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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mercredi, 5 novembre 2008

mercredi 5 novembre 2008

nombre d’entrées : 7

001

Expansion des colonies sionistes dans le Golan syrien

L’administration sioniste continue sa politique des colonies de peuplement dans le Golan syrien. Avec Ehud Olmert, l’expansion a atteint son apogée.

Les plateaux du Golan ont été occupés par l’armée sionistes le 8 juin 1967. En deux jours, l’armée sioniste a expulsé plus de 130 000 syriens. Un mois plus tard, la première colonie s’installait sur les terres du village de Bab al-Hawa, au nord du Golan.

Avec la médiation turque, l’administration sioniste est actuellement en train de discuter avec la Syrie le statut de cette région, convoitée à cause de la fertilité et l’abondance de son eau.

Malgré cela, six colonies de peuplement dans le Golan sont en train d’être élargies avec le développement d’infrastructures à l’avant-garde pour accueillir des colons.

La construction de la colonie de « Elad » se poursuit sur les ruines de villages syriens avec des unités d’habitation conçues pour les jeunes Juifs, alors que la colonie de Sefan s’étend au sommet du village d’Aïn Al-Zewan. Une autre colonie est en train de bâtir un stade sur les terres d’un village du sud du Golan. D’autres construisent de routes et installent de nouveaux systèmes électriques.

Le Comité des Amis du Golan se demande comment il es possible que l’administration sioniste viole d’une manière flagrante le droit international sur les terres syriennes qu’il occupe, tout en espérant encore que la Syrie participe au dialogue.

[ commentaire : cet entrefilet est évidemment de la même couleur que la quasi totalité des nouvelles en provenance d Palestine depuis des année : désolante. Il contient cependant une information intéressante, sur le rythme auquel peut, sans cesser d’être démocratique, virer des gens d’un endroit : 130 000 en deux jours. Ça fait 65 000 par jourA chacun d’entre vous le soin d’en tirer sa propre conclusion........]

PNN - Naplouse – 03.11.08

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=2736&Itemid=1

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002

Une tente contre les démolitions à l’est de Jérusalem

L’administration coloniale a déclaré qu’elle détruira des maisons palestiniennes à Beit Hanina, à l’est de Jérusalem. La colonie Alnevi Yaakov pourra ainsi s’étendre de plus en plus, en contradiction avec le droit international.

Pour manifester contre cette démolition, prévue pour le dimanche 6 novembre, la résistance non-violente Palestinienne a installé dans le quartier une tente, qui restera jusqu’à la fin de la semaine.

Le Mouvement de Libération Nationale organise de événements pour protester contre la décision de la Cour suprême sioniste de détruire encore des maisons. Le gouverneur de Jérusalem, Adnan Al-Husseini, a critiqué la politique sioniste et ce qu’il a défini comme une « fraude qui se déroule à Jérusalem et au-delà » afin de s’emparer de toute la ville.

« Je n’accepte pas cette résolution. Elle ne contribue pas à la paix et la profanation de la terre arabe ne peut pas continuer. Ces maisons ont des propriétaires qui resteront dans leurs domiciles, » a dit Al-Husseini au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à la tente.

Il a souligné que les actions sionistes à Jérusalem sont illégales et que le peuple palestinien protestera avec tous les moyens à sa disposition.

Le Conseiller pour les affaires de Jérusalem du Premier Ministre, Hatem Abdel Qader, a déclaré que cette dernière décision vient « à la suite d’une série de crimes commis contre la ville sainte et ses résidents. Il s’agit d’un nettoyage ethnique, de la déportation des familles afin d’étendre les colonies israéliennes. Nous ne partirons pas de plein gré. Nous résisterons, parce qu’il s’agit d’une décision raciste qui n’est pas fonde sur des bases légales. »

Abdul Qader a dit d’avoir rencontré une délégation de l’Autorité Palestinienne et l’ambassadeur jordanien à Tel Aviv, en leur demandant de sauver les terres. Ils ont affirmé qu’ils exerceront la pression politique nécessaire.

