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Chronique de l’occupation

dimanche 24 août 2008

BREVES
DE PALESTINE


DIMANCHE
24/08/08


Numéro
 : 635


nombre d’entrées :
8


Envoyé le 
24/08/08


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63501


Les
deux bateaux « Liberty » et « Free
Gaza » brisent le blocus imposé à Gaza


« Le
ministère des affaires étrangères de
l’occupation n’a pu, aujourd’hui à midi, samedi 23/08/08, que
permettre aux deux bateaux « 
Liberty »
et « Free Gaza »
,
remplis de pacifistes internationaux qui
sont venus en solidarité avec le peuple palestinien,
d’accomplir leur objectif humanitaire visant à briser le
blocus imposé sévèrement contre un million et
demi d’habitants de Gaza », a affirmé à le
correspondant d’Al-Jazeera dans la ville occupée d’Al-Qods.

« Nous
sommes maintenant loin des côtes de Gaza, près d’un
mile, le climat est extraordinaire sur les eaux
maritimes régionales palestiniennes, nous ne voyons pas de
forces maritimes de l’occupation, mais les côtes de
Gaza apparaissent clairement, et on ne sait pas comment vous
expliquer ici la joie qui règne parmi tous les
pacifistes internationaux sur les deux bateaux », a
affirmé également le correspondant d’Al-Jazeera.

« Ils
sont tous fiers de leur geste humanitaire et ils sont maintenant
convaincus que leur objectif a été réalisé,
en espérant semer la joie dans le coeur d’un million et demi
de Palestiniens de Gaza assiégés et étouffés
depuis deux ans par un sévère blocus arbitraire, sans
précédent dans l’histoire de l’humanité »
, a t-il ainsi ajouté.

« Les
habitants de Gaza ont exprimé leur grande joie, suite aux
bonnes nouvelles concernant l’arrivée des deux bateaux de
solidaires internationaux, pensant que ce geste fort et humanitaire
va réellement briser de façon définitive
le blocus injuste imposé contre eux », a confirmé
le chef du comité populaire pour la lutte contre le blocus.

Pour
sa part, le porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri a fortement
critiqué, lors d’une conférence de presse qui a été
organisée aujourd’hui, sur les côtes de Gaza, en attente
de l’arrivée des deux bateaux, le silence ferme des
gouverneurs arabes, notamment de ceux qui participent à la
fermeture du passage de Rafah, et il a salué la grande volonté
des solidaires internationaux qui ont pris l’initiative de
briser le blocus injuste.

Il
est à noter qu’Al-Khoudri a affirmé que des activités
ont été lancées sur les côtes de Gaza pour
accueillir chaleureusement les humanitaires internationaux, et il a
souligné que toute la population de Gaza va manifester pour
encourager ce geste humanitaire de grande valeur.

Il
a appelé les peuples, les dirigeants, notamment les
Arabes, les hommes libres du monde entier, à être au
niveau de l’idée et de la volonté des humanitaires et
solidaires internationaux, pour briser totalement le blocus
injuste imposé par les autorités occupantes et leurs
alliés.


Al-Qods
occupée - CPI -
23/08/2008 - 17:54



[
commentaires
 : l’arrivée à Gaza des deux
bateaux de l’organisation « Free Gaza » est
évidemment un succès magnifique. Mais il faut garder
les pieds sur terre. Il est complètement vain d’espérer
que cet événement marque la fin définitive du
blocus, qui se situe dans une stratégie étasuno-sioniste
qui calcule qu’elle affaiblit, par le blocus, le camp qui, chez les
Palestiniens, refuse de courber l’échine. Cette stratégie
espère ainsi avoir comme unique interlocuteur palestinien le
parti de l’accommodement à tout prix. Ce calcul à court
terme est évidemment moralement indéfendable et se
retournera finalement contre eux, mais c’est ainsi...]



http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s735%2ffCxL7A7cFAna41%2bgtVGBUFS4Rocs0Bs4x%2b7UxPzXIv7Kso1w5tt2dz72qTctEfc3FuCJ%2byyGKjI5rxo9tGybz3ZIIBX7fllqc9LTPgfo%3d


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63502


Free
Gaza : Rencontre avec le docteur Mona Al Fara, Gaza.


