU au premier chef, et les Etats arabes et musulmans « frères » n’osent pas qualifier et réagir à ses actes pour ce qu’ils sont : des crimes contre l’humanité, une punition collective s’inspirant de la méthode nazie des pogromes à l’identique que ceux que la diaspora juive a eu à subir en Europe.

Les consciences de ceux-ci et de ceux-là se sont offert trop facilement l’alibi à leur indifférence au martyrologe du peuple palestinien. Celui d’un Hamas qui serait l’empêcheur et l’obstacle à une solution pacifique du problème. Le régime sioniste a commis contre les Palestiniens les mêmes crimes, antérieurement à l’apparition du Hamas sur la scène politique de la région. Ils sont une constante de sa stratégie de refus d’un Etat palestinien dans des territoires qu’il considère constitutifs du « grand Israël », le rêve suprême des religieux juifs et des doctrinaires du sionisme.

Dans leur tragique isolement et l’absolu dénuement auxquels ils sont réduits par un Etat hébreu arrogant et bénéficiant du silence complice de la communauté internationale, les Palestiniens ont sûrement besoin des prières qui ont été faites pour eux à l’occasion de l’Aïd El-Adha. Mais ils ont d’abord et avant tout besoin d’une solidarité s’exprimant en gestes et interventions dissuasifs à l’endroit d’Israël.

Ils n’attendent pas que le monde et encore moins les Etats arabes lui fassent la guerre. Mais qu’ils lui imposent le minimum qui est de respecter la légalité internationale ainsi que le respect de ses engagements pris à Oslo et qu’il renie depuis, encouragé par les lâchetés qui ont fini par lui composer le statut d’Etat au-dessus des règles internationales, donc à l’abri de toute sanction et de tout procès.

Du même auteur :
Le ghetto de Gaza
Chavez siempre
Obama s’est-il souvenu des Palestiniens ?
L’arabophobie, version scandinave
Obama, l’Iran et le lobby de la guerre

10 décembre 2008 - Le Quotidien d’Oran - Analyse

Info Palestine et Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran - mercredi 10 décembre 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5517

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