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Chronique de l’occupation

Mardi, 28 octobre 2008

mardi 28 octobre 2008

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001

Abbas déclare que l’OLP accepte le plan Egyptien pour l’unité Palestinienne

Le président de l’AP Mahmoud Abbas a déclaré, lundi 27/10/08, que les mouvements et partis constituant l’OLP ont donné leur accord au projet Egyptien pour la reconstitution de l’unité politique Palestinienne.

« Nous nous somme mis d’accord avec les Egyptiens sur le programme de réconciliation...nous soulons confirmer que les diverses tendances de l’OLP ont accepté le projet Egyptien » et qu’ils le soutiennent, » a déclaré Abbas dans un communiqué publié par WAFA, agence de presse officielle de l’AP.

Abbas a déclaré qu’il n’y a pas de « garanties » que le plan de réconciliation Egyptien réussira, « mais les pays Arabes, et particulièrement l’Egypte font tous leurs efforts pour parvenir à cette réconciliation en même temps que la Ligue Arabe et son Secrétaire Général.

Cette annonce implique qu’à la fois le parti du Fatah d’Abbas et son rival résolu le Hamas ont donné un soutien verbal au plan Egyptien en prévision des discussions de réconciliation qui se tiendront au Caire le mois prochain. Les médiateurs Egyptiens espèrent parvenir à négocier un accord qui permette de mettre un terme à la crise politique qui a été ouverte par les luttes entre partis de Juin 2007. Depuis cette date, ce sont des gouvernements Palestiniens rivaux qui contrôlent la Cisjordanie et Gaza.

Abbas a également exprimé sa satisfaction de voir que l’Initiative de Paix Arabe de 2002 est de nouveau à l’ordre du jour. Abbas s’est déclaré heureux que le président sionistes Peres l’ait discutée avec son homologue Egyptien Hosni Mubarak lors de leurs entretiens à Charm El Cheikh la semaine dernière.

Cette initiative offre au régime sioniste des relations normalisées avec les états Arabes en échange d’un retrait total des terres occupées en 1967.

« Ce n’est pas seulement une initiative Arabe, » a déclaré Abbas à propos de ce plan, « c’est également un plan islamique puisqu’il a été approuvé par le sommet islamique de Téhéran. »

Abbas a souligné que la normalisation ne serait pas « gratuite », et que le drapeau sioniste ne serait hissé dans les états Arabes que si le régime sioniste se retire des territoires occupés.

Abbas a ajouté : « Il y a environ 57 pays Arabes et Islamiques qui sont prêts à la normalisation, mais la condition qu’ils y mettent est le retrait des sionistes des terres occupées avant de rien entreprendre en fait de normalisation, ainsi que l’a suggéré Mubarak. »

Abbas a confirmé que l’initiative Arabo-Islamique était « le cadeau le plus précieux fait à la cause Palestinienne depuis 1948. »

Interrogé au sujet des récentes nomination de responsables de sécurité et du limogeage du chef des renseignements Palestiniens Tawfiq At-Tirawi, et sur la relation entre ces mouvements et le souci de faciliter le dialogue avec le Hamas, Abbas a déclaré « At-Tirawi n’a fait que changer de responsabilités, et il est maintenant conseiller du résident avec rang de ministre. »

« Il n’y a pas lieu de donner trop d’importance à ce problème, puisque tout ce sque nous recherchons, c’est une seule autorité, une seule loi, et une seule arme, » a-t-il déclaré.

Le Caire – Ma’an - 27 / 10 / 2008 - 14:35

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=32818

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002

Des colons sionistes accompagnés de soldats attaquent les cueilleurs d’olives

Des colons sionistes, accompagnés par des soldats de l’occupation, ont empêché des fermiers Palestiniens du village de Karma, près de Hébron, de récolter leurs olives, selon l’Union des Comités des Travaux Agricoles (UAWC)

Ce groupe a publié lundi 27/10/08 un communiqué expliquant comment les fermiers, dont les terres sont proches de l’implantation sioniste de « Otni’el », ont été agressés, en même temps que des volontaires qui les accompagnaient dans leurs champs pour la récolte.

Plusieurs d’entre eux ont été retenus pendant des heures sous prétexte qu’ils avaient pénétré dans une zone militaire restreinte.

