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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation (2ème édition du jour)

Lundi, 3 novembre 2008

lundi 3 novembre 2008

nombre d’entrées : 7

001

Hamas : La communauté internationale appelée à en finir avec la politique du deux poids deux mesures

Le mouvement du Hamas a appelé, à l’occasion de la commémoration du pacte de Balfour, la communauté internationale à arrêter la politique du deux poids deux mesures et à voir la situation catastrophique dont souffre le peuple palestinien à cause de l’injustice internationale à l’égard de sa juste revendication. Il a déclaré qu’elle doit soutenir les droits palestiniens au lieu de soutenir l’entité sioniste.

Dans un communiqué dont le Centre Palestinien d’Information a obtenu une copie, le mouvement du Hamas a déclaré, aujourd’hui dimanche 02/11/08, que la communauté internationale porte la responsabilité historique et morale envers les résultats du pacte de Balfour ainsi qu’envers les catastrophes et souffrances qui ont frappé le peuple palestinien en raison de ce terrible pacte.

Il a affirmé que la Palestine est un territoire arabe et islamique et que personne n’a le droit de l’abandonner. Tous les accords qui renoncent au droit historique de notre peuple et à la Palestine sont injustes sur tous les niveaux, légal, national et historique.

Le mouvement du Hamas a annoncé la continuation de la résistance par tous les moyens possibles pour rependre les droits palestiniens légaux et il a affirmé qu’on ne peut pas le désarmer et confisquer sa légitimité.
A propos du droit des réfugiés palestiniens au retour, le mouvement a annoncé son attachement aux droits des réfugiés palestiniens partout, tout en appelant les leaders de la nation arabe et islamique, l’organisation de la conférence islamique et la ligue arabe à porter leurs responsabilités et devoirs envers la Palestine, la ville occupée d’Al-Aqsa et la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Il les a appelés à intervenir immédiatement pour demander l’arrêter de tous les plans criminels sionistes et les violations continuelles de l’occupation contre nos lieux saints.

Il a appelé le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas à s’occuper de la situation palestinienne interne et à renforcer le front interne pour unifier les Palestiniens et à arrêter sa guerre contre la résistance en Cisjordanie, car l’unité nationale est le seul moyen pour renforcer la résistance devant le complot international contre notre question.

Enfin, le mouvement de la résistance islamique (Hamas) a appelé les leaders arabes à faire face aux plans et buts américains et sionistes qui visent à normaliser toutes les relations des pays arabes avec l’occupant.

[ commentaires : les mots, parfois un peu maladroits mais parfaitement clairs, sont ceux du Hamas, et je n’y ai pratiquement pas touché. Pour ceux, rarissimes sans doute, qui auraient la mémoire courte, voici ce qu’en dit Wikipedia :

« La Déclaration Balfour de 1917 est une lettre ouverte adressée à Lord Lionel Walter Rothschild (1868-1937), publiée le 2 novembre 1917 par Arthur James Balfour, le ministre britannique des Affaires Étrangères.
À l’aube de la Première Guerre mondiale, la Palestine fait partie de l’empire ottoman. Les troupes britanniques, emmenées par le Général Sir Edmund Allenby, s’engagent dans une campagne contre les Turcs en 1917. Le 31 octobre, les Britanniques remportent une victoire décisive, dans la ville de Beer-Sheva, ce qui conduit à la capitulation de l’empire ottoman.

Le 2 novembre 1917, le Royaume-Uni publie la Déclaration Balfour dans laquelle il se déclare en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. Cette déclaration va au contraire des promesses faites par les Britanniques aux Arabes d’un grand royaume arabe incluant la Palestine[1].
Cette lettre a pour contexte l’effort de guerre considérable des Britanniques en 1917, et le besoin pour le gouvernement britannique de gagner le soutien des banquiers britanniques et américains de confession juive. En outre, les Britanniques trouvent que les Français sont trop présents au Liban.
C’est aussi l’époque du « Grand Jeu » selon Kipling pour maîtriser les zones riches en pétrole et protégeant l’accès aux Indes.
Lors du démantèlement de l’empire ottoman, le monde arabe s’attendait à l’indépendance promise, mais une partie de la population prit connaissance de la déclaration qu’on essayait de lui cacher. Le 7 novembre 1918, une déclaration franco-britannique est diffusée dans toutes les villes et villages contrôlés par les Alliés ainsi que dans les journaux. Les gouvernements britanniques et français y affirment que « l’objectif recherché par la France et la Grande Bretagne [est] l’établissement de gouvernements et d’administrations nationaux qui détiendront leur autorité de l’initiative et du choix libre des populations indigènes »[2].

