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En deuxième partie de l’article, version en anglais.

Des colons sionistes revendiquent une base militaire abandonnée en Cisjordanie

Source : Maan News

jeudi 17 juillet 2008

Plus de cent colons sionistes, certains armés, ont installé un campement dans une base militaire abandonnée dans la ville cisjordanienne de Beit Sahour, lundi 14/07/08 en soirée, dans ce qui pourrait bien être l’installation d’une nouvelle implantation illégale.

« Nous sommes ici pour construire une ville juive, avec l’aide de Dieu », a déclaré un colon adolescent à une demi douzaine de journalistes, pendant qu’il explorait, caméra au poing, son nouveau site de campement.

Alors que des familles Palestiniennes se rassemblaient pour un festival dans un parc public à moins de 100 mètres de là, des sionistes venus des implantations voisines de « Efrat », « Homa », « Gsu Etzion », et « Tekoa », sont arrivés dans un bus loué et dans leurs voitures. Une poignée de soldats sionistes et une voiture de police supervisaient la scène, bloquant la route entre la base militaire et le parc, et éloignant les journalistes de la base.

Les colons, parmi lesquels des familles ; un garde de sécurité russophone et un contingent d’adolescents portant des kippas et des shorts, avaient annoncé la création du campement à l’avance sur les sites web de leur mouvement ; il s’agit pour eux d’un effort pour récupérer les lieux pour les Juifs et pour le Grand Israël.
Les groupes de colons ont qualifié le campement nocturne d’ « évènement d’une nuit », mais les sionistes qui sont venus lundi soir avaient d’autres idées en tête.

« Ceci est un territoire israélien et nous voulons que cela reste ainsi », disait une femme arborant des lunettes de soleil, parlant anglais avec un accent étasunien, qui refusa de donner son nom ou aucune autre information.

A la question de savoir s’ils avaient l’intention de construire une implantation, un homme, souriant, avec une barbe rousse et des lunettes, répondit « Ça se pourrait...si suffisamment de gens veulent vivre ici. C’est un bon endroit. C’est près de Jérusalem. » L’homme déclara qu’il vivait dans l’implantation d’ « Efrat » et venait originellement du Canada.

Au coucher du soleil, deux jeunes femmes en robes longues entamèrent ce qui semblait une prière, hochant la tête de haut en bas, tournées vers Jérusalem. Un drapeau sioniste a été hissé au sommet d’une grande citerne cubique. Dans le parc, juste à côté, les hauts parleurs hurlaient de la musique pop arabe. Davantage de colons sont arrivés. Un groupe est sorti d’un Humvee noir avec un emblème confédéré, ce qui est un symbole de racisme ostentatoire dans le sud des Etats Unis, ajouté à sa plaque d’immatriculation avant.

Ce site, connu sous le nom d’ ’Ish Al-Grab, est une ancienne base militaire jordanienne dont s’est emparée l’armée sioniste après son occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza en 1967. Les forces sionistes ont évacué la base en 2006, et ont démoli la citerne. Le reste de la base a été pillé par les Palestiniens, et est resté inutilisé jusqu’à cette année. Après l’évacuation de la base par les militaires, les autorités sionistes ont autorisé la municipalité de Beït Sahour à construire le parc.

’Ish Al Grab est en zone C, c’est-à-dire, aux termes des accords d’Oslo, sous total contrôle sioniste jusqu’à ce qu’un accord de paix final oblige le régime sioniste à se retirer complètement de Cisjordanie [mon petit doigt me dit....NdT].

En plus du parc , situé sur la pente juste au dessous de la base abandonnée, la zone est prévue pour des développements ultérieurs. En décembre 2007, l’organisation caritative étasunienne CARE International a annoncé qu’elle donnerait 16 millions de dollars US pour la construction d’un hôpital sur la colline. Au total, 64 dunums (6,4 ha) ont été prévus pour l’hôpital et d’autres développements, à l’exception du sommet de la colline, où se trouve la base abandonnée.

