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La Caravane du Droit a marqué son passage

UNE NOUVELLE CONCEPTION DE L’ACTION CITOYENNE

Effets directs et indirects considérables

jeudi 22 septembre 2005

ATTEINTE DES OBJECTIFS
COMMUNIQUES, ARTICLES DE PRESSE, DEPECHES D’AGENCE

En date du 2 août 2005 et du 5/07 au 1/08/2005, période couvrant le cheminement de la Caravane du Droit, plus de 38O communiqués, articles de presse ou dépêches d’agence ont été détectés en provenance des pays suivants : France, Italie, Espagne, RFA, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Grèce, Luxembourg, Pologne, Danemark, Suède, Bulgarie, Serbie, Turquie, Syrie, Jordanie, Canada, USA, Russie, Maroc. Une recherche plus exhaustive est en cours et devrait aboutir à un chiffre tout à fait considérable en terme de média&tisation.

Par ailleurs, plus de 60 interviews ont été donnés à diverses chaînes de télévision, y compris en direct et pendant des heures de grande écoute (exemple : 35 minutes à 14h30 sur la chaîne nationale turque en duplex avec Gush-Shalom à Tel-Aviv et un membre de l’Autorité palestinienne à Ramallah). Le nombre d’interviews pour des radios nationales, locales ne peut être estimé tant les Caravaniers furent sollicités.

Une centaine de kms de bobines de film ont été tournées et sont actuellement en phase de « dérushage » chez un réalisateur-monteur qui, avec des jeunes professionnels français et allemands, prépare le montage d’un film de jeunes européens qui sera probablement présenté au prochain festival de Cannes. Les images sont d’excellentes qualité et le film promet d’être du même ordre.

134 citoyens de 18 nationalités différentes ont vécu les évènements qui ont marqué le passage de la Caravane et constituent autant de témoins incontestables des situations constatées.

Quant aux objectifs que s’était fixés la Caravane, ils ont été tous atteints, voire largement dépassés. Citons les principaux :

1 Traverser un maximum de pays en ayant des contacts avec les populations et les organisations et autorités rencontrées afin d’attirer leur attention sur la situation intolérable vécue par le peuple palestinien et les violations permanentes du Droit international commises par le gouvernement israélien et ses forces armées, policières et autres administrations déléguées.

Les pays suivants ont été traversés et informés : France, RFA, Suisse, Italie, Croatie, Serbie, Bulgarie, Turquie, Syrie, Jordanie et au retour les mêmes plus la Grèce. En Palestine occupée et en Israël, l’interdiction d’entrée décidée par le Ministère de la Défense israélien a fait l’objet de très nombreux articles, conférences de presse, commentaires et manifestations publiques israélo-palestiniennes..

Au retour, les informations concernant les mauvais traitements infligés par l’armée israélienne aux membres, y compris handicapés ou mineurs, de la Caravane ont mis l’accent sur les méthodes brutales et déshumanisées utilisées au quotidien par les « représentants de l’ordre » israéliens.

2 Tenter de pénétrer en Palestine occupée et ceci muni de tous les documents requis pour être en parfaite conformité avec la loi qu’Israël revendique exercer sur ces territoires. But de cette démarche : témoigner de la situation de non droit dans laquelle l’occupant israélien exerce sa main mise sur les « territoires occupés » et en Cisjordanie et dans la zone de Gaza :
Succès partiel puisque, seuls 14 caravaniers (et un véhicule) ont pu pénétrer par d’autres voies en Palestine occupée et en Israël, mais à eux seuls ils ont pu rencontrer une grande partie de nos interlocuteurs palestiniens et israéliens espérés et ont pu constater, tant à Jérusalem que dans d’autres parties des Territoires, les multiples opérations illégales menées au quotidien par l’armée d’occupation ainsi que l’emprise de plus en plus importante du mur et des colonies .
Succès global car l’opposition à l’entrée de la Caravane du Droit et l’apposition d’un cachet d’interdiction pour une durée de 5 ans fournit une preuve de plus de l’illégalité permanente dans laquelle se complait le gouvernement israélien et ceci vis à vis de plus de 60 citoyens de plusieurs pays différents qui se présentaient « en règle » aux frontières d’un pays dont il occupe illégalement le territoire en y exerçant une police des frontières totalement illégale elle aussi.

3 Rencontrer les réfugiés palestiniens dans les différents pays traversés. Ces rencontres furent une révélation pour de nombreux Caravaniers encore mal avertis de la situation réelle faite aux Palestiniens « de l’extérieur ». Ces rencontres nous ont convaincus que le droit au retour est plus que jamais au centre des préoccupations d’une majorité de Palestiniens du dedans et du dehors. Cette préoccupation, souvent citée en dernière position après l’occupation et la disparition des colonies, doit à nouveau être remise en exergue et constitue une donne essentielle et non secondaire de la résolution du conflit latent.
Le sort réservé aux réfugiés dans les différents pays est très différent et la Syrie, dans ce domaine, est à citer en exemple pour la convivialité dont elle fait preuve vis à vis des centaines de milliers de Palestiniens qui y vivent en très bons termes avec la population syrienne.

4 Visiter le Golan et se rendre compte sur place de la façon ravageuse dont les forces israéliennes ont occupé le terrain lors de leur main mise sur cette partie du territoire syrien (occupée en 1967 et annexée en 1981) Face, aux ruines de villes et villages totalement détruits (127), les témoins Caravaniers subissent le choc de la réalité et comprennent par une preuve palpable supplémentaire la politique expansionniste, colonialiste, brutale et dénuée de toute légalité internationale des gouvernements qui se sont succédés depuis des décades en Israël.

5 Densifier, par un contact direct entre les intéressés, les réseaux existants mais insuffisants entre les personnes et organisations des différents pays traversés et les Caravaniers, eux mêmes, pour la plupart, membres ou responsables d’associations dans leur propre pays. Cette démarche essentielle et programmée dès le départ a, elle aussi, abouti à des résultats qui dépassent les prévisions les plus optimistes. L’existence de nouveaux et très nombreux points de contact vont permettre une action plus ample, mieux concertée et basée sur une confiance réciproque née de la meilleure connaissance des différents acteurs.

6 Dès le 25 juillet, c’est à dire 5 jours après le refus d’entrer en Palestine, et au motif de ce même refus d’entrée, un communiqué en provenance de quatre églises est divulgué et fait part de la décision de ces quatre églises de désinvestir 10 milliards de US$ des entreprises qui assistent d’une façon ou d’une autre l’Etat israélien dans son œuvre de colonialisation et de violation du Droit international. Cette décision majeure et aux effets, bien que non médiatisés, certainement très importants apportent la preuve que la Société Civile en marche a décidé de ne plus s’en laisser compter et prendra désormais des mesures concrètes afin d’exercer la pression nécessaire pour que les institutions politiques nationales et internationales prennent des mesures concrètes aboutissant à obliger le gouvernement israélien à respecter le Droit international et les résolutions ou avis des organismes internationaux.

7 Enfin, avant, pendant et après le déroulement des phases de préparation, exécution et suivi de la Caravane, les défenseurs du Droit international ont pu clairement compter leurs partisans dans leur propre pays et dans les pays traversés et c’est forts de cette expérience unique, enrichissante et irremplacable qu’ils poursuivront leur lutte pour le Droit