Le lien est http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_Balfour_de_1917

Voilà qui remet bien les choses en perspectives. Vous avez dit impérialisme ? Fi l’horreur ! ]

Gaza – CPI - 03/11/2008 - 00:27

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7%2bzgGa033J15b0hNrWD20SPyMzUJzHuA6KAW5yKXBNc0IkPjQWCeFOD9IRWN92jP0uFMV3D%2fW1FivOYc5MmIcxjAhnpCPbBkRPA4s%2ft2uFj8%3d

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002

La délégation du Hamas au Caire pour discuter les modifications sur la feuille égyptienne

Le mouvement du Hamas a déclaré qu’une délégation de ses leaders dans la bande de Gaza et à l’étranger va arriver, aujourd’hui lundi 03/11/08, au Caire pour discuter avec les responsables égyptiens la feuille égyptienne du dialogue national prévu le 9 novembre.

Le porte-parole du mouvement du Hamas, le Dr Sami Abou Zouhri, a dit, ce matin lundi, 3/11, dans une déclaration spéciale au centre palestinien d’information, qu’une délégation des leaders du Hamas va arriver aujourd’hui au Caire pour discuter avec le ministre Omar Souliman, les modifications présentées par le mouvement à la feuille égyptienne.
Il a déclaré que cette rencontre vient dans le cadre de l’attachement du mouvement du Hamas à discuter ses modifications avant le début du dialogue national.

Abou Zouhri a précisé que son mouvement possède des autres demandes concernant la participation des délégations de la Cisjordanie et la libération de ses cadres emprisonnés dans les prisons d’autorité, en affirmant qu’il est déraisonnable de participer à des dialogues sous l’ombre des arrestations.

Gaza – CPI - 03/11/2008 - 10:36

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7mO26I8%2fe8qyX0smBE3gsOeIBNCafQOxNbXceWB0KYtWTcO7tZoxVFi%2bFyqDyJqoMt8J%2b78MSWqRqpwe1WnsWMvXT%2byA8pv%2bMqgqPaOA6O%2bw%3d

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003

Le Hamas fait connaître certaines de ses objections au projet de dialogue Egyptien
Le mouvement du Hamas a communiqué, dimanche 02/11/08, quelques unes de ses remarques et certains amendements auxquels il est attaché au projet de document d’entente proposé par l’Egypte aux mouvements Palestiniens la semaine dernière, en soulignant que ces modifications sont proposées dans le seul but d’assurer le succès des efforts pour le dialogue.

Au cours de la troisième session du forum des journalistes Palestiniens, le porte parole du Hamas, de Dr Sami Abou Zouhri, a souligné que son mouvement voulait toute porte à la sédition et ne pas ouvrir de nouveaux boulevards à la discorde, et il a ajouté que le succès du dialogue était lié à ces changements fondamentaux.

Le Dr Abou Zouhri a déclaré que la première remarque que suscite le document Egyptien est qu’il donne au chef de l’AP Mahmoud Abbas le mandat et l’extension de fonctions conformément à ses désirs, alors que le premier paragraphe du projet prévoit que les élections présidentielles et législatives doivent être tenues simultanément à un moment convenu et que cela implique que le mandat d’Abbas soit automatiquement étendu jusqu’à ce que la date de ces élections soit arrêtée.

