Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Chronique de l’occupation

Nouvelles du jour (2è édition)

Chronique de l’occupation

Jeudi, 21 août 2008

jeudi 21 août 2008

Numéro : 632

nombre d’entrées : 5

63204

Checkpoint et jeunesse palestinienne

L’auteur est un défenseur des droits de l’homme qui vit aux Etats-Unis depuis plusieurs années. Il est actuellement de retour en Palestine.

J’avais rendez-vous au Forum de la Jeunesse Sharek, dans le Ghetto de Ramallah. Depuis le Ghetto de Bethléem en passant par Jérusalem, le trajet normal prend 35 minutes. Mais cela a duré au moins une heure parce que nous avons dû prendre des petites routes alternatives par des zones désertiques autour de Jérusalem (les Palestiniens ne peuvent pas passer par Jérusalem) et aujourd’hui, il a fallu deux heures à cause d’un soldat au checkpoint.

Vous descendez par Wadi An-Nar (« la vallée du feu ») et ses virages en épingle en cheveux, mortels pour les embrayages et les freins. De l’autre côté de cette wadi (« vallée »), il y a un checkpoint (« mahsom » en hébreu) appelé le container (le « conteneur »). Il sépare une zone palestinienne d’une autre. J’étais dans un de ces taxis collectifs (un van jaune) qui transportent sept personnes.

Deux soldats dans la cabine. Un européen blond aux yeux bleus (Ashkénaze) et un autre à la peau foncée (peut-être un Juif yéménite ou même un Bédouin arabe). Le blond est assis sur une chaise, les pieds posés sur la bordure en béton de la guérite dans laquelle il est installé. Notre voiture approche, s’arrête aux 50 mètres obligatoires. Le blond fait bouger ses deux doigts pour nous faire signe d’approcher. Le van avance de quelques mètres. Nous baissons les vitres. Il prend son temps. Puis il bouge ses deux doigts vers le gars qui est derrière moi, un gars de 30 ans, pour qu’il descende le rejoindre, ce qu’il fait. Il marque un temps d’arrêt puis lui demande sa carte d’identité. Il la regarde. Il se moque de son nom de famille « Abou Snina » puis lui demande d’aller chercher toutes nos cartes d’identité. Il est toujours allongé sur sa chaise, les pieds en hauteur. Il regarde chaque carte en ricanant. Il demande au jeune homme où il va. Ramallah. Pourquoi ? Il répond « pour travailler dans une usine ». Puis il demande à un homme barbu dans le van où il va. C’est un vieil homme qui n’entend pas bien et nous devons lui redire la question et dire ensuite sa réponse au soldat.

Le soldat pose encore quelques questions au jeune homme. Il rend toutes les cartes d’identité, sauf deux : celle du jeune homme et celle du vieil homme barbu. Il fait passer les deux cartes à l’autre type et nous demande de nous garer un peu plus haut, à 50 mètres, sur le bord de la route. Nous attendons et attendons.

Comme nous sommes garés un peu plus loin, nous devons nous retourner pour voir s’il rend les cartes d’identité. Il fait 38° à l’ombre. Je demande si nous ne devrions pas reculer et demander ce qui se passe avec ces deux cartes. On me répond que ça nous coûterait une ou deux heures supplémentaires !

Une heure passe et enfin les deux doigts bougent pour faire revenir le jeune homme. Il y va, revient bientôt, rend sa carte au vieil homme et ferme la porte. Personne ne dit rien. Cinq minutes plus tard, je commence à parler de ce qui s’est passé pour le jeune homme, pendant que les autres restent silencieux. Le jeune homme dit que ce n’est pas grand-chose, cette fois. Il cite l’exemple d’histoires de checkpoint bien pires, de retards plus longs, de coups, et de la fois où il a été retardé à un checkpoint alors qu’il emmenait son fils aux urgences pour un empoisonnement alimentaire. Le chauffeur se joint finalement à la conversation et raconte l’histoire d’un gars qui avait une attaque cardiaque et qui est mort à un checkpoint.

Nous arrivons à Ramallah. Je suis en retard et je ne peux participer qu’au dernier tiers du programme du Forum Sharek pour la Jeunesse, auquel j’étais invité par Aia Hijazi, Coordonnateur de Recherche de Sharek, que j’ai rencontré à l’université Drake il y a quelques temps. La partie que j’arrive à suivre est impressionnante, avec un programme adapté pour une participation des jeunes des camps de réfugiés de Cisjordanie, et une liaison vidéo avec des jeunes à Gaza.

