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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Vendredi, 1 août 2008

vendredi 1er août 2008

L’AXE du MAL (ndlr)

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Numéro : 611

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 31/07/08

61102

Un adolescent palestinien tué par l’armée d’occupation à Nilin

Actualisation : Yousef Ahmad Younis Amera, 17 ans, a été déclaré en état de mort clinique après que les forces d’occupation lui aient tiré une balle dans la tête hier 30 juillet à Nil’in.

Selon les militants de l’ISM à Nil’in, des confrontations ont éclaté vers 17h30 entre environ 200 jeunes et hommes du village et les forces d’occupation.

Les villageois avaient auparavant construit cinq barricades composées de gravats et de pierres pour bloquer la route principale de Nil’in.

Une pelleteuse des forces coloniales a tenté de dégager un passage à travers les barricades, mais elle a été repoussée par une pluie de pierres.

Ensuite, une cinquantaine de soldats ont attaqué les manifestants utilisant des bombes assourdissantes, des balles de caoutchouc et du gaz lacrymogène.

Vers 19h30, Yousef Ahmad Younis Amera a reçu une balle de caoutchouc dans la tête. Son état est grave et on craint pour sa vie. Il est actuellement soigné aux urgences d’un hôpital de Ramallah.

Un autre homme aurait été également touché à la tête par une balle de caoutchouc, mais sa vie ne devrait pas être en danger.

Les émotions sont fortes dans le village depuis les funérailles d’Ahmed Yousef Mousa Husan, 10 ans, qui ont eu lieu en début de journée.

Ahmed a été tué hier par un soldat de l’armée sioniste.

Source : http://www.palsolidarity.org/  Traduction : MG pour ISM

ISM - Ramallah - 31-07-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9562&type=temoignage≤sujet=Non%20Violence

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61103

Neuf jours devant les portes fermées de Rafah

Aujourd’hui, le lundi 28 Juillet, une camionnette remplie de médicaments et de fournitures médicales à destination de Gaza attend depuis 9 jours devant les portes fermées de Rafah.

La camionnette envoyée par l’Ecosse à Gaza y est arrivée le 20 juillet.

Le point de passage de Rafah, le seul point de passage entre la Bande de Gaza et Egypte et apparemment le seul point de passage qui ne soit pas contrôlé par le régime sioniste, a été continuellement fermé depuis Juin 2007, avec de brèves ouvertures pour un nombre minime de cas extrêmes, généralement liés à des problèmes médicaux.

Depuis que la période de « calme » entre Gaza et le régime sioniste est entrée en vigueur le 19 Juin, le nombre de marchandises qui entrent par les passages entre Gaza et la zone sioniste a diminué, et le point de passage de Rafah n’est toujours pas ouvert de façon régulière.

Khalil Al Niss et Linda Willis ont quitté Édimbourg, en Écosse le 10 Juillet avec 1,5 tonne de médicaments de base et de matériel médical. Depuis leur arrivée, ils ont attendu à la frontière pour obtenir l’autorisation de transporter les marchandises dans la bande de Gaza.

En raison du calme apparent qui règne à Gaza ainsi que du caractère humanitaire des marchandises que transportent Al Niss et Willis, le couple pouvait s’attendre à obtenir l’autorisation d’entrer après avoir rempli les formulaires nécessaires. Mais à leur grande surprise, la situation est plus complexe.

« On nous a dit que nous devions obtenir la permission des autorités sionistes, même si c’est la frontière entre l’Egypte et Gaza, » a déclaré Willis.

Al Niss et Willis ont rempli de nombreux documents, parlé à de nombreux responsables à la frontière égyptienne, aux services de renseignements égyptiens et à des responsables de l’Autorité Palestinienne, mais ils n’ont toujours pas obtenu l’autorisation de livrer les médicaments.

Ils ont récemment envoyé une lettre à Omar Suleiman, le chef des services de renseignements égyptiens signée par six députés écossais qui soutiennent leurs efforts. Bien que la lettre ait été demandée par les autorités égyptiennes qui s’occupent de l’affaire, Willis n’a toujours pas reçu de réponse. « Rien ne s’est passé. Nous attendons toujours l’autorisation. »

Ils n’ont toujours pas reçu de réponse au fax envoyé il y a quatre jours au bureau du président Hosni Mubarak, expliquant la nature de leur demande et mettant en évidence le soutien du parlement écossais.