Le porte parole a déclaré que son mouvement pense que ce problème doit être traité au niveau d’un comité pour s’assurer qu’il est discuté dans le cadre d’un consensus national et comme un seul problème.
Il a également déclaré que ce projet donne automatiquement mandat à Abbas pour mener des négociations et conclure des accords avec l’entité sioniste, et que cela est impensable, car le Hamas se rend à ce dialogue en vue d’une réconciliation, et non pour fournir à Abbas une couverture pour se négociations frivoles avec le régime sioniste.

Abou Zouhri a souligné que son mouvement rejette la possibilité que l’actuelle OLP devienne une autorité pour ce qui concerne les questions essentielles telles que les négociations, et il a déclaré que selon le document d’entente nationale, l’OLP doit être reconstruite, et qu’alors elle pourrait participer aux décisions concernant ces questions.
Le porte parole a critiqué le projet égyptien qui dénie le droit à la résistance du peuple Palestinien en employant la phrase « renonciation à la violence », et il a exprimé les objections de son mouvement à ce que les appareils sécuritaires aient le monopole de la défense de la patrie et des citoyens.

[ commentaires : nombreux. D’abord, s’il y a une chose qui étonne dans la réaction du Hamas, c’est sa modération. Le projet égyptien prévoit en effet la poursuite des négociations sous contrôle d’Abbas et la reconnaissance des accords passé auparavant par l’OLP, et donc d’Oslo, y compris la légitimité de la présence en Palestine d’un établissement sioniste. Ce que le Hamas refuse d’entériner autrement que dans le cadre d’un accord global. A très juste titre d’ailleurs car chaque jour qui passe depuis ces fameux accords montre que la bonne foi sioniste a bien des points communs avec l’eau sèche.
Je suis convaincu qu’il n’y aura pas de réconciliation jusqu’à ce que l’un de deux évènements soit intervenu : (a) ou bien les gens du Hamas deviennent brusquement idiots, (b) ou bien les étasuno-sionistes finissent par faire entrer dans leur tête que le seul espoir que leur aventure ne finisse pas en rouge vif est qu’ils cessent de vouloir à tout prix écraser le peuple Palestinien sous le poids de droits inexistants.
Il me semble qu’il n’y a à peu près rien à attendre de l’élection étasunienne. Par contre, au sein de la population juive de la Palestine48 et parmi les juifs à travers le monde, qui finiront par être lassés de voir leur nom sali par l’aventure sioniste, il peut y avoir des voix, et, qui sait, des forces, de bon sens. ]

Gaza – CPI - 03/11/2008 - 09:40

http://www.palestine-info.co.uk/En/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7c%2bteGwIivQNBxGw5REvk45J9qwxhW3e6TpVoc%2fsHYdIGELaPZ%2fsMTBn1Eq5sEGBpGtkq5sk%2b%2bonvSuGZVBOb1v6TY7vYWh7RN9pDCJS0l0A%3d

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004

Cinq Palestiniens dont 2 enfants, blessés au cours d’une incursion de l’armée coloniale

Cinq Palestiniens ont été blessés, et 2 d’entre eux sont dans un état très grave, lorsque les forces d’occupation ont donné l’assaut au camp de réfugiés de Fare’a au nord de Naplouse, aux premières heures de lundi 03/11/08.

Des sources médicales ont déclaré que Mohammed Sawalme, 22 ans, a été touché par 3 balles dans la poitrine et la hanche, et qu’il a perdu beaucoup de sang. Son état a été qualifié de grave dans un hôpital de Naplouse.

Ces sources ont ajouté qu’un enfant de 11 ans avait été atteint par une balle dans le dos et que son état était grave, alors qu’un autre enfant, de 12 ans, avait reçu une balle en acier caoutchouc à la main. Deux femmes âgées ont été traitées pour suffocation après s’être évanouies en raison de l’emploi intensif de gaz asphyxiant par les soldats de l’armée d’extermination coloniale.
Des sources locales ont déclaré que les soldats avaient forcé la maison de Tahsin Al-Hamoud et l’avaient occupée après voir rassemblé tous les membres de la famille dans une seule pièce.
Les troupes coloniales ont donné au camp un assaut mené par plus de 40 véhicules blindés et ont imposé un couvre feu empêchant les étudiants et les écoliers de se rendre dans leurs écoles et les fonctionnaires de se diriger vers leur travail. Les soldats ont forcé l’entrée de nombreuses maisons et les ont fouillées, à la recherche de militants.
Les sources ont relevé que les soldats ont forcé les femmes à sortir de chez elles pour enlever des barricades légères installées par des jeunes gens pour empêcher les véhicules militaires de progresser librement dans le camp.