Cet entretien a été
réalisé après que le docteur Mona Al Fara,
militante de la commission internationale pour briser l’embargo
imposé sur la bande de Gaza, ait annoncé publiquement
le débuts des activités populaires pour la préparation
de l’accueil des deux bateaux de Free Gaza sur les côtes de
Gaza, activités organisées par différents
comités et organisations palestiniennes.


Militante sociale et politique palestinienne, le
docteur Mona Al-Fara fait partie de la génération de
ceux qui ont fondé les organisations populaires en Palestine
depuis les années quatre vingt dans la bande de Gaza. Elle a
participé à la fondation de l’Union des comités
de travail médical en tant que médecin et activiste
sociale. Elle occupe actuellement le poste de vice présidente
de l’association du Croissant Rouge dans la bande de Gaza,
anciennement présidée par le défunt docteur
Haydar Abd al Shafi.

Mona Al-Fara :

« Cette initiative est un message qui
s’adressent à nous, palestiniens. Un message d’espoir et
de solidarité pour la population de la Gaza, après
qu’elle ait perdu confiance dans l’existence de gens croyant à
la justice et au droit dans ce monde.

Cette initiative a eu de l’influence même
sur la situation palestinienne interne. Nombreux sont ceux qui disent
qu’il est déplorable d’être divisés entre
nous. Nous sommes hostiles les uns aux autres pour des intérêts
étroits alors que des gens de tous les continents mettent
leurs vies en dangers pour briser l’embargo qui nous est imposé.

La population éprouve de la honte envers
ceux qui créent la division entre palestiniens et les appelle
à comprendre le message de ces gens courageux qui prennent des
risques afin de faire passer la voix des opprimés de Gaza vers
le monde, monde spectateur et complice, pendant toute cette période,
devant l’oppression de l’occupation.

L’occupation prétend que depuis le
retrait de 2005 la bande de Gaza n’est plus occupée. En
partant de cela, un groupe d’activistes en Europe, aux Etats-Unis,
et dans d’autres pays a commencé à travailler pour
montrer au grand jour que Gaza est toujours occupée. Ils ont
décidé de défier l’occupation. De nombreuses
personnalités mondialement connues soutiennent cette
initiative, telles que Desmond Tutu, James Carter, Noam Chomski, et
bien d’autres encore.

L’idée est née au sein du groupe
Free Gaza, un groupe de militants contre le projet d’occupation,
pas seulement celui de 1967, mais contre celui de la purification
ethnique de la Palestine qui a commencé en 1948. Les gens
présents sur le bateau sont un groupe de militants courageux
qui ont décidé de défier et d’affronter
l’occupation. Ils sont quarante, d’environ quatorze pays
différents, et parmi eux des israéliens et des juifs
contre le sionisme, comme Jeff Halper, président de
l’association de défense des propriétaires de maisons
détruites, Norman Frankelstein, et d’autres encore…

Nous annonçons au monde que nous souhaitons
la bienvenue à tout israélien refusant l’occupation
et le projet d’état sioniste, projet niant la justice
humaine et fondé sur l’oppression et le racisme. »

Pour le docteur Mona Al Fara, ce voyage a une
importance et une nature bien spéciale, en tant que militante
sociale et politique, mais aussi parce que son frère Mushir se
trouve sur le bateau pour Gaza : « Au début,
j’étais très heureuse, parce que mon frère
Mushir arriverai par le bateau, mais dès lors que la
probabilité d’une attaque du bateau par les forces
d’occupation est devenue de plus en plus grande, j’ai ressenti
une immense peur pour l’ensemble de ceux qui se trouveraient sur le
bateau. Mais j’ai éprouvé une peur panique en
particulier parce que mon frère va se trouver sur le bateau.
Je me suis demandé : est il possible que cette fin soit
celle de Mushir ? Jusqu’au moment où je me suis
souvenue que mon frère et moi nous nous encouragions toujours
mutuellement à nous investir dans de tels projets, et
qu’aujourd’hui notre peuple est en train de se noyer. On se
retrouve exposé à un mélange de sentiments
contradictoires, qui nous dévorent de l’intérieur.