Plus de 10 camps de réfugiés sont représentés. J’ai entendu des jeunes, filles et garçons (de 15 à 25 ans) exprimer leurs besoins et leurs désirs, et réfléchir collectivement à ce qu’ils peuvent faire pour produire un changement de leurs situations.

Besoin de services cliniques dans le camp de réfugiés d’Akka. Des écoles pauvrement équipées mentionnées par un étudiant du camp Falastine. Manque de toute structure de loisirs par un autre étudiant d’un autre camp. Des histoires de restrictions de mouvement. Un gamin qui mentionne qu’il est d’Iraq al Manshiya (un des villages dépeuplés qui héberge maintenant une usine Intel) et qui dit l’importance de prendre soi-même les choses en main pour produire un changement. Il y a des jeunes que j’ai rencontrés auparavant, du Centre Al-Rowwad (du camp de réfugiés d’Aida) et du Centre Ibdaa (du camp de réfugiés de Dheishe).

Puis ce fut le moment de la conférence vidéo avec Gaza et les gens de Gaza ont surtout mis l’accent sur leurs problèmes économiques. Le chômage (Batala) a été mentionné plusieurs fois.

J’ai dit quelques mots à la fin et j’ai été bombardé de questions de la part de ceux qui participent à un programme d’aide des étudiants en dernières années de licence à payer les frais du collège local.

De retour vers Beit Sahour, je me suis mis à lire les documents que le Centre m’avait donnés. Il y avait une enquête auprès de 1 220 jeunes (de 15 à 25 ans) de camps de réfugiés de Gaza et de Cisjordanie sur leurs perceptions de leurs conditions et en particulier leur situation vis-à-vis des droits de l’homme. Certaines de ces statistiques sont plutôt tristes : 54% ne se sentent pas en sécurité (plus de la moitié ont cité l’occupation israélienne et un taux alarmant de 18% a cité les factions palestiniennes comme cause de leur insécurité) et 81% ont dit qu’ils s’étaient sentis soit très déprimés soit déprimés au cours des deux dernières semaines).

D’autres questions et réponses m’ont agréablement surpris :

- Qui est responsable de la protection de vos droits de l’homme ?

Par ordre décroissant : ma famille, moi-même, mes amis, l’UNRWA ou autre agence des Nations Unies, le Comité du Camp de Réfugiés, les avocats ou une organisation palestinienne… (là le recours à soi-même est évident).

- Seuls 5% pensent que le travail bénévole n’est pas important, 95% pensent qu’il est important ou très important.

- 93% sont contre l’usage de toute drogue, seulement 7% sont pour (13% parmi les fumeurs).

- D’autres nous donnent à réfléchir et ont manifestement changé depuis l’époque où j’ai grandi : par exemple, 77% sont opposés au contrôle des naissances et au planning familial, et presque la moitié des jeunes s’identifie aujourd’hui à une identité musulmane plutôt qu’à une identité nationale palestinienne ou arabe (20%).

Dans la soirée, nous avons écouté la conférence puis discuté avec le Docteur Meir Margalit, ancien membre du Conseil municipal de Jérusalem et coordonnateur de terrain de l’ICHAD (Israeli Committee Against House Demolitions). Il a expliqué comment le régime sioniste fait une discrimination systématique et méthodique contre les citoyens non Juifs et modifie la nature de Jérusalem pour la transformer en ville juive. Par exemple, alors que les Palestiniens représentent 33% de la ville, ils ne reçoivent que 8 à 11% (ça dépend de comment vous comptez) du budget municipal. Et alors que c’était une terre qui appartenait à 90% aux Musulmans et aux Chrétiens, la ville n’alloue que 9 000 dunums pour les secteurs palestiniens (Musulmans et Chrétiens) sur un total de 124 000 dunums (soit environ 7%). Le régime sioniste a également lancé la construction de colonies à Silwan, et même dans la vieille ville elle-même (dans les quartiers juif et musulman).

Je continuerai à vous envoyer des histoires palestiniennes dont j’aurai été témoin mais en voici une très inspirante, envoyée par mon ami Haitham, qui l’a lue sur ESPN et a envoyé un mot pour remercier le journaliste sportif :

« Puis il y a Zakia Nassar. C’est une Palestinienne de 21 ans de Bethléem, elle suit des études de dentisterie à Jénine, une ville de Cisjordanie. Elle a déclaré que c’était son rêve depuis qu’elle avait 10 ans de nager aux Jeux Olympiques mais il n’y a pas de piscine pour l’entraîner à Jénine. Il y en a une de 50m, aux dimensions olympiques, à Nazareth, mais le gouvernement colonial ne l’a pas autorisée à s’y entraîner. Sans autorisation, il n’y a aucun moyen d’y aller, a dit Nassar. Beaucoup de journalistes ont fait de leur mieux. Ils ont parlé, écrit, parlé, écrit. Notre comité olympique, notre fédération de natation, ils ont dit : C’est du sport, laissez-la s’entraîner. Et ils ont répondu non. J’ai dit : je vais juste nager. Et ils ont dit non. Ils n’ont rien proposé. Ils m’ont simplement ignorée.

