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L’Autorité palestinienne fait le travail

Un journaliste rapporte les détails de la réunion de sécurité AP- Forces d’occupation

Par Khalid Amayreh (version en anglais en 2ème partie)

mardi 23 septembre 2008

http://palestinethinktank.com/2008/09/23/journalist-discloses-details-of-israeli-pa-security-meeting/

Palestine Think Tank

La photo [ qui illustre l’article sur le site ] montre deux généraux sionistes qui mettent au point les détails des actions militaires avec les chefs militaires du Fatah et le nouveau premier ministre sioniste...

Ce sont les mêmes généraux qui ont rencontré les chefs militaires du Fatah pour préparer Jénine-2...

De www.xpis.ps Ecrit Par Khalid Amayreh en Palestine occupée

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Nahum Barnea est un important journaliste sioniste, qui collabore régulièrement au journal à grande diffusion Yedioth Ahronoth.

Vendredi 19 septembre, il a révélé des détails choquants concernant une récent réunion de « coordination de sécurité » entre des commandants sionistes et Palestiniens.

Barnea, dont la réputation de fiabilité journalistique est bien établie, a assisté à la réunion, qui a eu lieu au quartier général de l’armée d’occupation en Cisjordanie, dans l’implantation de Beït El, près de Ramallah.

Ce qui suit est une traduction mot-à-mot du rapport de Barnea, tel qu’il a été publié par le Yedioth Ahronoth.

 Ils (les commandants de sécurité de l’AP) sont arrivés au quartier général dimanche soir, en franchissant le barrage routier « Court », à 3 minutes en voitures de Ramallah. Ils ont roulé sur la route qui va vers l’ancienne implantation de Beit El, en passant par la porte de l’ancien camp Jordanien qui abrite le commandement de la Brigade de Judée-Samarie.

Tous étaient en civil, à l’exception de l’Inspecteur Général de la Police Palestinienne. Il y avait 8 commandants, tous des vétérans du Fatah. C’est là la dernière chance pour la génération qui vient de Tunis de garder la main sur les choses avant que le Hamas prenne le pouvoir et dévore tout.

Le commandant des forces sionistes en Cisjordanie, le Major Général Noam Tiv’on voulait les inviter à dîner pour le repas de rupture du jeûne. Cependant, l’agenda de la rencontre a été bouleversé pour des raisons liées à l’échec de l’armée sioniste pour supprimer les émeutes déclenchées par les colons, et la mort d’un garçon Palestinien tué par les balles de l’armée le lendemain, ce qui a obligé les invités à faire la rupture du jeune chez eux.

Ils ont bien fait. La discussion aurait aurait fait perdre beaucoup de temps si elle avait été menée devant les plateaux de nourriture préparés par l’armée sioniste. Tiv’on et le chef de l’administration civile en Cisjordanie, le Major Général Yoav Mordechai voulaient présenter aux commandants Palestiniens le plan Jénine 2 pour le déploiement des forces de l’AP dans la ville.

Les commandants sionistes ont demandé à leurs homologues Palestiniens la permission de laisser un journaliste assister à la discussion. Les Palestiniens donnèrent leur accord. En fait, j’étais le seul journaliste autorisé à assister à la réunion. Cependant, en raison de ma présence et essentiellement en raison du sentiment d’urgence de la part des Palestiniens, la réunion est partie dans toutes les directions avec des développement plutôt excessifs.

Des paroles choquantes

Contrairement à l’opinion courante, les journalistes détestent être pris par surprise. Ils s’imaginent qu’ils savent tout et que ce qu’ils ignorent est pratiquement sans importance. J’ai été surpris par ce qu’ont dit les commandant de la Sécurité Palestinienne. J’ai également été surpris par le ton de leurs voix.

Le coeur de leur réflexion est qu’une confrontation violente entre le Fatah et le Hamas aura lieu en janvier 2009.

Le 9 janvier, le mandat présidentiel d’Abou Mazen expire. Il est décidé à rester en fonctions jusqu’en janvier 2010. On ne peut exclure la possibilité qu’Abou Mazen déclare la Bande de Gaza « province rebelle. »

Les commandants de la sécurité Palestinienne ont demandé à leurs homologues sionistes de se joindre à eux pour préparer un plan d’action et pour entraîner leurs troupes et les doter en armement.

Je n’avais jamais entendu les gens de l’Autorité Palestinienne faire preuve d’un tel désir de travailler avec le régime sioniste, sauf pendant une brève période au printemps 1996.