« La question n’est pas l’évacuation des familles de leurs maisons, mais la judaïsation de la région. » Il a insisté sur le fait que la destruction sera contestée par tous les moyens possibles. « Le chemin des bulldozers sionistes ne sera pas couvert de fleurs. »

PNN – 04.11.08

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=2748&Itemid=1

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003

Encore un week end sanglant

Les colons lancent souvent des attaques violentes contre les Palestiniens et leurs biens dans la plus total immunité légale, et souvent avec un soutien plus qu’implicite de la part des militaires eux-mêmes. En fait, les soldats de l’occupation protègent le plus souvent les colons, et il est rare que des poursuites légales soient engagées contre eux.

Selon l’OCHA, 80 à 90% des dossiers ouverts contre des colons sionistes à la suite d’attaques contre des Palestiniens ou leurs biens sont régulièrement classés sans poursuite par la police sioniste.

Au cours des huit premiers mois de 2008, il y a eu au total 112 personnes blessées à la suit d’attaques des colons. Environ 80% de ces incidents ont eu lieu dans le district de Hébron.

Cependant, il y a eu cette année un accroissement spectaculaire du nombre d’attaques de colons et de meurtres, coïncidant avec la récolte des olives par les Palestiniens. La férocité et le nombre même de ces incidents ont conduit à de plus en plus d’appels, à l’intérieur même de la société sioniste, pour quela violence des colons soit punie, mais jusqu’à maintenant il n’y a pas eu d’effet réel sur le terrain.

Ce dernier week-end a vu la violence se poursuivre et même augmenter. Selon le chef du Shin Bet (comme il est rapporté dans le Ha’aretz du 03/11/08), les colons « se préparent à la guerre » en réponse à la décision du gouvernement de retirer le soutien aux avant postes « illégaux » (Il est important de souligner que la notion d’avant poste illégal, pour le régime sioniste, est beaucoup plus restrictive que la définition internationale d’implantation illégale, qui inclut toutes celles qui ont été construites sur des terres occupées au cours de la guerre de 1967.)

Les cibles de la nouvelle « guerre des colons » se sont très légèrement élargies. Au cours des dernières semaines, ils ont attaqué des militants pacifistes israéliens et ont même eu des heurts avec l’armée. Cependant, l’essentiel de la punition infligée par les colons continue à tomber sur le dos des pauvres fermiers Palestiniens qui essaient de travailler leurs terres.

Selon Amos Harel (Ha’aretz, 03 novembre), les colons réagissent au désengagement de 2005 de Gaza, et cherchent à « établir un équilibre de terreur », où chaque action de l’état qui les vise – depuis la démolition d’une caravane dans un avant poste jusqu’à des restrictions de déplacements de ceux qui sont soupçonnés de s’en prendre aux cueilleurs d’olives Palestiniens – engendre un réaction violente immédiate ».

Diskin (Youval Diskin, chef du Shin Bet) a déclaré que « des centaines de personnes étaient régulièrement impliquées dans la violence extrémiste et qu’elles pouvaient recruter encore quelques milliers d’autres personnes pour une confrontation violente. »

[ commentaires : que se soit développé, dans le milieu et le réseau des zinzins des implantations, un réseau de raciste fascistes d’une extrême violence, cela n’a rien de stupéfiant. C’est, en totalité, la faute du régime sioniste qui a laissé faire, encouragé avec un sourire indulgent, et cela traduit cette invraisemblable mentalité sioniste, que l’on trouve même chez certains de ceux qui se croient des humanistes, et qui veut que les sionistes n’aient pas à être gouvernés par les même lois et les mêmes règles que les autres hommes.

C’est ainsi que l’on bassine toujours avec les « implantations illégales », ce qui signifie qu’elles le sont au regard de la loi sioniste, impliquant donc qu’il peut y en avoir et que d’ailleurs il y en a, qui sont elles, légales au regard de la fichue loi sioniste, alors que toutes sont complètement, totalement, et sans exception illégales au regard de la loi internationale et du bon sens élémentaire.

