Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Chronique de l’occupation

Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Lundi, 18 août 2008

lundi 18 août 2008

Numéro : 627

nombre d’entrées : 6

62703

A Gaza, le comité de la « Charte d’Honneur » attend l’accord de Ramallah

Le comité proposé par l’Unité de Crise, dont le rôle serait d’élaborer des propositions pour une sortie de la crise inter Palestinienne, se réunit samedi 16/08/08 afin de discuter des problèmes du dialogie national et commencer la rédaction d’un « Charte d’Honneur » pour encadrer la coopération entre les partis politiques.

Ce comité est composé de représentants des partis Palestiniens de gauche, le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) et le Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP), le Parti du Peuple Palestinien (PPP), aux côtés du Jihad Islamique, du Hamas et du Fatah.

Selon le dirigeant du FPLP Kayid Al-Ghoul, la composition multipartite de ce comité résulte d’un accord intervenu au sein de l’Unité de Crise ( établie pour contrôler la trêve entre le régime sioniste et le Hamas à Gaza) au cours de sa réunion de Jeudi. Les participants se sont mis d’accord pour chercher l’approbation du président Palestinien Mahmoud Abbas sur la constitution de ce comité.

Le comité, qui attend maintenant l’accord de Ramallah, aura pour mission d’étudier le cas de chacun des prisonniers politiques qui ont été arrêtés aussi bien en Cisjordanie que dans la Bande de Gaza. Ce comité établira également une « Charte d’Honneur » qui interdira tout d’abord les détentions ayant pour base exclusive des motifs politiques, et jettera les bases d’un règlement d’éventuelles futures disputes.

Les partis de gauche et le Jihad Islamique suggèrent qu’un gouvernement Palestinien intérimaire soit chargé de diriger le pays et de préparer des élections présidentielles et législatives.

[ commentaires : tout cela ne peut qu’entraîner la sympathie. Mais on a bien du mal à croire à l’adhésion, totale, honnête et sincère, à ce projet, de la part des gens de Ramallah. Car enfin il s’agit de leur faire accepter le fait qu’il ne sont pas, automatiquement et pour l’éternité, par le grâce de leurs employeurs étasuno-sionistes, les seuls maîtres légitimes de la Palestine. . Mais on peut s’attendre en réalité à ce qu’ils répliquent par un « oui » partiel et restreint, assorti de clauses qui vident leur acceptation de toute substance. ]

Gaza – Ma’an – 16 / 08 / 2008 - 16:05

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31335

********************

62704

Les forces de l’Autorité Palestinienne confisquent les piments et les chaussons aux légumes d’une association féminine

Les forces de sécurité palestinienne ont confisqué les biens de la Société pour les Soins à la Mère et à l’Enfant, après avoir forcé l’entrée de ses locaux.

Suhad Shalin, qui dirige cette Société, a déclaré, au cours d’un conversation téléphonique avec Ma’an, que « des membres des forces de renseignement de l’autorité publique se sont présentées dans les locaux à minuit et demie. »

Shalin a déclaré que tout, dans les locaux, a été confisqué : les meubles, les ordinateurs, les réfrigérateurs, et même la nourriture à l’intérieur.

La Société utilise des réfrigérateurs et des équipements de cuisine pour donner des emplois eux femmes, et elle vend de la nourriture pour fournir un revenu aux femmes dans le besoin.

Selon Shahin, même les piments et les chaussons cuisinés (aux légumes, aux fruits, à la viande hachée, aux fromages) ont été confisqués par les « forces de sécurité ».

Les sources se sécurité Palestiniennes n’ont pas souhaité commenter cet incident.

Les bureaux de cette Société sont situés dans le bâtiment De’bas, dans le centre de Tulkarem.

[commentaires : dans les banlieues, chez nous, le commentaire serait immédiat « c’est trop la honte ! ». Pauvre Arafat, s’il voit, de là où il est, ce que le Fatah est devenu ! Plus tard, ils seront obligé de changer de nom. Un peu comme chez nous, où, même 70 ans après, certaines rue qui portaient le nom de Vichy ont dû être débaptisées. Les intrépides héros de Tulkarem pourraient en tous cas changer de nom dès à présent, et cesser de se prétendre des « forces de sécurité » !

Par ailleurs, vous croyez que des gens qui ne connaissent que ce moyen de régler les différends vont organiser des élections honnêtes ?]

