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Chronique de l’occupation

du 5 septembre 2008

samedi 6 septembre 2008

BREVES
DE PALESTINE


VENDREDI
05/09/08


Numéro
 : 647


nombre d’entrées :
8


Envoyé le 
05/09/08


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64701

Haniyeh
 : les forces Arabes ne sont pas les bienvenues à Gaza, à moins
qu’elles ne viennent pour libérer le Palestine et qu’elles ne
ramènent les réfugiés

Les
forces Arabes ne sont pas nécessaires pour libérer Gaza, mais elles
seraient bien accueillies si elles venaient pour libérer le pays,
pour sauver Jérusalem et ramener les réfugiés, a déclaré le
premier ministre du gouvernement de facto à Gaza, Ismaïl
Haniyeh.

Haniyeh
a fait ce commentaire jeudi soir, au cours d’une fête en l’honneur
de 2 500 personnes qui ont appris par coeur le saint Coran au cours
d’un camp d’été organisé par l’état.
Il a ajouté « Gaza,
aujourd’hui, est libéré et attaché à recouvrer l’unité nationale
sur des bases sincères et honnêtes. »
Au cours de son
discours, Haniyeh a également annoncé un don de 100 dollars US
pour chaque étudiant qui parviendrait à mémoriser le livre sacré,
et appelé les nations Arabes à soutenir financièrement la Bande de
Gaza, puisque leur capacité militaire n’était pas mise à
contribution.

Gaza
– Ma’an – 05 / 09 / 2008 - 12:52


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31739


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64702

Au
Caire, le FDLP évoque des plans pour une Initiative Egyptienne

Après
près d’une semaine de rencontres bilatérales, la délégation du
Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP) a été
reçue à son tour et a rencontré le ministre Egyptien des Affaires
Etrangères Ahmad Abou Al-Gheit, vendredi 05/09/08.

La
rencontre avec le dirigeant du FDLP Nayef Hawatma intervient dans une
série d’entretiens entre les médiateurs du Caire et les divers
mouvements Palestiniens. A ce jour, tous les partis ont décidé que
la phase actuelle de discussions servirait d’étape préparatoire à
un dialogue Palestinien global commençant en octobre cette année.

Les
entretiens préparatoires ont porté sur le besoin d’en finir avec la
division entre les partis, et particulièrement entre la Cisjordanie,
Gaza, et Jérusalem. Certains des objectifs de levant de
l’unification des partis portent sur l’exploration de moyens de
mettre un terme à l’occupation des zones Palestiniennes, et de
garantir les droits des Palestiniens à l’autodétermination et à la
liberté de mouvement entre les zones.
La délégation du FDLP est
tombée d’accord avec les officiels égyptiens sur la nécessité
d’un projet égyptien pour mettre en oeuvre un mécanisme permettant
d’atteindre un dialogue global en octobre. Un accord est intervenu
quant aux objectifs de ce dialogue : refondation de l’Autorité
Palestinienne (AP) et de l’OLP par des élections législatives et
présidentielles. L’OLP devrait également être restructurée de
façon à mieux refléter la réalité de la représentation
proportionnelle des Palestiniens en Cisjordanie, Gaza, la zone
sioniste, et la Diaspora.
A l’issue des entretiens actuels, les
délégués et les officiels égyptiens présenteront un plan
d’unification appelé « Initiative Egyptienne » aux
ministres Arabes des Affaires Etrangères lors d’une réunion prévue
le 9 septembre. On espère qu’avec une vaste soutien Arabe pour ce
dialogue, il sera possible d’influencer divers axes de pouvoir qui
risquent d’entraver les efforts.

[
commentaires
 : oui, je sais, la dernière phrase ne signifie
pas grand chose. Le texte anglais est « It is hoped that with
a wide Arab backing for dialogue, stress on dialogue from various
axes of power that may hamper efforts. » En vérité, on voit
trop que décidément, le poisson qu’il s’agit de noyer est un peu
trop gros pour ceux qui sont peut-être les successeurs de Nasser,
mais qui ne peuvent pas décemment se présenter comme ses
héritiers. Un peu comme si le gendre de Mme Bruni Tedeschi se
prétendait l’héritier du Général. Et donc, on en revient
inévitablement à la question centrale : comment faire accepter de
jure par les Palestiniens, qui n’ont jamais été consultés dans
toute cette affaire, l’abandon de leur souveraineté sur leur propre
pays ? Car c’est cela que visent les sionistes. Non pas le contrôle
de fait sur la Palestine : ils l’ont. Mais la reconnaissance de leur
droit, cela ils ne l’ont pas, et ne sont pas près de l’avoir, avec
le Hamas. On peut donc tenir pour certain que les étasuno-sionistes
feront tout ce qu’ils pourront pour maintenir comme seul
interlocuteur une « AP » qui, par le biais
d’Oslo-Annapolis, entérine les faits accomplis. Sinon, pourquoi
continueraient-ils à armer les milices d’Abbas ? ]



