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OPINION (texte original en anglais en 2è partie de cet article)

L’avenir de la Palestine/Israël est une seule nation

par Ghada Karmi - Londres

samedi 11 octobre 2008

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Imaginez la scène : l’Assemblée Générale des Nations Unies se réunit pour discuter une résolution portant sur le conflit Palestino-sioniste.

Contrairement aux résolutions précédentes, basées sur un état juif occupant l’essentiel de la Palestine, et les Palestiniens étant relégués dans les restes, cette résolution appelle à la création d’un nouvel état, s’étendant sur ce qui est maintenant Israël, la Cisjordanie, et Gaza, les anciens et nouveaux habitants étant égaux devant la loi. Une telle résolution a, en fait, déjà été esquissée et des discussions ont commencé pour qu’elle soit mise à l’agenda des Nations Unies.

La solution à un état fait maintenant partie des discussions acceptables.

De plus en plus, les Palestiniens – et quelques Israéliens – la soutiennent comme seule alternative à un état Palestinien vassal d’Israël. Des groupes partisans de la solution à un état ont surgi lors de conférences et des études sont actuellement en cours.

Une résolution des Nations Unies est la prochaine étape logique, soulignant l’importance globale du problème et mettant en évidence l’iniquité et la malhonnêteté de la solution à deux états, et la remplaçant par quelque chose de plus honnête et de plus durable. Elle comporterait les clauses suivantes qui font partie du projet de résolution des Nations Unies pour une solution à un état, qui est en discussions de puis six mois. Ses principaux auteurs sont mon compatriote Palestinien Karl Sabbagh [ dont le patronyme suggère une origine autre qu’arabe, ce qui est une excellente chose – NdT ] et moi même

« L’Assemblée Générale prend acte de l’échec des efforts récents faits par les parties régionales et internationales pour résoudre le conflit par la création de deux états ; elle rappelle l’histoire récente de l’ancien territoire sous mandat de la Palestine comme une terre où Arabes et Juifs partageaient des droits égaux à l’habiter ; elle constate le fait qu’Israël n’a pas respecté la Résolution de Nations Unies 194, qui exige qu’Israël rapatrie les réfugiés Palestiniens, et elle constate de même sa conduite illégale dans les territoires occupés.

« L’assemblée Générale appelles les représentants d’Israël et de la Palestine à se mettre d’accord, au nom de leurs peuples, pour partager la terre située entre la Méditerranée et le fleuve Jourdain en établissant un état démocratique et séculier, où les droits de tous ceux qui vivent dans ses frontières à la liberté de culte et à l’égalité devant la loi soient inscrits dans une nouvelle constitution, qui remplace les formes de gouvernement séparé qui s’appliqeunt en Israël, en Cisjordanie et à Gaza. »

Les adeptes de la solution à deux états n’approuveront pas. Le Secrétaire au Foreign Office du Royaume Uni, David Miliband, lors d’une récente conférence de son parti, continuait à se prononcer en faveur de la solution à deux états, et Mahmoud Abbas supplie Gerge Bush de se pronocer dans le même sens. [ Il faut quand même souligner que la neutralité de l’un et de l’autre ne sont pas totalement certaines - NdT ]

Le rythme de la colonisation israélienne, que rien ne vient freiner depuis 1967, a redoublé après les accords d’Oslo, témoignant de l’aversion d’Israël pour une solution à deux états.

En 2007, la population de colons juifs en Cisjordanie avait atteint 282 000. A Jérusalem Est, elle a atteint 200 000, provoquant une judéisation massive de la ville et l’empêchant de devenir la capitale de la Palestine. Aujourd’hui, la Cisjordanie est un puzzle d’implantations, de routes de contournement, et de barrages, rendant un état indépendant impossible. Gaza est une enclave assiégée. En 2006, le rapporteur spécial de l’ONU dans les Territoires Palestiniens concluait que « une solution à deux états est hors d’atteinte. » L’ancien président de la Knesset, Avraham Burg a déclaré au quotidien Ha’aretz, en juin dernier, que le temps où une solution à deux états était possible était presque écoulé.

Des dizaines d’autres commentateurs sont parvenus à la même conclusion. Le processus de paix basé sur une solution à deux états est au point mort et un mouvement se dessine en faveur de l’alternative évidente – un état unitaire. Ce mois-ci, un nouveau forum, comportant des personnalités Palestiniennes venues des territoires occupés et de l’extérieur, a publié une pétition dans un quotidien Arabe, Al Hayat, demandant l’arrêt des négociations, l’annexion des territoires à Israël, et exigeant des droits égaux pour tous dans un seul état. Ceci fait écho aux nombreuses prises de position Palestiniennes récentes demandant la dissolution de l’Autorité Palestinienne et le début d’une campagne de style anti apartheid pour l’égalité des droits.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme nous a orientés vers Robert Serry, le responsable officiel des Nations Unies pour le processus de paix, qui a déclaré que la politique des Nations Unies devait se conformer à la position Palestinienne officielle, la solution à deux états. Une évolution de cette position n’est nullement impensable. Pour que notre résolution soit discutée aux Nations Unies, il est nécessaire qu’elle soit présentée par un état membre, et plusieurs ont fiat état, en privé, de leur soutien à notre objectif.