Al Niss indique que l’Autorité Palestinienne avait accepté leur passage par Rafah. Le problème se trouve ailleurs. « Nous attendons toujours l’autorisation de l’administration sioniste et de l’Égypte," ont déclaré des responsables de l’Autorité Palestinienne à Al Niss.

« Le premier jour où nous sommes arrivés », poursuit Al Niss, « on nous a dit : Ces choses n’entreront jamais sans autorisation du régime sioniste. »

Cela soulève la question suivante : Qui contrôle réellement le point de passage de Rafah ?

Trois semaines se sont écoulées depuis leur départ d’Écosse et le soutien à la cause du couple a grandi. De nombreux e-mails et sms ont afflué du Royaume-Uni et même du Brésil, où le caricaturiste politique Carlos Latuff a récemment représenté l’impasse à la frontière.

Dans la caricature, les dirigeants, l’égyptien et le sioniste, se serrent la main pour sceller l’accord de la fermeture de la frontière, alors qu’un malade dans un hôpital de Gaza languit et que la camionnette remplie de médicaments attend du côté égyptien.

L’attente à la frontière a renforcé la conviction de Willis et d’Al Niss que la fermeture des frontières de Gaza est un jeu politique, sans égard pour les civils qui souffrent en raison du manque de produits de base.

Au cours de leurs journées d’attente, ils ont pu constater que les Palestiniens, aussi bien ceux qui vivent dans la ville voisine d’Al-Arish que ceux
d’Australie, de Bahreïn ou d’Allemagne, qui veulent rendre visite à leur famille à Gaza, sont tous refoulés au passage de Rafah.

« Ils ont un temps limité, ils vont tous les jours du passage et ils se font refoulés. C’est une situation humanitaire terrible. Terrible, pour tous les peuples »

Source : http://dailystaregypt.com  Traduction : MG pour ISM

[commentaire : pour tous les peuples, oui. Mais justement, les Palestiniens ne sont pas tous les peuples : ils sont ces gens qui vivent depuis plus de vingt siècles dans un pays que les sionistes ont décidé de s’approprier. Dommage pour eux. N’ont qu’à se plaindre à Charlie-Hebdo...]

ISM et Eva Bartlett - Egypte – 30-07-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9561&type=temoignage≤sujet=Blocus

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61104

Les sionistes les privent de leur eau

Les Palestiniens de Cisjordanie souffrent de manque d’eau.

À Naplouse par exemple, les résidents n’ont accès à l’eau courante qu’une fois par semaine.

Certains villages n’ont pas eu accès à l’eau courante depuis des mois.

Leur consommation quotidienne en moyenne en eau n’atteint que 15 gallons* (57l) soit seulement les 2/3 de la quantité considère par l’OMS comme compatible avec une vie décente. À comparer avec les 60 gallons (227l) consommés par chaque sioniste.

L’occupant contrôle 90% des sources aquifères de la Palestine, l’une des raisons de la sinuosité du Mur de l’annexion illégal consiste à intégrer les zones avec, dans leur sous-sols, des nappes phréatiques.

L’eau qu’il vole, souvent acheminée par camion, l’occupant la vend plus cher aux Palestiniens qu’aux sionistes.

Les toits des maisons sont abondamment pourvus de citernes qui recueillent les eaux de pluie. Ces récipients en plastique sont une source non négligeable de la consommation des familles et ce n’est pas hasardeux que les soldats les visent en priorité pour faire des cartons quand ils effectuent leurs raids.

Depuis cinq ans, la faible pluviométrie les affecte dramatiquement.

L’actuel régime imposé aux Palestiniens depuis les accords signés en 1995 par l’Autorité est plutôt sec.

Ils sont condamnés à la prison et à la soif.