Mon travail consiste à encourager les gens
à résister. Nous, en tant que militants sommes dans une
situation difficile, et nous devons soutenir la population dans se
résistance même dans les moments sombres où nous
nous sentons accablés et presque abattus. Nombreux sont ceux
les militants qui, dans une situation palestinienne interne
difficile, sont découragés. Dans cette situation ce qui
m’encourage est de voir le résultat de notre travail et le
changement apporté dans la vie d’une femme, d’un homme ou
d’un groupe de gens.

Notre société avance aujourd’hui
sur un bateau sans boussole, et nous devons puisez notre force des
gens dont nous sommes au service, sans dévier de notre chemin
comme d’autres ont pu le faire. Cela ne signifie pas que nous
devons nous noyez dans le quotidien et oublier notre cause, comme
certains : les élites politiques ont oubliés la
cause des réfugiés, de la colonisation et ont également
oublié de servir la population.

Les partis politiques existent pour servir les
gens. Dans la phase actuelle de division et de recul, les forces
laïques et progressistes doivent jouer un rôle actif
auprès de la population. Et ces forces ne jouent pas ce rôle,
cela signifiera alors qu’elles sont en dysfonctionnement.

Les organisations de la société
civile sont aussi en recul au niveau de leurs activités et
leur efficacité. C’est pourquoi il faut penser à de
nouvelles façon de travailler, en s’appuyant sur l’énergie
des jeunes dans cette société, énergie qui a été
perdue dans des projets qui détruisent la société
au lieu de la construire.

Il y a dans notre société des jeunes
qui croient au travail bénévole, et qui ont besoin d’un
modèle à suivre. Humainement en tant que militants,
nous avons un rôle difficile : soutenir les gens à
un moment où nous avons besoin d’eux et où nous
annonçons que nous sommes accablés. Mais cet
accablement ne nous autorise pas à nous effondrer. Il faut
savoir que 95 pour cent de la société souffre de
symptômes post traumatiques (comme le confirme les rapports du
programme de Gaza pour la santé mentale), et 65 pour cent
d’eux souffrent de symptômes très graves, conduisant
certains d’entre eux à avoir des comportements extrêmes
envers eux-mêmes ou les autres. Tout cela est la conséquence
de l’oppression et de la violence extrême dont souffre la
société. Dans ce contexte, l’initiative de ces
individus solidaires, est comme je l’ai dit précédemment,
un message d’espoir et de liberté, qui s’adresse à
ceux qui en ont plus que jamais besoin.

Ce sera peut-être un nouveau début
d’un rôle actif du mouvement de solidarité populaire
internationale, pour que des fenêtres s’ouvrent sur le monde
malgré l’occupation de la gigantesque prison qu’est
Gaza. »


[ commentaires  :
il n’est pas nécessaire d’espérer etc.]


CCIPPP
-
dimanche 24 août 2008.


http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6484


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63503


« Les
Américains vont perdre la guerre en Iraq »


Spécialiste de
la politique étrangère des Etats-Unis et co-auteur du
célèbre The Israel Lobby and U.S. Foreign Policy
(2007), le professeur de sciences politiques à l’Université
de Chicago, John Mearsheimer, analyse la politique américaine
au Proche-Orient et en Afghanistan.


Al-Ahram Hebdo : Vous soutenez dans
vos écrits l’idée que les Etats-Unis vont perdre
leurs guerres en Iraq et en Afghanistan. Pourquoi ?

John Mearsheimer : Les Américains vont
effectivement perdre leurs guerres en Iraq et en Afghanistan. En
Iraq, les Etats-Unis appliquent une stratégie qui vise non
seulement la diminution de la violence, mais aussi la création
de conditions qui permettraient aux parties en conflit de régler
leurs divergences de manière à aider à
l’établissement d’un ordre politique stable. C’est à
ce moment seulement que les Etats-Unis pourront quitter l’Iraq. La
question principale n’est pas de savoir si les Etats-Unis, avec
l’augmentation de leurs troupes, ont pu réduire la violence
en Iraq. Il est normal qu’avec l’augmentation des troupes, on
constate une baisse de la violence. La question centrale est de
savoir s’il existe un véritable progrès sur la scène
politique iraqienne dans le sens d’un règlement des
différends entre les sunnites, les chiites et les Kurdes. Car
c’est entre ces différentes communautés que l’on
pourrait créer un ordre politique stable.

