Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > L’AP mène le peuple Palestinien en bateau

Opinion (original en anglais en 2è partie d’article)

L’AP mène le peuple Palestinien en bateau

par Khalid Amayreh en Palestine occupée

lundi 17 novembre 2008

16 novembre 2008

C’est dans tout l’éclat des fanfares et des parades militaires, et dans des flots d’autosatisfaction bien sentie que Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité Palestinienne soutenue par les Etats Unis a célébré le vingtième anniversaire de la prétendue « journée de l’Indépendance ».

En 1988, le défunt dirigeant Palestinien Yasser Arafat, qui avait lui aussi bien du mal à distinguer la réalité de la fiction, a déclaré que la Palestine était « un état indépendant », bien qu’il ait su pertinemment, comme le reste du monde, qu’un pays complètement et sauvagement placé sous la botte d’une occupation de type Nazi de la part d’une puissance étrangère ne peut être véritablement indépendant jusqu’à ce qu’il soit complètement libéré des mâchoires et des griffes des occupants étrangers.

C’est ce même Arafat qui, au milieu des années 1990, a fait le tour de la Cisjordanie dans son hélicoptère de fabrication russe, don de l’Egypte, déclarant une ville après l’autre « libérée, libérée, libérée ». (Les deux hélicoptères, baptisée par l’entité sioniste « forces aériennes Palestiniennes », a été plus tard détruite par l’armée de l’air sioniste).

Le fait que deux ou quatre avions de combat sionistes accompagnaient toujours les deux hélicoptères d’Arafat en disaient long. Malgré tout, beaucoup de gens préféraient croire les paroles d’Arafat plutôt que leurs propres yeux.

Je me souviens que j’ai assisté à une conférence de la paix à Vienne en 1995, et après que j’ai parlé pendant 20 minutes de la situation en Palestine occupée, plusieurs délégués d’Europe et des Etats Unis m’ont demandé pourquoi j’étais si pessimiste, et un responsable Autrichien m’a demandé « pourquoi êtes-vous si négatif ? On vous a donné un état, un gouvernement, un Président, un parlement, et des forces armées. Vous avez tous les signes extérieurs d’un état, que voulez -vous de plus ? Voulez-vous détruire Israël ? »

Je n’ai pas été vraiment surpris par l’incroyable ignorance de la réalité que reflétait la remarque du responsable Autrichien. Il se faisait sans doute l’écho des sentiments généralement ressentis à l’égard des Accords d’Oslo dans l’ensemble de l’Europe et de l’Amérique du Nord, c’est-à-dire que les Palestiniens avaient enfin un Etat, ou du moins un quasi état qui allait bientôt se transformer en un état totalement constitué.

En face de ces remarques scandaleusement erronées et ignorantes, je répliquai, d’une manière qui relevait presque d’un réflexe de défense, en disant à l’officiel Autrichien « eh bien, si c’est là le point de vue de gens qui sont supposés bien informés, que puis-je attendre de la part d’Européens et d’Américains ordinaires qui ne connaissent pratiquement rien de la situation EN Palestine ? »

Bien entendu, les Européens, y compris nombre de leurs politiciens, ne pouvaient être complètement blâmés pour leur ignorance, même largement volontaire, de la réalité de la situation en Palestine, bien que le problème n’ait jamais été, en réalité, un simple problème d’ignorance. Après tout, on ne peut pas demander aux européens d’être plus Palestiniens que les Palestiniens eux-mêmes.

Mais le comportement stupide et théâtral de la direction Palestinienne, alors comme maintenant, qui a consacré une attention exagérée aux ornements extérieurs et aux symboles de l’état tout en étant absolument ignorant, ou à tout le moins en accordant peu d’attention aux dures et difficiles réalités sur le terrain, c’est-à-dire l’approfondissement de l’occupation sioniste, a donné au monde, y compris au monde Arabe et Musulman, la fausse impression que les Palestiniens sont en train de finalement réaliser leur libération et leur indépendance.