* 1 gallon = 3,785 litres

Source : Convergence des Causes

[ commentaires : ah, ces Palestiniens, toujours à se plaindre. D’abord, personne ne leur demande rien pour l’air qu’ils respirent sans restrictions, du moins pour le moment . Et puis, pour l’eau, il existe beaucoup de solutions à leur problème. Par exemple boire du thé, et pas de l’eau. Ou encore utiliser l’eau minérale, qui en plus a plein d’oligo-éléments, excellents pour la santé. Vous voyez, avec un peu de bonne volonté...]

ISM et Convergence des Causes - Naplouse - 30-07-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9555&type=communique≤sujet=Nettoyage%20ethnique

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61105

Tzipi Livni : la vie antérieure secrète de chasseresse de Résistants d’une nana promise à diriger l’entité sioniste

La favorite au poste de Premier ministre entitesque, Tzipi Livni, était une taupe planquée à Paris du Mossad, le service de renseignement international de l’entité, au début des années 1980, c’est-à-dire à l’époque où cette officine mena à mal une série de missions visant à assassiner des Résistants palestiniens [eng. « terrorists »] dans diverses capitales européennes, d’après d’anciens tueurs-collègues.

Ceux-ci révèlent que la Livni, qui est aujourd’hui ministre de l’Administration planétaire de l’entité [eng. Foreign affairs], était en service actif lorsque le Martyr Mamoun Meraish, un haut responsable de l’Organisation de Libération de la Palestine, fut exécuté par un commando de choc du Mossad à Athènes, le 21 août 1983. Elle n’était pas directement impliquée dans la tuerie, laquelle se déroula ainsi : deux jeunes Robo-cops [eng. men] entitesques, à moto, roulèrent à la hauteur de la voiture où se trouvait Meraish et ouvrirent le feu. Mais le rôle joué par la Livni au Mossad demeure un secret [de Polichinelle, ndt].

Peu après, la Livni rendit son tablier de taupe, et elle retourna en entité afin d’y terminer ses études de droit [on ne rit pas… ndt], en invoquant le « stress professionnel ».

Un quart de siècle plus tard, la Livni (49 ans), a de fortes chances de devenir Premier ministre, dans le contexte d’accusations portées contre Ehud Olmert, qui dirige le régime sioniste depuis deux ans et demi, d’avoir accepté des pots-de-vin d’un homme d’affaires américain.

Un sondage d’opinion réalisé vendredi dernier a montré que la Livni bénéficiait de deux fois plus de soutien à l’intérieur du parti Kadima au pouvoir que Shaul Mofaz, un ancien ministre de la Défonce, qui est à la fois son chef et son rival. Les commentateurs politiques sont d’avis qu’Olmert ne tardera sans doute pas à rendre son tablier.

La Livni s’est enrôlée au "Maussade" après la fin de son service militaire, au grade de lieutenante après avoir effectué une première année d’études de droit à la faculté. A partir de son terrier parisien, elle a voyagé dans l’ensemble de l’Europe, à la poursuite de Résistants arabes [eng. Arab terrorists].

« Tzipi n’était pas le genre de nana à se morfondre dans un bureau », dit une connaissance. « C’était une femme intelligente, avec un QI à 150. Elle se fondait merveilleusement dans les capitales européennes, travaillant avec des agents mâles, pour la plupart d’ex-membres des commandos, éliminant un à un des terroristes arabes. »

La Livni n’a jamais évoqué ses années au Mossad, mais un aperçu de la nature de ses basses œuvres a été fourni par sa principale associée dans ses missions en Europe. « Les risques étaient palpables », a ainsi raconté Mira Gal, qui devint par la suite chef de cabinet du ministère [entitesque des Affaires mondiales, ndt] dirigé par elle. « Si j’avais commis la moindre erreur, la conséquence aurait pu être une arrestation et des implications politiques catastrophiques pour l’établissement sioniste ».

La Livni, mariée et mère de deux enfants, a bénéficié d’une ascension météoritique dans la vie politique entitesque, depuis son élection en tant que membre de la Knesset [le parlement entitesque, ndt], en 1999.

Sa carrière a été nouée dans le contexte de la création violente de l’entité. Ses deux parents furent arrêtés pour crimes terroristes dans les années 1940. Sa mère, Sarah, disparue récemment à l’âge de 85 ans, était une cheftaine de l’Irgoun, le commando activiste extrémiste sioniste qui sévissait en Palestine à l’époque du mandat britannique, et dont les exploits comportèrent notamment des pillages de trains.