Mais si vous regardez la situation actuelle en
Iraq, on constate qu’on est loin de pouvoir résoudre les
divergences interethniques. Donc, il n’est plus désormais
question que les troupes américaines rentrent chez elles. Il
est plutôt question de garder d’importantes troupes en Iraq
pour plusieurs années. L’erreur initiale et monumentale
faite par les Etats-Unis était de penser qu’ils pourraient
reconstruire l’Etat iraqien sur de nouvelles bases.

— Les Etats-Unis vont-ils aussi perdre,
selon les mêmes raisons, leur guerre en Afghanistan ?

— Oui. Les Etats-Unis ont marqué une
victoire éclatante contre les Talibans en Afghanistan fin 2001
et début 2002. Ils ont cependant décidé de
maintenir d’importantes troupes pour empêcher tout retour des
Talibans et créer les conditions favorables à
l’établissement d’un gouvernement viable à Kaboul
qui pourra administrer l’ensemble du pays. Mais ce qui s’est
passé, c’est que les Talibans sont revenus en force. Ils
sont actuellement plus puissants que jamais, à tel point que
les Etats-Unis sont obligés d’apporter un soutien militaire
au gouvernement afghan plus important que celui prodigué au
pouvoir central en Iraq, et que les commandants militaires américains
parlent de la nécessité de retirer des soldats d’Iraq
pour les envoyer en Afghanistan. Cela veut dire que la situation sur
le terrain est de plus en plus mauvaise pour les Américains et
leurs alliés en Afghanistan. Et je ne suis pas sûr si
les troupes américaines pourraient régler les problèmes
qui se posent en Afghanistan. Ce qui me semble plus probable est que
les Etats-Unis vont perdre en Afghanistan, comme ce fut le cas pour
l’ancienne Union soviétique et, avant elle, la
Grande-Bretagne. Comme en Iraq, les Américains ont pensé
au début, à tort, qu’ils pourraient reconstruire
l’Etat et la Nation en Afghanistan. Or, les Talibans sont toujours
là et narguent le gouvernement pro-américain de Hamid
Karzai.

— Pensez-vous qu’à terme, les
Talibans pourraient renverser le régime actuel en
Afghanistan ?
— Il y a effectivement de fortes
chances que le régime afghan soit renversé. Il est
évident que ce régime bénéficie de peu de
soutien en dehors de la capitale Kaboul. En même temps, les
Talibans se renforcent militairement et s’emploient à
affaiblir le gouvernement de Karzai. Si les troupes des Etats-Unis se
retirent aujourd’hui d’Afghanistan, il est évident que le
gouvernement à Kaboul s’effondrera.

— Pensez-vous qu’il y aura des
changements dans la politique américaine en Iraq ou en
Afghanistan après une éventuelle victoire du candidat
démocrate Barack Obama aux présidentielles de novembre
prochain, et après le départ du groupe des
néo-conservateurs qui entourent l’actuel président
George W. Bush ?

— Ce ne sont pas seulement les néo-conservateurs
au Parti républicain qui ont un agenda très ambitieux
et belliciste. Les Démocrates le sont aussi. C’est pourquoi
Barack Obama cherche à se positionner au centre. Les
néo-conservateurs ne sont pas un phénomène
exceptionnel aux Etats-Unis. Les Américains croient qu’ils
sont supérieurs aux autres. L’élite américaine
le croit. Elle croit que les Américains sont dans leur bon
droit de gouverner le monde. Et Barack Obama ne conteste pas ce point
de vue. Il n’a jamais rien dit contre l’avis exprimé par
l’ex-secrétaire d’Etat, Madeleine Albright, lorsqu’elle
a annoncé que nous, les Américains, sont plus grands et
voient mieux.

Il est vrai que les Etats-Unis sont en train de
payer un prix très cher en Iraq et en Afghanistan et que ce
prix ira croissant. Cette réalité va pousser les
Américains à reconsidérer la situation, mais ils
ne le feront pas suffisamment.

