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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Samedi, 27 septembre 2008

samedi 27 septembre 2008

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001

Modification du tracé du Mur à Jayyous et à Falamya

Campagne populaire contre le Mur d’apartheid 12 septembre 2008

Les forces d’occupation ont récemment adressé un ordre militaire au conseil du village de Jayyous pour confisquer 427 dunums et 100 mètres carré de terre appartenant (respectivement) aux villages de Jayyous et de Falamya. Ce terrain sera utilisé pour modifier le tracé du Mur le long du côté ouest des villages, ce qui scellera définitivement le sort des terres qui restées isolées de l’autre côté du Mur.

La terre qui va être confisquée s’étend sur le coté ouest du Mur, isolée effectivement des agriculteurs qui en dépendent. Deux portes leurs permettent de temps à autre d’accéder à leur terre, bien que ce soit sporadique et sous le contrôle de l’armée.

Dans le village de Jayyous, les autorités de l’occupation prévoient de déplacer une partie du Mur ouest, ce qui rendra 2 408 dunums sur les 8 600 initialement isolés. Sur les 450 agriculteurs qui ont été dépossédés, 49 récupèreront des terres. De plus, si le nouveau tracé se fait comme prévu, les deux portes qui permettent un accès limité des agriculteurs à leurs terres seront supprimées et non remplacées.

Le nouvel emplacement va détruire 427 dunums supplémentaires, en plus de la terre saccagée pour le tracé initial. Outre la culture des fruits et des légumes, les agriculteurs du secteur avaient monté des serres en plastique sur 70 dunums dans le secteur concerné. La perte de l’ensemble augmentera encore les épreuves des agriculteurs.
Dans le sud-ouest du village, le nouveau tracé est dessiné pour annexer environ 200 dunums à la colonie de Zufin. L’administration de l’occupation avait précédemment annoncé son intention d’étendre la colonie, et il est clair que cela se fera sur cette terre confisquée.
Les plans de modification ne sont pas nouveaux, dans le passé les tribunaux de l’occupation ont rendu des décisions demandant un déplacement du Mur, comme à Bil’in et en d’autres localités. Ces décisions sont présentées comme un avantage pour les communautés locales et interprétées internationalement comme une avancée importante. Cependant, un tel optimisme reste illusoire car le déplacement du Mur ne rend simplement qu’une fraction de ce qui a été initialement volé. En outre, ces décisions servent à faire reconnaître l’autorité des tribunaux de l’occupation sur les communautés palestiniennes tout en détournant l’attention de la décision de la Cour internationale de Justice condamnant le Mur.

http://stopthewall.org/latestnews/1736.shtml Traduction : JPP

[ commentaires : j’ajoute quelques mots au commentaire de la CCIPPP. Je ne me réjouis pas, bien au contraire, que le tracé du Mur d’Annexion soit discuté devant les juridictions sionistes. En effet, cela revient à reconnaître leur autorité, et donc à reconnaître ce vol comme un fait acquis contre lequel il est vain de s’élever.

Eh bien ce n’est pas comme cela qu’on lutte contre un colonisateur. Le peuple Palestinien, pour une fois, a une occasion en or de tenir un langage ferme, clair, et d’une légitimité incontestable. Le processus d’Oslo devait, à un terme dépassé depuis longtemps, réaliser un partage de la Palestine en deux états égaux en droit. Les sionistes ont fait échouer ce processus et montré ce que valait leur parole. Il faut en prendre acte et refuser de reconnaître la légitimité d’un établissement colonial installé en Palestine par les européens, alors que la seule légitimité quant à la possession du pays était celle des Palestiniens.

Il faut donc que les Palestiniens déclarent qu’ils ne sont en rien engagés dans aucune des dispositions antérieures, qu’il s’agisse de la création de l’établissement sioniste ou des accords d’Oslo, version Annapolis ou Feuille de Route ou quoi que ce soit.