En mais dernier, des groupes de colons avaient commencé à revenir à la base, connue sous le nom de « Shedma » lorsque l’armée sioniste était encore là. Les colons avaient organisé une série de visites chaque vendredi, culminant la dernière semaine par une visite intitulée « Shedma – une ville Juive ». Cet événement avait reçu la participation de notables du mouvement des colons, comme le député Uri Uriel, qui poussait les colons à masser directement aux actes et à défier les autorités sionistes. Selon les termes d’Uriel, même l’appareil de l’occupation, comme l’Administration Civile (sioniste) « représente les Arabes ». Les colons ont constitué un « Comité pour une Shedma Juive » avec des représentants de « Har Homa » et de « Guh Etzion ».
Pendant ce temps, des militants Palestiniens et internationaux avaient commencé à se mobiliser contre les colons à peu près en même temps, recouvrant les slogans peints sur les murs de la base par les colons, et organisant des jeux de plein air et d’autres activités sur le site, afin de le faire revivre comme une part vivante de la communauté locale.
« La stratégie principale est de garde cet endroit vivant et à portée des Palestiniens par notre présence ici, sans avoir d’interactions avec les colons ou les soldats, ce qui pourrait créer de la violence...[si la violence surgissait] nous perdrions tout, et nous leurs donnerions à l’armée une bonne raison d’intervenir et de nous expulser de l’endroit, » a déclaré l’éducateur et militant Palestinien Ala’ Hilu.

« Nous ne sommes pas ici pour les provoquer [les colons]. Nous sommes ici pour leur envoyer le message que cet endroit est Palestinien, et que cet endroit va être utilisé pour des buts humanitaires, en suivant le plan de la municipalité, qui est de construire un hôpital. Si nous utilisions la violence, nous perdrions...Nous voulons seulement être ici et faire venir les Palestiniens ici. », a poursuivi Hilu.

Des centaines de Palestiniens étaient présents lundi soir14/07/08. Le hauts parleurs dans le parc se sont tus. Un bref spectacle culturel s’est tenu sur la scène, avec des adolescents dansant le traditionnel dabke Palestinien.

Assistant au spectacle au milieu des Palestiniens présents ce soir là, le maire de Beït Sahour, Hani Al-Hayek, a déclaré que, sur la base de ses communications avec les autorités sionistes, le plan de construction de l’hôpital devait aller de l’avant. Il a déclaré qu’il pensait que les forces d’occupation allaient faire partir les colons avent le lendemain.
Comme les militants qui ont mobilisé en premier contre les colons, le maire a adopté une stratégie non violente contre l’implantation. « C’est notre mode de résistance de voir ici, jouer, et aller à la cafeteria. Nous vivrons ici et nous resterons ici. Les gens n’ont pas peur, » a-t-il déclaré.
Les militants avaient prévu une fête pour toute la nuit (avec musique mais sans alcool) pour garder les colons réveillés et garder les militants et les gens du village présents sur le site. Mais à 10h 30, la municipalité de Beït Sahour a mis la musique sous le boisseau, « afin de ne pas déranger les gens habitant à proximité du parc ». Les colons se sont installés pour la nuit.

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et voici l’original en anglais

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Israeli settlers stake claim to abandoned West Bank military base

Maan News
15 July 2008

More than one hundred Israeli settlers, some of them armed, set up camp in an abandoned military base in the West Bank town of Beit Sahour on Monday night in what may be the establishment of an illegal settlement outpost.

“We’re here to build a Jewish city, with the help of God,” one teenage boy settler told a half-dozen journalists, as he scouted out his new campsite, camera in hand.

While Palestinian families gathered for a festival in a public park less than 100 meters away, Israelis from the nearby settlements of Efrat, Har Homa, Gush Eztion, and Tekoa arrived in a chartered bus and private cars. A handful of Israeli soldiers and civilian police looked on, blocking the road between the military base and the park, keeping journalists out of the military base.