Les néo-conservateurs continueront à
jouer un rôle important dans les années à venir
dans la détermination de la manière dont le discours
politique sera formulé, et des conditions d’application des
politiques. Je ne vois donc pas de grande différence entre
Barack Obama et le candidat républicain John McCain.
D’ailleurs, ce dernier n’est plus davantage belliciste qu’Obama
sur la crise en Iraq. En plus, Obama est souvent décrit par la
droite américaine comme un faible candidat. Ce qui pourrait
l’inciter à prendre des mesures ou à adopter des
politiques dans le but de démentir cette accusation.

— Vous soutenez qu’il n’y aura pas
de solution au conflit israélo-palestinien. Quels sont vos
arguments ?
— Il existe bien entendu la simple
solution de deux Etats israélien et palestinien coexistant en
paix côte à côte. Le gouvernement d’Israël
et celui des Etats-Unis doivent travailler dans ce sens et engager de
sérieuses négociations avec les parties palestiniennes
qui croient en cette solution et travaillent dans le sens de créer
un Etat palestinien viable. Mais ce qui s’est passé
jusqu’ici montre que l’Etat hébreu n’est pas intéressé
dans la solution de deux Etats.

— Mais que pensez-vous des pourparlers
actuels entre Palestiniens et Israéliens pour régler
les différents aspects du conflit qui les oppose et pour jeter
les bases d’un éventuel Etat palestinien ?

Je ne vois aucune solution au conflit israélo-palestinien dans
un avenir prévisible. Les Israéliens vont probablement
continuer à construire des colonies et des routes en
Cisjordanie et à soumettre la population palestinienne, que ce
soit à la rive ouest du Jourdain, à Jérusalem ou
dans la bande de Gaza. Il existe effectivement des Israéliens
qui pensent que la poursuite de cette situation est désastreuse
pour l’Etat juif, puisqu’elle le transforme en Etat d’apartheid.
Mais aucun des dirigeants israéliens n’a été
jusqu’ici capable de résoudre ce problème ou d’aller
de l’avant pour créer un Etat palestinien viable.

Je pense que cela tient en la nature même du
système politique d’Israël, car la fragmentation des
formations politiques est telle qu’aucun grand parti ne peut
prétendre à pouvoir gouverner seul. Il doit, quelle que
soit son orientation politique, s’allier à des petites
formations forcément ultranationalistes et religieuses.
Celles-ci n’accepteront jamais la solution de deux Etats ou de
céder sur des questions aussi sensibles que Jérusalem.
Elles pourront à tout moment faire tomber tout gouvernement
israélien qui chercherait une solution durable basée
sur la création d’un Etat palestinien viable.

— Pensez-vous que la menace que
représente le mouvement de la résistance islamique (le
Hamas) pour Israël, son contrôle de la bande de Gaza et
son éventuelle victoire électorale en cas de nouvelles
élections dans les territoires palestiniens, pourraient
inciter l’Etat hébreu à accepter la solution de deux
Etats ?

— Le Hamas lui-même ne favorise pas la
solution de deux Etats, puisqu’il parle de la destruction d’Israël.
Il ne représente pas non plus une menace militaire sérieuse
pour Israël. Mais il est possible que la menace que représente
le Hamas devienne suffisamment sérieuse pour qu’Israël,
dans l’objectif de l’éliminer, opte pour une coopération
avec l’OLP en vue de créer un Etat palestinien. Mais nous
n’avons pas vu jusqu’ici d’efforts israéliens en ce
sens.

— Vous avez analysé, dans votre
livre The Israel Lobby and U.S. Foreign Policy, le pouvoir écrasant
du lobby pro-israélien sur la politique étrangère
américaine au Moyen-Orient. Mais d’autres auteurs américains
pensent que ce pouvoir serait en déclin et qu’un lobby
pro-arabe, en gestation aux Etats-Unis, pourrait entrer en
compétition avec lui dans les années à venir.
Qu’en pensez-vous ?

— Je ne pense pas qu’il y ait la moindre
raison de penser qu’il y aurait un sérieux déclin
dans le pouvoir du lobby pro-israélien aux Etats-Unis dans les
dix ou quinze prochaines années. Ou de croire qu’il y aurait
une diminution de l’attachement à Israël chez les
jeunes ou prochaines générations des juifs américains.
Ce que je crois, c’est qu’il y a de jeunes et moins jeunes juifs
américains qui, ensemble, font que le lobby pro-israélien
maintiendra son influence sur la politique étrangère
américaine pendant de longues années.