Naplouse – CPI - 03/11/2008 - 11:03

http://www.palestine-info.co.uk/En/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7l8CA8Z1L2mr5moO16Ae0z6xoZkK6FW1y6THvuGLFH3nDBdofGwiQj%2byEUDgPJ%2bVKxRAj%2fzdkmq1O5io3WtGlTNdwSRoBDdq7luBZV6S8yHE%3d

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005

Mul-T-Lock (anciennement Rav Bariach) quitte lui aussi Barkan

Gush Shalom, le 24 octobre 2008, http://zope.gush-shalom.org/home/en/events/1224844321

Le conseil d’administration du géant suédois ASSA ABLOY a annoncé à Stockholm sa décision de déménager immédiatement l’entreprise Mul-T-Lock (anciennement Rav Bariach) qui lui appartient, de la zone industrielle de la colonie de Barkan en Cisjordanie et de la réinstaller à l’intérieur de la Ligne Verte (ligne de démarcation de la Palestine48 avant 1967).

Ann Holmberg, directeur de la communication de la société, a exprimé les regrets du conseil d’administration pour avoir maintenu une usine dans les Territoires Occupés durant huit ans, depuis qu’elle l’avait acheté en 2000, et elle a promis que cette erreur allait être corrigée.
ASSA ABLOY a pris cette décision après que les groupes de défense des Droits Humains Diakona et SwedWatch, ainsi que l’église de Suède, aient fait des recherches et publié un rapport qui ne mâchait pas ses mots. Ils prévenaient la direction que ASSA ABLOY pouvait être accusé de violation du droit international en tant qu’entreprise, de même que ses directeurs à titre personnel. En outre, la confiscation à ses propriétaires palestiniens des terrains sur lesquels a été établie la Zone Industrielle de Barkan était illégale en Droit International. En conséquence, le rachat du bail immobilier de l’usine Mul-T-Lock – environ 2,2 hectares – pourrait être considéré comme un pillage en Droit international, crime dont les directeurs de la société pourraient aussi être accusés.

Les Caves de Barkan ont déjà quitté la Zone Industrielle de Barkan pour les mêmes raisons et ont déménagé leurs activités vers le kibboutz Hulda à l’intérieur de la Ligne Verte. On sait par ailleurs que plusieurs autres usines envisagent aussi de partir – telle la boulangerie industrielle de « Bagel &Bagel » qui pense à déménager à Arad dans le Neguev.

« Nous accueillons de tout coeur l’annonce du départ prochain de Mul-T-Lock des Territoires Occupés, et nous attendons avec impatience le moment où nous pourrons retirer cette société de notre Liste de Boycott des Colonies » indique Gush Shalom, le Bloc israélien de la Paix. « Mul-T-Lock a un quasi-monopole dans le domaine des serrures en Palestine48. Par conséquent, du fait de son implantation actuelle, elle oblige de nombreux citoyens israéliens qui désirent simplement fermer leurs portes, à participer, bon gré mal gré, au financement du projet de colonisation de la Cisjordanie. Nous espérons l’effondrement total de la Zone Industrielle de Barkan, qui est le pilier économique du projet colonial. L’existence de cette zone est très dommageable pour le régime sioniste et c’est une menace pour son avenir, en ce qu’il renforce les forces violentes et fanatiques qui cherchent à empêcher toute paix avec les Palestiniens et qui essaient de nous condamner tous à une guerre éternelle.