Une campagne pour aider les fermiers à cueillir leurs olives a commencé le 15 octobre, et se poursuivra jusqu’au 13 novembre. Son but est d’aider les fermiers à travers la Cisjordanie à accéder à leurs terres lorsqu’elle sont voisines d’implantations sionistes et de postes militaires. Plusieurs organisations ont participé à cette campagne, parmi lesquelles l’UAWC, l’Association Française de Solidarité, et le Comité Palestinien pour la défense des terres. Cette campagne est financée par des associations citoyennes Norvégiennes.

[ commentaires : bravo les Palestiniens, bravo les Norvégiens, et bravo les Français ! ]

Hébron – Ma’an – 27 / 10 / 2008 - 11:02

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=32812

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003

Les agriculteurs palestiniens et les militants internationaux virés des terres à Kafr Qeddum alors qu’ils tentaient de récolter des olives

Le 24 octobre 2008, les forces coloniales ont expulsé les agriculteurs palestiniens et plus de 100 militants internationaux d’une oliveraie située près de la colonie illégale de Qedumim. Vendredi, en début de matinée, les agriculteurs et les militants ont tenté de pénétrer sur les terres d’un agriculteur de Kufr Qeddum, Farouk Abdl Karim Barhum, pour récolter des olives, mais ils se sont vu refuser l’entrée sur les terres lorsque les autorités coloniales ont déclaré le secteur Zone Militaire Fermée.

Les agriculteurs et les militants ont alors tenté de récolter les olives sur le terrain voisin appartenant au maire de Kufr Qeddum, Mohammad Abu Nimah – terrain qui est occupé par les « jeunes de collines » violents de Qedumim, l’Extrême-Droite du mouvement des colons.

Rapidement, les colons de Qedumim ont afflué dans le secteur afin d’intimider les militants et les agriculteurs. Le porte-parole de la colonie – qui se décrit comme étant « l’avant-garde de la réinstallation des Juifs en Samarie » – a publiquement insisté sur le fait que les agriculteurs palestiniens étaient des terroristes et des sympathisants des terroristes et qu’ils avaient besoin de l’autorisation de l’armée d’occupation pour accéder à leurs terres. Des soldats sionistes ont ensuite expulsé les agriculteurs et les militants du terrain, détenu un fermier palestinien, Mohammad Abeid ; avant de le relâcher quand les militants se sont rassemblés autour de la jeep.

Farouk Barhum a tenté de récolter ses olives pendant plus d’une semaine.

Le samedi 18 Octobre, Farouk et sa famille ont été forcés de quitter leurs terres à proximité de la colonie illégale de Qedumim par des soldats sionistes, sous prétexte que c’était Shabbat - un jour saint dans le judaïsme - et un jour où les agriculteurs palestiniens se voient régulièrement refuser l’accès à leurs terres. Les soldats avaient promis à Farouk et à sa famille qu’ils seraient autorisés à récolter les olives le lendemain.

Le lendemain, Farouk, ainsi que les activistes internationaux et des groupes de pacifistes israéliens, ont encore une fois tenté de récolter les olives, mais des colons armés de Qedumim sont rapidement apparus, suivis par la police et l’armée coloniale.

Au lieu de protéger les agriculteurs palestiniens, comme c’est leur devoir en vertu du droit sionistes et international, les autorités coloniales ont déclaré le secteur Zone Militaire Fermée, et ont de nouveau expulsé Farouk hors de ses terres, en arrêtant un militant israélien et trois militants internationaux.

Le prétexte pour cette expulsion est que Farouk et sa famille doivent se coordonner avec le Bureau de Coordination du District (DCO) pour pénétrer sur leurs propres terres. Farouk a ensuite été informé qu’il ne serait pas en mesure d’accéder à ses terres avant le 9 Novembre. La famille a été extrêmement perturbée par la perspective de ne pas être autorisée à récolter ses olives à une date aussi tardive (la date de début officiel de la récolte des olives de cette année était le 10 Octobre) et ce pour de nombreuses raisons dont la plus importante est que les olives vont pourrir, surtout si il pleut.