C’est la politique du pire ? Et alors, vous en voyez une autre, à part celle de la carpette ? ]

CCIPPP et STOP THE WALL - vendredi 26 septembre 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6557

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002

Noir, couvert de suie, brûlé

Haaretz, 12 septembre 2008

www.haaretz.co.il/hasite/pages/ShArtPE.jhtml ?itemNo=1020343 Version anglaise : In the line of fire www.haaretz.com/hasen/spages/1020627.html

L’endroit le plus important à Burin, c’est la caserne de pompiers. Il n’y a pas beaucoup de villages en Cisjordanie dotés d’une caserne équipée comme celle-là : camion de pompier, uniformes, bottes, casques, lances à incendie, les besoins du jour. Ici, le bal des pompiers comprend de fréquents départs pour aller éteindre des incendies que des colons des environs ne cessent d’allumer dans le village et dans les oliveraies qui l’entourent. Le paysage est noir, couvert de suie, brûlé. Des milliers d’arbres fruitiers ont dépéri, une maison a récemment été réparée après les dégâts que lui avaient fait subir un incendie allumé en pleine nuit. Le commandant du poste de pompiers, Fadi Hadar, un jeune homme en tenue de camouflage, jette un coup d’œil dans son registre des interventions : le dernier incendie dans le village date du 3 septembre à 16h15 – le feu avait été bouté aux outils sur le chantier de construction de la nouvelle maison que se construit Abed El-Karim Abed El-Hadi, un habitant du village.

Il y a exactement dix ans, nous avions visité cet endroit et nous avions tenté de monter avec les fermiers terrorisés jusqu’à leurs oliveraies, dans les hauteurs. A peine étions-nous arrivés que des émeutiers sont descendus des maisons d’Yitzhar, menaçant de leurs armes et hurlant. Des soldats de l’armée, appelés sur place, furent contraints de s’enfuir sous la menace des fusils des habitants d’Yitzhar. « Un pas de plus et je tire », avait dit un des colons-terroristes en menaçant le commandant de brigade qui avait alors donné l’ordre de se replier. Cela, je l’ai vu de mes yeux.

Voici ce que j’écrivais alors, à la fin de l’été 1998 : « Alors qui diable est le maître dans les Territoires occupés ? Pendant un moment qui ne fut pas bref, ce dimanche, le tableau était d’une clarté et d’une netteté incroyables : au moins sur un bout de terre, entre Burin et Yitzhar, les seuls seigneurs et maîtres étaient les colons et personne d’autre. Ni l’armée israélienne, ni la police israélienne, ni les garde-frontière israéliens.

Une bande de colons s’amène, menaçant les forces de sécurité en disant que « des snipers grimpés dans les arbres tireront une balle entre les deux yeux de celui qui ferait encore un pas » ; les officiers l’entendent, les membres de la police des frontières l’entendent, le commandant de brigade le sait, mais rien. Un groupe de fermiers palestiniens demandent à pouvoir se rendre dans l’oliveraie qui leur appartient. Les colons menacent. Le commandant de brigade entend la menace puis interdit aux fermiers d’aller sur leurs lopins de terres. « Y a-t-il quoi que ce soit d’illégal dans le fait que ces fermiers accèdent à leurs terres ? », avais-je demandé au colonel Yehouda (Shouki) Shaked, le commandant du secteur. « Le ciel nous préserve. Il est clair qu’il leur est permis d’entrer sur leur terre », m’a-t-il répondu, mielleux, « Mais le moment, vous comprenez, le moment n’est pas bien choisi » » (Haaretz, 28.08.1998)

Dix ans ont passé et rien n’a changé. Une fois de plus, « le moment n’est pas bien choisi ». La vie à Burin est toujours une vie sous la terreur. Les colons se déchaînent, l’armée et la police israéliennes, censées assurer la sécurité, ne bougent pas le petit doigt. La menace des colons, vous savez ; la sécurité des Arabes, vous savez. On a de nouveau enregistré, au cours des dernières semaines, une augmentation de l’activité des colons. L’escalade a démarré le jeudi noir, 19 juin. Ce jour-là, les colons de Yitzhar et de Brakha ont incendié quelque 3.800 oliviers, dont un millier étaient des arbres d’un grand âge.
Zaki Sadeh, coordinateur des opérations de terrain de l’organisation des « Rabbins pour les droits de l’homme », dit que pour détourner l’attention de la question des avant-postes « illégaux », l’essentiel des troubles proviennent maintenant des colonies « légales », Yitzhar et Brakha. Son organisation prépare un programme de plantation pour réhabiliter les oliveraies incendiées. Les volontaires de l’organisation ont restauré la maison, incendiée elle aussi, de Said Najar vers lequel nous nous tournerons d’abord.