Dans le passé, des industriels ont été tentés par les subventions généreuses que le gouvernement offre à tous ceux qui acceptent d’installer leurs usines dans les colonies. Maintenant, cependant, le monde des affaires sioniste découvre que maintenir une usine sur des terres volées aux Palestiniens dans les Territoires Occupés est incompatible avec le développement de leurs exportations et avec la construction de partenariats internationaux. Les hommes d’affaires – même à partir de considérations purement commerciales – votent avec leur argent contre les colonies, et c’est ainsi qu’ils servent le mieux le futur » .

Traduction AFPS/RP

Gush Shalom

CCIPPP et Gush Shalom - lundi 3 novembre 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6626

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006

A la recherche de l’insaisissable partenaire sioniste pour la paix

Un véritable partenaire sioniste pour la paix, c’est celui qui reconnaît qu’il a le devoir de s’opposer à l’occupation et au système qui, depuis la création de l’Etat juif, fait des habitants non juifs des apatrides et des sans droits. A part quelques initiatives individuelles et si rares, phénomènes fugaces tels les nouveaux historiens et les refuzniks, le « camp sioniste pour la paix » est encore loin de représenter un mouvement politique significatif, tant par le nombre par rapport à l’ensemble de la population sioniste que par sa capacité à faire évoluer sa vision et sa plateforme. Effectivement, l’affirmation sionistes selon laquelle « il n’y a aucun partenaire pour la paix » parmi les différents mouvements palestiniens, illustre avec plus de pertinence les mouvements sionistes.

Certains juifs sionistes soutiennent que vivre en Palestine occupée est une obligation religieuse, qu’ils sont un peuple élu et se conforment à tout ce qui distingue les comportements publics et nationaux des « citoyens » israéliens : l’Etoile de David sur le drapeau, la Menorah [le chandelier - ndt] comme symbole de l’Etat, l’importance du Shabbat, etc. Ils croient que les juifs européens d’aujourd’hui sont les descendants directs des Hébreux de l’antiquité qui ont des droits exclusifs sur la Palestine où ils étaient les seuls à vivre. En conséquence, les juifs européens ont le droit, 2 000 ans plus tard, à revendiquer la patrie de leurs prétendus ancêtres.(1)

La plupart des sionistes cependant sont des laïcs, voire des athées (tel David Ben-Gurion, le premier des Premiers ministres du pays), et croient que la gloire biblique de la Terre promise n’est rien d’autre qu’un mythe.
Néanmoins, peu importe qu’un juif descende des Hébreux ou des Khazars, qu’il décide de se convertir à une autre religion ou de devenir laïc, il est en mesure légalement de prétendre être juif sur la base d’une affiliation nationale. Dans l’Etat juif, il est impossible de faire la distinction entre le laïc et le religieux : outre le fait que c’est par leur judaïté qu’ils acquièrent leurs droits, les deux sont partenaires dans l’occupation. Beaucoup ont des citoyennetés doubles et vivent dans le pays quand ils y ont intérêt économiquement ou socialement.
Quand un sionistes, blanc, aux yeux bleus, occidental, laïc, faisant fi de la religion, prend la défense de l’Etat juif exclusif au prétexte de le défendre contre l’antisémitisme et un nouvel Holocauste, je n’entends qu’un ultraréactionnaire. N’est-ce pas là l’obsession névrosée de l’antisémitisme et d’un « futur Holocauste », en fait le camouflage d’une dépendance à l’injustice coloniale que les sionistes appellent droits de citoyenneté : répartition profondément injuste - sans parler de vol - de la terre, de l’eau, des revenus, des biens, et du reste ? Que ces privilèges coloniaux soient volés aux habitants de la Palestine pour être octroyés à des immigrants étrangers, simplement parce qu’ils sont d’une certaine race, qu’ils partagent certains gènes ou croient dans une certaine idéologie, comment peut-on appeler cela, sinon du racisme ? Comment faut-il qualifier l’inquiétude exprimée explicitement par les sionistes à propos de la croissance naturelle palestinienne sinon d’arrières-pensées ethnocidaires plus ou moins refoulées ?

Les sionistes laïques qui opposent un refus et résistent à une solution pour un Etat unique, préférant un Etat juif exclusif pour eux-mêmes au motif qu’ils ont peur et se méfient de leurs voisins non juifs, n’avancent que de médiocres prétextes destinés à masquer une subtile idéologie raciste - basée sur une suprématie théocratique et ethnique - qui rappelle le colonialisme du 19ème siècle.