Avec les nombreux nuages noirs dans le ciel au-dessus du nord de la Cisjordanie, une telle éventualité semble très probable. La famille Barhum est également extrêmement préoccupée par le fait que les colons sionistes volent leurs olives. Une autre parcelle de terre appartenant à la famille Barhum à proximité de Qedumim a récemment été volée. En effet, après que Farouk ait labouré le terrain en vue de le préparer à la plantation, les colons ont planté leurs propres oliviers sur la terre, donc la parcelle a en réalité été volée.

D’ailleurs, l’ancien maire de Qedumim, Daniela Weiss, avait déclaré ouvertement que les terrains de cette famille appartenaient à la colonie.

La mise en place de « Zones Militaires Fermées » est une stratégie utilisée par les autorités d’occupation pour éloigner les agriculteurs palestiniens de leurs terres. Les agriculteurs palestiniens sont régulièrement expulsées de leurs terres qui se trouvent à proximité des colonies illégales, un processus qui non seulement prive les agriculteurs de leurs moyens de subsistance, mais facilite aussi l’annexion de nouvelles terres palestiniennes par des colons sionistes.
israéliens.

Selon le groupe israélien de défense des droits de l’homme, B’Tselem, plus de 50% des terres de la Cisjordanie ont été expropriées aux Palestiniens - la plupart du temps au bénéfice des colonies et des futures expansions des colonies.

Source : http://www.palsolidarity.org/  Traduction : MG pour ISM

ISM - Naplouse - 25-10-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10209&type=temoignage≤sujet=Cueillette%20des%20olives

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004

Les forces coloniales tirent sur des fermiers dans une « Zone-tampon » à Gaza

Les forces d’occupation ont déclaré « Zone Tampon » une bande de terre située le long de la « frontière » Est de la Bande de Gaza. Les terres agricoles sur 300 à 500 mètres de large à l’intérieur de cette « Zone Tampon » ont été détruites par les soldats des forces d’occupation au cours des dernières années, depuis 2005. Les 27 et 28 avril et 1er Mai 2008, les soldats des forces d’occupation ont envahi Al-Faraheen Abasan Al-Kabeera où ils ont rasé au bulldozer de nombreuses exploitations agricoles et démoli des maisons.

Au cours de ces incursions tous les arbres, les cultures, les systèmes d’irrigation et les serres ont été rasées. De riches terres agricoles ont été transformées en désert. Des oliviers vieux de plusieurs décennies, des agrumes, des dattiers et de nombreuses cultures de tomates, d’aubergines, de piment, de poivrons verts, de gombo, de carottes, de laitues, etc, qui permettaient d’alimenter les familles de Gaza et étaient une source de revenu pour les fermiers ont disparu.

En outre, des poulets et des troupeaux de moutons et d’autres animaux ont été tués aussi par les soldats. La destruction de ces exploitations agricoles a rendu de nombreuses familles totalement dépendantes de l’aide alimentaire et les agriculteurs se sont retrouvés sans argent.

La plupart, sinon tous les agriculteurs, ne peuvent pas accéder à leurs terres et ne peuvent pas faire paître leurs troupeaux, donc ils les nourrissent de céréales, ce qui ne convient pas aux animaux qui devraient brouter de l’herbe. Les fermiers risquent d’être pris pour cibles ou tués, s’ils tentent de se rendre sur leurs terres.

Certains bénévoles de l’ISM ont passé du temps avec une famille vivant à Al-Faraheen Abasan Al-Kabeera. Ils arrivent généralement pendant la journée pour établir une présence internationale et y passent aussi la nuit. Là, ils sont témoins des violations des droits de l’homme par les soldats des forces d’occupation. A ces moments-là, d’autres agriculteurs ont abordé les bénévoles pour les informer des pertes qui leur ont été infligées lors des diverses invasions des soldats israéliens.

Le vendredi 24 Octobre, à 9h, dans le secteur d’Al-Faraheen Abasan Al-Kabeera, les soldats des forces d’occupation ont tiré sur une femme et deux hommes qui travaillaient dans leur ferme à l’extérieur de la « zone tampon », ils se trouvaient à plus de 300 mètres de la clôture frontalière.

Puis, à 10h, alors qu’un agriculteur travaillait sa terre dans la « zone tampon », une jeep est arrivée près de la clôture marquant la "frontière" qu’Israël a créée. Un soldat en est sorti et a tiré deux coups de feu, puis cinq autres coups de feu.