Tulkarem – Ma’an – 16 / 08 / 2008 - 14:58

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31333

********************

62705

Le Fatah condamne les déclarations de Haniyeh qui s’opposent totalement à une intervention externe à Gaza

L’idée d’envoyer des armées Arabes à Gaza pour mettre un terme à la situation inacceptable où se trouve la Palestine est une possibilité « faisable et envisageable », a déclaré, vendredi 15/08/08, Fahmi Az-Za’arir, porte parole du Fatah.

Le Fatah est ouvert à l’idée de demander à des armées d’autres pays Arabes d’entrer dans Gaza et de mettre un terme au « coup d’état » du gouvernement de facto dirigé par le Hamas, a écrit Az-Za’arir dans un communiqué dont Ma’an a reçu copie.

« Nous sommes ouverts à tout suggestion, qui restaurera le sang Palestinien », ajoute le communiqué, « et le mouvement du Fatah doit éliminer tous les gangs de la Bande de Gaza. »

Ce communiqué a été publié en réplique à des remarques faites par le premier ministre de facto de la Bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, qui s’était exprimé à l’occasion de la prière du vendredi dans un camp de réfugiés à Gaza.

Le communiqué, qui évoquait la surprise d’Az-Za’arir devant l’apparition publique de Haniyeh après environ un mois de silence, déclarait que le porte parole du Fatah était abasourdi par l’évaluation de Haniyeh de la situation à Gaza, et déclarait qu’il y avait en réalité un grand désordre à Gaza, et estimant que ce qu’avait fait récemment le Hamas était pire que du désordre.

« Le dialogue n’est pas seulement un slogan vide,’ concluait le communiqué, « c’est quelque chose que le Hamas devrait pratiquer plus souvent. »

[commentaire : à vomir, le petit chacal. Incidemment, on a pu voir il y a quelques jours sur les chaînes de télévision publiques un reportage tourné à Gaza, qui soulignait, par l’image et par le commentaire, que si le Hamas avait bien réussi une chose, c’était justement d’avoir, progressivement, rétabli un niveau d’ordre acceptable à Gaza ! Autre chose que d’attaquer des institutions charitables.

Par ailleurs, l’idée de faire venir dans la Bande de Gaza des armées Arabes chargées de la sécurité des citoyens n’est sans doute pas à rejeter complètement. A condition bien sûr qu’il s’agisse d’armées envoyées par des pays amis des Arabes, et pas des colonialistes déguisés. On pourrait ainsi faire stationner quelques division syriennes. Ou libanaises. Ou encore, bien que ce ne soient pas des Arabes -mais les étasuniens ne l’ont pas encore compris- des unités iraniennes...Riche idée, en effet. Ah, il faudra e-xi-ger qu’ils viennent avec leurs propres piments et chaussons fourrés !]

Bethlehem – Ma’an – 15 / 08 / 2008 - 20:28

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31317

********************

62706

Le Yesh Din rend publiques des vidéos qui montrent des soldats maltraitant des Palestiniens

L’organisation humanitaire israélienne Yesh Din a rendu publiques, jeudi 13/08/08, plusieurs brèves vidéos où sont enregistrées des images de gardes frontières maltraitant et humiliant des Palestiniens de Jérusalem.

Ces vidéos ont toutes été enregistrées sur des téléphones cellulaires entre 2007 et août 2008.

Dans l’un de ces petits films, on voit un soldat armé rouer de coups un groupe de détenus Palestiniens, alors qu’une autre vidéo montre un soldat qui oblige un Palestinien à lui adresser un salut militaire.

Selon Yesh Din, ces vidéos ont été récupérées sur un téléphone cellulaire appartenant à un soldat. Le groupe a déclaré qu’un passant a trouvé le téléphone et, après avoir vu les vidéos, a décidé de le remettre à Yesh Din.

Les représentants de Yesh Din se sont tournés vers les militaires et ont demandé que les vidéos soient examinées pour déterminer leur validité. Si ces vidéos semblent ce qu’elles ont bien l’air d’être, a déclaré le groupe, alors le soldat qui apparaît sur la vidéo devrait être tenu responsable de ses actions.

[commentaires : le côté triste, ce n’est pas qu’il y ait des brutes dans des troupes d’occupation : c’est, toujours, comme ça. C’est que les gens de Yesh Din aient manifestement peur des services de sécurité sionistes, au point de raconter cette histoire invraisemblable de « téléphone portable ramassé par un passant... ». Le côté réconfortant, c’est qu’il y a, chez les sionistes, de braves gens et des gens braves. Lorsqu’ils réussiront à faire entendre leur voix, il sera possible de faire vivre en paix en Palestine, dans le respect de la dignité de chacun, à la fois les gens de l’endroit et ceux venus d’ailleurs. ]

Bethlehem – Ma’an – 15 / 08 / 2008 - 12:36

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31307

********************

62707

Le Holy Land Trust : les forces d’occupation détruisent et nous reconstruisons

Les forces coloniales ont déracinés des dizaines d’arbres et démoli une maison à Wad Rahal, au sud de Bethléem. Ce n’est pas nouveau de la part des sionistes, mais cette fois, un groupe de militants non violents a reconstruit la maison et replanté les arbres. Les clés ont été remises à la famille.