De l’autre côté, je ne vois
actuellement ou prochainement aucune possibilité d’apparition
d’un sérieux contre-lobby composé de membres de la
communauté arabo-islamique aux Etats-Unis. Cependant, il est
tout à fait possible que dans les vingt ou vingt-cinq
prochaines années, les Arabes américains, quand ils
seront mieux intégrés au système politique
américain, se trouvent en meilleure position pour contrer
l’influence du lobby pro-Israël. Mais ils ont encore un long
chemin à parcourir.

Propos recueillis par Hicham Mourad
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/8/20/invi0.htm

[ commentaires  :
tiens, une analyse froide et sérieuse !
]


CCIPPP
et John Mearsheimer -
mercredi 20 août 2008.


http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6481


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63504

Abou
Ali Yatta retourne chez lui après 28 ans


Mohammad Ibrahim Abou
Ali Yatta est sur la liste de 199 Palestiniens, sur les 11 000 encore
en prison, qui seront libérés prochainement. Il a été
détenu pendant 28 ans et il devrait retourner enfin dans sa
famille à la fin du mois d’août.
Sa femme et son
enfant aîné ont dit à la PNN que le fait de vivre
sans mari et père a été une leçon
difficile. Abou Ali a été condamné à la
prison à vie en 1980, laissant derrière lui une femme
enceinte et des petits enfants. Un avait seulement sept mois et
Ibrahim avait deux ans.

La mère
d’Ibrahim a déclaré à PNN que, lorsqu’elle a
reçu la nouvelle que le nom de son mari était sur la
liste, « j’étais assise, en écoutant un bulletin
d’information à la radio. L’annonceur était en train de
lire la liste des noms… je ne sais pas ce qui m’est arrivé…
j’ai pris la radio et je me suis levée, je n’entendais pas
très bien. Après 28 ans d’absence, je n’avais plus
d’espoir et de confiance, je me suis habituée à
penser que rien ne changerait avec les sionistes. Durant toutes ces
années, l’occupation m’a enseigné à attendre. »

Elle a
poursuivi : « Je ne peux pas répondre exactement à
votre question sur mes sentiments, mais je peux dire que c’est
indescriptible, un mélange de joie et de peur. Ce sentiment
disparaîtra seulement au moment où je le verrai à
la maison et en dehors de la prison. »

La mère
d’Ibrahim parle de l’arrestation d’Abou Ali. « Nous avions passé
la nuit avec ma famille et nous avions dormi chez eux… À peu
près à sept heures du matin, une grande troupe de
soldats et de chars avaient encerclé la ville. Ils l’ont
emmené. Mais je n’avais pas réalisé, que mes
enfants et moi auraient passer toutes ces années sans lui ».

Son mari
était « un homme simple, il avait un magasin d’appareils
ménagers. Il n’appartenait à aucun mouvement. Un
jour, un soldat sioniste a maltraité un homme âgé
du village, il a craché sur lui et il l’a insulté. Ce
soldat a été capturé et tué. Environ neuf
mois après, l’armée a pris d’assaut la maison de ma
famille et a arrêté Abou Ali. »

« Nous
avons passé 28 années en son absence. Il est avec nous
tous les jours. En certaines occasions, nous nous souvenons de lui et
nous pleurons. Je me sens inadéquate chaque instant en son
absence. Et après tout cela, nous ne pouvons même plus
tolérer d’attendre encore un autre jour. »

Ibrahim, le
fils d’Abou Ali, a raconté à PNN : « J’ai senti
une émotion indescriptible lorsque j’ai entendu la nouvelle de
la libération de mon père. Après toutes ces
années, je serai en mesure de le voir. Mon rêve va
finalement se réaliser après 28 ans d’attente… J’ai
toujours senti son absence, en particulier lorsque j’étais un
enfant et à l’école ils demandaient aux étudiants
de leurs parents. Mon père était absent. »Les
amis, les voisins et la famille sont en train de préparer la
fête d’accueil.