The settlers, among them families, a Russian-speaking security guard and a contingent of teenage boys wearing kippas and shorts, had publicized the camp-out in advance on movement websites, part of what they view as an effort to reclaim the site for Jews and for Greater Israel.
Settler groups billed the sleepover as a one-night event, but the Israelis who came on Monday night had long-term designs in mind.

“This is Israeli territory and we want it to stay that way,” said a woman in sunglasses, who spoke in American-accented English and refused to give her name or other identifying information.

Asked whether they planned to build a settlement, a smiling man with an amber beard and glasses said, “Could be … if enough people want to live here. It’s a good location ; it’s close to Jerusalem.” The man said he lives in Efrat settlement and originally hails from Canada.
As the sun set, two young women in long skirts prayed, their heads bobbing, facing Jerusalem. An Israeli flag was hoisted on top of a massive cubic water cistern. In the park below, the last night of the local festival was kicking off, Arabic pop blaring. More settlers arrived. One group piled out of a black SUV with a Confederate battle emblem, that symbol of racism in the American south, plastered to its front license plate holder.

The site, known as Ish Al-Grab, is a former Jordanian military base that was taken over by Israel after its 1967 occupation of the West Bank and the Gaza Strip. The Israeli military evacuated the base in 2006, demolishing the cistern. The rest of the facility was looted by Palestinians, and went unused until this year. After the military evacuated the area, the Israeli authorities allowed the Beit Sahour municipality built the park. Ish Al-Grab is in Area C, designated by the Oslo Interim Agreement to be under full Israeli control until a final peace agreement compels Israel to withdraw completely from the West Bank.
In addition to the park on the slope just below the base, the area is designated for further development. In December 2007, CARE International announced it would donate 16 million US dollars to build a hospital on the hillside. In total 65 dunams (65,000 square meters) have been designated for the hospital and other development, except for the hilltop, the location of the abandoned base.

In May, settler groups began to return to the base, known as Shdema when the army was still present. The settlers organized a series of visits on Fridays, culminating last week in a tour titled “Shdema – a Jewish City.” The event was attended by settler movement notables such as MK Uri Uriel, who urged the settlers to take direct action and to defy the Israeli authorities. In Uriel’s words, even the apparatus of the occupation, such as the Civil Administration, as “representing the Arabs.” The settlers formed the “Committee for a Jewish Shdema” with representatives from Har Homa, Gush Etzion

Palestinian and international activists, meanwhile, began to mobilize against the settlers around the same time, repeatedly painting over the slogans the settlers painted on the walls of the base, and organizing outdoor games and other activities at the site, to reanimate it as a living part of the local community.

“The main strategy is to keep this place alive and reachable for Palestinians by our attendance here, without having any interaction with the settlers or the soldiers that can create violence. … [If violence took place] we would lose everything, and provide a big reason for the army to evacuate us from the place,” said Palestinian activist and educator Ala’ Hilu.

“We’re not here to provoke them [the settlers]. We’re here to send the message that this area is Palestinian, and the area is going to be used for humanitarian purposes, by following the plan of the municipality, which is to build a hospital. If we use violence, we would lose. … We just want to be here and to get Palestinians here,” Hilu added.
There were hundreds of Palestinians present on Monday. The vibe in the park was relaxed. A brief cultural show took place on a stage, with teenagers dancing off the traditional Palestinian dabke.
Sitting among the Palestinian families, Beit Sahour’s mayor, Hani Al-Hayek, said that based on his communication with the Israeli authorities, the plan for the hospital will go forward. He said he expected the Israeli military to evict the settlers by the morning.
Like the activists who first mobilized against the settlers, the mayor endorsed a life-affirming nonviolent strategy against the settlement. “This is our model of resistance, to come here and play and use the cafeteria. We will live here and stay here. The people are not afraid,” he said.

The activists had planned an all-night party (with music but no alcohol) to keep the settlers awake and keep locals and internationals present at the site. At 10:30pm the Beit Sahour municipality put the kibosh on the music, worried it would keep the park’s Palestinian neighbors awake. The settler-watchers hunkered down for the night.