C’est cette atmosphère d’euphorie trompeuse, de fraude et de mensonge qui avait permis à des menteurs professionnels comme l’actuel président du régime sioniste Shimon Peres d’affirmer devant tous les organes d’information que le problème Palestinien est virtuellement résolu et que l’entité sioniste n’avait rien à voir avec les problèmes internes des Palestiniens, « car 99% des Palestiniens sont placés sous l’autorité d’Arafat, pas celle du régime sioniste. »

Bien entendu, ce menteur pathologique omettait de préciser à se interlocuteurs et spectateurs qu’Arafat lui-même était à 100% sous contrôle sioniste etque lui et son autorité ne pouvaient même pas respirer sans l’autorisation des sionistes.

Aujourd’hui, le piteux successeur d’Arafat, Mahmoud Abbas, et l’armée de sycophantes, d’acolytes, de suiveurs et de carriéristes avides qui l’entoure répètent les mêmes démonstrations théâtrales en essayant de faire croire que l’AP, qui ne survit que grâce aux subsides conditionnels de l’Occident de ses monarchies Arabes complaisantes, qui dépend en totalité, pour sa survie, de la « bonne volonté » et des « bonnes dispositions » du régime de type nazi imposé par les sionistes, est un état réel et que seuls quelques problèmes tout à fait mineurs doivent être réglés pour que l’Etat de Palestine devienne une réalité.

Abbas insiste sur cette description complètement fantaisiste encore plus fermement que ne faisait Arafat.

C’est maintenant un spectacle habituel de regarder Abbas, Qurei’ et compagnie occupés à s’embrasser et à se congratuler avec les dirigeants sionistes, c’est-à-dire avec ceux-là même qu’ils ont rencontré le matin et l’après midi, et qui donnent des ordres pour s’emparer de toujours plus de terres Palestinienne, de démolir toujours plus de maisons Palestiniennes, et d’enlever toujours plus de Palestiniens pour venir gonfler les rangs de la population prise en otage par le régime sioniste dans ses camps de détention et de concentration.

Il y a encore plus scandaleux, c’est collaboration pornographique entre les forces d’Abbas, entraînes et financées par les Etats-Unis, et l’armée d’occupation sioniste, qui se traduit par une obéissance des premiers au doigt et à l’oeil des seconds.

En vérité, devant cette relation manifestement infâme entre l’AP et le régime sioniste, on se demande comment le monde peut supporter d’entendre Abbas geindre sans conviction devant les crimes et l’intransigeance sioniste.

Eh bien, si le régime sioniste ne veut pas la paix, comme Abbas l’a dit à juste titre dans son discours du « jour de l’indépendance », samedi 15 novembre, alors qu’il explique pourquoi, pour l’amour du Ciel, il a participé à toutes ces réunions, à toutes ces sessions, et à toutes ces rencontres cordiales avec les dirigeants sionistes !

Est-il décidé à tromper délibérément les Palestiniens ? A-t-il pris goût à ces négociations futiles et sans résultat qui, comme l’a montré l’expérience, ne conduisent nulle part ?

Ou encore, suggère-t-il que nous, les Palestiniens, restions sagement engagés dans cette voie de futilité et de trahison jusqu’à ce que l’entité sioniste ait finit de dévorer le peu qui reste intact de notre pays ?

En tant que Palestinien frustré, j’aimerais poser à Mr Abbas la question suivante : combien de réunions supplémentaires, combien de « conférences de paix », combien de « forums internationaux » cela prendra-t-il avant de s’apercevoir que l’entité sioniste ne s’intéresse pas à la paix ?

Ou bien attend-on de nous que nous poursuivions le « processus » quoi que fasse le régime sioniste sur le terrain ?

Abbas et son organisation du Fatah devraient savoir que la grande masse des Palestiniens ne sont pas d’accord pour le laisser continuer et continuer comme cela alors que nous voyons notre patrie en train d’être volée, une colline après l’autre, un verger après l’autre, et une maison après l’autre, alors que les orphelins d’Oslo s’occupent à se rempli les poches et à engraisser leurs comptes en banques, et par dessus tout, à persécuter et à torturer les hommes d’honneur et les femmes d’honneur de Palestine pour le compte des sionistes.

Abbas prétend qu’il n’y aura ni paix ni stabilité au proche Orient avant que le régime sioniste se retire sur les frontières de 1967.