PNN
- 
Hiba Lama / exclusif - 22.08.08


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63505


Le
régime sioniste ouvre les postes de frontière de Gaza


Un responsable sioniste
a déclaré qu’aujourd’hui 22/08/08, le régime
sioniste a ouvert de nouveau les postes de frontière à
travers lesquels passent les marchandises destinées à
la bande de Gaza. Les postes ont été fermés
pendant 2 jours, en raison de tirs de roquettes.

Peter
Lerner, responsable du Ministère sioniste de la défense,
a annoncé que les camions ont transporté du carburant,
du matériel scolaire, en plus de la nourriture et des
fournitures médicales à travers les postes de Nahal Oz,
Kerem Shalom et Sufa.
Le Hamas et le régime sioniste
avaient signé un accord de trêve au mois de juin.
L’accord, négocié par l’entremise de l’Egypte,
prévoit l’arrêt des tirs palestiniens vers la zone
sioniste et la fin des attaques sionistes sur la bande de Gaza.
Le
régime sioniste s’était aussi engagé à
alléger progressivement son blocus sur la bande de Gaza, en
vigueur depuis bientôt un an.


PNN
- Jérusalem –
22.08.08


http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=2042&Itemid=1


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63506


Mustapha
Barghouthi : « L’armée d’occupation, à
Ni’lin, répète ses crimes haineux avec les mêmes
méthodes. »


Ramallah,
21-08-08 - Le Dr Mustapha Barghouthi, membre de CNP, Secrétaire
Général de ,’Initiative Nationale Palestinienne, a fait
part de sa profonde profonde préoccupation à la suite
de la nouvelle agression violente perpétrée par les
troupes coloniales contre un civil Palestinien cet après-midi
même dans la ville de Ni’lin.

Haitham
Elayam Ahmad Tantur, âgé de 21 ans, de Ni’lin, a été
appréhendé dans la rue et roué de coups par les
soldats de l’occupation, cet après-midi, après que
l’armée ait envahi la ville. Battu avec des crosses de fusils
et des gourdins en bois, touché à la tête,au cou,
à la poitrine et aux bras, Haitham a été blessé
avec des plaies ouvertes a la bouche, et a trois dents endommagées.

Comme
il tentait de rester debout, un soldat a tiré sur lui des
balles acier - caoutchouc à bout portant (moins de 3 mètres),
visant l’arrière de sa tête.

Cette dernière
blessure a provoqué une « fracture avec dépression
de la boîte crânienne » et gravement endommagé
son crane et son cerveau. Haitham est maintenant hospitalisé
dans le service d’urgence à l’hôpital de Ramallah.

Pour le Dr Barghouti
, « tirer à bout portant sur la tête d’un
civil désarmé est clairement une tentative de le
tuer. » Il a ajouté que les prétendues
balles acier caoutchouc peuvent être mortelles à faible
distance, ce qui est fréquemment le cas à Ni’lin.

Ces actes de violence ont été
perpétrés deux semaines après la mort de Yousouf
Ahmad Amira, un adolescent de 19 ans de Ni’lin qui avait été
abattu de deux balles à la tête, et la mort d’un enfant
de 11 ans.

Pour le Dr Barghouthi, « cette
agression haineuse souligne que les mêmes unités des
forces coloniales répètent les mêmes actes de
barbarie à Ni’lin et qu’il est clair que l’armée
sioniste essaie de provoquer les Palestiniens et de les pousser à
la violence. »

Des agressions précédentes au cours
du mois de juillet avaient déjà provoqué la mort
d’un adolescent et d’un enfant, alors que des centaines d’autres
personnes avaient été blessées à Ni’lin.

Palestinian
National Initiative - 23/08/08

http://palestinemonitor.org/spip/spip.php?article597


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63507



L’occupation déclare que le passage des
bateaux de « Free Gaza » ne se reproduira pas,
et que le port de Gaza reste bouclé


La
décision, de dernière minute, de permettre aux bateaux
de « Free Gaza » d’entrer dans les eaux de Gaza
sera un évènement isolé, basé sur la
preuve que les bateaux étaient « purement
humanitaires » et ne transportaient pas d’armes, selon la
presse sioniste.