« J’étais déguisée en femme enceinte, et j’ai pillé un train qui transportait 35 000 £ anglaises », a-t-elle dit dans une interview, peu avant sa mort. « Ensuite, nous avons fait sauter un autre train, sur la ligne Jérusalem-Tel el-Rabî’ [eng. Tel Aviv]… »

Le géniteur de la Livni, Eitan, fut condamné à 15 années d’emprisonnement pour avoir attaqué une base militaire britannique. Il avait réussi à s’échapper.

La Livni, qui, à la différence de ses parents, prône un « Etat palestinien » [on ne rit pas…, ndt] ne serait sans doute pas aussi chochotte si elle accédait au poste de Première ministre.

« Alors que Tzipi est résolue à refiler la Cisjordanie aux Palestiniens, c’est une fauconne, dès lors qu’il est question de la Syrie et de l’Iran », a dit un commentateur politique en vue. « Elle est contre tout retrait du Golan, et une fois Première ministre, elle n’aura qu’une hâte : bombarder les installations nucléaires de l’Iran… »

Source : The Sunday Times  Traduction : Marcel Charbonnier [avec de légères modifications]

[commentaires : là, les ndt, c’est pas moi...Bien sûr, ça donne envie d’extrapoler Charbonnier quand on tombe sur « fauconne », mais ça a sûrement été déjà fait...]

ISM et Uzi Mahnaimi - Zone sioniste – 23-07-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9508&type=analyse

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61106

Un vol sur El Al

L’unique voyage de Samah Jabr sur la compagnie aérienne sioniste, El Al.

Je ne suis jamais autant vulnérable que lorsque je voyage. La dernière nuit de mon été passé à Ames, Iowa, j’ai eu un sommeil très agité pour finalement me lever et passer ma tenue la plus confortable : chemise de coton bleue, pantalon cargo kaki, sandales, et mon foulard islamique.
« Mets des chaussettes » m’exhorte Betsy, qui était mon amie et ma soignante. Je vais au laboratoire où j’ai travaillé tout l’été, dire au revoir à ma collègue israélienne, Ada.

« Attendez-vous au pire avec El-Al » me dit-elle, « Leur job, c’est de vous rendre la vie malheureuse. »

« Ne vous inquiétez pas, je serai bien, vous savez combien je suis calme », lui réponds-je en lui serrant la main.

Puis Betsy m’emmène à l’aéroport, et je passe le court temps de vol jusqu’à Chicago à lire sa lettre, une sorte de lettre d’au revoir.

L’aéroport international d’O’Hare est animé et impressionnant. En allant au bureau de départ d’El-Al, je remarque quelques femmes arabes qui se rendent dans la même direction. En tenues élégantes, avec des chaussures à talon haut, je devine qu’elles viennent d’un pays flottant sur une mer de pétrole. Mais ma déception de voir qu’elles ne voyageront pas avec moi est interrompue par un ordre de m’arrêter.
Je me dirige derrière une cloison de sécurité, vers l’agent sécurité qui m’a interpellée. Deux hommes s’approchent, me prennent mon sac à main puis disparaissent avec.

L’agent me parle en hébreu mais quand je lui réponds en anglais, il passe à l’anglais et demande : « Vous ne connaissez que l’anglais ? »

« Et l’arabe », je lui réponds vivement. Les questions qui suivent semblent absurdes et je lui réponds avec l’ambiguïté qui convient, dissimulant ma colère grandissante derrière le sarcasme.

Bientôt, les hommes qui ont pris mon sac à main réapparaissent. Ils m’emmènent dans une pièce séparée où sont déjà mes valises (je pensais alors qu’ils étaient déjà dirigés vers Tel Aviv).

« Ouvrez chacune des valises et mettez vos bras bien à l’intérieur » aboie un officier en hébreu.

Les questions ne s’arrêtent pas là. Dix minutes avant mon vol, je suis à nouveau placée dans une pièce à part pour une fouille physique. A ce moment-là, je suis furibonde. Tout ça pour un vol de détente, et nous ne sommes même pas encore en l’air !