Alors, si tel est le cas, pourquoi lui même et ses apparemment stupides négociateurs ont-ils permis à l’entité sioniste de conserver le prétendu « voisinage Juif » à Jérusalem Est, dans le contexte d’un accord de statut final ? Ne s’agit-il pas de colonies illégales construites sur un territoire occupé en violation du droit international, comme la Cour Internationale de Justice l’a déclaré il y a quelques années ?

De plus, Abbas est-il d’accord pour échanger Jérusalem, le premier kiblah (sanctuaire) de l’Islam, le siège de la Mosquée Al Aqsa, de l’Eglise du Saint Sépulchre, contre quelques dunes infestées de serpents dans le désert du Négev ?

En outre, Abbas croit-il sincèrement qu’il se trouvera un gouvernement sioniste pour renoncer à toutes ces colonies, surtout à Jérusalem Est, et revenir à la ligne d’armistice de 1967 ?

Pourquoi les sionistes feraient-ils cela dans les circonstances actuelles, surtout lorsque les dirigeants politiques et militaires de l’AP déclarent à des dirigeants sionistes, au vu et au su de tous, que « nous sommes des amis et des alliés, et nous avons un ennemi commun, qui est le Hamas » ?

Et je ne pense pas qu’ils feront quoi que ce soit dans ce sens, aussi longtemps que les dirigeants Palestiniens continuent à se comporter comme des mendiants et des collaborateurs

Parce que quand on mendie, on n’a pas le choix, et que les collaborateurs ne valent pas plus que des chiens.

**********************

et voici l’original en anglais :

***********************

The PA is cheating the Palestinian people

By Khalid Amayreh in occupied Palestine
16 November, 2008

With fanfare, fireworks, military parades and a lot of rhetorical overindulgence, the American-backed Palestinian Authority of Mahmoud Abbas has been celebrating the 20th anniversary of the so-called “Independence Day.”

In 1988, the late Palestinian leader Yasser Arafat, who, too, had a hard time distinguishing reality from fiction, declared Palestine “an independent state,” although he knew well, as did the rest of the world, that a country thoroughly occupied and savaged by a Nazi-like foreign power can’t be truly independent, let alone sovereign, until it is fully liberated from the Jaws and claws of the foreign occupiers.

That was the same Arafat who in the mid 1990s toured the West Bank using his Egyptian-donated Russian-made helicopter, declaring one city after the other “liberated, liberated, liberated.” (The two helicopters, dubbed by Israel as the Palestinian air-force were later destroyed by the Israeli air force).

The fact that two or four Israeli warplanes were always escorting Arafat’s two helicopters spoke volumes. However, many people preferred to believe Arafat than their own eyes.

I remember I attended a peace conference in Vienna in 1995, and after I spoke for 20 minutes on the situation in occupied Palestine, I was asked by several delegates from Europe and the US why I was so pessimistic, with one Austrian official saying “why are you so negative ? You have been given a state, you have a government, a President, and parliament and armed forces. You have all the trappings of a state, what more do you want ? Do you want to destroy Israel” ?

I was not surprised by the shocking detachment from reality which the Austrian official’s remarks reflected. He was probably voicing the prevailing perceptions about the Oslo Accords in most of Europe and North America, namely that the Palestinians were finally having a state, or at least as quasi state which soon would evolve into a fully-fledged state.

Faced with the scandalously erroneous and ignorant remarks, I retorted, almost in a defensive-reflexive manner, telling the Austrian official “well, if this is the view of people who are supposed to be well-informed, then what am I supposed to expect from ordinary Europeans and Americans who know next to nothing about the situation IN Palestine ?”

Of course, the Europeans, including many of their politicians, couldn’t be completely blamed for their ignorance, even willful ignorance, of the real situation in Palestine, although the issue was never purely a matter of ignorance. After all, they can’t be more Palestinian than the Palestinians themselves.

But the stupid and theatrical behavior of the Palestinian leadership then, as it is now, which devoted disproportionate attention to the empty trappings and symbols of statehood while utterly ignoring or paying scant attention to the hard and harsh realities on the ground, namely the deepening Israeli occupation, gave the world, including many in the Arab and Muslim world, a false impression that the Palestinians were finally achieving liberation and dependence.