Nassar n’a pu s’entraîner que lorsqu’elle revenait chez ses parents à Bethléem, ce qu’elle n’a pu faire que tous les deux mois pendant deux jours, et la piscine ne fait que 12 mètres de longueur. Oui, elle est très bonne pour les culbutes.

Mes parents m’ont toujours encouragée, dit Nassar. Ils me disaient : C’est ton rêve, ce sont les Jeux Olympiques, tu dois t’entraîner le mieux possible. Et je suis contente. J’y suis.

Nassar a dit qu’elle avait reçu énormément de textos de soutien de Palestiniens. Tous les Palestiniens me soutiennent toujours. Ils me disent : Nous sommes fiers de toi. Continue. Nage le mieux possible pour les Palestiniens.

Elle a nagé le 50m en 31’’97, plus de 7 secondes derrière le meilleur temps, mais c’était suffisant pour passer les éliminatoires. Elle ne fera pas la couverture du Time Magazine n’y n’apparaîtra sur une boîte de céréales, ni ne recevra des millions de dollars, mais elle pourra toujours dire qu’elle a gagné une course aux Jeux Olympiques.

« Je ne me suis pas énormément entraînée, dit-elle. Mais j’ai fait de mon mieux et c’est bon. C’était mon rêve, et je suis très excitée d’être ici. Je ne crois pas que je continuerai à nager. Maintenant, il faut que je me concentre sur mes études de dentiste. Mais peut-être que je continuerai à nager pour la prochaine fois. »

Vous pouvez envoyer un mot à l’auteur de cet article, Jim Caple.

Bonne nouvelle : les navires Free Gaza et Liberty sont maintenant réunis à Chypre, avec tout leur équipage, et vont prendre la mer via Gaza, après des retards imprévus.

Give birth to me again
Give birth to me again that I may know
In which land I will die, in which land
I will come to live again.
Mahmoud Darwish

Traduction : MR pour ISM

ISM et Mazin Qumsiyeh > qumsi001@hotmail.com - Palestine - 21-08-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9722&type=temoignage≤sujet=Checkpoint

********************

63205

Sami Jamil Jadallah est né dans la ville palestinienne d’El-Bireh (actuellement sous occupation de l’armée sioniste, de bandes armées juives et de colons). Immigré aux États-Unis en 62. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires à Gary, Indiana, il est entré dans l’US Army (66-68) a reçu le Prix de leadership de l’Académe de sous-officiers du 6ème corps d’armée américaine à Ft. Lewis, Washington. Cinq de ses frères ont fait leur service militaire aux États-Unis à peu près au même moment. Titulaire d’une licence de lettres à l’Université d’Indiana en 1972, d’une Maitrise en Affaires Publiques en 74 et d’un doctorat en droit en 77, et lors de sa dernière année à l’Université d’Indiana, il a été élu Président de l’Association des étudiants d’Indiana. Sami Jamil Jadallah est consultant en droit international et conseiller en affaires. Il est également fondateur et directeur de la Palestine Agency et du Centre de Documentation sur la Palestine www.palestineagency.com et est fondateur et propriétaire de plusieurs entreprises dans la technologie et les services

Des années de silence des « Sheiks » et des intellectuels palestiniens nous ont menés là où nous en sommes maintenant. Arafat a dirigé l’OLP et le Fatah d’une poigne de fer, en utilisant la corruption, l’intimidation voire l’élimination physique pour réduire tout le monde au silence. Il n’a jamais été tenu responsable des décisions, des échecs et même de la corruption financière. Il est temps de créer un front de salut national pour sauver les Palestiniens d’eux-mêmes et des Israéliens.
C’est maintenant ou jamais.

Si nous voulons être justes envers la Palestine et son peuple, nous devons d’abord mettre de côté tous les vœux pieux, tout ce que l’on nous a fait croire et tous les mensonges qui nous ont été vendus et racontés au cours des 100 dernières années.