A la suite de cette réunion, j’ai dit à l’un des commandants sionistes qui était dans la pièce « ce ne sont que des paroles. Ne craignez-vous pas que les partisans du Fatah ne se dérobent au moment décisif comme ils l’ont fait à Gaza ? »

« Non, » a-t-il dit. Avant les évènements de Gaza, ils ne savaient pas ce qui pouvait leur arriver. Maintenant ils le savent. »

Abou Al Fath est le commandant de l’Appareil Général de Sécurité du gouvernement Fayyad. Il représente la principale force militaire de l’Autorité Palestinienne. Abou Al Fath est l’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé parmi les chefs des agences de sécurité Palestiniennes.

« Il n’y a pas de conflit entre nous, » a-t-il déclaré aux commandant de l’armée sioniste. « Nous avons un ennemi commun. »

Abou Al Fath a ouvert la réunion par une plainte relative aux excès des colons (près de Naplouse). La façon dont il a décrit ces émeutes était intéressante. Il a poursuivi en disant que « cela nous rend les choses plus difficiles, particulièrement dans nos rapport avec les Palestiniens ordinaires. Vous devez maintenir la loi et l’ordre, tout comme vous attendez de nous que nous maintenions la loi et l’ordre. Je ferai tout ce que je pourrai pour empêcher qu’il y ait des actions (contre vous). Vous réalisez que nous sommes bien plus efficaces qu’auparavant. Grâce à nos opérations, l’armée sioniste n’a plus besoin de s’occuper des opérations de faible envergure. »

Notre ennemi commun, le Hamas

Abou Al Fah a poursuivi : « Un énorme conflit se prépare pour janvier 2009. Abou Mazen a adopté une ligne pacifique, et vous devriez renforcer sa position. Relâchez les prisonniers enfants et adolescents, c’est très important. Enlevez les barrages et démantelez les implantations. Je veux vous demander de nous permettre de déployer un régiment entre Jéricho et Hébron. Je sais qu’il y a un problème avec les colons à Hébron et les points de friction qui s’y présentent. Je n’ai pas l’intention d’entrer dans ces zones. Le régiment opèrera dans les villages au sud de Hébron. »

Le Major général Kiv’on a répondu : « Je suis très heureux de ce que bous venez de dire. Les commandants locaux des deux côtés devraient se rencontrer et parvenir à un accord à ce sujet. » Cependant, le colonel Mordechai a mis en garde l’officier Palestinien, et a déclaré que « le déploiement du régiment de Hébron devrait se faire vendredi soir pour ne pas rencontrer les colons. » Abou Al Fath a répondu « Aucun problème. Nous nous déplaçons contre le Hamas, même au cours du mois de Ramadan. »

A cet instant, Majed Faraj, chef des renseignements militaires du gouvernement Fayyad, a pris la parole « Nous sommes au coeur d’une bataille très difficile. Il y a un proverbe arabe qui dit ’la mer est devnat nous et l’ennemi est derrière nous’. Nous n’avons même pas de mer. Nous avons décidé de nous battre jusqu’au bout. Nous avons décidé de mettre tous nos problèmes sur la table. Tout est clair. On ne joue plus. Le Hamas est l’ennemi, et nous avons décidé de mener une guerre sans limite contre le Hamas. Et je puis vous assurer qu’il n’y aura pas de dialogue avec le Hamas, car, celui qui veut te tuer, commence parle tuer lui-même. Vous avez conclu une trêve avec eux, mais nous ne ferons rien de tel. Honnêtement , nous avons agi différemment dans le passé. » - NdT

Faraj a continué ses déclarations : « Maintenant nous nous occupons de chaque institution du Hamas selon vos instructions. Récemment, vous nousa vez donné les noms de 64 institutions, et nous en avons déjà fini avec 50 d’entre elles. Certaines de ces institutions ont été fermées, d’autres ont changé d’administrateurs. Nous avons également saisi leurs fonds (Le régime sioniste accusait 150 comptes bancaires de ces institutions d’appartenance à des organisations terroristes, alors que l’AP a fermé 300 autres comptes.