Enfin, on me rend mon sac à main, et l’un des mes interrogateurs m’accompagne à l’embarquement.

« Vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? » je lui demande.

« Non » fait l’homme.

« Tant pis ! C’est une chance que vous n’aviez pas un autre Palestinien sur le vol, sinon nous n’aurions pas pu décoller avant demain matin. »

Il se met à rire : « Vous êtes trop pressée, Samah. »

Dernière passagère à monter à bord, je remonte l’allée en essayant d’ignorer les regards désapprobateurs.

« Excusez-moi, c’est ma place » dis-je à un jeune homme, une kippa fixée sur ses cheveux blonds. J’apprends vite qu’il s’appelle Moïse, que c’est un Israélien de Ranana. Il est allé rendre visite à sa grand-mère dans l’Indiana, il voyage seul - et il est un peu nerveux - et va voir sa mère à Tel Aviv.

Trop fatiguée pour engager la discussion avec le garçon, je suis soulagée quand les lumières s’éteignent, et il semble dormir.

Inconsciemment, Moïse s’appuie contre mon épaule, pour être plus à l’aise.

Je suis épuisée, j’ai froid et j’ai mal au coeur. Je dois demander trois fois pour avoir une couverture supplémentaire, et quand j’ouvre mon sac pour prendre mon médicament contre le mal de l’air, il a disparu. Les agents de sécurité ont tout mis sens dessus dessous. Dans le fond du sac, je retrouve les chaussettes de Betsy. Je les enfile et j’essaie de dormir.

Quatre longues heures passent. Un vieux juif ultraorthodoxe secoue Moïse pour qu’il se tienne assis droit, après quoi le garçon passe son temps à se tourner et à se retourner.

Ce n’est qu’après avoir vomis que j’arrive à dormir, pour être réveillée brusquement par une femme qui crie parce que je lui ai pris sa couverture.

« Ne criez pas après moi » lui dis-je sèchement.

« Comment osez-vous prendre ma couverture » me dit-elle, criant encore plus fort.

Bientôt, deux autres personnes se joignent à elle dans cette criaillerie, n’arrêtant que lorsque l’hôtesse dit à la femme que la couverture n’est pas la sienne.

A ce moment-là, la colère me serre le cœur. Je ne sais pas comment je vais pouvoir rester assise dans ce siège étroit encore six heures.

Une passagère américaine juive échange sa place avec Moïse. Elle dit qu’elle est désolée pour la scène qui vient de se passer et pour mon interrogatoire à l’aéroport. « Cela a dû être dur mais, vous savez, il y a besoin de renforcer la sécurité » me dit-elle.

« Avez-vous été interrogée ? » je lui demande, irritée. « Un petit peu » me répond-elle. « Je suis juive, et j’ai l’air différente de vous ».

« Qu’entendez-vous par différente ? Ai-je l’air dangereuse pendant que vous, vous avez l’air de quelqu’un de bien ? » Nous rions.

Après ce qui me parait une éternité, une musique hébraïque et des applaudissements annoncent notre arrivée à l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv. Encore une fois, deux hommes de la sécurité m’attendent. Je suis courbatue et brisée de fatigue. Heureusement, quand je suis libérée, des heures plus tard, deux de mes amis m’attendent toujours.
Ce n’est qu’à la maison que je réalise toute l’horreur du voyage. Mes neveux, impatients de recevoir leurs cadeaux, ont ouvert mes bagages. Les cadeaux sont tous là : baignés de shampoing et gluants de médicaments contre les ulcères. Les hommes de la sécurité ont laissé les bouteilles ouvertes. Les cachets en vrac et les pelotes de coton sont collés à mes vêtements avec de la cold-cream* qui s’est répandue.
Personne ne dit mot, j’ai des larmes plein les yeux.

Note : Il s’agit de l’unique voyage de Samah Jabr sur El Al, compagnie aérienne nationale israélienne. Un voyage d’études qui était financé par l’organisme qui lui a fourni la bourse pour les Etats-Unis et qui avait pris son billet. La même situation a failli se répéter lors de son retour de Paris à la fin de ses études mais après une longue discussion avec ses responsables, ceux-ci ont compris que ça ne se faisait pas de la mettre sur une compagnie aérienne de « l’occupant ».