On retrouve évidemment la même pratique, à savoir accorder aux sionistes un droit ou un traitement particulier, privilégié, supérieur, dans la partialité flagrante et scandaleuse dont les militaires font régulièrement preuve envers les colons chaque fois que ceux-ci agressent des Palestiniens. S’il arrive qu’ils soient condamnés à quelque chose, c’est à des peines qui relèvent de la provocation comique : un quart d’heure de prison avec sursis...

En fait, il est évident pour tout le monde que la faiblesse avec laquelle sont traitées les brutalités raciste et fascistes des colons traduit la volonté bien ancrée chez les dirigeants sionistes de créer un ensemble de faits accomplis assez solide pour décourager, croient ils -à tort, d’ailleurs- ceux qui voudront le défaire.

Et les dirigeants ne sont pas les seuls, la population est bien évidemment totalement complice de ces menées qui ne peuvent déboucher sur rien d’autre que l’affrontement violent avec les Palestiniens.

Quand les sionistes auront fini par faire entrer dans leur cervelle qu’ils ne valent pas un centième de sicle de plus que n’importe quel autre être humain de cette terre, on pourra discuter avec eux. Entre hommes

D’ici là, qu’ils aillent au diable, comme dit Lieberman. Ce n’est pas avec des paroles qu’il faut les accueillir, mais avec le seul langage qu’ils comprennent.

« Puisqu’ils ont semé du vent, ils moissonneront la tempête ; Ils n’auront pas un épi de blé ; Ce qui poussera ne donnera point de farine, Et s’il y en avait, des étrangers la dévoreraient. » Devraient connaître, non ? ]
Palestine Monitor - 3 novembre 2008

http://palestinemonitor.org/spip/spip.php?article677

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004

Nouvelle attaque de colons après l’évacuation d’un avant-poste illégal à Hébron

Les membres du groupe de solidarité et d’amitié Brighton-Tubas (BTFSG) et de l’International Solidarity Movement (ISM) se sont joints aux Palestiniens locaux d’Hébron qui défendent une maison sujette aux attaques des colons de la colonie de « Kharsema ».

Ils dorment dans la maison d’une famille palestinienne qui vit à proximité des ruines de l’avant-poste de colonie, la « Ferme Federman », qui a été évacué la semaine dernière par l’armée.

La violence des colons et le harcèlement des résidents palestiniens ont augmenté cette semaine, après que des colons se soient affrontés avec la police pendant une expulsion et aient réoccupé plusieurs maisons palestiniennes.

La semaine dernière, des colons armés sont entrés dans la maison et ont tenté de l’incendier, et depuis lors, la famille palestinienne est victime de menaces, d’intimidations et de jets de pierres.

La nuit dernière, trois membres du BTFSG dormaient dans la maison. Ce matin, 15 colons armés sont entrés dans la maison. Tout d’abord, les colons ont attaqué un Palestinienne âgée de 65 ans qui marchait avec l’aide d’un déambulateur.

Les colons l’ont poussée et lui ont donné plusieurs coups de pied. Elle est tombée et a dû être emmenée à l’hôpital.

Ils se sont ensuite tournés vers l’un des internationaux. L’international qui filmait l’attaque de la femme, une jeune homme âgé de 23 ans de Brighton, a été poussé au sol et a reçu des coups de pied dans la tête. Ses lunettes et l’appareil photo ont été cassés. Il a été emmené dans un hôpital palestinien pour y recevoir des soins médicaux.

Une femme israélienne de Rabbins pour les Droits de l’Homme, un groupe qui fait campagne contre la violence des colons, a été agressée et coupée au visage. Elle a été aussi emmenée à l’hôpital. Les autres membres de BTFSG ont été repoussés à coups de poing et coups de pied.