Un petit lit d’enfant, noir de suie, traîne dans la cour de la maison, témoin silencieux des événements de la nuit où les colons ont mis le feu à la maison. C’était la nuit du 28 juillet, jour anniversaire du mariage des Najar qui vivent, avec leurs deux enfants, dans cette maison qu’ils louent. Said assistait à un cours pour officiers de la police palestinienne à Jéricho. Wafa, son épouse, alors enceinte, et Arwah, leur fils d’un an et demi, étaient à la maison.

Depuis le joli balcon de pierre de cette maison ancienne, se découvre un paysage toscan. Dans le verger, poussent des figuiers et des oliviers. Dans la soirée, Wafa a téléphoné à Said pour lui dire que des colons étaient descendus de la colline, venant de Brakha, leur malédiction, et qu’ils rôdaient dans le village en s’adonnant à des actes de violence. Wafa lui a dit qu’elle avait peur. Said lui a conseillé d’aller avec l’enfant chez ses parents à elle, pour ne pas être seuls dans cette maison qui donne sur la rue principale du village. Wafa, tout en laissant les lumières allumées dans la maison pour plus de sécurité, s’est enfuie pour se rendre chez ses parents. Au petit matin, le frère de Said lui a téléphoné à Jéricho et lui a dit : viens vite, la maison a été incendiée.

La maison était tout entière couverte de suie et toute fumante, deux cocktails Molotov furent trouvés dans la chambre à coucher commune au couple et à son bébé dont le lit était entièrement brûlé. Said est arrivé sur place deux heures plus tard, alors que l’incendie était déjà éteint. Il dit que l’on sent maintenant encore l’odeur de fumée dans la maison qui a été retapée et nettoyée par des membres des « Rabbins pour les droits de l’homme ». Le lit d’enfant, à l’entrée, est la seule trace qui reste de ce qui est arrivé. Les Rabbins ont aussi acheté un nouveau lit dans lequel dort Mahmoud, le bébé qui est né entre temps. Wafa ne souhaite pas continuer à habiter cette maison. Said était sur le point de lui bâtir une maison à la limite du village, mais toutes ses économies, 9.800 dinars jordaniens en cash, ont, selon ses dires, disparu dans l’incendie des colons. Pas d’économies, pas de nouvelle maison.
Najar dit que les colons viennent quasiment tous les jours dans le village, menaçant tous les habitants. Ils sont essentiellement actifs en fin de semaine, le vendredi et le samedi (shabbat hamalka). Un tracteur Ferguson s’est approché de la cour de la maison, conduit par le vieux fermier Walid Ayd. Hier, raconte ce voisin moustachu et brûlé par le soleil, les colons ont encore essayé de descendre dans le village. Seul un rassemblement des jeunes les en a empêchés. Il y a quelques jours, les colons ont empoisonné six moutons, dont trois lui appartenaient. Les choses sont comme autrefois, Ayd et d’autres fermiers se voient empêchés de se rendre sur une partie de leurs terres, à cause des menaces de leurs voisins de Brakha et Yitzhar. Ils appréhendent surtout maintenant le moment de la récolte des olives qui débute le mois prochain. Ayd ne sait pas comment ni même s’il parviendra à faire sa récolte qui constitue sa seule source de revenus.

« Nous vivons pour Al-Qouds, capitale de la Palestine », annonce une affiche à l’entrée du bureau du chef du conseil, Ali Ayd. Burin compte 3.200 habitants. « Chaque fois qu’on parle de paix, il y a davantage de problèmes avec les colons », dit-il pour essayer d’expliquer l’escalade dans les actions des colons, aux cours de ces dernières semaines, pas seulement ici, mais sur toute l’étendue de la Cisjordanie. Les colons seraient-ils les seuls à prendre au sérieux les conversations entre Ehoud Olmert et Mahmoud Abbas (Abou Mazen) ? Agissent-ils dans les petites choses comme dans les grandes, embrasant le territoire même quand il n’y a qu’une apparence d’avancée politique ? D’Hébron à Naplouse, cette escalade est perceptible ces derniers temps et personne en Israël ne s’en émeut. C’est à se demander si quelqu’un en a entendu parler.