* Crème contre les irritations cutanées.

Samah Jabr est médecin psychiatre palestinienne, elle vit dans Jérusalem occupée et y travaille au sein d’une clinique psychiatrique qu’elle a créée.

L’un des objets politiques de son combat est un État unique pour une perspective de paix et de liberté commune. Ses chroniques touchantes nous parlent d’une vie au quotidien en pleine occupation ; d’un regard lucide, elle nous fait partager ses réflexions en tissant des liens entre sa vie intime, son travail en milieu psychiatrique et les différents aspects politique d’une situation d’apartheid.

Du même auteur :
 La langue : outil de l’oppression et de la libération
 Histoires de sièges et de zatar
 Une patrie, pas un Etat insignifiant !
 La marche du retour part de Jérusalem
 Franchir le mur d’acier

Article publié en anglais le 3 juillet 2000 par Palestine Report - Traduction : JPP pour les Amis de Jayyous

Info-Palestine et Samah Jabr - Palestine Report - jeudi 31 juillet 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4827

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61107

Deux bateaux pour Gaza

À Chypre, l’heure du départ approche.

« Free Gaza » et « Liberty » prêts à appareiller pour Gaza

Le « Free Gaza Movement » vient d’annoncer (*) le très prochain départ de ses bateaux, de Chypre vers Gaza. Ce sont, en effet, non pas un, mais deux bateaux qui vont tenter de gagner les plages de Gaza : le « FREE GAZA », et le « LIBERTY » baptisé ainsi en mémoire des 34 marins du « USS LIBERTY » tués par un bombardement de l’aviation israélienne lors de la guerre des six jours, en 1967.

Ce sont donc 60 personnes - Palestiniens et 14 autres nationalités - qui vont appareiller pour Gaza, le 5 août 2008.
Parmi eux il y aura Naim Franjieh, un survivant palestinien de la Nakba (catastrophe) : « Mes parents ont fui la Palestine en 1948, alors que j’avais trois ans -a-t-il dit- je veux être là, sur ce bateau, pour dire aux gens de Gaza que ceux d’entre nous qui sont partis ne les ont pas oubliés ».

Il y aura également Hedy Epstein, une survivante de l’Holocauste âgée de 84 ans [1], d’origine allemande, vivant aux Etats-Unis, qui a suivi ces derniers mois des cours de natation à cet effet. « Par cette action -a-t-elle expliqué - nous avons l’intention d’ouvrir le port, d’aller pêcher avec les pêcheurs, d’apporter notre aide aux cliniques, et de travailler dans les écoles. Mais nous nous proposons aussi de rappeler au monde que nous ne voulons pas rester spectateurs. 1,5 million de gens sont menacés de mort par le manque de nourriture et la maladie ».
En tentant d’entrer à Gaza, malgré le blocus de la marine coloniale, ces courageux navigateurs entendent rappeler au monde que ce n’est pas à l’occupant, mais aux Palestiniens de décider qui peut entrer et sortir de Gaza ; et que le siège de Gaza n’aura pris fin que lorsque les Palestiniens se seront vus reconnaître les mêmes droits et libertés que les autres peuples du monde.

Jusqu’ici, l’état-major militaire de l’occupation s’est refusé à dire ce que la marine comptait faire quand les bateaux -« Free Gaza » et « Liberty »- pénétreront dans les eaux, qu’elle contrôle illégalement, pour se rendre dans le port de Gaza.

A mesure que s’approche la date du départ, cet évènement suscite d’ores et déjà, dans la presse sioniste et sur les nouveaux médias anglophones, de nombreux commentaires qui sont resté jusqu’ici largement ignorés du public francophone.

Dans un article du 20 juillet 2008 intitulé Gaza au bord de la catastrophe humanitaire [2], M. Bill Dienst, le médecin qui prendra soin des navigateurs, écrit :

« Sous la forme d’une punition collective de toute la population civile de Gaza, le régime sioniste a bouclé le territoire en rationnant les importations de nourriture, d’essence et de médicaments. Ces restrictions ont provoqué une situation désespérée, dans laquelle les habitants de Gaza ne peuvent plus ni pomper de l’eau, ni faire fonctionner les équipements hospitaliers ni même le système d’évacuation des eaux usées, lesquelles se déversent maintenant dans la Méditerranée par millions de litres.