Pour justifier leurs attaques, les colons ont inventé une histoire disant que les Palestiniens avaient volé 3 de leurs mules et ont menacé de revenir.

Il y a pour le moment 8 internationaux dans la maison prêts à filmes d’éventuelles nouvelles attaques et environ 10 Palestiniens.

La police sioniste a refusé de venir sur les lieux sauf s’il y a une attaque, de sorte que les Palestiniens ont été laissés sans protection. L’armée sioniste, qui a une forte présence dans la région ne protège pas les Palestiniens des attaques.

Hébron a été le théâtre d’une escalade de la violence des colons au cours des derniers jours. Vendredi, un groupe de colons a attaqué une maison palestinienne. Dimanche après-midi, une manifestation pacifique des habitants palestiniens d’Hébron qui demandait un meilleur accès à leur ville, a été attaquée par des colons qui ont brûlé des drapeaux palestiniens et les banderoles des manifestants.

Dimanche soir, des colons ont bombardé de pierres la maison d’un Palestinien. L’augmentation de la violence est liée à la tentative d’expulsion.

ISM - Hébron - 04-11-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10292&type=temoignage≤sujet=Attaques%20de%20colons

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005

Est-ce que l’Espagne est à l’intérieur ou à l’extérieur du checkpoint de Naplouse ?
Le groupe d’internationaux avec qui je suis arrivé dans la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie, a décidé de garer notre voiture juste derrière le checkpoint d’Huwwara, où des soldats sionistes contrôlent l’entrée et la sortie des Palestiniens dans et hors de la ville.

Dès le départ, j’ai commencé à prendre des photos d’un poste militaire encombré de chars et de véhicules blindés – tous pointant en direction de la ville assiégée - comme j’ai documenté l’occupation tout au long de mes déplacements à travers la Cisjordanie.

Toutefois, alors que j’avais mon appareil photo en bandoulière et que je me dirigeais avec mes compagnons de voyage vers le checkpoint, une jeep de l’armée est soudain apparue à côté de moi.

A travers la fenêtre du véhicule de transport militaire, j’ai vu deux doigts agressifs pointer dans ma direction. Alors que je me demandais pourquoi, mon appareil-photo était rapidement confisqué et j’étais tiré à l’intérieur du véhicule où j’ai été soumis à un déluge de menaces.

C’était du harcèlement pour l’amour du harcèlement. Et c’était la première fois que j’expérimentais - à un degré très faible - ce que subissent les Palestiniens en réalité.

Après avoir effacé toutes les photos choquantes et soumis à quelques menaces supplémentaires pour la route, je suis sorti du véhicule avec mon appareil photo encore intact et après quelques respirations difficiles, nous avons continué vers Naplouse.

Situé dans les environs de Naplouse, le camp de réfugiés de Balata a été créé entre 1950 et 1952 sur une superficie d’un kilomètre carré. Initialement conçu pour accueillir 5000 réfugiés palestiniens qui ont été forcés de quitter leur patrie par les forces sionistes en 1948 et après, la même zone contient aujourd’hui une population de plus de 26 000 personnes.

A Balata, où la surpopulation est un euphémisme, l’espace vital moyen n’est que de quelques mètres carré par personne - par rapport aux plus de 1 300 mètres carré par personne en zone sioniste. En considérant la réalité psychologique d’une vie privée réduite à zéro, le peu de lumière du soleil, des incursions militaires sionistes presque chaque nuit et un dangereux manque de ventilation, il est facile de voir comment ces conditions ne sont pas seulement intolérables mais désastreuses.

Encore ébranlé par mon incident au checkpoint seulement une heure plus tôt, j’ai eu du mal à m’adapter à la situation dans le camp que nous commencions le tour claustrophobe d’une espace de vie d’un kilomètre carré. Alors que l’on nous montrait les rues de Balata, nous marchions de côté afin de nous déplacer entre les bâtiments, puisque la plupart des rues font un peu plus d’un mètre de large. L’exiguïté des conditions sont encore aggravées par le fait qu’il n’y a presque pas de ventilation dans les rues ou dans les bâtiments.