L’agriculteur a quitté le terrain et laissé le travail qu’il avait commencé pour retourner chez lui. Il a attendu vingt minutes et puis est sorti de sa maison pour retourner travailler ses terres.

Cette fois, le soldat dans la jeep a tiré de nombreux coups de feu. L’agriculteur a cessé de travailler ses terres pour la journée et est retourné chez eux.

Plus tard, une autre jeep s’est approchée de la barrière, au nord-est de l’emplacement précédent, et les soldats ont tiré de nombreux coups de feu, peut-être 50.

Pourquoi les soldats tirent-ils dans un champ alors que les agriculteurs travaillent leurs terres ? Pourquoi les soldats tirent-ils 50 coups de feu dans un champ où il n’y a personne ?

Source : http://www.palsolidarity.org  Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : « pourquoi ? », demande cet article. Simple. Parce ces criminels s’imagninent qu’il suffit de se prétendre « juif » pour être relevé de la nécessité de respecter les lois et règles qui s’appliquent au reste de l’humanité... ]

ISM - Gaza - 25-10-2008

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005

La paupérisation de la Palestine

Sonja Karkar est la fondatrice et présidente de Femmes pour la Palestine et l’un des fondateurs et coorganisateurs des Australiens pour la Palestine à Melbourne, en Australie.

La fin peu glorieuse du mandat d’Ehud Olmert en tant que Premier ministre sioniste va entraîner la poursuite des négociations de paix entre l’Autorité Palestinienne et le nouveau dirigeant, Tzipi Livni. Elle aura une période difficile. Le mouvement de colonisation sioniste illégal soutenu à ce jour par toutes les administrations est devenu hors de contrôle et ses dirigeants d’Extrême-Droite sont catégoriquement opposés à négocier la terre contre la paix.

Nous allons probablement voir Livni utiliser les mêmes stratégies qui ont jusqu’à présent permis les saisies de terres aux Palestiniens pour le rêve sioniste du « Grand Israël ».

Après tout, Livni a été élevée avec ce rêve. Ce que cela signifie c’est un processus de paix de 15 ans étrangement prêt à l’échec - et pas seulement au niveau politique mais aussi économique.

En 1993, les Accords de paix d’Oslo étaient censés offrir aux Palestiniens la liberté politique et une indépendance économique, ce à quoi ils avaient toujours eu droit. Depuis lors, la société palestinienne a été ballottée dans une série de promesses, de mensonges, de provocations et de chaos sans un seul avantage à montrer pour ses concessions douloureuses.

Tant de choses ont été faites de la promesse d’Oslo d’un nouveau commencement quand, en réalité, le véritable moment historique de la paix s’est produit quand le président de l’Organisation de Libération de la Palestine, Yasser Arafat, a donné son accord sur une solution à deux États devant l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1988, en acceptant au nom de son peuple « le droit d’exister » du régime sioniste sur 78% des terres volées aux Palestiniens.

C’était la chance durement acquise de résoudre le conflit que l’entité sioniste aurait dû saisir des deux mains. Toutefois, les sionistes n’allaient jamais abandonner leur projet de prendre toutes les terres, et les Accords d’Oslo et tous les processus de paix renouvelés depuis lors, ont tout simplement prétendu s’intéresser aux aspirations palestiniennes alors que les sionistes poursuivaient ses propres objectifs au mépris de la loi internationale.

Ce sont les puissants intérêts sionistes, et non pas l’intransigeance d’Arafat ou le terrorisme palestinien qui ont causé l’échec d’Oslo.

Dès le début, le régime sioniste et la Banque Mondiale ont violé les clauses économiques des accords soi-disant destinés à améliorer et à stimuler un redressement de la désastreuse situation qui avait déjà puni les Palestiniens par des attaques militaires et l’occupation des décennies précédentes.

Comme l’a fait remarquer l’économiste de l’Université d’Harvard, le Dr. Sara Roy : « Des décennies d’expropriation et de désinstitutionalisation ont depuis longtemps volé à la Palestine son potentiel de développement, en veillant à ce qu’aucune économique viable (et donc structure politique) puisse voir le jour » (Sara Roy, « Un Dubaï sur la Méditerranée », London Review of Books, 3 Novembre 2005).

Une économie viable est essentielle pour le fonctionnement d’un État palestinien indépendant.