Assis sous un portrait de Yasser Arafat, le chef du conseil égrène les derniers malheurs, les énumérant comme pour leur donner plus de poids : poteaux électriques incendiés, troupeau empoisonné, vol de chevaux, incendie d’une maison et par-dessus tout, tirs de « missiles » – apparemment des obus de mortiers ou des fusées éclairantes, aux dires de la police – dont neuf ont été tirés, ces dernières semaines, sur Burin, sans atteindre personne ni faire aucun dégât, mais en semant la terreur.
Le premier tir a eu lieu le 1er août, alors que tout le village était à un mariage. Ayd dit qu’ils savent exactement de quelle maison de Brakha partent les tirs : c’est celle d’où partent généralement les pogromes. Ayd dit qu’après chaque tir, des soldats de l’armée israéliennes viennent ramasser les débris des engins explosifs. Est-ce que ce sont eux qui appellent l’armée israélienne ? Non. Alors comment l’armée sait-elle ? « Tout comme elle sait qu’un missile est tiré depuis l’Irak », répond Ayd. Malgré les opérations de l’armée israélienne, de gros débris de métal sont déposés sur la bibliothque d’Ayd, restes de bombe ou de roquette. D’après lui, l’engin a été lancé il y a quelques semaines depuis Yitzhar et a atterri dans des champs, entre Oudala et Awarta, deux villages situés tout près, à trois kilomètres de Burin.

Les 3.800 oliviers qui ont été incendiés en juin appartenaient à 75 habitants du village. Autrefois, cinq à six cents villageois partaient chaque matin pour aller travailler en Israël. Aujourd’hui, pas plus qu’un dixième de ce nombre continue de le faire. Le chef du conseil lui-même a fermé depuis longtemps l’entreprise de pierres qu’il avait à Naplouse et un demi million de shekels ont été perdus, selon ses dires, du seul fait que Naplouse est placé en état de siège.

Tôt matin. En Palestine, on est déjà passé à l’heure d’hiver, dernier signe d’indépendance à l’égard d’Israël, et les rues de ce beau village ancien sont vides. Le chef du conseil critique durement la police et l’armée israéliennes qui, selon lui, ne font rien pour protéger les habitants de son village contre les pogromistes. « L’armée et la police ne font rien, strictement rien, pour protéger la vie des Palestiniens. Elles se contentent de mentir. » Ayd raconte un cas où un colon a brandi une arme et tiré sur les habitants. La police a déclaré que le jeune homme avait été arrêté, mais finalement il est apparu qu’il était libre. Il y a quelques mois, des colons de Yitzhar ont confisqué, de force, le cheval d’un villageois, Ayman Soufan. Celui-ci est allé se plaindre à la police où, selon les dires du chef du conseil, on lui aurait dit que des colons de Yitzhar prétendaient eux aussi qu’un cheval leur avait été volé. Tant que leur cheval ne leur était pas rendu, avaient expliqué les colons à la police, ils ne libéreraient pas son cheval. Un Etat de droit, version Yitzhar.

Le porte-parole de l’armée israélienne a communiqué ceci : suite aux incidents graves survenus dans le secteur, la police d’Israël a lancé, avec l’aide de l’armée, une série d’opérations contre des agents provocateurs dans les colonies. Lors de ces événements, un certain nombre de citoyens ont été arrêtés et font l’objet d’un examen par la police. L’armée israélienne participe en permanence au maintien de l’ordre public dans les régions de Judée et de Samarie.
Le porte-parole du secteur de Judée-Samarie [Cisjordanie], Dany Poleg, a adressé cette réponse : une plainte a été reçue, dans la zone de Samarie, le 28 juillet, pour une maison incendiée à Burin. A ce stade, l’enquête est en cours au niveau du renseignement afin d’identifier les suspects. Sur la question des cultures incendiées, des enquêtes sont réalisées mais ne sont pas encore assez avancées pour permettre des arrestations et le dépôt d’actes d’accusation. La police du secteur de Judée-Samarie n’a pas connaissance d’un incident comportant des tirs de roquettes, mais on peut dire que lors d’un incident où il avait été rapporté qu’un bruit d’explosion avait été entendu dans le secteur du village, l’enquête des sapeurs de la police, qui avait reçu des Palestiniens un objet trouvé sur le terrain, avait montré qu’il s’agissait des restes d’une fusée éclairante manuelle. A ce stade, aucun suspect n’a été arrêté.