Les problèmes respiratoires sont très répandus à Balata, et les enfants sont particulièrement vulnérables à l’asthme.

La situation des enfants, qui représentent la majorité de la population du camp, est particulièrement sombre. Presque tous les enfants de moins de 12 ans souffrent de problèmes psychologiques, dont l’insomnie, le pipi au lit, les cauchemars et la dépression. Dans presque tous les cas, leurs problèmes sont symptomatiques de stress post-traumatique, une conséquence de leurs conditions de vie et de la poursuite de la violence là-bas.

La plupart des enfants que j’ai rencontrés dans le camp n’avaient jamais quitté Balata et beaucoup ne connaissent pas le monde qui existe au-delà des checkpoints qui entourent Naplouse.

Quand une organisation non gouvernementale espagnole a invité 20 enfants du camp à visiter l’Espagne en 2006, un enfant a demandé à la délégation si l’Espagne était à l’intérieur ou à l’extérieur du checkpoint de Naplouse.

Quand ils ont dit qu’en effet, ils allaient voyager au-delà du checkpoint, le groupe d’enfants a brûlé d’excitation, alors que leurs parents pleuraient tout simplement en réalisant l’importance d’une telle occasion.

Avec seulement trois écoles dans Balata - qui doivent collectivement se débrouiller avec plus de 6000 étudiants - le taux d’analphabétisme est passé de 22% en 1988 à 27% en 1997. Le taux de chômage est presque total (estimé actuellement à plus de 75%), puisque les travailleurs trouvaient auparavant du travail saisonnier à l’intérieur de la zone sioniste. La plupart des travailleurs ont perdu leur emploi en raison des couvre-feux, des bouclages et laissez-passer limités imposés par les sionistes.

Les conditions de santé ont également aggravées dans le camp avec un seul clinique de santé des Nations Unies pour l’ensemble de la zone. Il y a plus de 500 réfugiés par médecin et le financement international que reçoit l’ONU est insuffisant pour faire face à la dégradation de la situation.

Le manque de logements adéquats est un autre problème majeur ; les bâtiments sont construits sur des fondations de mauvaise qualité et sont incapables de faire face à la croissance de la population.

Nous sommes repartis lentement vers le checkpoint d’Huwwara, le coucher du soleil imminent menaçait de faire obstacle à notre sortie à la veille du Yom Kippour, puisque le régime sinoiste impose de dures restrictions à la circulation pendant les fêtes juives.

Au checkpoint, j’ai été immédiatement plongé dans le chaos dont l’origine est l’occupation, goûtant ainsi pour la deuxième fois de la journée à ce que subissent régulièrement les Palestiniens.

Huwwara était crispé et désordonné et je me suis retrouvé à l’arrière d’une rangée massive de centaines de Palestiniens qui tentaient désespérément de le franchir avant le coucher du soleil, les soldats affichant à la vue de tous leurs mitrailleurs M-16. Je me suis senti exposé, impuissant et vulnérable - ce que les Palestiniens doivent ressentir chaque jour.

En regardant le soleil lentement se coucher, j’ai commencé à être confronté à la très réelle perspective de rater mon vol de retour vers le Royaume-Uni et peut-être encore de rester à Naplouse pendant plusieurs jours jusqu’à la fin de la fête juive.

En désespoir de cause, nous avons commencé à agiter nos passeports, en espérant que les soldats nous permettraient de sortir avant la fermeture de la zone.

Finalement, notre privilège d’Occidentaux nous a accordés le passage jusqu’à nos voitures, de l’autre côté du checkpoint, et en nous dirigeant à toute vitesse vers Jérusalem, nous sommes sortis de justesse de Cisjordanie - un voyage impensable pour la plupart des Palestiniens.