Dès que le contrôle des programmes de développement économique d’Oslo a été transféré à la Banque Mondiale, l’infrastructure de base qui était censée avoir été construite était annoncée comme des « réparations » alors qu’aucune infrastructure n’existait en réalité, tandis que la construction d’un casino à Jéricho avait la priorité sur les indispensables ports, routes et canaux. Les noms de ceux qui ont été impliqués dans le projet corrompu de casino se lisent comme un who’s who de la politique sioniste : Le Premier ministre Ehud Olmert, les anciens premiers ministres Benjamin Netanyahu et Ariel Sharon, le ministre Avigdor Lieberman et le conseiller de Sharon, Dov Weissglas, ainsi qu’un homme d’affaires juif autrichien, Martin Schlaff, qui fait maintenant l’objet d’une enquête pour avoir donné des millions de dollars en pots-de-vin à Sharon et Lieberman.

L’étape « Gaza et Jéricho d’abord » des Accords d’Oslo a fourni l’occasion parfaite pour les magnats des jeux de hasard de contourner la zone sioniste, où le jeu est illégal. Le casino a recueilli environ un million de dollars par jour aux sionistes qui affluaient dans Jéricho Occupée pour le plaisir du jeu alors que de nombreux Palestiniens étaient à peine capables de mettre de la nourriture sur la table.

Lorsque l’aéroport et le port de Gaza ont finalement été construits grâce aux efforts de l’Union Européenne ainsi que des routes, des cours d’eau et la station de radiodiffusion palestinienne, le régime sioniste s’est mis à détruire chacun d’entre eux, en invoquant des raisons de sécurité. Selon des estimations prudentes, la destruction par les sionistes de l’infrastructure a coûté 3,5 milliards de dollars, tandis que la perte de revenu potentiel pour l’économie palestinienne a été estimée à environ 6,4 milliards de dollars, une perte totale dépassant de loin l’ensemble de l’aide internationale reçue entre 1994 et 1999 (Assemblée Générale des Nations Unies, Rapport du le Secrétaire Général A/60/90, (d) Aide au peuple palestinien - M. Mansour (Palestine), 14 Novembre 2005).

La paupérisation délibérée de l’économie palestinienne a été encore aggravée par le bouclage punitif de la société palestinienne. Un système complexe de barrages routiers et de checkpoints a gravement limité la libre circulation des Palestiniens et des marchandises et a empêché les Palestiniens d’aller travailler en zone sioniste.

Le taux de chômage a atteint des sommets allant de moins de 7% avant 1993 à 25% en Cisjordanie et 38% à Gaza au cours du premier trimestre 1996 (Leila Farsakh, Trans-Arab Research Institute factsheet #4, "The Palestinian economy and the Oslo "Peace Process"). Ce qui n’est pas très connu, c’est que le régime sionsite a créé une économie palestinienne profondément dépendante de la sienne au cours des 30 années précédentes, ce qui signifie que le bouclage a été bien plus dévastateur qu’il aurait dû l’être.

Alors que le niveau de vie chutait et que la misère imprégnait tous les secteurs de la société palestinienne, les Palestiniens ont réagi avec colère. Mais, la violence palestinienne n’est pas générale. Soumis à une avalanche de provocations, les groupes minoritaires et les personnes traumatisées ont commis une grande partie de la violence avec des armes artisanales. L’une des premières provocations a été l’attaque terroriste et la mort de 29 Palestiniens en prière dans une mosquée d’Hébron par l’extrémiste Baruch Goldstein qui est aujourd’hui vénéré par le mouvement des colons Kach à laquelle il appartenait.

Néanmoins, le régime sioniste a lancé à chaque fois des représailles contre l’ensemble de la population palestinienne – dont près de la moitié a moins de 15 ans - à l’aide de sa puissante force de son arsenal militaire, au mépris du droit international, qui interdit les châtiments collectifs. Même dans ce cas, l’opinion publique internationale n’a pas été influencée, à l’époque ou maintenant, par les efforts non-violente de la résistance palestinienne effectués chaque semaine par des groupes communautaires dans les villes et villages de Cisjordanie. Au lieu de cela, elle fait une fixation sur les attaques armées et les attentats suicides palestiniens, sans faire attention à la désintégration de la société palestinienne sous le contrôle humiliant et les violations des droits de l’homme des sionistes.