(Traduction de l’hébreu : Michel Ghys

Gideon Lévy

[ commentaires : encore un texte qui me confirme la réalité qui apparaît de plus en plus évidente. Les sionistes sont bien décidés à s’emparer de l’ensemble de la Palestine. Tout ce qu’ils peuvent raconter par ailleurs, dans les discours larmoyants des Peres et autres serpents de même acabit, a un but et un seul : endormir l’opinion publique mondiale, lui faire croire que les négociations sont difficiles mais sérieuses, et d’ailleurs, voyez ce bon Mr Abbas, qui pourtant , ne mâche pas ses mots, ah non, il nous fait même parfois de la peine. En attendant : le programme, le vrai, est connu de tous : comme le dit
un intellectuel palestinien, Hani Al-Masri, il n’y a aucune différence fondamentale entre les dirigeants sionistes. « Ils sont tous d’accord pour que l’entité sioniste ne revienne pas aux frontières de 1967, pour que les réfugiés ne soient jamais autorisés à rentrer chez eux, pour que le régime sioniste garde le contrôle des frontières palestiniennes et des carrefours frontaliers et pour que toute entité palestinienne soit asservie à l’établissement sioniste d’une manière ou d’une autre ».

Palestiniens mes amis, si vous voulez échapper à ce venin mortel, repousser l’euthanasie qu’on vous a concocté, hurlez votre refus à la face du monde.]

CCIPPP et Gideon Lévy - vendredi 26 septembre 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6553

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003

Tzipi Livni : L’héritière d’Ariel Sharon

L’héritière d’Ariel Sharon PAR Denis Sieffert POLITIS jeudi 25 septembre 2008

Premier ministre en quête de gouvernement, Tzipi Livni, apparaît aujourd’hui comme une centriste, mais elle n’a pas renoncé à la politique colonisatrice du fait accompli.

Ainsi va le régime sioniste : Tzipi Livni, qui, voici quelques années, aurait figuré très à droite sur l’échiquier politique de son pays, est aujourd’hui classée au centre. « Une colombe », dit-on même. En réalité, la femme qui doit succéder ces jours-ci à Ehud Olmert au poste de Premier ministre est une héritière politique d’Ariel Sharon. Elle a suivi dans l’opinion sioniste et internationale la courbe de l’ancien Premier ministre. Elle bénéficie de l’intelligence politique de celui-ci. Elle fut la première et la plus en vue des soutiens de Sharon quand le vieux général a accompli les deux actes qui ont transformé son image : le désengagement sioniste de Gaza, en août 2005, et sa sortie du Likoud, le parti traditionnel de la droite sioniste, quelques mois plus tard. Tzipi Livni a immédiatement rallié Ariel Sharon lorsque, en novembre 2005, il a créé son nouveau parti, Kadima (« En avant »). Ce mouvement réputé centriste dont elle a conquis la présidence de haute lutte le 17 septembre face à son rival, le général Shaul Mofaz.

En vérité, nous savons maintenant que l’opération de retrait des huit mille colons de Gaza, loin d’annoncer une décolonisation générale des Territoires palestiniens, visait surtout, selon l’expression même d’un conseiller de Sharon, à mettre le plan de paix « dans du formol ». L’habileté manœuvrière de l’ancien Premier ministre a consisté à rendre ingouvernable cette bande de territoire que le régime sioniste a préalablement pris soin d’isoler économiquement. À Gaza, la prise du pouvoir par le Hamas, en juin 2007, a en quelque sorte consacré la stratégie de Sharon. Gaza sert aujourd’hui de repoussoir dans les négociations internationales, et le mouvement islamiste est présenté comme le principal obstacle à la paix. Comme l’était naguère Yasser Arafat. Tzipi Livni ne s’y est pas trompée : elle prolonge la manœuvre de Sharon en tenant un discours en apparence conciliant pour le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, mais en diabolisant le Hamas.