Dans mon travail, comme médecin, je me suis rendu de nombreuses fois à Gaza depuis 1985**, pour collaborer avec des organisations de soins locales. Mes collègues de Gaza rapportent que les conditions actuelles sont extrêmement dangereuses pour la santé physique et mentale de la majorité de la population, en particulier des enfants. (...) La situation désespérée à Gaza n’est pas une catastrophe naturelle, comme un ouragan ou un tremblement de terre. C’est un désastre créé par l’homme, créé par le désir des sionistes de rendre les habitants de Gaza aussi misérables, et donc aussi soumis, que possible. (...) Dans notre première tentative d’accéder à Gaza par bateau, nous allons emporter avec nous des approvisionnements et fournitures qui font cruellement défaut. Si nous sommes autorisés à accoster, nous essaierons alors de retourner à Chypre, avec des habitants de Gaza qui ont besoin de soins médicaux urgents, ou qui ont besoin de sortir de Gaza pour d’autres raisons urgentes. »

Silvia Cattori

(*) Voir : Setting Sail on August 5th 2008 to Break the Siege of Gaza - Press Release of The Free Gaza Movement UK, 24 July 2008.
Voir aussi le site : http://www.freegaza.org/ - Les passages cités ont été traduits de l’anglais par JPH.
(**) Voir notamment : Retour à Rafah - par Bill Dienst - 24 décembre 2006.
[1] Voir : Quelle leçon doit-on tirer de l’Holocauste ? - Entretien avec Hedy Epstein, par Silvia Cattori, silviacattori.net, 11 janvier 2008.
Voir aussi : Nous sommes déterminés à lever la voile pour Gaza - Entretien avec Hedy Epstein et Greta Berlin, par Silvia Cattori, silviacattori.net, 11 août 2007.
[2] Voir : Gaza on brink of humanitarian catastrophe , by Bill Dienst, July 20, 2008.

26 juillet 2008 - Site de Sylvia Cattori

Info-Palestine et Sylvia Cattori - lundi 28 juillet 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4820

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61108

Des colons sionistes attaquent des maisons et des voitures Palestiniennes à Hébron

Un groupe de colons sionistes a attaqué des habitants Palestiniens et vandalisé 15 voitures dans la ville de Hébron, jeudi matin.

Les habitants ont rapporté qu’une vingtaine de colons sionistes ont attaqué la ville de Hébron en venant de l’implantation de « Kiryat Are » voisine. Les colons s’en sont pris violemment aux voitures de Palestiniens passant sur la route entre le village de Wad Al Nasara et l’implantation sioniste.

Les colons ont attaqué et endommagé 15 voitures, qu’ils ont frappé à coup de barres de fer et sur lesquelles ils ont tiré au hasard. En outre, des colons ont attaqué des maisons civiles dans le village, brisant les portes et les fenêtres pour essayer d’y pénétrer.

Des témoins oculaires ont déclaré qu’un certain nombre de soldats des troupes d’occupation étaient présents mais qu’ils ne sont pas intervenus et ont regardé la scène pendant que les colons attaquaient les Palestiniens.

Rula Shahwan - IMEMC News – Jeudi 31 juillet 2008 – 11 : 49

http://www.imemc.org/article/56287

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61109

L’armée d’occupation abat un Palestinien au cours d’une incursion dans un village près de Tulkarem

L’armée coloniale a abattu un Palestinien, jeudi 31/07/08, dans le village d’A’nbta, au sud de la ville de Tulkarem.

Des sources locales ont rapporté qu’une unité de l’armée d’occupation a envahi le village à l’aube, et que les soldats ont ouvert un feu intense , abattant Mahmoud Abed El Jabar, avant de pénétrer dans le centre du village.

Les soldats ont mis à sac plusieurs maisons du village, mais n’ont pas pris d’otages.

Rula Shahwan - IMEMC News – Jeudi 31 juillet 2008 – 10 : 35

http://www.imemc.org/article/56281