En 2000, les Palestiniens ont été fortement accusés, surtout après qu’Arafat ait été raillé pour avoir refusé de négocier la « paix » quand il s’est désintéressé de l’« offre généreuse » du premier ministre israélien Ehud Barak à Camp David. Des concessions sur Jérusalem et le droit au retour des Palestiniens n’étaient pas les seules à faire et Barak le savait.

Pour renforcer ses propres ambitions politiques, Barak a réussi à persuader le public qu’Arafat avait pré-planifié la deuxième Intifada palestinienne pendant les négociations de paix et avait cherché à détruire l’entité sioniste par le retour de millions de réfugiés. Bien que les chercheurs sionistes aient montré que les chefs des renseignements militaires et les services de sécurité du Shin Bet avaient rejeté l’existence d’un tel plan et que l’opinion publique sioniste - jusqu’ici prête à des concessions territoriales, même pendant les périodes de violence - a été manipulé par Barak pour qu’elle accepte que les Palestiniens avaient choisi le terrorisme au lieu de la paix pour atteindre leurs objectifs (voir Henry Siegman, « Sharon et l’avenir de la Palestine, » The New York Review of Books, 2 Décembre 2004).

Eu même moment, le régime sioniste a augmenté son expansion des colonies dans les Territoires Palestiniens Occupés, en dépit des Accords d’Oslo interdisant « tout changement dans le statut de la Cisjordanie ... »

Au cours des 15 dernières années, les gouvernements sionistes successifs ont tous continué à construire ces logements illégaux pour les vagues de colons juifs venant de l’étranger, tandis que les Palestiniens étaient poussés dans des zones arides, créant une série de bantoustans non reliés, un peu comme ce qui avait créé l’apartheid en Afrique du Sud. Malgré les routes réservées aux sionistes, les murs de béton, les clôtures électriques et les zones militaires qui séparent les deux peuples, le régime sioniste présente ces lotissements modernes comme une évolution « normale ». Dans les faits, cela a contraint les Palestiniens dans un système de dépendance complète où l’entité sioniste contrôle toutes les frontières et l’espace aérien, les eaux territoriales de Gaza et 80% de l’ensemble des ressources en eau.

Empêchés de produire et de rivaliser avec l’économie sionistes, les Palestiniens sont devenus des consommateurs forcés, cela est perpétué par l’aide étrangère. En fait, les donateurs internationaux paient la note alors que les entreprises sionistes profitent du besoin désespéré d’une population entière sous occupation. L’aide étrangère n’a rien fait pour relancer l’économie, et a seulement rendu les Palestiniens l’une des populations les plus dépendantes de l’aide au monde.

Selon le dernier rapport de la Banque Mondiale, « L’aide et de la réforme sont peu susceptibles de relancer l’économie palestinienne à moins qu’Israël retire en même temps les restrictions économiques » (Banque Mondiale, « Perspectives Economiques Palestiniennes : Aide, Accès et Réforme, » 22 Septembre 2008)

Selon la Banque Mondiale, avec une industrie de Gaza chancelante de 98%, désormais inactive en raison des sanctions punitives du régime sioniste, même la levée de ces restrictions n’apportera pas de sitôt un redressement économique, voire pas du tout.

L’ampleur de la destruction sociale est inimaginable puisque 1,4 million de personnes se débattent avec un système d’égouts défaillants, de l’eau polluée, un rationnement alimentaire, pratiquement pas d’électricité ou de carburant et une dégradation des infrastructures routières, des écoles, des hôpitaux, du système de transport et autres services municipaux normaux. Ce « dé-développement » systématique entrainant une crise humanitaire sans précédent risque d’avoir de graves conséquences politiques.

Aujourd’hui, le régime sioniste cite le problème démographique : il doit faire face à une population palestinienne qui rattrape rapidement la taille de la population sioniste. Il s’agit d’un problème fabriqué par le sionisme et qu’il pourrait résoudre demain s’il n’était systématiquement déterminé à élargir son territoire et à atteindre ses ambitions coloniales pour un « Grand Israël ». Il ne faudra pas beaucoup de temps avant que le contrôle des quatre millions de Palestiniens parqués dans des réserves devienne autant un problème pour le régime sioniste que pour les Palestiniens d’y vivre. Le terme Apartheid semble imminent.