En revenant sur cette journée, et en me souvenant des visages que j’ai rencontrés – aussi bien à l’intérieur du camp de Balata qu’au checkpoint d’Huwwara - je suis toujours étonné de la dignité et de la détermination qui restent chez ces gens qui sont forcés de vivre dans des conditions étouffantes du contrôle militaire. Ce n’était pas une journée exceptionnelle en Cisjordanie. C’est tous les jours comme ça.

Source : http://electronicintifada.net/v2/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : mais enfin, comment ne pas voir que c’est nous, nous autres Français, nous autres Européens, au visage de qui cette réalité est crachée au visage ! Comment pouvons -nous, monsieur le ministre Truc, monsieur le ministre Machin, monsieur le président Chose, avoir des rapports avec ces gens, autres que hurler des protestations ? Comment osons-nous encore sourire d’aise et de contentement lorsqu’on rappelle nos anciennes relations avec les principes « universels » (tu parles !) des droits de l’homme ? Quelle honte ! ]

ISM et Eddie Vassallo - Naplouse - 03-11-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10289&type=temoignage≤sujet=Checkpoints

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006

Visite du village d’Ajjur le 25 octobre 2008 : escortes de police et provocations du FNJ

(FNJ : Fonds National Juif, en anglais JNF – voir le lien http://www.jnf.org/site/PageServer )

Le nettoyage ethnique des 16 villages de la région a été presque parfait. Tous les résidents d’Ajjur ont été chassés, et ceux qui ne s’étaient pas enfuis ont été ensuite expulsés délibérément à Hébron. Plus de 4000 personnes vivaient ici jusqu’au début de la Nakba.

Sur les collines d’Ajjur, il y a encore des figuiers de barbarie, des cactus, des oliviers, des figuiers, des caroubes et autres arbres. La plupart des maisons du village se trouvaient autrefois sur la colline devant nous. Environ 600 bâtiments. Ils ne sont plus là.

L’annonce par Zochrot d’une visite du village d’Ajjur, qui a été détruit au cours de la Nakba, a mis la police de Beit Shemesh et de Tel-Aviv sur le qui-vive et a causé des nuits blanches aux équipes du FNJ. Ils ont essayé d’empêcher la visite.

Eitan, de Zochrot, a reçu des appels téléphoniques, vendredi, la veille de la visite, du commandant de la police de Beit Shemesh et des membres du FNJ lui demandant d’annuler la visite d’Ajjur. Ils ont proféré des menaces et fait pression sur lui, en disant, entre autres, que cette action était illégale.

L’annonce de la récolte des olives dans les oliveraies appartenant à des réfugiés qui sont contrôlées aujourd’hui par le FNJ et de leur restitution à leurs propriétaires qui vivent maintenant à Hébron, a rendu fou les membres du FNJ. Ils ont appelé la police qui s’en est pris à Zocrot, en prétendant que nous allions détruire des propriétés du FNJ et que nous allions installer des pancartes indiquant le nom du village et décrivant ses sites.

Notre position était d’effectuer notre visite comme prévu

Samedi matin, deux voitures de police nous attendaient à Tel-Aviv à l’endroit où Zochrot avait organisé le départ pour la visite. Ils ont contrôlé les papiers du bus, vu que la visite allait se faire et sont partis.

Peu de temps avant notre arrivée à Ajjur, le commandant du commissariat de police de Beit Shemesh m’a contacté pour demander quand nous allions arriver. Il a prononcé "Ajjur" comme s’il était prononcé en arabe. Il s’avère que le nom arabe d’Ajjur gagne la bataille des noms. Je lui ai expliqué que nous avions été retardés par une course cycliste qui a lieu dans la région, et que nous étions très près - près de Beit Govrin, lui ai-je dit.

Beit Jibrin ? A-t’il demandé, encore une fois "Jibrin », avec la prononciation arabe. Un autre point pour le nom palestinien.

Il m’a dit qu’il pensait que nous n’avions pas eu le message de ne pas effectuer la visite car c’était illégal. Il nous a demandé de nous arrêter à l’entrée de Luzit, non loin d’Ajjur.