Les raisons de la démolition des maisons palestiniennes par le régime colonial vont de la confiscation de la terre pour la construction du mur, pour les colonies, ou pour déclarer un secteur « zone militaire fermée ».

Le « manque de permis » est aussi souvent invoqué dans certaines régions, particulièrement à Jérusalem Est. Mais la plupart disent que la raison réelle est le nettoyage ethnique du peuple palestinien.

La résistance palestinienne non violente continue de riposter. Un petit rayon de soleil brille sur cette maison aujourd’hui, après que l’ONG Holy Land Trust, basée à Bethléem, l’ait reconstruite, avec leur propre équipe et également beaucoup de bénévoles étrangers.

Même si c’est une maison à la fois sur des milliers, ils le feront.

La petite ville de Wad Rahal est bloquée par des routes interdites, faisant du trajet depuis Bethléem un voyage d’une heure, alors qu’il fallait quinze minutes par le passé. Une colonie sioniste se trouve à proximité, et les colons et les soldats fracturent les maisons de jour comme de nuit, comme il ressort d’entretiens précédents avec les habitants de Wad Rahal.

Elias Ghraib, de Holy Land Trust, a déclaré à PNN que c’est la deuxième année de mise en oeuvre du projet de reconstruction des maisons. « L’année dernière, nous avons rebâti une maison à Al-Walaja », village à l’est de Bethléem, près des vignobles de Cremisan. « L’occupation israélienne détruit les maisons à Al-Walaja sous le prétexte de la construction du mur d’apartheid. Cette année, notre objectif est le même : reconstruire une maison qu’ils ont détruite. »

Ghraib dit que toutes les maisons, dans les deux secteurs, sont sous menace de démolition, et que cet aspect de la résistance populaire est crucial. Il a aussi souligné qu’un grand nombre de bénévoles de France, des USA, de Grande-Bretagne et de Suisse ont travaillé dur pour soutenir le projet. Les bénévoles étrangers ont même donné les petites sommes d’argent qu’ils pouvaient pour aider à l’achat du matériel de construction.

Jeudi, il y a eu à Wad Rahal une sorte de fête, une cérémonie pour rendre la maison à la famille. « Lui donner les clefs était symbolique », déclare Ghraib.

Le propriétaire de la maison, Walid Mohammad Aruri, dont la maison à Wad Rahal a été détruite sous prétexte qu’elle n’avait pas de permis de construire délivré par le régime sioniste, a déclaré : « La région dans laquelle nous visons depuis des décennies ne peut pas obtenir de permis. Ils n’en délivrent pas. J’ai fait appel à des avocats, pour notre maison, mais les sionistes ne veulent rien savoir ; ils disent qu’ils vont modifier le tracé du mur et prendre notre maison. Après la démolition, nous avons vécu dans une tente que nous a donnée la Croix Rouge. Ce fut une période difficile parce que c’était l’hiver. Finalement, nous sommes allés vivre chez mon frère. »

Aruri a déclaré à PNN que depuis la démolition, il a fait appel à l’Autorité Palestinienne et à plusieurs institutions internationales et locales pour qu’elles s’impliquent. Il poursuit en disant que beaucoup sont venus et « ont pris des photos de nous dans les tentes et chez mon frère ; et un jour, un membre de Holy Land Trust est arrivé. »

« Même aujourd’hui, je n’arrive pas à croire ce que je vois, comme je n’y arrivais pas le premier jour où la nouvelle pierre est arrivée. Et maintenant, je pleure de pouvoir revenir chez moi et reprendre ma vie. Bien sûr j’ai peur que l’occupation revienne et menace à nouveau notre sécurité et notre stabilité, mais pour l’instant, j’ai des pensées heureuses. »

Sa femme a donné naissance à un bébé trois jours après la démolition. « Je suis très heureux de l’aide de tous les bénévoles étrangers et des objectifs de Holy Land Trust. Je les remercie tous d’avoir reconstruit ma maison. »

Marwan Abu Shaban, un des superviseurs de la reconstruction, a dit à PNN « que c’était très agréable de voir revenir les sourires sur les visages de la famille, qui a été tellement souffert de l’occupation. Quand nous sommes venus voir cet homme, déplacé, sa famille sans abri, c’était comme s’il était incapable d’avoir de l’espoir parce que sa situation était si déplorable. Mais son moral est revenu, et le mien avec. »

Shaaban dit que cette maison a été choisie après une mission d’étude de la situation sur le terrain, qui a rencontré les familles qui étaient sans toit à l’époque. « Nous espérons aider chaque famille ».