Bethlehem
– Ma’an - 05 / 09 / 2008 - 16:06


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64703

Le
Hamas : les services de l’AP ont enlevé 4 militants en Cisjordanie

Le
Hamas a rapporté que les milices d’Abbas ont enlevé 4 de ses
militants en Cisjordanie, jeudi 04/09/08.

Le
Hamas a envoyé un communiqué à Maan, déclarant que les services
de l’AP avaient enlevé Sa’ed Al-‘Amer à Naplouse, et Tareq
Fayyez Ghawadreh et Muhamad Younis Daqqa dans la région de Jénine,

Bethlehem
– Ma’an – 05 / 09 / 2008 -
15:36



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64704

Des
maisons assaillies, et 2 militants du Hamas enlevés près de
Bethlehem

Deux
membres du Mouvement de la Résistance Islamique, lié au Hamas, ont
été enlevés vendredi 05/09/08 en soirée, et plusieurs maisons
ont été mises à sac, près de Bethlehem.

Des
sources de sécurité ont rapporté à Ma’an qu’une force militaire
de l’occupation a attaqué Bethlehem et s’est répandue dans la ville
en arrêtant des militants du Hamas, parmi lesquels Hamza Mohammed
Al-Sheikh, 26 ans, ainsi que Mohammed Ali Rabah Al-Sheikh. Les deux
hommes ont été emmenés vers une destination inconnue..

Les
sources ont ajouté que l’armée sioniste a lancé un raid dans le
camp de réfugiés d’Ad-Duheishah à Bethlehem, et enlevé Adel
‘Attia Ramadan,avant de le relâcher au bout de plusieurs heures
d’investigation pendant que les soldats « fouillaient »
sa maison.
La maison de Magdi Abed Mustafa Sobeh, dans le
quartier d’Al Balou’, à Bethlehem, a également été « visitée »
par les soldats, mais il n’y a pas eu d’enlèvement.


Bethlehem
– Ma’an – 05 / 09 / 2008
- 13:30


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31741


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64705

Les
soldats sionistes arrêtent 5 membres d’une unité Palestinienne de
renseignements généraux

Cinq
employés des services de renseignements généraux Palestiniens ont
été arrêtés par les forces coloniales mercredi 03/09/08, pour
avoir travaillé en « zone B », ont déclaré à Ma’an,
jeudi 04/09/08, des sources Palestiniennes de sécurité.

La
« zone B » est une zone désignée de la sorte à la
suite es accords d’Oslo qui partage les Territoires Palestiniens
occupés en zones d contrôle. En « zone B », le contrôle
civil est exercé par l’autorité civile Palestinienne, mais la
sécurité relève exclusivement du contrôle sioniste.

Selon
les sources de Ma’an, les soldats sionistes ont arrêté une voiture
Palestinienne près du checkpoint de Huwwara près de Naplouse. Dans
la voiture, il y avait cinq membres des services de renseignements
Palestiniens, qui revenaient de Ramallah après avoir arrêté un
suspect recherché depuis longtemps.
Lorsqu’ils ont été arrêtés
au checkpoint et fouillés, les soldats ont confisqué les armes
fournies par l’a dministration ; mes munitions ; et les équipements de
communication.

Les
soldats ont alors arrêté les 5 hommes et les ont emmenés aux
installations militaires du checkpoint de Huwwara.
Les hommes ont
été relâchés peu de temps après, à la suite de l’intervention
d’officiels Palestiniens de haut niveau.
[ commentaires  :
non, ce n’est pas un film comique en train d’être tourné quelque
part en Palestine, Les Pieds Nickelés vont à Ramallah, ou
Les Bronzés en Palestine
. Simplement, comme bien souvent, la réalité dépasse la
fiction...]