Nous devons dans un premier temps admettre que l’OLP a été, est et restera une organisation ratée et que le Fatah en tant qu’organisation, malgré les milliers de martyrs qui ont donné leur vie pour la cause palestinienne, n’est rien d’autre qu’une organisation de racket détenant un monopole d’incompétence, d’ineptie, d’échec, de cruauté et de corruption absolue.

Ne nous laissons pas tromper par tous les mensonges que nous ont fait gober des responsables qui ont fait de la cause palestinienne, une entreprise, une grande entreprise pour eux-mêmes et pour l’organisation.

Ne nous laissons pas embarquer par des faux héros comme Yaser Arafat et, pour une fois, regardons la vérité, la tragique vérité telle qu’elle est. Pas besoin de vivre un faux rêve et ne pas reconnaître l’honnête vérité. La révolution palestinienne de l’OLP, du Fatah et d’Arafat est une révolution ratée. Il s’agit d’une révolution frauduleuse qui est à la base de tous les maux dont souffrent les Palestiniens sous occupation et dans la Diaspora depuis ces 45 dernières années.

Le Hamas, comme il l’a prouvé depuis son arrivée au pouvoir, n’est pas moins impitoyable et incompétent que le Fatah, et il ne met pas moins que le Fatah la cause et les intérêts de son organisation et de ses fonctionnaires professionnels devant ceux de la nation et du peuple. Des organisations, des dirigeants et des cadres qui ne sont pas capables de mener à la libération devraient être révoqués par le peuple.

Dans le quotidien Asharq Alawsat d’aujourd’hui (09 Août 08), le journaliste libanais Samir Atallah demande où sont les "Sheiks" des Palestiniens qui vont de l’avant pour sauver la nation, le peuple et la cause. M. Atallah demande où sont des gens comme Abdul-Mohsen Qattan, Munib Al-Masri, Saeed Khouri et Shafiq Al-Hout ?

Et oui, M. Atallah et tous les Palestiniens ont le droit de se demander où sont les "Sheiks" des Palestiniens qui vont de l’avant pour sauver le peuple et la nation ? La réponse est simple.

À quelques exceptions près, la plupart sinon tous les "Sheiks" palestiniens ont abandonné ce rôle il y a longtemps, quand ils ont décidé de garder le silence et de ne jamais contester le corrompu, incompétent et frauduleux Arafat alors qu’il menait la cause et le peuple d’un échec à un autre. Maintenant, nous voyons le résultat de ce silence.

Ces « Sheiks » palestiniens ont abandonné ce rôle il y a longtemps, quand ils ont décidé de devenir des bénéficiaires de la corruption et du racket de l’entreprise de l’OLP, connue ensuite sous le nom d’Autorité Palestinienne, l’administrateur officiel de l’armée israélienne et de l’Administration civile des Territoires Occupés.

On se doit de reconnaître et d’apprécier les contributions philanthropiques de gens comme Abdul-Mohsen Qattan, Saeed Khouri, et Munib Al-Masri et beaucoup d’autres à la cause palestinienne et au peuple.

Certains plus que d’autres ont choisi de se taire alors que le trio palestinien de Yasser Arafat et, plus tard, Mahmoud Abbas et Ahmed Qurai montraient une ineptie, une incompétence corrompue et brutale à conduire le peuple vers l’indépendance et de libération. Il y avait, en grande partie, beaucoup trop d’affaires et d’intérêts professionnels inextricablement liés avec l’OLP et le trio palestinien pour permettre à ces « Sheiks » d’avoir une indépendance de parole et prendre des initiatives courageuses afin de s’occuper et de sauver les Palestiniens des deux maux que sont le Hamas et le Fatah. Malheureusement, les intérêts commerciaux se sont avérés plus puissants que les intérêts nationaux.

Malheureusement pour le peuple, la nation et la cause, ces « Sheiks », peut-être par peur pour eux-mêmes et pour la sécurité de leurs familles et de leurs entreprises, ont choisi de garder le silence plutôt que de risquer des représailles des voyous et des bandes armées que sont le Hamas et le Fatah.

Certaines personnes bien informées auraient dû parler au lieu rester silencieux.

Je suis sûr que des nationalistes engagés comme Abdul-Mohsen Qattan, Saeed Kkouri et Munib Al-Masri considèrent l’Autorité Palestinienne comme une sous-traitant responsable de la sécurité pour le compte de l’occupation sioniste et ne voient un salut que par le rassemblement non seulement de trois, mais de milliers de gens comme Qattan, Khoury et Al-Masri pour former un Front de salut national, demander la dissolution de l’Autorité Palestinienne, de l’Organisation de Libération de la Palestine, du Fatah, du Hamas et appeler à une administration internationale des territoires occupés comme première étape pour mettre fin à l’occupation militaire et coloniale sioniste, permettant ainsi aux Palestiniens la possibilité d’avoir une direction autre que celle de l’OLP, du Fatah et du Hamas.