Le
Jerusalem Post a rapporté que des officiels au « plus
haut niveau » avaient déclaré que le
débarquement des bateaux de « Free Gaza »
ne constituait aucunement « une décision du
gouvernement d’autoriser l’accès par voie maritime au
territoire Palestinien sous blocus »
D’autres
sources des média sionistes ont rapporté que la
décision avait été prise en raison du désir
d’éviter un « désastre de relations
publiques », puisque l’un des bateaux était rempli
de journalistes venus du monde entier.
Le premier ministre du
gouvernement de facto
de la Bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, a appelé le passage
des bateaux « un succès de rupture du siège »,
et a remercié les militants pour leur courage et leur
persévérance. Le président Palestinien Mahmoud
Abbas a également appelé les équipages des
bateaux pour les féliciter du succès de leur voyage.

Le
sentiment général, dans la presse sioniste, est
cependant que, puisqu’il n’y a pas eu de confrontation majeure entre
les militants et les forces navales sionistes, « le régime
sioniste avait largement déventé les voiles des
militants qui cherchaient à créer une
provocation. »
Les sources sionistes ont déclaré
que, malgré le nombre de journalistes internationaux à
bord, les bateaux « n’avaient presque pas reçu de
couverture médiatique. »
Le sujet a été
repris, cependant, par des bureaux de presse tout autour du monde,
comme le Los Angeles Times, le Daily Telegraph, le WashingtonPost,
Xinhua (Chine Nouvelle), le Guardian, l’Economist, et News
International (Pakistan), par exemple.
Le dernier débat
sioniste sur le sujet est de savoir si les militants seront autorisés
à passer par la zone sioniste pour rentrer chez eux.
Des
informations en provenance des équipages indiquent cependant
que la plupart souhaitent rester à Gaza pendant un certain
temps, puis retourner à Chypre comme ils sont arrivés :
par mer.


Bethehem
– Ma’an – 24 / 08 / 2008


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31508


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63508

Un
responsable du FPLP : Rice cherche à arracher encore plus de
concessions aux Palestiniens


Un
responsable de haut niveau du FPLP a averti que la visite dans la
région, cette semaine, de la Secrétaire d’Etat
étasunienne Rice, n’aurait pour résiltat que de mettre
encore plus de pression sur les Palestiniens pour qu’ils fassent des
concessions à la partie sioniste.


« Nous
n’avons pas à jouer le rôle d’un département de
relations publiques, conduisant des négociations sans but, à
la fois directement et indirectement, qui ne profitent qu’à
l’occupation sioniste, » a déclaré
Abdul-Rahim Mallouh, membre du Comité Exécutif de
l’OLP, et secrétaire général adjoint du FPLP.


Rice
arrive dimanche 24/08/08 en zone sioniste et dans les territoires
Palestiniens dans ce qui se présente comme un dernier effort
pour amener les dirigeants sionistes et Palestiniens plus près
d’un accord négocié sur une solution à deux
états. Elle s’est rendue dans la région 17 fois au
cours des deux dernières années.


Malouh
a déclaré que les intentions de Rice sont d’enregistrer
un succès marquant en politique étrangère pour
l’administration finissante du président Bush.

Dans un
communiqué, Mallouh a exhorté les dirigeants
Palestiniens à ne pas permettre à Rice, eu premier
ministre Olmert, et à la ministre des Affaires Etrangères
Livni de mettre en oeuvre leurs plans qui visent à priver les
Palestiniens d’encore plus de droits.


La
première priorité des Palestiniens, a déclaré
Mallouh, doit être de restaurer l’unité nationale et de
former une stratégie Palestinienne de consensus.


Il
a demandé aux dirigeants Palestiniens qui rencontreront Rice
de lui dire que le peuple Palestinien ne fait pas confiance à
l’actuelle administration étasunienne et ne fera aucune
concessions supplémentaire pour soutenir les Etats Unis et le
régime sioniste.


[
commentaire
 : l’attitude de Mallouh me semble très
raisonnable. Cela dit, le consensus national Palestinien ne pourra
être atteint sans trancher la question de la reconnaissance de
la légitimité de l’établissement sioniste. Sacré
cactus ! ]



Bethlehem
– Ma’an – 24 / 08 / 2008


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31502


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