Naplouse
– Ma’an – 05 / 09 / 2008 - 10:27


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31736


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64706

Les
forces sionistes enlèvent 16 Palestiniens en Cisjordanie

Les
forces coloniales ont enlevé 17 Palestiniens des villes de
Cisjordanie, ce vendredi 05/09/08. A Beit Kahil, au nord de Hébron,
13 oersonnes ont ét enlevées, et quatre encore aux environs de
Ramallah.

Le
correspondant de Ma’an a rapporté depuis Beit Kahim, déclarant
qu’un opération miliaire miplquant au moins 24 véhicules militaires
s’était déroulée dans le village dans la soirée de jeudi
04/09/08. Les véhicules ont investi le village, les soldats ont
forcé l’entrée des maisons, et ont enlevé 13 personnes. Parmi les
personnes arrêtées,
Ahmad Muhammad Ibrahim Al-‘Eqel ,
instituteur
Murad Abdel Wahed Al-‘Eqel, étudiant à
l’université
Ayman Ahmad Muhammad Az-Zuhur, étudiant à
l’université
Nafeth Muhamad Al-‘Asafreh, enseignant
Muhammad
Issa Al-‘Asafreh, étudiant à l’université
Ahmad Abdel Qader
Al-‘Asafreh
Muhamad Sulayman Al-‘Asafreh et son frère Fawzi,
ainsi que Mahmoud Abdel Qader ‘Asafreh
Fesal Mahmoud Az-Zuhur

Sami Abdullah Al-‘Asafreh

Deux
membres de la famille Az-Zuhur family (Mu’tasem Khaled Az-Zuhur et
Muhessein Abdullah Al-‘Atawneh) ont reçu un ordre de l’unité de
renseignement sioniste leur enjoignant de se rendre.
Les hommes
ont été enlevés et emmenés vers une destination inconnue par les
soldats, qui se sont retirés du village vendredi 05/0908 à 3 heures
30 du matin.
Tous ces hommes ne se sont pas rendus volontairement,
mais il n’a pas été fait état d’affrontements.


Hébron
– Ma’an – 05 / 09 / 2008 Time : 09:26


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31733


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64707

Faire le boulot du
régime sioniste

Avec l’approbation et
l’encouragement évidents des USA, le régime de l’Autorité
Palestinienne à Ramallah persécute ce même peuple qu’elle est
supposée protéger et dont elle prétend sauvegarder les intérêts.

« Ils sont pires que les occupants sionistes »,
murmure à l’auteur de ces lignes un vieux boutiquier de la région
d’Hébron il y a quelques jours, après que les agents de sécurité
locaux aient arrêté son voisin parce qu’il vendait des articles
islamiques.

Quelques observateurs
en Palestine Occupée commencent à parler de « règne de la
terreur »
, « fascistes », « gangs »
et « régime terroriste » pour décrire la façon
dont le régime soutenu par les USA traite les Palestiniens.
Cette
semaine, un groupe palestinien important pour les droits de l’homme a
qualifié de « lamentable et épouvantable » le statut
des droits de l’homme et des libertés civiles sous le régime de
l’AP.
Al-Haq,
qui veut dire « la vérité », souligne dans un
rapport détaillé que l’AP laisse les agences de sécurités diriger
le pays, en violation flagrante de l’autorité de la loi.
« Je
dis aux donateurs qu’il est grandement temps qu’ils fassent pression
sur l’Autorité pour qu’elle prenne ses responsabilités en ce qui
concerne l’indépendance de l’appareil judiciaire »
, dit
Shahwan Jabarin, directeur de Al-Haq.
Il souligne que les
« tribunaux militaires » lancent des mandats
d’arrêt contre les civils et minent un pouvoir judiciaire qui avait
entrepris une réforme et des améliorations en
Cisjordanie.
« Soumettre les civils à une juridiction
militaire enfreint gravement les droits fondamentaux des Palestiniens
et l’autorité de la loi
. »
Le rapport d’al-Haq, bien
que geignard et substantiellement restreint dans sa tonalité
globale, est un travail appréciable.
Après tout, les groupes
pour les droits humains et civiques devraient dénoncer le règne
scandaleux de la répression qui se met en place en Cisjordanie
aujourd’hui, tant par le régime sioniste que par l’Autorité
Palestinienne.
Il est intéressant de noter que la répression
injustifiée est menée au nom du maintien de la loi et de l’ordre,
et sous le faux prétexte de la sauvegarde des intérêts nationaux
palestiniens.
Aujourd’hui, le régime de l’Autorité Palestinienne
est un handicap sérieux qui sape la capacité du peuple palestinien
à résister à la répression sioniste. Quelques palestiniens
envisagent déjà d’émigrer parce qu’ils ne supportent pas la
conduite sinistre du gouvernement de l’AP, en particulier de ses
services de sécurité.
La répression du peuple palestinien par
l’Autorité Palestinienne doit donc être considérée comme rien
moins qu’une autre strate de l’occupation puisque l’AP est
essentiellement une police d’Etat sans Etat, une entité qui en
réfère avant tout au régime sioniste et aux Etats-Unis ; c’est une
autorité qui réprime et harcèle son propre peuple pour le compte
du régime sioniste et pour obtenir un certificat de bonne conduite
du régime sioniste et des pays donateurs.
Il y a bien sûr une
montagne de preuves qui incrimine cette autorité. Les donateurs
occidentaux, dont dépend presque complètement la survie de l’AP,
sont très au fait des abus graves qu’elle inflige à ces propres
citoyens en Cisjordanie.
Ce sont les mêmes états dont les
dirigeants ne cessent de raconter des âneries et de blablater sur la
construction de l’infrastructure d’un Etat palestinien moderne où
l’autorité de la loi serait défendue et la démocratie le mode de
vie.
Toutefois, l’Occident, en particulier les USA, aident
activement l’AP à construire un Etat policier (bien sûr sans la
souveraineté) où les dissidents politiques et les journalistes non
alignés sont arrêtés, battus, torturés et, à l’occasion,
tués.
Le gouvernement non élu de Salam Fayyad à Ramallah se
présente souvent lui-même comme l’exemple d’une administration
moderne transparente, indemne de toute corruption et respectueuse de
l’autorité de la loi.
Mais dans la réalité, c’est un portrait
très trompeur et inexact d’un gouvernement qui n’est comptable
devant personne, sauf peut-être devant l’administration américaine.