Si des comparaisons commencent à être faites avec l’Apartheid en Afrique du Sud, le régime sioniste devra justifier son existence en tant qu’Etat exclusivement juif dans le cadre d’un nouvel ensemble de règles. Ainsi, plus, il normalisera sa situation actuelle et continuera à parler de paix, moins cela risque de se produire.

Une fois que les Palestiniens seront écrasés économiquement, il ne leur restera que peu de choix : ce sera le travail en tant qu’esclaves dans les zones industrielles actuellement en cours de construction ou le transfert, s’ils survivent.

Avec le temps, les Palestiniens vont tout simplement disparaître dans l’éther comme s’ils n’avaient jamais existé. C’est la vérité qui est tue et c’est un récit que le public doit entendre.

Source : http://electronicintifada.net/  Traduction : MG pour ISM

[ commentaire : comment ne pas s’associer à ce cri de lucidité ? ]

ISM et Sonja Karkar - 26-10-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10216&type=analyse≤sujet=Apartheid

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006

Quel avenir pour les Palestiniens ?

Dans moins de trois mois, le mandat du président de l’Autorité Nationale Palestinienne (ANP), Mahmoud Abbas, sera légalement terminé. Avec le gel du Conseil Législatif Palestinien depuis 2006 et l’absence de légitimité démocratique aux administrations de Salam Fayyad en Cisjordanie et d’Ismail Haniyeh à Gaza, il est le dernier élu en poste de l’Autorité Nationale Palestinienne.

Sans nouvelles élections avant le 9 Janvier 2009, les Palestiniens risquent de se retrouver sans structures légitimes, et la communauté internationale n’aura pas de partenaire pour poursuivre le vain « processus de paix ».

Alors que la communauté internationale et Ile régime sioniste ont un intérêt majeur dans l’ébranlement des institutions démocratiques palestiniennes, la question demeure : que faire pour le peuple palestinien ? En fait, cet effondrement pourrait être une importante occasion pour l’apparition de nouvelles forces populaires au sein de la politique nationale palestinienne.

Pour sauver ce qui reste des institutions palestiniennes, l’Égypte tente de négocier un accord entre le Fatah et le Hamas. Toutefois, le premier projet d’un éventuel accord reflète les intérêts des factions concurrentes qui rendent les négociations, au mieux, fragiles. Le mandat d’Abbas est au sommet des négociations préliminaires. Le Hamas a insisté sur l’illégalité d’une prolongation de son mandat, mais il semble reculer devant l’intransigeance du Fatah.

Aucun acteur parmi l’ANP en Cisjordanie n’est en mesure de lancer une campagne électorale maintenant. Abbas, avec un Fatah divisé pourrait perdre le scrutin, et si Fayyad a l’intention de se présenter, il a encore besoin de temps pour se préparer. En réalité, il semble inutile d’organiser des élections qui risque un vote des Palestiniens pour un représentant du Hamas qui ne plairait pas aux intérêts sionistes et occidentaux et qui attirerait les sanctions et l’isolement.

La concession du Hamas à Abbas pour qu’il conserve son poste au-delà du mandat électoral souligne seulement le fait que l’ANP est au bord d’un effondrement institutionnel. Politiquement, Abbas est pris entre les gestes que le Hamas lui demandera en retour et les divisions au sein du Fatah.

Une vieille garde de responsables du Fatah se rassemblent derrière Ahmad Qureia, le négociateur en chef de l’Autorité Nationale Palestinienne, et demandent la démission du gouvernement Fayyad.

Leur principal intérêt au Caire est la construction d’un nouveau « gouvernement de consensus » pour maintenir le pouvoir des parties dominantes et mettre sur la touche Fayyad et ses « technocrates ». La vieille garde se sent menacée par ce qu’ils considèrent comme la tentative de Fayyad de diviser le Fatah ou de ravir le contrôle à ses dirigeants traditionnels.

Fayyad est bien placé pour réussir dans cette mission. Son pouvoir sur le financement de l’Autorité Nationale Palestinienne lui permet de s’assurer que les cadres du Fatah, les gouverneurs régionaux et autres titulaires de postes dépendront en partie de lui pour les salaires et les avantages. En outre, la réforme actuelle « du secteur de la sécurité » palestinien élimine une grande partie de la direction historique militaire qui est apparue parmi la diaspora au cours des années 70 et 80 et qui reste imprégnée des valeurs nationales.