J’espère que des gens comme Abdul-Mohsen Qattan, Saeed Khouri, Munib Al-Masri et Gaith Soukhtian, entre autres, prendront l’initiative et formeront ce Front de salut national qui peut faire une différence. Il n’est jamais trop tard pour virer les voyous de Ramallah et de Gaza.

Source : http://sabbah.biz/mt/ Traduction : MG pour ISM

[commentaire : une prise de position claire et nette. Avant de la rejeter, il faut se demander sérieusement si en effet, le meilleur remède à la catastrophe actuelle ne serait pas, plutôt que de tenter d’installer un « gouvernement palestinien » structuré autour de personnalités qui ne sont en effet pas incontestables, si une administration internationale honnête, chargée d’une gestion intérimaire de la totalité des territoires occupés, y compris Jérusalem est, sérieuse et indépendante, ne serait pas une purge salutaire. Malheureusement il est difficile de croire que cela est possible. Une telle mesure, qui serait évidemment la logique même, devrait être imposée à l’axe Washington Tel Aviv, que presque personne n’ose contester aujourd’hui. Le seul lieu de neutralité et d’indépendance devrait être l’ONU. Malheureusement il y a longtemps que Dag Hammarskjoeld a été tué, et cette institution, qui n’est plus que l’ombre de son propre souvenir, est devenue une machine aux ordres du projet impérialiste étasunien. Quant au peuple palestinien lui-même, comment lui demander de patienter encore un certain nombre d’années ? J’ai le sentiment que, sans se faire aucune illusion sur la qualité des hommes au « pouvoir » à Ramallah ou à Gaza, ils préfèrent encore vivre en devant les supporter que sous sous le joug colonial sioniste. C’est l’histoire, assez attristante en effet, de toutes les décolonisations : on chasse les occupants étrangers, et dès l’indépendance retrouvée, on laisse s’installer une équipe qui prend les affaires en main de manière peu démocratique. Et enfin, il faut remarquer que les régimes Arabes alentour n’offrent guère d’exemples de gouvernement qui soulève l’enthousiasme...]

ISM et Sami Jamil Jadallah - Palestine - 20-08-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9720&type=analyse≤sujet=Colabos

********************

63206

Les mises en garde pathétiques de Qurei’

Ahmed Qurei’, le négociateur en chef de l’Autorité Palestinienne, se conduit comme Alice au Pays des Merveilles. La semaine dernière, il a averti pour la xème fois que la « direction palestinienne » se tournerait vers la « solution à Un Etat » si le régime sioniste continuait à faire obstruction à la solution à Deux Etats.

Parlant devant des délégués du Fatah à Ramallah, Qurei’ a répété le mantra que l’AP n’accepterait rien moins qu’un état viable sur les territoires palestiniens occupés par le régime sioniste en 1967, avec « al-Quds al-Sharif » ou « Jérusalem la Noble » comme capitale.

Cela fait des années que Qurei’ et quelques autres dirigeants de l’AP expriment des mises en garde similaires. Toutefois, ces dirigeants semblent sérieusement manquer de volonté et de réelle inclinaison à abandonner le défunt processus d’Oslo. Leurs raisons ont apparemment plus à voir avec une convenance personnelle et partisane qu’avec des considérations nationales palestiniennes réelles.

C’est pourquoi les remarques de Qurei’ ne doivent pas être prises au sérieux. Après tout, la survie même de l’AP dépend, presque complètement, de son assujettissement au régime sioniste.

Dans les mois récents, cette soumission ignominieuse a pris des formes plus honteuses, dont des raids conjoints sur les maisons, les commerces, les associations caritatives et éducatives palestiniennes. Aujourd’hui, on enseigne aux cadets de la sécurité de l’AP que l’ennemi est le Hamas, pas le régime sioniste.

Les dirigeants de l’AP, dont le Premier Ministre palestinien qui a les faveurs des USA, Salam Fayyad, peuvent penser que « travailler avec le régime sioniste » en Cisjordanie finira par convaincre le régime sioniste de se retirer du territoire occupé et permettra aux « forces » de l’Autorité Palestinienne d’assumer leur pleine responsabilité et de maintenir la loi et l’ordre !!

Eh bien, c’est à cause de cette façon de pensée dramatiquement ignorante et scandaleusement malsaine que l’Autorité Palestinienne est devenue, de fait, l’obstacle principal qui entrave la lutte palestinienne de libération de l’occupation israélienne, similaire à l’occupation nazie.