La banqueroute et l’impuissance absolues de ce gouvernement se
manifestent dans son échec et/ou son incapacité à mettre fin à
l’empiètement rampant des droits et des libertés des citoyens par
des agences de sécurité boursouflées qui sont devenues vraiment
anarchiques.
Inutile de dire que l’appareil sécuritaire
intervient et interfère maintenant dans tous les aspects de la vie
civile palestinienne, qui doit être titularisé à son poste, qui
reçoit un salaire régulier, qui bénéficie d’une promotion et qui
est autorisé à prendre part aux activités sociétales et
civiques.
La « loyauté politique » est devenue
le facteur le plus déterminant de la manière dont le gouvernement
traite ses citoyens et ses employés publics.
Le tristement
célèbre « comité de sécurité », introduit
illégalement dans chaque ministère, a le dernier mot pour la
titularisation des fonctionnaires ou leur licenciement selon leur
orientation politique.
Un exemple classique et plutôt scandaleux
de la manière dont les services de sécurité rongent le tissu de la
vie civile palestinienne est le refus du gouvernement de l’AP de
payer les salaires de quelques 3 000 enseignants embauchés en 2006
par le gouvernement démocratiquement élu dirigé par le
Hamas.
Depuis deux ans maintenant, le gouvernement de Ramallah dit
à ses enseignants appauvris que leurs « dossiers »
doivent toujours être examinés par les « services de
sécurité »
.
Cependant, la vérité, c’est que beaucoup
de ces enseignants sont punis parce qu’ils sont suspectés d’avoir
voté pour le Hamas ou autres partis politiques lors des élections
législatives de 2006.
Lorsque le gouvernement Fayyad est
confronté à cette conduite scandaleuse, il a habituellement recours
aux échappatoires et à la prévarication.
« Nous avons
commis quelques erreurs mais nous sommes toujours respectueux de
l’autorité de la loi »
, aurait Salam Fayyad récemment
Eh
bien, on ne peut donner à Fayyad le bénéfice du doute car le viol
de l’autorité de la loi par les services de sécurité a vraiment
atteint des proportions jamais vues. Certains observateurs
soutiennent que même au plus fort de la répression sioniste,
lorsque la soi-disant « Administration civile » de
l’armée sioniste gérait la Cisjordanie, les enseignants ont
continué à recevoir leurs salaires, quelles que soient leur
opposition politique à l’occupation.
Mais si Fayyad est
véritablement sincère lorsqu’il dit qu’il défend l’autorité de la
loi, il devrait immédiatement ordonner à l’appareil sécuritaire
d’arrêter d’interférer dans la vie civile, comme par exemple
l’arrestation des journalistes et des militants suspectés
d’appartenir au Hamas. Après tout, le système juridique
palestinien, s’il fonctionnait sans interférence de l’autorité
exécutive, peut s’occuper efficacement de toute violation de la
loi.
Malheureusement, le fait que ce Premier Ministre non élu ait
largement failli à le faire montre qu’il n’est pas le démocrate
attendu depuis longtemps que les médias occidentaux aiment à
caricaturer.
Il y a quelques jours, un responsable important de
l’AP a déclaré à un quotidien sioniste que la répression était
nécessaire pour « gouverner ».
On devrait dire
à ce responsable qu’un gouvernement basé sur la répression de ses
citoyens sera un gouvernement en échec, tant politiquement que
moralement.
De plus, de quoi parle cet officiel inculte lorsqu’il
emploie le mot "gouverner" ? Ne réalise-t-il pas
qu’il peut à peine quitter les limites de Ramallah sans permission
sioniste ?
Enfin, le régime de l’AP à Ramallah cherche souvent à
défendre ses tactiques répressives en Cisjordanie en arguant que
les autorités du Hamas dans la Bande de Gaza répriment les
partisans du Fatah à Gaza.
Eh bien, indépendamment de la
véracité ou du mensonge des rapports sur la « situation
critique du Fatah »
à Gaza, le gouvernement de l’AP
devrait réaliser qu’on ne répare pas une injustice par une autre.