Un état unitaire est inévitable. L’installation d’un état exclusif, défini selon des critères ethno-religieux, et excluant les anciens habitants, était une décision injuste et finalement intenable. Toutes les acrobaties politiques ne peuvent rien contre ce fait. Plus tôt les Nations Unies, qui pour commencer ont créé Israël avec bien peu de sagesse, en assumeront les conséquences, le mieux ce sera pour les Palestiniens, les Israéliens, et pour la région toute entière

Ghada Karmi est Chargée de Recherche à l’Institut d’Etudes Arabes et Islamiques, Exeter University, UK. (Publié originellement dans « the Mail & Guardian Online – www.mg.co.za)

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et voici l’original en anglais :

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16:03 10/07/2008

Israel-Palestine’s Future is One Nation

By Ghada Karmi - London

Imagine the scene : the United Nations General Assembly meets to discuss a resolution to the Israel-Palestine conflict.
Unlike previous resolutions, which have been based on a Jewish state in most of historic Palestine with Palestinians relegated to the remnants, this one calls for a new state, covering what is now Israel, the West Bank and Gaza, the present and former inhabitants of which are equal under the law. Such a resolution has, in fact, already been drafted and discussions have begun to place it on the agenda at the UN.
The one-state solution is now part of mainstream discourse.
Increasingly, Palestinians — and some Israelis — support it as the only alternative to a Palestinian state subordinate to Israel. One-state groups have sprung up and conferences and studies are under way.
A UN resolution is the logical next step, underlining the issue’s global importance and exposing the inequity and dishonesty of the two-state solution, replacing it with something fairer and more durable. It would be encapsulated in the following clauses, part of the draft UN resolution for a one-state solution, which has been under discussion for six months. Its principal authors are my fellow Palestinian Karl Sabbagh and myself :
"The general assembly notes the failure of recent efforts made by regional and international parties to resolve the conflict through the creation of two states ; recalling the recent history of the former [Palestine] Mandate territory as a land where Arabs and Jews shared equal rights of habitation ; reviewing Israel’s non-compliance with UN Resolution 194, requiring Israel to repatriate the Palestinian refugees and its illegal conduct in the occupied territories.
"Calls upon representatives of Israel and Palestine to agree on behalf of their peoples to share the land between the Mediterranean and the river Jordan ... by setting up a state which is democratic and secular, in which the rights of all people living within its borders to freedom of worship, security, and equality under the law are enshrined in a new constitution, to replace the separate forms of government that apply in Israel, the West Bank and Gaza."
The two-state adherents will not approve. The United Kingdom’s Foreign Secretary David Miliband, at his party conference last week, continued to argue for a two-state solution and Mahmoud Abbas is petitioning George Bush for the same thing. Both are on a hiding to nothing.
The pace of Israeli colonisation, unimpeded since 1967, redoubled after the Oslo accords, demonstrating Israel’s aversion to a two-state solution.
By 2007 the West Bank Jewish settler population had reached 282,000. In East Jerusalem it rose to 200,000, massively Judaising the city and precluding it as a Palestinian capital. Today the West Bank is a jigsaw of settlements, bypass roads and barriers, making an independent state impossible. Gaza is a besieged enclave. In 2006 the UN special rapporteur in the Palestinian territories concluded that "a two-state solution is unattainable". Former Knesset speaker Avraham Burg told Israeli daily Haaretz in June that time was running out for the two-state solution.
Scores of others have articulated the same view. The peace process predicated on the two-state solution is stagnant and a momentum has started towards the obvious alternative — a unitary state. This month a new forum, encompassing Palestinian personalities from the occupied territories and outside, published a petition in the Arabic daily, Al-Hayat, to halt negotiations, annex the territories to Israel and demand equal rights in one state. This echoes many recent Palestinian demands to dissolve the Palestinian Authority and start an anti-apartheid-style campaign for equal rights.
The UN High Commissioner for Human Rights has referred us to Robert Serry, the UN official responsible for the peace process, who stated that UN policy must conform to the Palestinian formal position, the two-state solution. A change in that position is not unthinkable. For our resolution to be discussed at the UN, a member state would have to present it and several are privately known to support our aims.
A unitary state is inevitable. Establishing an exclusive state defined along ethnic-religious lines and excluding its previous inhabi­tants was unjust and ultimately unsustainable. No political acrobatics will alter this. The sooner the UN, which unwisely created Israel in the first place, takes charge of the consequences, the better it will be for Palestinians, for Israelis and for the region as a whole.

- Ghada Karmi is a research fellow at the Institute of Arab and Islamic Studies, Exeter University, UK. (Originally published in the Mail & Guardian Online – www.mg.co.za)

http://www.palestinechronicle.com/view_article_details.php?id=14245