Le chef du conseil de village de Wad Rahal a dit que « nous sommes si heureux de voir cette famille revenir dans sa maison. » Abir Mousa a déclaré que « la reconstruction de la maison a apporté de la joie à toutes les familles du village. » Elle a fait un discours remerciant le Holy Land Trust et les bénévoles pour tous leurs efforts.

Le directeur du Holy Land Trust, Sami Awad, a dit : « Il n’y a pas de mots pour décrire ce qui se passe à Wad Rahal. L’occupation cherche à détruire toutes les maisons palestiniennes. Nous remercions toutes les familles qui ont gardé leur détermination et qui sont restées ici. Et nous resterons à vos côtés. Ne nous remerciez pas. C’est nous qui vous remercions. »

Source : Palestine News Network  Traduction : MR pour ISM

[commentaires : ouf ! On a, de temps à autres, aussi des nouvelles comme celle-là à transmettre !]

ISM et Osama Awwad - Bethléem - 15-08-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9683&type=temoignage≤sujet=D%E9molitions%20de%20maisons

********************

62708

Nilin : encore 15 blessés dans la manifestation contre la contruction du Mur d’Apartheid

Le jeudi 14 août, les pacifistes du village de Ni’lin, dont les terres sont annexées par la construction du Mur d’Apartheid, ont été confrontés à une extrême violence des forces coloniales.

Les forces coloniales ont envahi plus tard le village de Ni’lin, en bombardant les rues et les maisons de gaz lacrymogènes pendant plusieurs heures et blessant au moins quinze personnes.

Suite à l’invasion du village dans la nuit du 13 août, quand huit jeeps sont entrées dans le village, ont déversé d’énormes quantités de gaz lacrymogènes dans les maisons où les familles étaient couchées et arrêté une personne, les manifestants se sont réunis dans le village vers midi et ont commencé à marcher en direction du chantier de construction du Mur.

Ils ont bientôt été rejoints par les forces coloniales qui ont utilisé du gaz lacrymogène et la violence physique pour éloigner les manifestants.

Les soldats ont également utilisé des chiens afin de pousser les manifestants à retourner au village, où plusieurs jeeps et de nombreux soldats étaient déjà prêts à continuer le combat.

Pendant toute l’après-midi, les soldats sont restés dans le village, en prenant position principalement autour de la place principale de Ni’lin. Ils ont utilisé énormément de gaz lacrymogènes, tiré au hasard sur les maisons et les habitants et du gaz lacrymogène et des balles de caoutchouc sur les manifestants.

Au moins quinze personnes, dont trois internationaux, ont été blessées au cours de la journée, dont cinq touchés à la tête par des balles de caoutchouc et des boites de gaz lacrymogène.

Les soldats ont également arrêté trois Palestiniens et un citoyen israélien qui ont été accusés d’avoir lancé des pierres. Tous les quatre ont été relâchés par la suite. Ce n’est que vers 17h que les soldats se sont repliés et que les nuages de gaz lacrymogène se sont évaporés.

La manifestation faisait partie de la campagne de résistance non violente des habitants de Ni’lin, qui font face à une augmentation de la violence des forces coloniales. Malgré tout, ils continuent à se battre avec une détermination accrue pour leurs droits et contre l’occupation.

S’il est construit comme prévu, le mur d’Apartheid ne laissera à Ni’lin que 10% de ses terres agricoles et le tunnel qui doit être construit à l’entrée du village limitera gravement la libre circulation et les transports de marchandises à destination et en provenance de Ni ’ lin, ce qui réduira la possibilité de conserver une vie normale pour les cinq mille villageois.

Des centaines de personnes ont été blessées au cours du dernier mois de résistance, et deux garçons de 10 ans et 17 ans ont été assassinés par les forces coloniales.

Source : http://www.palsolidarity.org/  Traduction : MG pour ISM

[commentaires : un seul : allez sur le site d’où est tiré cet article. Le lien est :

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9684&type=temoignage≤sujet=Non%20Violence

et regardez bien, sur la photo, la face hideuse du gugusse, plié en deux de faire souffrir les victimes de son gang.]

ISM - Ramallah – 15-08-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9684&type=temoignage≤sujet=Non%20Violence