En dehors de ceci, il est évident que le Hamas n’essaie pas
réellement de renverser le gouvernement de l’AP en Cisjordanie
(comme le Fatah le fait à Gaza), puisque le faire nécessiterait que
le Hamas soit militairement plus fort qu’Israël et l’AP combinés,
ce qui est une idée stupide et impensable.
Les affirmations du
Fatah que le règne actuel de répression en Cisjordanie est destiné
à prévenir un possible « coup d’Etat » du Hamas
contre « l’autorité légitime » n’a absolument
aucune crédibilité.

Traduction : MR pour
ISM


[ commentaire  :
ce qui est profondément décourageant, c’est de voir que les leçons
de l’histoire, même récente, ne servent décidément à rien. Non,
on ne peut pas imposer à un peuple la volonté d’un groupe qui lui
est profondément étranger. L’occupation allemande n’a pas réussi à
s’imposer dans les pays européens occupés par l’Allemagne au cours
de la seconde guerre mondiale. Des différentes guerres coloniales
menées notamment par la France et par les Etats-Unis, les seules qui
n’aient pas été perdues, en Algérie ou au Viet Nam, sont celles
qui sont en train de l’être, en Afghanistan ou en Iraq. L’empire
soviétique a volé en morceaux. Mais non, rien n’y fait, les
sionistes continuent à se réclamer de droits issus...de la Bible,
c’est-à-dire d’un livre religieux écrit par un peuple avec le quel
il n’ont à peu près pas de rapports, et, au nom de ces foutaises,
d’imposer une dictature coloniale infâme à un malheureux peuple.
Mais ces leçons sont en même temps profondément réconfortantes,
car elle montrent toutes, sans exception, que les pires dictatures
finissent toujours par s’effondrer. N’est-ce pas Messieurs Franco,
Salazar, Hitler, Satline, Pinochet, et tous leurs camarades grecs,
cubains etc.? Et Dahlan rejoindra son modèle Darnand dans les
poubelles où les harkis les attendent.]



ISM
et
Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com
- Palestine - 05-09-2008


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9842&type=analyse≤sujet=Collabos


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64708

La fin d’une odyssée

Quelques jours après
avoir été libéré de prison à la suite de mon voyage à Gaza, je
fais part de quelques points, pour résumer les choses.
Tout
d’abord, l’opération du Mouvement Free Gaza en vue de briser le
siège israélien s’est révélée être un succès au-delà de toute
espérance.