It was this atmosphere of false euphoria, fraudulence and deception that enabled professional liars such as Israel’s current President Shimon Peres to claim through every media outlet that the Palestinian problem was virtually over and that Israel had nothing to do with internal problems “because 99% of Palestinians are under Arafat’s authority, not Israel’s.”

Of course, the pathological liar wouldn’t tell his interlocutress and viewers that Arafat himself was 100% under Israeli control and that he and his authority couldn’t even breath without an Israeli permission.

Now, Arafat’s unglamorous successor, Mahmoud Abbas, and the army of sycophants, acolytes, hangers-on and money-grabbing careerists around him are repeating the same scandalous theatrics by giving the impression that the PA, which lives on conditional handouts from the West and its pliant Arab Sheikhdoms and is solely dependent for its very survival on the “goodwill” and “good mood” of the Nazi-like Israeli regime, is a genuine state and that only a few minor problems needed to be fixed before the State of Palestine becomes a reality.

Abbas is actually enforcing these decidedly false impressions even more than Arafat did.

It is now a routine feature watching Abbas, Qurei’, et al, hugging, embracing and kissing with Israeli leaders, the very people who meet with them in the morning and in the afternoon issue orders to seize more Palestinian land, demolish more Palestinian homes, and round up more Palestinians to swell the prisoner population of Israeli detention and concentration camp.

Still more scandalous is this pornographic collaboration between Abbas’s American-trained and American-financed Palestinian “forces” and the Israeli occupation army, which takes the form of the former being fully at the latter’s beck and call.

Indeed, in light of this manifestly promiscuous relationship between the PA and Israel, one would wonder if and how the world could relate to Abbas’s recurrent half-hearted complaints about Israeli crimes and intransigence.

Well, if Israel doesn’t want peace, as Abbas rightly said in his “independence-day speech,” Saturday, 15 November, then let him tell us for God’s sake why he has been holding all these meetings and sessions and cordial encounters with Israeli leaders ?

Is he deliberately deceiving the Palestinians ? Is he addicted to fruitless and futile negotiations which experience has showed will lead nowhere ?

Or is he suggesting that we Palestinians stay put on this track of futility and treachery until Israel devour whatever has remained intact of our country ?

As a frustrated Palestinian, I would like to ask Mr. Abbas the following question : how many more meetings, “peace conferences” and “international forums” will it take to discover that Israel is not interested in peace ?

Or are we supposed to keep up the “process” going irrespective of what Israel is doing on the ground ?

Abbas and his Fatah organization ought to know that the bulk of Palestinians are not willing to let them go on and on and on like this as we watch our motherland being stolen, one hill after the other, on orchard after the other, and one home after the other, while the orphans of Oslo are busy swelling their pockets and fattening their bank accounts, and, above all, persecuting and torturing the honorable men and women of Palestine on Israel’s behalf.

Abbas claims that there won’t be peace and stability in the Middle East until Israel withdraws to the 1967-borders.

Well, if so, why did he and his visibly stupid negotiators agree to allow Israel to retain the so-called “Jewish neighborhood” in East Jerusalem in the context of any prospective final status settlement ? Aren’t these illegal colonies built on occupied territory in violation of international law, as the International Court of Justice (ICJ) ruled a few years ago ?

Moreover, is Abbas willing to trade Jerusalem, the first kiblah of Islam, the home of al Masjidul Aqsa and the Church of the Holy Sepulcher, for a few snake-infested sand dunes in the Negev desert ?

Besides, does Abbas really think that any Israeli government will be willing to give up all these colonies, especially in East Jerusalem, and go back to the armistice line of 1967 ?

Why would the Israelis do it under existing circumstances, especially with PA military and political leaders telling Israeli leaders in broad daylight that “we are friends and allies and have one common enemy which is Hamas ?

And I don’t think they ever will as long as the current Palestinian leadership continues to behave and act as beggar and collaborator.

Because beggars can’t be choosers and collaborators are no better than dogs.

(end)