Le régime sioniste, après tout, a toujours considéré l’Autorité Palestinienne comme une entité collaborationniste. C’est la raison pour laquelle l’Etat terroriste a permis et continue de permettre aux Etats-Unis et à quelques états arabes aux ordres de l’Amérique, de fournir du matériel militaire au régime de Ramallah. Est-ce que quelqu’un, en son âme et conscience, pense que le régime sioniste autoriserait le transfert d’équipement militaires à l’AP s’il avait le moindre doute que ses armes seraient utilisées un jour contre lui ?

Il ne fait aucun doute que le régime sioniste a effectivement tué la solution à deux états, par la prolifération intensive de colonies pour Juifs exclusivement, les routes pour Juifs exclusivement et des installations pour Juifs exclusivement dans toute la Cisjordanie. Il n’est pas nécessaire d’être un expert ès entreprise sioniste pour apprécier la réalité.

En réalité, l’affaire va bien au-delà du simple « empêchement » à la réalisation d’une solution à deux états. Nous savons tous, tant les sionistes et les Palestiniens que les gens bien informés partout dans le monde qu’aucun gouvernement sioniste futur n’acceptera jamais de démanteler toutes ces énormes colonies qui parsèment la carte de la Cisjordanie, depuis Dahiriya, au sud à Jénine, au nord, et de Jérusalem à l’ouest à Jéricho à l’est.

Nous savons également que Jérusalem Est, la capitale envisagée de l’entité palestinienne envisagée, a été réduite à un petit ghetto encerclé de colonies pour Juifs exclusivement comme Ma’ale Adomim, Pisgat Ze’ev, Har Homma Efrata et Gush Itzion, pour n’en mentionner que quelques-unes.

Alors, pourquoi les responsables de l’AP ont-ils refusé, depuis toutes ces années, d’ouvrir les yeux et de s’occuper de la réalité ? Etaient-ils saouls ? Etaient-ils endormis ? Etaient-ils fascinés par le faux lustre de l’autorité, une autorité dont les limites se terminent au premier tank ou blindé sioniste en vue, juste à quelques mètres ?

Ou peut-être étaient-ils occupés à se congratuler pour se voir parés des titres vides mais qui sonnent tellement bien comme « Ministre de ceci » ou « Ministre de cela » !!! alors qu’en fait, le moindre trouffion israélien les arrêtera et les humiliera au premier barrage routier, sous les yeux des voyageurs palestiniens ?

La vérité, c’est que l’AP et ses dirigeants n’ont pas la capacité de défier le régime sioniste. Ce dernier constitue la ligne de vie de leur survie politique et surtout financière.

Sans le régime sioniste, et en particulier sans ce pathétique processus de paix qui sent la conspiration, les dirigeants et les responsables de l’AP ne se baladeraient pas avec ostentation dans des limousines flambant neuves, ni ne papoteraient en copains avec des gens comme Tony Blair, qui, en privé, dit à ses interlocuteurs européens et américains que tout ce dont ont besoin les Palestiniens pour la fermer, ce sont de voitures neuves, de titres honorifiques, de salaires gonflés et d’invitations à Paris, Londres et Washington où ils peuvent avoir des séances de photos commémoratives avec les dirigeants occidentaux qui flattent leur narcissisme, pendant que leur propre peuple est sauvagement attaqué par des soldats sionistes semblables aux nazis et des colons juifs partout en Cisjordanie.

Inutile de dire que le régime sioniste ne prendra jamais au sérieux les avertissements et les menaces de l’Autorité Palestinienne, tant que l’AP préfèrera la légitimité estampillée sioniste et américaine plus que celle qui vient du peuple palestinien.

Pour aller plus loin, le régime sioniste ne montrera jamais le moindre respect pour une autorité qui n’hésite pas à briser ses propres lois, en arrêtant, torturant et même tuant les Palestiniens pour apaiser ce même régime sioniste.

C’est la raison pour laquelle le régime sioniste et probablement le reste du monde n’ont pas prêté beaucoup d’attention aux avertissements de Qurei’.

Evidemment, pour qu’un avertissement soit significatif, il doit être authentique, et ceux qui le lancent doivent être désireux et prêts à l’exécuter lorsqu’il est défié.

Mais, malheureusement, l’AP ne se comporte ni ne pense jamais de cette façon. Ce n’est simplement pas dans son caractère. C’est une entité dont les dirigeants protesteront contre une décision sioniste de construire davantage de colonies sur la terre palestinienne volée puis feront le voyage à Jérusalem Ouest le lendemain pour échanger ostensiblement des embrassades cordiales avec le Premier ministre Ehud Olmert, la personne même qui a pris la décision de construire davantage de colonies.