Au lieu de cela, les nouvelles recrues formées par la CIA apprennent une position différente.

Comme l’aurait soi-disant dit le ministre palestinien de l’Intérieur : « Vous n’êtes pas ici pour affronter le régime sioniste, le conflit avec lui n’ a jusqu’à présent mené nulle part. Vous devez montrer aux sionistes que vous pouvez faire le travail."

Ce n’est pas la façon d’obtenir le soutien de la population palestinienne. Même après ses visites presque quotidiennes dans les villes de la Cisjordanie cet été, le protégé des États-Unis, Fayyad, n’a pas plus d’influence sur les gens que Qureia, dont le nom est toujours lié à l’entreprise qui a fourni le ciment pour le Mur.

Une alliance des partis de Gauche palestinien, pour l’instant non impliqués dans le jeu du pouvoir autour de l’Autorité Nationale Palestinienne, obtiendrait sans doute un soutien de la population en donnant la priorité aux besoins de la population et aux principes de la lutte palestinienne. Pourtant, ils n’ont, jusqu’à présent, pas été en mesure de s’unir concrètement contre la politique des intérêts de factions. En attendant, ils resteront marginaux dans le débat national.

Au milieu de la politique de marchandage par des dirigeants sans vision nationale, les pourparlers du Caire ne vont guère au-delà de l’actuel projet d’accord. Cela pourrait éviter une confrontation ouverte entre le Fatah et le Hamas, mais cela garde le mandat du Président juridiquement contestable et politiquement non viable. Cela produit, avant tout, des commissions qui examineront les points considérés comme essentiels aux intérêts des factions, mais avec peu d’espoir de parvenir à des conclusions.

Dans ce contexte, l’OLP pourrait être une option de repli. Bien que la relance de l’organisation soit sur l’agenda du Caire, les efforts récents ne sont pas de bon augure. La dernière tentative, menée par Abed Rabbo (le président de l’OLP) et Fayyad, a été basée uniquement sur la participation de la Cisjordanie.

Selon, leurs plans, l’OLP commencerait à recevoir des fonds par le biais de l’Autorité Nationale Palestinienne, mettant l’Autorité Nationale Palestinienne dans une position dominante. Cela paralyserait la seule institution palestinienne représentant les Palestiniens de la Palestine historique et de la diaspora, en abandonnant tout à une ANP paralysée.

Pour la communauté internationale, la disparition imminente des structures de représentation palestiniennes viables et légitimes marque la fin du processus d’Annapolis. Avec l’administration américaine en pleine élection et le Premier ministre israélien qui doit encore former son gouvernement, il semble irréaliste que les promoteurs d’Annapolis puissent réussir, avant la fin du mandat d’Abbas, à contraindre les Palestiniens à signer un accord qui reflète les attentes des Israéliens et aurait comme résultat de ne pas arrêter la colonisation, la fragmentation et l’isolement de la Cisjordanie et de Gaza.

Abbas n’est pas Yasser Arafat, qui jouissait de la confiance et du respect, même sans élections en raison de son rôle dans la lutte et de son charisme. Toute nouvelle administration américaine ou israélienne n’aura pas de partenaire palestinien ayant une autorité légitime ou un soutien populaire pour signer un tel accord.

Pour une fois, le temps semble être du côté des Palestiniens, en ouvrant la possibilité de réorganiser les rangs et de définir des alternatives au décor politique actuel. Une force populaire créée pour assumer les responsabilités nationales pourrait être construite avec la grande majorité des Palestiniens qui ont été aliénés par les partis politiques actuels, mais ne sont pas disposés à renoncer à leur lutte.

Cela pourrait créer une unité nationale en mettant l’accent sur la seule chose qui manque dans les pourparlers du Caire : la lutte contre l’occupation et le système d’apartheid sioniste composé de checkpoints, du Mur et des colonies. Cela pourrait conduire à une sortie de la crise politique actuelle, régénérer la lutte palestinienne, et créer un mouvement national viable.

Source : http://www.guardian.co.uk/  Traduction : MG pour ISM

ISM et Jamal Juma - Palestine - 25-10-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=10208&type=analyse