Luzit a été établi sur la terre du village palestinien de Deir al-Dhubban, près de Khirbat al-Luz. Deux voitures de police nous y attendaient. Un officier est venu vers moi et a demandé - très poliment, je note – juste ce qui se passait. Eitan et moi lui avons expliqué le programme.

L’officier nous a dit sans équivoque que nous avions l’interdiction de récolter les olives et d’installer des pancartes.

Nous lui avons expliqué que, selon notre point de vue, la cueillette des olives était juste une déclaration pour affirmer qu’elles appartenaient aux réfugiés et non au FNJ, et que nous n’en prendrions pas beaucoup. En ce qui concerne les pancartes, nous lui avons dit que nous allions les installer, mais nous avons promis de ne pas les laisser là.

À la fin de la discussion, un officier et un monsieur m’ont dit, encore une fois très poliment, que j’étais invité au commissariat de police de Beit Shemesh pour un interrogatoire parce que le FNJ avait porté plainte contre moi.

Nous avons continué notre route jusqu’à Ajjur, escortés par une voiture de police à l’avant et une autre à l’arrière. D’autres policiers attendaient au premier arrêt de la visite, le parking "papillon" du Parc Britannique, certains en uniforme bleu et quelques-uns autres en vert olive. Il y avait aussi d’autres hommes en colère, des civils. On aurait dit qu’ils étaient venus avec la police. Au moins l’un d’eux portait un pistolet qui sortait de sa ceinture dans le dos.

Ils étaient du FNJ.

Le parking « papillon » était la place du marché d’Ajjur. Des centaines de marchands et de clients venaient ici chaque vendredi de toute la Palestine pour participer à un marché dynamique jusqu’à ce que la conquête du village par Israël y mette fin.

Aujourd’hui, le samedi 25 Octobre 2008, il y avait beaucoup de gens ici. Mais il n’y avait pas de marchandises. Il n’y avait pas non plus de Palestiniens sauf moi.

Le nettoyage ethnique des 16 villages de la région a été presque parfait. Tous les résidents d’Ajjur ont été chassés, et ceux qui ne s’étaient pas enfuis ont été ensuite expulsés délibérément à Hébron.

Plus de 4000 personnes vivaient ici jusqu’au début de la Nakba. De l’autre côté de la route, il y a le cimetière laissé à l’abandon. Sur les collines d’Ajjur, il y a encore des figuiers de barbarie, des cactus, des oliviers, des figuiers, des caroubes et autres arbres. La plupart des maisons du village se trouvaient autrefois sur la colline devant nous. Environ 600 bâtiments. Ils ne sont plus là.

Seuls quatre demeurent : la clinique d’Ajjur, aujourd’hui, un restaurant, les restes d’un bâtiment où se trouvait le pressoir à olives et le moulin à farine du village, une grande maison bien conservée qui appartenait à la famille al-’Azza, aujourd’hui occupée par une famille israélienne qui gère une maison de Musique de Chambre. Une autre maison privée, appartenant à Abd al-Hamid al-’Azza, est laissée à l’abandon et en ruines.

Nous avons quitté le secteur du marché et pris le bus en direction des autres restes du village. Alors que nous partions, les gens du FNJ ont tenté de nous provoquer en chantant en arabe "Biladi, biladi". Les policiers souriaient à côté d’eux. Le bus a suivi une voiture de police qui a ouvert la voie, et une autre voiture de police a suivi. Un véhicule tout terrain du FNJ suivait derrière.

À l’entrée d’Agur, le moshav, près du portail électrique, il y avait une autre voiture de police qui bloquait la route. Ils « craignaient », que nous entrions dans le moshav. Il a été établi sur les terres d’Ajjur mais pas sur les ruines de ses bâtiments. Il ne faisait pas partie de notre programme.