« Je voudrais faire deux observations : dans le passé, nous réfléchissions longtemps avant d’entrer dans une mosquée, mais maintenant nous entrons dans n’importe quelle mosquée chaque fois que nous le croyons nécessaire. N’en tirez pas la conclusion que vous avez le droit d’entrer dans les mosquées. Tout au contraire, nous pouvons entrer dans les mosquées précisément parce que vous ne le pouvez pas. Nous pouvons aussi entrer sur les campus des universités, y compris l’Université Islamique de Hébron.. Nous faisons tout ce que nous pouvons, et si nous ne parvenons pas à un succès à 100%, en tous cas la motivation, elle est à 100%. »

Après les remarques de Faraj, l’Inspecteur général des Forces de Police Palestiniennes, Hazem Attallah, prit la parole : « D’ici à la fin de l’année, nous entrerons en confrontation avec le Hamas. Khalid Mashala a déclaré que le gouvernement d’Abou Mazen ne sera plus légal après le 9 janvier, et par conséquent nous devons être prêts pour cette confrontation. »

Hussein Al Sheikh, directeur des affaires civiles dans le gouvernement de Fayyad, déclaré « ceci est très important. Le Hamas n’a pas de puissance militaire en Cisjordanie,mais il a la capacité de faire descendre les gens dans la rue. »

Attallah se tourna alors vers les commandants sionistes : « Je vous parle d’un plan global ; si nous abordons l’année prochaine sans être complètement préparés, il ne restera plus qu’à se demander qui est responsable de la défaite, nous, ou vous, ou le étasuniens. »

Mordechai le rassura : « Nous allons constituer une équipe commune, et nous vous aiderons pour l’entraînement et les fournitures militaires. »

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Les Palestiniens se plaignirent qu’un chargement canadien de matraques pour la police avait été retenu à l’aéroport d’Ashdod. Tiv’on les a assurés que « nous allons vous les remettre. »

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et voici l’original en anglais

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Journalist discloses details of Israeli-PA security meeting

By Khalid Amayreh • Sep 23rd, 2008 at 8:52

In the picture, two of the generals who are arranging military actions with Fatah military leaders and the new Prime Minister of Israel…
 
These same generals met with top Fatah military leaders to plan Jenin 2…
From www.xpis.ps WRITTEN BY KHALID AMAYREH FROM OCCUPIED PALESTINE
Nahum Barnea is a prominent Israeli journalist and regular columnist at the mass-circulation newspaper, Yedioth Ahronoth. 
 
On Friday, 19 September, he revealed shocking details of a recent “security coordination” meeting between Israeli and Palestinian security commanders.
 
Barnea, well known for his journalistic reliability, attended the meeting which took place at the Israeli occupation army’s West Bank headquarters at the settlement of Beit El near Ramallah.
 
The following is a verbatim translation of Barnea’s report as published in Yedioth Ahronoth :
 
“They (the PA security commanders) arrived at the IDF headquarters Sunday night, passing through the ‘Court roadblock,’ only a 3-minute-drive from Ramallah. They drove through the road leading to the old Beit El settlement, going through the gate of the former Jordanian camp which houses the Command of the Judea and Samaria Brigade.
 
All of them were dressed in civilian attire with the exception of the Inspector-General of the Palestinian Police. They were eight commanders, all of them veteran Fatah leaders. This is the last chance for the generation that came from Tunis to retain their grip on power before Hamas could take over and devour everything.
 
The commander of the Israeli Defense Forces in the West Bank, Major-General Noam Tiv’on wanted to invite them to a meal to break the day’s fasting. However, the agenda of the encounter was disrupted for reasons having to do with the failure of the Israeli army to suppress settler riots (near Nablus) and the death of a Palestinian boy by Israeli army bullets the next day, which eventually forced the guests to break their fast at their homes.
 
Well they did. The discussion would have wasted a lot of time had it been carried out at the food pantry prepared by the Israeli army. Tiv’on and the head of the Israeli civil administration in the West Bank, Major-General Yoav Mordechai wanted to present to the Palestinian commanders the plan- Jenin-2 for the deployment of PA forces in City.
 
The Israeli commanders asked their Palestinian counterparts for their permission to allow a journalist to attend the meeting. The Palestinians concurred. In fact, I was the only journalist allowed to attend the meeting. However, because of my presence and essentially because of the sense of urgency on the Palestinian part, the meeting assumed different directions with excessive extents.
 
Shocking words
 
Contrary to conventional belief, journalists hate to be surprised. They think they know every thing and that which they don’t know is not considered especially important. I was surprised by the things that the Palestinian security commanders uttered. I was also surprised by the tone of their voices.
 
The gist of their argument is that a violent confrontation between Fatah and Hamas will take place in January of 2009. On the 9th of January Abu Mazen’s presidential term will expire. He is determined to stay in office until January 2010. We can’t rule out the possibility that Abu Mazen will declare the Gaza Strip a “rebellious province”.
 