Est-ce la façon de gagner le respect de notre ennemi ? Est-ce la façon de convaincre le monde que nous sommes sérieux quand nous disons vouloir dégager notre terre et nos droits usurpés des mains cruelles du sionisme ?

De plus, combien de fois sommes-nous supposés laisser les menteurs meurtriers de Washington nous embobiner sur des questions qui participent de notre survie nationale même ?

Combien d’autres « conférences de paix » et d’ « initiatives de paix » devrons-nous voir aller et venir avant que nous réalisions que le régime sioniste ne veut pas la paix et que les Etats-Unis, l’ultime gardien allié du régime sioniste, n’a pas l’intention, et est probablement incapable, de faire pression sur le régime sioniste pour qu’il abandonne ses trophées de la guerre de 1967 ?

Evidemment, le fait que nous continuions à marcher, plutôt aveugles et crédules, dans les pas américains peut bien avoir convaincu les Américains et le reste du monde que nous sommes de vrais imbéciles qui essaient d’attraper n’importe quoi.

Sommes-nous des imbéciles ? Sommes-nous stupides ? Sinon, pourquoi continuons-nous à participer à des discussions sans fin, en dépit de notre conviction profonde que le régime sioniste ne veut pas la paix ? Pourquoi n’avons-nous pas réussi à exiger l’arrêt total de l’expansion de la colonisation juive comme condition préalable à la poursuite des soi-disant « pourparlers de paix » ? Nous avons pourtant une armée énorme de « conseillers » et d’ « experts » qui reçoivent des salaires confortables aux dépens des centaines de milliers de Palestiniens appauvris qui peuvent à peine joindre les deux bouts. Ces gens-là ne peuvent-ils offrir à la direction de l’AP des avis décents sur ce jeu du faire-croire, appelé aussi « pourparlers de paix » ?

Un état qui veut la paix construit-il des centaines de colonies sur une terre volée ? Un état qui veut la paix se conduit-il comme le régime sioniste se conduit, tant à Gaza qu’en Cisjordanie ?

Pourquoi continuons-nous à mentir et à flouer notre peuple en déclarant, après chaque réunion avec des criminels de guerre sionistes comme Olmert et Barak, que « les discussions ont été positives et constructives » ?

Aujourd’hui, Seri Nuseiba, un des acteurs les plus conciliants de l’OLP à Jérusalem Est, a dit au journal Ha’aretz que la solution à deux états devenait irréaliste et virtuellement impossible, à la lumière des faits sur le terrain.

Alors, pourquoi l’AP refuse-t-elle de voir la réalité du terrain telle qu’elle est ? Ou sommes-nous, nous Palestiniens, supposés continuer à donner à cette direction discréditée le bénéfice du doute, jusqu’à ce que le régime sioniste détruise le dernier vestige de notre immunité nationale en face du sionisme ?
Traduction : MR pour ISM

[ commentaires : de telles évidences doivent être dites et répétées. On peu ajouter ceci : il est très vraisemblable que le clan de Ramallah finira par céder, tout en prétendant le contraire à grands cris. Cela n’aura, n’a déjà, en fait aucune importance. La « réalité sur le terrain », comme les sionistes aiment tant à dire, c’est une population palestinienne à bout, qui développera inévitablement un refus d’obtempérer de plus en plus marqué, de plus en plus organisé, de plus en plus radical, de plus en plus puissant. Et qui finira, puisqu’ils ont tout fait pour empêcher une solution raisonnable, par les mettre tous à la retraite un jour ou l’autre. ]

ISM et Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com - Palestine - 18-08-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9699&type=analyse≤sujet=Collabos

********************

63207

A Dura, près de Hébron, les milices d’Abbas donnent l’assaut à une école et à un orphelinat et vandalisent les biens

Lundi dernier 18/08/08, des centaines de miliciens de l’Autorité Palestinienne appuyés par les sionistes ont donné l’assaut à un internat et orphelinat important de Dura, près d’Hébron, enfonçant les portes et vandalisant les biens.

Selon les témoins sur place, les miliciens lourdement armés ont demandé au président du conseil d’administration de l’école, Abdul Jail Amayreh, de lui remettre les clés du bâtiment, où des centaines d’orphelin étaient hébergés et suivaient les cours gratuitement.