La dernière étape de la visite était la triste maison d’Abd al-Hamid al-’Azza, qui a résisté pendant 60 ans - aujourd’hui, avec beaucoup de difficulté - au sommet de la colline, avec vue sur le paysage et sur les bâtiments construits sur les terres en face des bâtiments qui ont été démolis.

Il était presque une heure de l’après-midi. Nous nous sommes réunis à côté de la maison pour conclure la visite. La cinquantaine de participants ont eu un intéressant débat animé.

Sur le chemin du retour, quelques-uns ont cueilli des olives, et marmonné des choses que personne ne pouvait entendre.

Source : http://www.zochrot.org/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaire : vous ne saviez pas qui ils sont. Moi non plus. Jusqu’à ce que j’aille voir sur le site http://www.zochrot.org/index.php?id=341 .
Je cite (le copier-coller ne fonctionne pas...) : « Zochrot is a group of Israeli citizens working to raise awareness of the Nakba, the Palestinian catastrophe of 1948 ».

Ah , un petit détail. « Biladi, biladi » (mon pays, mon pays) est une chanson, l’hymne national Palestinien ]

ISM et Umar Ighbarieh - Palestine 48 - 01-11-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10268&type=temoignage≤sujet=R%E9fugi%E9s

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007

Les briseurs du siège de Gaza scandalisés par le régime sioniste

Le sort des habitants de Gaza a été un choc pour les militants des droits de l’homme qui sont maintenant dans la bande côtière pour dénoncer les crimes sionistes.

« Le monde a été très négligent ... très négligent envers la Palestine, et je ne comprends pas comment cela a pu arriver, et comment le monde a pu permettre que cela se produise », a déclaré un activiste britannique, John McDougal, au correspondant de Press TV, Youssef Al – Helou.

« Le monde ne voit que le point de vue sioniste », a t-il poursuivi.

McDougal fait partie des militants du Free gaza Movement. Il est arrivé mercredi dans la bande de Gaza à bord du SS Dignité ainsi que 26 autres civils non armés, en dépit des menaces israéliennes.

Le Free Gaza Movement s’est engagé à dénoncer l’Apartheid sioniste et l’injustice à l’égard des Palestiniens. Le SS Dignité est le troisième bateau à briser le siège de Gaza.

Les militants pro-palestiniens disent qu’en brisant le siège sioniste et en entrant dans Gaza, ils veulent montrer l’exemple pour d’autres fassent de même.

« Si j’avais un message à envoyer au monde, ce serait de leur demander de se réveiller et de comprendre le niveau d’oppression que subit la population de Gaza et de répondre à la tragédie et à la crise humanitaire qui se déroule ici, et de remettre en cause la complicité de nos gouvernements en Occident et également des régimes arabes dans le massacre quotidien de la population de Gaza », a déclaré la militante irlandaise des droits de l’homme, Caoimhe Butterly.

« J’ai été inspirée par de magnifiques gens civilisés. Je suis attristée par le fait que vous viviez dans une telle situation non-civilisée », a déclaré le Prix Nobel de la Paix, Mairead Maguire, qui avait été blessée par balle par les forces sionistes lors d’une précédente visite dans la région.

Les 1,5 millions de personnes vivant dans la bande côtière souffrent du blocus imposé par les sionistes depuis Juin 2007. Tel-Aviv a imposé des restrictions à l’entrée dans la bande de Gaza des produits de base, comme la nourriture, le carburant, les fournitures médicales et les matériaux de construction.

Le siège de Gaza a provoqué un tollé parmi les pacifistes du monde entier qui condamnent la violation des droits de l’homme.

En août, deux bateaux grecs – transportant des personnalités comme Lauren Booth, la belle-soeur de l’ancien premier ministre britannique Tony Blair et la survivant de l’Holocauste, Hedy Epstein, sont arrivés pour la première fois dans la région surpeuplée, au mépris du blocus sioniste.

Source : http://www.presstv.ir Traduction : MG pour ISM

ISM et Press TV - Gaza - 31-10-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10257&type=temoignage≤sujet=Blocus