Les juifs aujourd’hui jouissent de tous les droits dans le monde, comme il se doit, bien sûr. Avec la résolution, engagée au Siècle des lumières, des problèmes existentiels et cognitifs de la vie juive - dont une existence collective juive, une identité et une autodétermination communautaires - il n’y a simplement aucune utilité à l’existence maintenue d’une entité [pays - ndt] juive distincte dans le monde, en particulier quand elle raye une autre nation, un autre peuple.
Historiquement, les mouvements socialistes, libéraux et travaillistes internationaux se sont toujours concentrés sur une opposition à l’impérialisme, à la colonisation et au capitalisme, ils ont lutté pour l’égalité et plaidé pour les droits des gens pauvres et des marginalisés. Aujourd’hui, le terme « libéral de gauche » évoque une position sociale éclairée, insistant particulièrement sur la liberté individuelle et les droits humains.

Cela ne qualifie pas la gauche sioniste, cependant. En fait, l’entité sioniste n’existerait pas si la gauche n’avait pas coopéré avec la bourgeoisie et l’impérialisme occidental. C’est la gauche sioniste laïque - pas le Haridim religieux [juifs ultra orthodoxes - ndt] - qui s’est rendue responsable de l’expulsion massive des Palestiniens et des massacres perpétrés par les milices juives depuis 1948. Quand la gauche sioniste a instauré le système de kibboutz dans les années 50 et 60, les gauchistes à travers le monde l’ont salué comme un modèle de collaboration et d’égalité. Mais les Palestiniens savaient déjà que ces kibboutzim étaient des foyers accueillants pour les dirigeants sionistes responsables de la guerre et des tortures, qui infligeaient les pires formes d’inégalités aux habitants de Palestine.

La gauche sioniste veut, elle aussi, sa part de gâteau et la manger. Tout en bénéficiant, matériellement et autrement, de l’injustice du système de l’occupation, elle veut la paix avec les Palestiniens. Concrètement, cela se traduit par des rencontres, des danses et des accolades avec les Palestiniens - tout en évitant d’écouter la voix de la résistance palestinienne, tant elle est réticente à traiter les questions de fond et, surtout, la fin de l’occupation. Alors que la Palestine se rétrécit sous nos pieds, le discours officiel de l’occupation satisfait très bien les gens de gauche en Palestine48, qui lui ajoutent des expressions comme « revendications rivales » ou « situation complexe », « cycle de violence » ou les « deux côtés » consacrés. La gauche est plus intéressée par le processus, une diversion qui sert à apaiser la conscience sioniste et à calmer l’opinion mondiale, mais qui ne réussit pas à mettre un terme à l’angoisse palestinienne.

Peut-être en raison de son « pragmatisme » manifeste, le camp de la paix sioniste est mal perçu par l’opinion sioniste et palestinienne. Il ne s’oppose à l’occupation que lorsque le coût en devient trop élevé : par exemple, les gens de gauche ont observé tranquillement le bombardement du Liban par le régime sioniste en 2006 et ne sont descendus protester dans la rue que lorsqu’ils n’ont plus reçu les missiles du Hezbollah. Ils soutiennent le retrait par les forces coloniales des territoires occupés pour ne pas mettre en danger le caractère « juif et démocratique » de la Palestine48 par l’incorporation « d’un million de Palestiniens hostiles qui représentent un poids démographique et politique pour la zone sioniste. »

En Palestine48, cela ne coûte guère d’être de gauche ; au contraire, en plus des privilèges du colonialisme, on peut apprécier librement les excursions pacifistes et profiter du business de la coexistence. La gauche cherche à rencontrer les Palestiniens pour manger le hoummos, discuter des impressions et raconter des histoires - en bref, pour se livrer à un processus sans fin sans la moindre intention de parvenir à une quelconque résolution, tandis que son gouvernement gagne du temps en créant toujours plus de faits accomplis sur le terrain, consolidant ainsi sa mainmise sur le territoire.