Sur le fond, Tzipi Livni reste sans aucun doute un pur produit de la droite dure. Elle a d’ailleurs été à bonne école. Son père, Eitan Livni, d’origine polonaise, fut directeur des « opérations » de l’Irgoun, le groupe ultranationaliste de Menahem Begin. C’est lui qui organisa, en juillet 1946, l’attentat contre l’hôtel King David de Jérusalem, siège de l’état-major britannique dans la Palestine mandataire. Un attentat qui fit près de cent morts. Est-ce cette ascendance qui conduit Tzipi Livni à être plus rigoureuse que la plupart des dirigeants sioniste quand il s’agit de définir le terrorisme ? Elle s’est en tout cas singularisée en affirmant dans la presse qu’une attaque palestinienne contre des soldats sionistes ne « correspondait pas à la définition du terrorisme ». D’une certaine façon, elle plaidait aussi sa propre cause, puisque l’on sait aujourd’hui que cette femme de 50 ans fut, avant d’entrer en politique, un agent du Mossad, les services secrets sionistes, membre d’une unité tout particulièrement chargée d’assassiner les « terroristes palestiniens ». La relativité du concept lui est donc familière. Mais c’est évidemment comme ministre des Affaires étrangères que, depuis mai 2006, Tzipi Livni a acquis une certaine popularité, due en grande partie à sa réputation d’intégrité. Une qualité rare dans la classe politique sioniste, comme la chute d’Ehud Olmert vient une nouvelle fois de le rappeler.

Aujourd’hui promue aux plus hautes responsabilités, Tzipi Livni s’inscrira sans aucun doute dans la continuité d’Ariel Sharon. Sa stratégie : gagner du temps pour poursuivre la colonisation – n’a-t-elle pas récemment affirmé devant Condoleezza Rice que « l’activité de colonisation ne mettait pas en péril le plan de paix » ? – tout en ayant conscience qu’il faudra bien céder quelque chose un jour. Le plus tard sera le mieux, surtout si la politique du fait accompli ruine par avance toute chance de véritable négociation. En attendant, Tzipi Livni aura déjà fort à faire ces jours-ci pour reformer une coalition avec les Travaillistes, le parti ultraorthodoxe Shass et l’extrême droite russophone, Israël Beitenou. Entre autres. En cas d’échec, on irait à des élections anticipées au début de 2009, et vers une probable victoire de son ancien parti, le Likoud de Benyamin Netanyahou. Elle dispose de 42 jours pour réussir. Quant aux Palestiniens, dans tous les cas, ils n’ont guère à espérer de cette agitation politique.

CCIPPP et Denis Sieffert - vendredi 26 septembre 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6552

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004

Jamal Al-Khodari : nous sommes prêts à recevoir le prochain bateau

Jamal Al-Khodari a déclaré, mercredi 24/09/08 après-midi que le bateau « SS Hope » du mouvement Free Gaza (www.freegaza.org) devrait arriver dans le port de Gaza vendredi matin. Après plusieurs retards, le bateau qui cherche à rompre le siège de Gaza devrait se mettre en route jeudi matin.
 
Le chef du Comité Populaire contre le siège et membre du Conseil législatif palestinien Al-Khodari a publié aujourd’hui une déclaration indiquant que la Bande de Gaza est prêt pour l’arrivée des passagers.

Le 23 août, deux bateaux avec 44 activistes étrangers étaient déjà arrivés à Gaza. Cette fois-ci, à bord il y aura le membre de la Knesset sioniste Jamal Zahalka et le secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne Mustafa Barghouthi. Al-Khodari les a appelés pour les remercies de leur participation à la promotion de « l’unité de la patrie ».