The Palestinian security commanders asked their Israeli counterparts to join them in preparing a field plan and train their forces and supply them with weapons.
 
I have never heard such an excessive willingness on the part of the Palestinian Authority to work with Israel, except for a small period in the Spring of 1996.
 
Following the meeting, I told one of the Israeli commanders who was in the hall “this is just talk. Aren’t you worried that the followers of Fatah would disappear at the decisive moment as they did in Gaza ?”
 
“No,” he said. “Prior to the Gaza events, they didn’t know what would happen to them. But now they do.”
 
Abu al Fath is the commander of the General Security Apparatus of the Fayyad government. It represents the main military force of the Palestinian Authority. Abu al Fath is the most senior and highest ranking officer among the heads of the Palestinian security agencies.
 
“There is no conflict between us,” he told the Israeli army commanders. “We have a common enemy.”
 
Abu al Fath commenced the meeting with a complaint about the settler rampage (near Nablus). The way he related to the riots was interesting. He went on saying that “this makes things more difficult for us, especially in dealing with ordinary Palestinians. You must have law and order just as you expect us to have law and order. I will do all I can to prevent the occurrence of operations (against you.). You realize that we are much better than before. Thanks to our operations, the Israeli army needs to carry out lesser operations.”
 
Hamas : our common enemy
 
Abu al Fath went on : “there is a huge strife going on in preparation for January, 2009. Abu Mazen is adopting the peace-line and you should bolster his position. Release juvenile prisoners, this is very important. Remove the roadblocks and dismantle the settlements. I want to ask you to allow us to deploy a regiment from Jericho to Hebron. I know there is a problem with the settlers in Hebron and the frictions spots there. I have no intention to enter these spots. The regiment will operate in the villages of Southern Hebron.
 
Major-General Kivon replied : “I am quite happy with what you have said. The local commanders of both sides should meet and reach an agreement on this. However, Colonel Mordechai warned the Palestinian officer, saying that “the deployment of the regiment in Hebron should take place Friday night lest they collide with the settlers.” Abu al Fath said : “No problem. We are moving against Hamas even during the month of Ramadan.”
 
At this point, the head of the Fayadh government’s military intelligence, Majed Faraj began talking : “We are in the midst of a very difficult battle. There is an Arabic proverb :‘ the sea is before us and the enemy is after us.’ We don’t even have a sea. We have decided to fight the battle until the end. We have decided to put all our problems on the table. Every thing is clear. No game-playing. Hamas is the enemy, and we have decided to wage an all-out war against Hamas. And I tell you there will be no dialogue with Hamas, for he who wants to kill you, kill him first. You have reached a truce with them, but we won’t do so. To be honest, we behaved differently in the past.
 
Faraj went on boasting : “Now we are taking care of every Hamas institution in accordance with your instructions. Lately you gave us the names of 64 institutions, and we have already dealt with fifty. Some of these institutions have been closed down, others we have changed their administrations. We have also seized their money (Israel referred to the PA 150 bank accounts suspected of belonging to terrorist organizations while the PA closed 300 other accounts).
 
“I have two observations : In the past we thought a thousand times before entering a mosque, but today we enter any mosque whenever deemed necessary. Don’t understand from this that you are allowed to enter the mosque. On the contrary, we can enter the mosques precisely because you don’t. We also can enter the campuses of universities, including the Islamic University in Hebron. We are making utmost efforts and even if success is not 100%, motivation is 100% .“
 
Following Faraj’s remarks, Hazem Atallah, the Inspector-General of the Palestinian Police Forces spoke : “Until the end of the year, we will enter into a confrontation with Hamas. Khalid Mashala said Abu Mazen’s government wouldn’t be legal after the 9th of January, hence we should bet ready for the confrontation.“
 
Hussein al Sheik, head of the civilian affairs department in the Fayadh government said “this is very important. Hamas doesn’t have a military power in the West Bank, but it has the power to get people onto the streets.”
 
Attallah addressed the Israeli commanders : “I am talking about a comprehensive plan, if we enter the next year without being fully prepared, nothing will be left except arguing over who was responsible for the defeat, we, or you, or the Americans.”
 
Mordechai assured him, saying : “we will form a joint team, we will help you with the training and military gear.” 

The Palestinians complained that a Canadian shipment of truncheons for the police was still being withheld at the Ashdod Port. Tiv’on assured them that “we will hand it over to you.”