Le fait que nous ayons
atteint Gaza et d’en être sortis a donné lieu à la création d’un
canal libre et régulier entre Gaza et le monde extérieur

C’est ce qui a été
atteint, car le gouvernement israélien a été contraint d’émettre
une déclaration politique sans ambiguïté : qu’il n’occupe pas
Gaza, et qu’en conséquence il n’empêchera pas la libre circulation
des Palestiniens vers et hors de Gaza (au moins par voie maritime).
(Les préoccupations sécuritaires d’Israël peuvent facilement être
réglées par l’institution de procédures de contrôle semblables à
celles des autres ports).
Toute tentative d’Israël de revenir en
arrière — en empêchant à l’avenir des bateaux d’entrer à Gaza ou
d’en partir, avec du fret et des passagers comprenant des
Palestiniens — pourra immédiatement être interprétée comme une
manifestation de contrôle, et donc d’occupation, conduisant Israël
à devoir répondre de crimes de guerre au titre du droit
international, ce qu’Israël tente d’éviter à tout prix.
Envolée
la fumée qui a permis à Israël de maintenir son contrôle sur les
Territoires occupés sans en assumer aucune responsabilité : à
compter de maintenant, soit Israël est une puissance occupante
redevable de ses actions et de sa politique, soit les Palestiniens
ont tous les droits de jouir de leur droit humain qui est celui de
circuler librement dans et hors de leur pays. Israël ne peut plus
jouer sur tous les tableaux. Non seulement nos deux minuscules
bateaux ont forcé le gouvernement israélien et les militaires à
lâcher prise, mais en plus ils ont permis de modifier
fondamentalement le statut du contrôle qu’exerce Israël sur Gaza.

Lorsque nous sommes enfin arrivés à Gaza après une journée et
demie de mer, l’accueil des 40.000 Gazzaouis remplis de joie a été
pour nous un moment très fort et très émouvant
. Les gens ont
particulièrement recherché le contact avec moi, ayant semble-t-il
très envie de parler l’hébreu avec un Israélien après tant
d’années d’enfermement.
Le message qui m’a été transmis par des
gens appartenant à toutes les factions pendant ces trois jours a été
le même : Comment pouvons-nous ("nous" dans le sens de
nous tous qui vivons dans leur pays, et pas seulement les
Palestiniens et les Israéliens) sortir de cette terrible situation ?
Où allons-NOUS ?
Le discours tenu n’était même pas politique,
de type « quelle est la solution/un état, deux états,
etc »
. C’était juste du bon sens, bien établi, basé
sur l’idée que nous continuerons tous à vivre dans le même pays,
et que ce conflit imbécile avec ses murs, son blocus et sa violence,
est mauvais pour tout le monde. Ils me demandaient : les Israéliens
ne réalisent-ils pas cela ?