Al-Khodari a dit que Zahalka et Barghouthi rencontreront à Gaza des responsables gouvernementaux et des représentants de mouvements, et visiteront le Conseil législatif. Ils se rendront également dans des usines fermées et rendront visite à des travailleurs sans emploi. Ils observeront ainsi les répercussions du siège sur la population de la bande, notamment sur les malades et les étudiants.

Avec Zahalka et Barghouti devraient également être à bord l’écrivain palestinien vivant en Grande-Bretagne Ibrahim Al-Hamami, des journalistes d’Al-Jazira et le Prix Nobel de la Paix en 1976 Mairead Maguire, en raison de son activité à Belfast. (PNN)

PNN - Gaza - 24.09.08

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=2360&Itemid=1

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005

Chihab déclare à PNN qu’une autre explosion de violence interne est proche.

Le porte-parole officiel du Jihad islamique, Daoud Chihab, a déclaré jeudi à la PNN que la Palestine est sur le point de voir éclater d’autres luttes internes, si la division continue.
 
« Le consensus doit être trouvé avant la fin du mandat du Président Abbas », a dit Chihab de la bande de Gaza aujourd’hui. « Les bonnes intentions ne suffisent pas. » Si la lutte devait retourner dans les rues, des nombreux dirigeants politiques croient que la cause nationale palestinienne sera entièrement fracturée.

Le mandat présidentiel d’Abbas [ qui se limite à la présidence de l’AP ! – NdT ] arrive à son terme en janvier 2009. Le terme du Conseil législatif est par contre janvier 2010.

L’appel pour des élections simultanées afin d’éviter d’autres problèmes entre les gouvernements de Ramallah et de la bande de Gaza est de plus en plus difficile à réaliser.

Le gouvernement du Hamas a déclaré qu’il ne reconnaîtra pas la présidence de Abbas après janvier 2009. Plusieurs autres partis demandent que Abbas reste au pouvoir pour une année supplémentaire, ou que le gouvernement du Hamas accepte des élections du Conseil législatif un an plus tôt. Le Hamas a refusé les deux demandes, mais il insiste pour un gouvernement de consensus national.

Les possibilités pour les actuels et futurs gouvernements palestinien demeurent en outre limitées par les demandes et les vetos sionistes et américains de partis particuliers, comme le parti gagnant du Hamas.

A propos de l’ingérence sioniste sur le terrain, Chihab a dit que « le Djihad islamique n’acceptera pas accepter une période de "trêve" comme un substitut à la résistance. Et maintenant, nous devons devenir plus unis, pour faire face à des obstacle comme le huitième anniversaire de l’Intifada. » Il a également mis en garde contre les risques encourus par la ville et la mosquée Al-Aqsa sous l’occupation sioniste.

Chihab a répété que tout nouveau dirigeant sioniste continuera de toute façon « la politique agressive contre le peuple palestinien ».

PNN - Gaza - 25.09.08

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=2390&Itemid=1

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006

Les Palestiniens récitent les prières du vendredi sur un terrain confisqué par l’occupation

Des centaines de Palestiniens se sont retrouvés pour réciter les prières du vendredi sur des terres confisquées par l’occupation pour la construction d’un dépôt d’ordures près de la ville de Naplouse.

Ce terrain est situé sur les terres des villages de Dir Sharf et de Qusine, qui ont été choisis pour célébrer les fêtes de Ramadan.

Un certain nombre d’officiels Palestiniens et de membres du Conseil Législatif Palestinien, accompagnés de représentants d’organisations pacifistes internationales, ont participé à ce rassemblement. Les Participants ont appelé l’AP à intervenir et à les aider à s’opposer à la décision sioniste de construire ce dépôt.

Les autorités sionistes avaient choisi ce site pour la construction d’une décharge d’ordures en 2005, mais avaient annulé ces projets à la suite des grandes protestations d’organisations de droits de l’homme [ Ben oui, les déchets en question n’étaient pas ceux produits par les gens du coin, mais de ceux des sionistes... - NdT ]

Cependant, les bulldozers ont repris le travail dans cette zone il y a quelques jours...

Naplouse – Ma’an – 26 / 09 / 2008 - 17:02

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=32192

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