Des sources à Dura ont dit que les agences de sécurité de l’Autorité Palestinienne avaient déjà décidé de nommer un nouveau conseil d’administration dont les membres conviendraient au régime sioniste et à l’organisation Fatah.

Les témoins ont dit que plusieurs jeeps de l’armée coloniale avec ses véhicules blindés ont aussi pris part au raid qui a eu lieu lundi après-midi.

Un peu plus tôt dans la semaine, les miliciens du Fatah ont attaqué l’hôpital Ahli, un des plus grands hôpitaux de Cisjordanie, et ont renvoyé de force les responsables élus pour les remplacer par des agents du Fatah.

L’hôpital Ahli, créé par le mouvement des Frères Musulmans il y a presque 20 ans, est considéré comme l’un des meilleurs hôpitaux de Palestine, en particulier si on le compare aux hôpitaux du Ministère palestinien de la Santé dominé par le Fatah, sous-subventionnés et mal gérés.

L’Autorité Palestinienne a entrepris de saccager les institutions islamiques en Cisjordanie, dont les écoles, les associations caritatives, les commerces, les orphelinats et les ONG en représailles aux mesures répressives prises par le Hamas contre les collaborateurs avec le régime sioniste, affiliés au Fatah, dans la Bande de Gaza.

Ces collaborateurs, subventionnés et formés par la CIA, ont reçu pour mission de lancer des projectiles depuis tous les centres urbains de la Bande de Gaza pour tenter de déstabiliser le gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Source : Palestine Info  Traduction : MR pour ISM

[ commentaires : ils en sont à lancer des opérations conjointes entre l’armée d’occupation et les milices collaborationnistes. Après, les gens ont du mal à pardonner.]

ISM et Muhammed Nammour - Hébron – 20-08-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9714&type=communique≤sujet=Collabos

********************

63208

Le régime sioniste et son futur Etat palestinien !

Les relations humaines ou entre peuples, comme ‎entre nations, ne sont jamais affaire de textes, de ‎protocoles, mais de disposition mentale. Dans l’esprit ‎d’un adepte du Sionisme, le Palestinien reste à jamais cet ‎ennemi à abattre à qui il convient de dénier tout, jusqu’au ‎plus indéniable des droits, celui de la simple existence. ‎

Ainsi, cet Etat palestinien, à l’idée duquel certains Arabes ‎jubilent jusqu’à en perdre parfois toute contact avec la réalité, ‎n’est qu’un faux-fuyant et pour preuve : le quotidien ‎sioniste Maariv vient de rendre public un document « top ‎secret », aux clauses multiples, qui incluent la totalité des ‎exigences sécuritaires de Tel-Aviv, au sujet de la ‎création d’un Etat à l’identité palestinienne.

Le texte, très ‎applaudi au cours de la récente visite d’Olmert, à ‎Washington, procède en ces termes :

- la future Palestine ‎n’aura pas le droit de conclure un quelconque traité ‎militaire avec un pays tiers

- il lui est, en outre, interdit ‎d’avoir sa propre armée, ses frontières dégagées de la ‎présence sioniste

- quant à sa politique extérieure, elle ne ‎peut qu’être décidée à l’aune des intérêts de son voisin ‎sioniste.

A cette pléthore de conditions aussi injustes ‎qu’illégitimes, le Premier ministre Olmert ajoute sa ‎touche personnelle, en demandant au Président Abbas de ‎renoncer à vouloir, coûte que coûte, le retour de 20.000 ‎réfugiés palestiniens, dont le nombre, rappelons-le, ‎s’élève à des millions de personnes.

On l’aura ‎compris de lui-même, c’est des Palestiniens qu’on se ‎moque ici, car comment un Etat, aussi primaire soit-il, ‎pourrait-il être mathématiquement viable sans armée, ‎sans frontière, sans un minimum de quota ‎démographique ?

Depuis 1991 et les fameux Accords ‎d’Oslo, les Palestiniens se sont trop prêtés au ridicule ‎‎"jeu de la paix", pour être encore capables de supporter ‎davantage d’humiliations.

La paix avec l’entité sioniste n’est qu’une ‎chimère. Le Hamas et ses partisans le savent, fort ‎heureusement, et ce depuis fort longtemps. Mais ‎combien de temps faudra-t-il pour qu’Abbas et les Arabes ‎dits modérés le comprennent ? ‎

Source : IRIB

[ commentaire : lorsque les iraniens ajoutent deux et deux, ils trouvent que ça fait quatre. C’est ça qui en fait pas les héritiers d’Adolf ?]

ISM et IRIB - Palestine - 20-08-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9715&type=communique≤sujet=Sionisme