C’est autre chose pour les Palestiniens qui n’ont pas le luxe de pouvoir quitter la réalité et les horreurs quotidiennes de l’occupation pour le monde de la rumination existentielle qui admet que, oui, nous nous « sentions » mal traités. Quelle que soit la façon ardente avec laquelle les sionistes de gauche intègrent le « sentiment » palestinien de la dépossession, ils continuent de consolider la mythologie sioniste qui a été, et est, utilisée pour justifier notre dépossession. En tout ce qu’ils font, les occupants sionistes - même ceux de gauche - participent à l’oppression des Palestiniens.

Dès leur naissance, sionistes et Palestiniens, indépendamment de leurs mérites individuels, expérimentent une vie différente. Les valeurs sionistes sont souveraines naturellement, et confèrent des avantages à l’occupant. Le plus difficile est pour nous, le plus facile, ils le vivent à tous les niveaux : leur niveau de vie élevé est fondé sur notre faible niveau de vie, car nous pouvons être exploités à volonté et ne sommes pas protégés par les lois de l’occupation. Les sionistes ont des emplois administratifs, et nous sommes leurs domestiques et leurs ouvriers. Quel que soit ce qui leur est réservé, cela nous est retiré. Même un occupant peu enthousiaste se laisse aller à une complicité pour bénéficier économiquement du système.

Même dans l’arène des faiseurs de paix, la gauche est le maître. Les donateurs américains et européens lui confient les fonds et c’est elle qui choisit les partenaires palestiniens avec lesquels elle engage le « dialogue », ce qui aboutit à une apparence d’amitié servile. C’est le « partenaire » sioniste qui répartit le budget, c’est lui qui fixe l’agenda et qui conclut ce qu’il veut. On peut seulement se demander si de telles réunions servent à autre chose que d’édulcorer l’occupation.

Mais l’occupation n’est pas un processus historique naturel, inévitable, que l’on peut rendre plus humain, plus agréable ou plus tolérable. Elle est fondée sur une idéologie dangereuse pour laquelle certaines nations, langues et cultures sont supérieures à d’autres - donnant ainsi une première autorisation à bafouer les droits des autres. Cet exceptionnalisme racial ne peut être neutralisé que par une idéologie anti-occupation stipulant que tous les individus ont des droits civiques et humains identiques, et que toutes les nations, cultures et religions, bien que différentes, sont égales. Ce n’est pas évidement juste pour les Israéliens et les Palestiniens. C’est une norme universelle, applicable à toutes les nations.

Un véritable partenaire sionistes doit reconnaître qu’il a le devoir de s’opposer à l’occupation et au système qui, depuis la création de l’Etat juif, fait des habitants non juifs des apatrides et des sans droits. Un tel partenaire rejettera les représentations et les outils de l’occupation comme fondamentalement injustes et immoraux, en tant que vol de la terre, de la vie et de la liberté des individus, aussi bien que d’une nation. L’occupation est une tentative d’ethnocide ; en tant que telle, elle est un crime contre le patrimoine de l’humanité.

Je ne peux ressentir ni harmonie ni communion avec un occupant qui, quelles que soient sa générosité ou son empathie, ne parvient pas à prendre une position verbale et active sincère contre l’occupation. Ni préférer que ce soit une anomalie historique : il y a eu des Français qui ont soutenu la résistance du FLN en Algérie, et quelques Sud-africains blancs qui ont soutenu l’ANC. Mais où sont les partenaires sionistes dans la résistance à l’occupation - l’un des actes les plus humains et altruistes qu’on puisse imaginer ? Ils devraient non seulement aider à dissiper l’écran de fumée jusqu’à ce que tombent les murs de l’occupation, mais aussi ouvrir la voie à des relations pacifiques quand la Palestine sera libérée.