(La réponse, malheureusement,
est « non ». Pour être honnête, c’est nous les Juifs
Israéliens qui sommes le problème
. Les Palestiniens ont accepté
notre existence il y a des années dans le pays en tant que peuple,
et ils sont disposés à accepter TOUTE solution — deux états, un
état, pas d’état, peu importe. C’est nous qui voulons
l’exclusivité sur la « Terre d’Israël », nous qui ne
pouvons voir les choses sous la forme d’un seul pays, et nous qui
n’acceptons pas la présence nationale des Palestiniens —en Israël,
nous parlons « d’Arabes »—, et c’est nous qui avons
éliminé avec nos colonies la possibilité même d’une solution de
deux états avec laquelle nous prenons 80 % de la terre
.
Alors,
c’est triste, vraiment triste, lorsque nos « ennemis »
veulent la paix et la coexistence — dites-moi donc cela en hébreu—
et que nous n’en voulons pas. Oui, nous les Juifs Israéliens voulons
la « paix », mais entre temps tout ce que nous avons —
pratiquement pas d’attaques, un sentiment de sécurité, un peuple
palestinien qui a « disparu », une économie en pleine
forme, le tourisme et une présence à l’international comme jamais
auparavant — semble parfait. Si la « paix » signifie
abandonner les colonies, la terre et le contrôle, pourquoi donc s’y
résoudre ? Quel est le problème avec le statut-quo ? Tant que ce
n’est pas cassé, laisse tomber
.)
A Gaza, j’ai réussi à
revoir des vieux copains, tout spécialement Eyad Al Sarraj du
Programme de santé mentale de Gaza, et Raji Sourani qui
dirige le Centre palestinien pour les droits humains et à qui j’ai
rendu visite dans son bureau. J’ai aussi reçu la nationalité
palestinienne à titre honorifique, avec un passeport, ce qui
représente beaucoup pour moi qui suis Juif Israélien.
Lorsque
j’étais à Gaza, tout le monde en Israël — y compris les médias
qui m’interviewaient — m’ont répété d’être prudent et de faire
attention à ma vie. Ils me demandaient : n’as-tu pas peur ? Eh bien,
le seul moment où j’ai ressenti une sérieuse et authentique peur
pendant tout ce périple, cela a été quand je suis retourné en
Israël.
J’y suis revenu via le check-point d’Erez, parceque je
voulais manifester que le blocus n’est pas seulement maritime.
Du
côté israélien, j’ai été immédiatement arrêté et inculpé
pour avoir enfreint un ordre militaire interdisant aux Israéliens de
se trouver à Gaza, et j’ai été emprisonné à la prison de Shikma
à Ashkelon
.
Cette nuit-là, dans ma cellule, quelqu’un m’a
reconnu grâce aux informations télévisées. Toute la nuit, j’ai
fait l’objet de menaces physiques de la part d’Israéliens
d’extrême-droite, et j’avais la certitude que je ne survivrai pas
jusqu’au matin
.
Ironiquement, j’ai partagé ma cellule avec
trois Palestiniens qui en quelque sorte m’ont protégé, de telle
sorte que le danger ne venait pas des Palestiniens mais des
Israéliens, à Gaza comme en Israël. (Un Palestinien d’Hébron
était en prison pour s’être trouvé illégalement en Israël ;
j’étais en prison pour avoir été illégalement en Palestine). A
l’heure actuelle, j’ai été libéré sous caution.
Les autorités
israéliennes vont probablement me poursuivre dans les semaines à
venir, et je pourrais être emprisonné pour environ deux mois. Je
suis maintenant un Palestinien dans tous les sens du terme : le
lundi, j’ai reçu la nationalité palestinienne ; et le jeudi j’étais
déjà emprisonné en Israël.
Même si cette opération a été
un total succès, le blocus ne sera véritablement brisé que si nous
maintenons la circulation vers et hors de Gaza. Il est prévu que des
bateaux y retournent dans 2 à 4 semaines, et je travaille à remplir
un bateau d’Israéliens.
Mon unique frustration, au niveau de ce
qui a sans aucun doute été une opération à succès, repose sur le
fait que les Israéliens n’y comprennent rien, et ne veulent rien y
comprendre. Les implications découlant du fait que nous sommes la
plus forte partie et du fait que ce sont les Palestiniens qui
recherchent vraiment la paix, forment une trop grande menace pour
leur hégémonie et leur propre sentiment d’innocence.
Ce que j’ai
retrouvé dans environ une douzaine d’interviews — et ce que j’ai lu
à mon sujet et au sujet de notre périple écrits par des
"journalistes" qui n’avaient pas même essayé de parler
pas plus à moi qu’aux autres — était une représentation identique
de Gaza, des Palestiniens et de notre interminable conflit et qui
pourrait être décrite seulement comme relevant de l’imagination.
Plutôt que de me poser des questions sur mon expérience, mes
raisons d’agir ou mes opinions, les intervieweurs et ce tout
particulièrement avec les principales radios, ont passé leur temps
à me tanner avec leurs slogans et préjugés uniformisés, comme
s’ils me donnaient un espace pour me permettre de m’exprimer sur ce
qui était une menace mortelle pour leurs idées auxquelles ils
croyaient dur comme fer.
Ben Dror Yemini, du quotidien
bien connu Maariv, nous a traités de « culte satanique ».
Un autre journaliste a suggéré qu’un contributeur bien connu au
mouvement Free Gaza était un Palestinien-Américain qui avait été
interrogé par le FBI, comme si cela avait à voir avec le reste (et
insinuant par là que nous avions reçu l’aide de « terroristes »,
que nous avions peut-être été manipulés par eux, ou pire
encore).
D’autres ont été plus explicites : n’était-il pas vrai
que nous donnions au Hamas une victoire en matière de relations
publiques ? Pourquoi me suis-je rangé au côté d’un Palestinien
pêcheur-trafiquant d’armes contre mon propre pays qui ne cherche
qu’à protéger ses citoyens ?
Certains m’ont simplement insulté,
comme cet intervieweur de Arutz 99. Et quand rien ne marchait, mes
interlocuteurs pouvaient toujours en revenir au vieux cynisme de
toujours : la paix est impossible, les Arabes et les Juifs relèvent
d’espèces différentes, on ne peut pas « leur » faire
confiance. Ou encore de nettes affirmations : ils ne cherchent qu’à
nous détruire. Puis vient le paternalisme : bon, c’est vrai que
c’est sympa d’avoir quelques idéalistes dans ton genre...
A
aucun moment au cours de ces nombreuses interviews il n’y a eu de
véritable curiosité pour savoir ce que je faisais ou à quoi
ressemblait la vie à Gaza. Personne n’a cherché à obtenir une
vision nouvelle, a fortiori si elle mettait en péril leurs si chers
slogans. Personne n’allant au-delà des vieux slogans de
toujours
.
Néanmoins, beaucoup de référence au terrorisme,
aux roquettes Qassam et aux Palestiniens méprisant nos vaillants
efforts pour faire la paix. Rien de rien sur l’occupation, la
démolition de maisons, le blocus, la saisie de terres ou l’expansion
des colonies, sans parler des assassinats, des emprisonnements et de
l’appauvrissement de la population civile palestinienne. Comme si
nous n’avions rien à voir avec ce conflit, comme si nous vivions
tout simplement notre petite vie normale et innocente, et que des
méchants décident de nous balancer des roquettes Qassam. Encore
pire, aucun sens de notre responsabilité, ou aucune volonté
d’assumer cette responsabilité pour la violence sans fin et le
conflit.
A la place, juste un appel automatisé et insensible à
la représentation d’un Gaza et des "Arabes" (de façon
générale, nous n’usons pas du terme "Palestiniens"), qui
est si diamétralement opposée à tout ce que j’ai vu et
expérimenté, une répétition servile de slogans irréfléchis (et
erronés) qui ne servent qu’à éliminer tout possibilité de
vraiment voir la situation. En bref, un Gaza de fantaisie perçu
comme au travers d’une bulle soigneusement mise au point pour ne
réfléchir aucune réalité désagréable.
L’élément le plus
percutant qui m’a été donné grâce à ce voyage a été de
comprendre pourquoi les Israéliens « n’y comprennent rien »
 : des médias remplis de gens qui devraient savoir, mais dont
l’esprit critique est faible, et qui se sentent mieux au sein d’une
boîte mise au point par des politiciens au service d’eux-mêmes
plutôt que de faire quelque chose de bien plus créatif :
comprendre, bon sang, ce que se passe ici.
J’ai quand même
formulé clairement mon message vers mes compatriotes israéliens,
qui constitue le coeur des interviews et conférences que j’ai
données :