S’opposer à l’occupation, ce n’est pas avoir la haine de soi, ni de l’animosité, ni un préjugé ni être raciste, tout comme je ne suis pas quelqu’un en colère, d’amer ou de violent. Au contraire, c’est un devoir moral pour tous ceux qui sont épris de justice, d’équité et d’égalité, et qui respectent toutes les nations et tous les peuples. Ceux qui épousent ces valeurs ne peuvent arriver qu’à une seule conclusion : que le sionisme et l’action pour la paix ne se mêlent pas. Toute tentative pour combiner les deux est malhonnête et cherche à exploiter les Palestiniens et tromper le monde. Il n’y a aucun avantage, et encore moins de sens commun, à défendre les droits d’une organisation dont le premier acte au pouvoir est d’étouffer le droit d’une nation plus faible. Un sioniste est attaché à la vision d’une indépendance nationale juive et à un chauvinisme agressif, et les forces messianiques, peu judicieuses, sont incapables de renoncer à l’intérêt central de l’occupation de la Palestine.

Le sionisme fascine les penseurs progressistes et les implique dans l’amalgame de leur propre sens complexe d’identité et du destin d’un Etat colonial. Le plus gros des efforts des sionistes pour conjuguer judaïsme et sionisme ensemble avec l’impact accablant de l’Holocauste accapare l’importance religieuse et culturelle riche, variée, de l’identité juive dans un but limité, colonial ; il moule la qualité des intellects et des individus conscients moralement qui se servent de l’épée et se noient dans une mer de contradictions morales, où nous continuons de naviguer, à la recherche d’un partenaire israélien insaisissable.
(1) - Voir à ce sujet : Comment fut inventé le peuple juif de Shlomo Sand. (ndt)

Samah Jabr est médecin psychiatre palestinienne, elle vit dans Jérusalem occupée et y travaille au sein d’une clinique psychiatrique qu’elle a créée.

L’un des objets politiques de son combat est un État unique pour une perspective de paix et de liberté commune. Ses chroniques touchantes nous parlent d’une vie au quotidien en pleine occupation ; d’un regard lucide, elle nous fait partager ses réflexions en tissant des liens entre sa vie intime, son travail en milieu psychiatrique et les différents aspects politique d’une situation d’apartheid.
Reçu de l’auteur par les Amis de Jayyous le 26 octobre 2008. Traduction de l’anglais : JPP

[ commentaires : Comme toujours, Samah Jabr est claire et lucide. Nous sommes en complet accord avec ce qu’elle écrit. Avec une -toute petite- lueur d’espoir qu’elle n’évoqie pas. Il y a quelques personnes en Palestine48 qui comprennent chacun de ses mots, et qui en tirent les conséquence. Très peu nombreuses, mais leur voix se fait quand même entendre. ]

CCIPPP et Samah Jabr - jeudi 30 octobre 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6616

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007

La résistance palestinienne manifeste pour l’anniversaire de la Déclaration Balfour

Un enfant de sept ans a été parmi les personnes blessées lors de la manifestation non-violente palestinienne de vendredi à Al-Masara. Le village au sud de Bethléem continue la cueillette des olives, malgré les attaques des colons sionistes et des soldats, le Mur et l’expansion des colonies.

Le porte-parole du Comité contre le Mur des villages du Sud, Mohammad Briggia, a déclaré que la manifestation de hier avait lieu le jour de l’anniversaire de la Déclaration Balfour.

Plusieurs personnes ont tenu des banderoles condamnant la déclaration officielle, écrite le 2 novembre 1917, dans laquelle le Royaume-Uni s’exprimait en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. Des dizaines de militants internationaux ont rejoint la résistance palestinienne non-violente pour cette occasion.

Arrivés au site du mur, des dizaines de soldats qui avaient formé une chaîne humaine avec leurs corps ont empêché les manifestants d’avancer. Les soldats ont durement battu les manifestants et tiré des grenades et du gaz. Un enfant de 7 ans, de la famille Zoharp, a été transporté d’urgence à l’hôpital avec des hématomes au visage et une main blessée.

Mahmoud Zoahrp, président du Comité, a déclaré que le mouvement de résistance non-violente se poursuivrait jusqu’à la fin de l’occupation, l’effondrement du mur de séparation et le départ des colons.

PNN - Bethléem / Najib Farraj – 01.11.08

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