• Malgré ce que nous racontent nos politiciens,
il y a une solution politique au conflit, et il y a des partenaires
pour la paix. A tout le moins, nous qui appartenons au mouvement de
la paix ne devons pas laisser les pouvoirs en place mystifier le
conflit ni le présenter comme un « clash des civilisations ».
Le conflit israélo-palestinien est politique, et en tant que tel il
peut avoir une solution politique.
• Les Palestiniens ne sont
pas nos ennemis. En fait, j’en appelle fortement à mes compatriotes
Juifs Israéliens pour qu’ils se désolidarisent de la ligne
politique sans issue poursuivie par nos politiciens qui ont failli,
et pour qu’ils déclarent avec les acteurs de paix israéliens et
palestiniens : « Nous refusons d’être des ennemis ».

Et, en notre qualité de partie considérablement la plus forte dans
ce conflit et en tant que la seule puissance occupante, nous les
Israéliens devons admettre notre responsabilité quant au fiasco
découlant de notre politique d’oppression. Il n’y a que nous qui
puissions mettre fin à ce conflit.
Permettez-moi d’exprimer ma
gratitude aux organisateurs de cette initiative : Paul Larudee et
Greta Berlin des USA, Hilary Smith et Bella de Grande-Bretagne,
Vaggelis Pissias qui est grec et qui a fourni une contribution
essentielle tant matérielle que politique, et Jamal Al Khoudri qui
est membre indépendant du PLC de Gaza et qui dirige le Comité
populaire contre le siège, et tous les autres, en sus du groupe
fantastique de participants à bord des bateaux, et à l’équipe en
charge de la communication restée à terre. Une mention spéciale va
à Angela Godfrey-Golstein de l’ICAHD, qui a joué un rôle essentiel
à Chypre et à Jérusalem en transmettant nos messages vers
l’extérieur.
Sans oublier nos hôtes à Gaza (dont les noms
figurent sur le site de Free Gaza) et les dizaines de milliers de
Gazaouis qui nous ont accueillis et ont partagé leur vie avec nous.
Que nos peuples arrivent enfin à la paix et à la justice qu’ils
méritent sur leur terre « commune ». (souligné par ISM)


Traduction : Claire
Paque


ISM
et
Jeff Halper > friends@icahd.org
- Israel - 05-09-2008


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9840&type=temoignage≤sujet=Blocus


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